Rationaliser les horreurs de la guerre d’Israël à Gaza
Le romancier Howard Jacobson a soutenu qu’une trop grande couverture médiatique des enfants palestiniens morts est une nouvelle forme de “calomnie du sang” contre les Juifs.
Le romancier Howard Jacobson a soutenu qu’une trop grande couverture médiatique des enfants palestiniens morts est une nouvelle forme de “calomnie du sang” contre les Juifs.
La crise climatique est devenue une crise de santé mentale. Mais l'éco-anxiété n'est pas nécessairement une pathologie.
Fauché·es, surdiplômé·es, traumatisé·es : les millennials constituent la première génération qui s’en sort moins bien que ses parents. Pas surprenant que tellement de jeunes adultes décident de renoncer à la parentalité, quand on pense à l’avenir qu’on s’apprête à léguer aux futures générations qui, après tout, n’ont pas demandé à être là. L’être humain détruit la Terre, peine à se détacher des logiques capitalistes, continue de voter extrême droite et se tape dessus pour déterminer qui pisse le plus loin. Quel genre d’adulte responsable se permettrait de donner la vie à un petit bébé tout mignon et innocent, tout ça pour plus tard l’obliger de livrer de la bouffe grasse le soir en plus de son temps plein payé 6 euros de l’heure dans l’espoir de pouvoir payer le loyer de 4 000 balles de sa chambre de bonne ? Pas moi. Enfin… on verra. La vérité, c’est que c’est un peu facile d’avoir des idées arrêtées, d’accepter la défaite avec cynisme et de se dédouaner de ses responsabilités. Autour de moi, quelques personnes ont fini par se remettre en question, voire changer d’avis : elles ont fait un ou plusieurs enfants, ou sont en plein effort de conception. Je leur ai demandé pourquoi. J’ai peur de me laisser convaincre, mais je suis prête à prendre le risque : faites péter les arguments. Alexandra (32 ans), mère d’un enfant VICE : Quelle a été la relation avec ton désir d’enfant au cours de ta vie ?Alexandra : Depuis toute petite, je rêvais d’avoir des enfants avant mes 30 ans. Puis en grandissant, j’ai pris connaissance de la réalité de ce que c’est d’avoir une famille, en plus de tout ce qui entoure la vie d’adulte et ses responsabilités. J’étais de plus en plus soucieuse de notre environnement, des enjeux liés…
En décembre dernier, j’ai rencontré Amanda à Zurich, dans une clinique thérapeutique pour traiter la douleur. Comme à son habitude, elle était assise sur une chaise, les mains croisées sur les genoux et la tête légèrement inclinée. Si elle était présente ici avec son mari Tim, c’était pour l’une de ses visites régulières chez la neurologue Livia Granata, l’une des rares spécialistes à proposer des thérapies psychédéliques en Suisse. Née en Grande-Bretagne, Amanda est âgée de 50 ans et alcoolique depuis 20 ans. Elle souffre également d’une grave dépression et d’anxiété dues à des traumatismes subis pendant l’enfance. Il lui a fallu se mettre dans des états de vulnérabilité considérable pour partager son histoire. Elle a donc demandé à être uniquement appelée par son prénom afin de protéger sa vie privée et celle de son mari. Cela fait sept ans qu’Amanda ne vit plus dans son appartement avec son mari et ses enfants. Elle vit à l’extérieur, sur le balcon, dans un abri improvisé que son mari lui a fabriqué. Elle ne pénètre dans l’appartement que pour aller aux toilettes. La pandémie n’a fait qu’empirer les choses, renforçant l’emprise de ses troubles anxieux sur son quotidien. Il y a un an, Amanda ne se serait probablement pas présentée à ce rendez-vous, l’annulant à la dernière minute ou le laissant simplement passer. Au fil du temps, elle a subi trop de traitements et de thérapies expérimentales qui ne lui ont, au final, apporté que peu ou pas de soulagement. Mais en avril 2022, elle a trouvé le chemin de cette clinique – et du premier traitement qui lui a semblé vraiment efficace. Environ 30 % des patient·es souffrant de dépression présentent une résistance au traitement, c’est-à-dire une maladie qui ne s’améliore pas avec la thérapie psychiatrique traditionnelle. L’année dernière, une étude…
Dans le film First Reformed de Paul Schrader (2017), l’un des personnages principaux est ce que l’on pourrait appeler aujourd’hui une version folklorique de l’éco-anxieux caractérisé : obsédé par le chaos environnemental à venir et atteint d’une dépression carabinée, notre joyeux drille vire lentement mais sûrement du militantisme radical-chic à l’éco-terrorisme tendance paranoïa & bombes artisanales. Puis, pris soudain d’un accès foudroyant de lucidité quant à l’inéluctabilité de la catastrophe et sa propre incapacité à agir, il finit par choisir une autre option : se suicider. Plus de cinq ans après la sortie du film, prises de conscience généralisées et rapports du GIEC aidant, la peur de la planète qui crame et des pandémies incontrôlables qui s’annoncent ne sont plus exclusivement l’apanage des excités du bocal – et c’est plutôt une bonne nouvelle. Car si tout le monde est plutôt d’accord pour se foutre de la gueule des militants de type Just Stop Oil qui jettent de la soupe sur les toiles de grands maîtres de la National Gallery, ce n’est pas tant pour leur prétendue “radicalité” à laquelle personne ne croit réellement, mais plutôt car ce type d’action, tout à fait inoffensive en l’état (les tableaux en question étant protégés par du verre n’ont subi aucun dommage), a surtout pour conséquence deux choses. Au mieux, un grand bâillement général suivi d’une petite tape paternaliste sur l’épaule de la part de médias faussement concernés. Au pire : un manque de réaction total de la part des pouvoirs étatiques, alors que ce sont précisément eux qui constituent la cible, par leur inaction climatique et leur immense responsabilité quant aux émissions de gaz à effet de serre, de ce type de happening. Une certaine forme de statu quo politique La question n’est pas de faire la leçon de morale ou d’action politique…
Deux refus successifs à mes invitations pour aller voir Timothée Joly et Salomé au Botanique avec moi m’auront convaincu de tenter la grande aventure : aller à un concert tout seul. Faut dire que je l’avais un peu cherché en proposant ça à mes potes à peine une heure avant le début des festivités. J’ai toujours aimé cette idée de balayer les injonctions à sortir accompagné. Après tout, je vais assister à un concert, ce qui est censé être une activité cool ; c’est pas comme si j’allais à une conférence TED. J’achète mon billet en ligne et je prends la route, à la recherche du premier night shop qui, derrière ses néons criards, me verra participer à la vitalité économique de mon quartier en lâchant 2 euros 50 pour une Stella. Car ce soir, plus que jamais, l’alcool sera mon ami. J’avale les 50cl en marchant, prenant soin de consulter l’heure de façon régulière pour arriver pile au début du concert. Technique de survie. Je suis seul, je vous rappelle. Poireauter devant la salle c’est moins marrant quand on a pour seule compagnie sa fin de canette. Ah, et quelque chose qu’il est important de souligner : je souffre d’anxiété sociale. Alors oui, m’éviter d’attendre que les lumières se tamisent, droit comme un « i », sans savoir où poser mon regard, au milieu d’une foule rieuse, on peut aussi appeler ça de la survie. C’est raté, après que le vigile m’a flanqué un tampon sur la main, je constate en poussant les portes battantes que la salle est bien vide. Merde, pourquoi les concerts ne sont-ils jamais à l’heure ? Faut bien faire tourner le bar, me dis-je, et je finis par moi aussi me diriger vers le duo de barmans. Mais malgré ma bière à la main,…
« Happy new year, le monde est en feu, j’aimerais l’éteindre mais il est plus grand que moi et j’étouffe / Le temps passe, le temps passe et tu fermes les yeux devant tout ça. » La chanson Groter Dan Ik de Froukje résonne souvent dans ma tête ces derniers temps. On vit une époque si incertaine. Si vous les suivez, vous voyez se succéder aux infos des images de villes inondées, asséchées, en feu ou subissant des tremblements de terre. L’Italie brûle et l’Australie connaît des inondations. L’été dernier, 659 000 hectares ont brûlé dans des incendies de forêt en Europe. On le sait depuis des plombes : le climat va mal. On sait aussi à qui on le doit : à notre déni concernant l’impact de notre style de vie moderne et high-tech. Mais savons-nous comment y faire face ? Au-delà des régimes végétariens, des économiseurs d’eau, des transports publics et des Fairphones, on peut assez rapidement se sentir inutile face à la tempête qui s’annonce. Des études montrent qu’on peut aussi subir le stress dû au changement climatique. L’éco-anxiété, ça s’appelle. J’ai pris le temps de découvrir ce qu’il en est exactement et comment la lecture peut vous aider à ce niveau. Éco-anxiété et stress pré-traumatique Le changement climatique est une forme de violence lente. On sent la menace mais on ne sait pas vraiment comment la stopper et on ne voit pas de changements immédiats autour de nous. C’est ce qui rend la chose si difficile à saisir. L’éco-anxiété, c’est donc une sorte de sentiment qui peut être ressenti à des degrés divers. Pour certaines personnes, elle est paralysante, tandis que d’autres s’en servent comme un moteur pour renforcer leur activisme climatique. Psychologue spécialiste du sujet, Christof Abspoel explique qu’il existe quatre types de ressentis :…
SANTÉ MENTALE – Nous voilà quelque temps après le confinement, quelques temps après les masques même quelques temps après le début d’une guerre que nous observons, mais dont nous tentons de parler de moins en moins rattrapés par notre quotidien et l’envie de ne rien en savoir pour ne pas trop s’en angoisser. Nous voilà au temps de la variole du singe, des partiels et du BAC. Car oui le “Passe ton Bac d’abord” est toujours d’actualité, mais ce qui se dessine après le “d’abord” est beaucoup plus flou pour les jeunes gens qui doivent le présenter. Ainsi, je vois en consultation de plus en plus de jeunes en gens en proie à des mouvements dépressifs, pétris d’angoisses face à la projection qui leur est demandée en vue de construire “une vie d’adulte”. À lire aussi sur la santé mentale des jeunes: Mais comment se rêver alors même que depuis deux ans, les pouvoirs publics, leurs parents, les adultes normalement garants de l’avenir leur disent “qu’à plus de 15 jours il est difficile de se projeter”. Les voilà donc face à une injonction paradoxale, bien connue pour rendre fou Non seulement ils ont vécu la culpabilisation car on les accusait de se retrouver tels des inconscients dans des rassemblements, on leur a interdit l’exploration des relations sociales à un âge où on ne cherche que cela, on leur a interdit la découverte du corps de l’autre martelant que l’autre est un être dangereux potentiellement mortel dont il faut se distancier à l’aide de geste BARRIERES, on les a enfermés devant des écrans alors que dans le même temps on les martèle d’informations concernant la nocivité des écrans et maintenant, on leur demande à eux de se projeter dans un avenir qui leur plairait alors même que médecins et politiques prévoient…
visualspace via Getty ImagesUn Américain a obtenu 450.000 dollars en compensation d’une fête d’anniversaire non désirée. (photo d’illustration) ÉTATS-UNIS – C’est une histoire peu banale, venue tout droit des États-Unis. Une entreprise américaine a annoncé ce lundi 18 avril son intention de faire appel d’une décision judiciaire qui a octroyé 450.000 dollars (417.000 euros) à l’un de ses employés, licencié peu après avoir fait une crise de panique à cause d’une fête d’anniversaire organisée contre sa volonté. Kevin Berling, qui dit souffrir d’anxiété, avait prévenu sa supérieure à Gravity Diagnostics qu’il ne souhaitait pas célébrer cette journée, expliquant qu’elle lui rappelait de mauvais souvenirs liés au divorce de ses parents, selon des documents judiciaires. Mais le 7 août 2019, au moment de la pause déjeuner, Kevin Berling s’était vu souhaiter “bon anniversaire” par certains collègues et avait découvert une banderole déployée pour l’occasion dans la salle de repos de l’entreprise, située dans le Kentucky. Il s’était alors rendu dans sa voiture, dans laquelle il affirme avoir eu une crise de panique. Perte de revenus et humiliation Le lendemain, lors d’une réunion en petit comité, Kevin Berling s’était “emporté, serrant les poings et les dents, le visage rouge et en tremblant”, demandant à sa cheffe de “se taire”, a décrit John Maley, avocat de Gravity Diagnostics, dans un courriel à l’AFP. La supérieure et l’autre employé présent ont “craint pour leur sécurité”, a-t-il ajouté, ce qui a poussé l’entreprise à licencier Kevin Berling. Avant l’incident, ce dernier n’avait jamais été sanctionné ou réprimandé pour son comportement. Contestant son renvoi, Kevin Berling avait attaqué Gravity Diagnostics en justice pour “discrimination en raison d’un handicap”, obtenant fin mars 450.000 dollars de réparation, dont 150.000 pour la perte de revenus et 300.000 pour l’humiliation, la perte d’estime de soi et la souffrance engendrées. La firme, qui réfute…
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