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Talonner un robotaxi pendant des heures et des heures est bizarre. Et révélateur. Et suscite la jalousie. Mais un monde sans conducteur arrive pour nous tous. Alors ferme la porte et boucle ta ceinture.
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Les cartes des récents incendies dans la région ressemblent à celles de la Californie en août, avec des centaines de points rouges.
Les démocrates ont souvent décrit les Latinos comme décisifs lorsqu’ils soutiennent des candidats libéraux et insignifiants lorsqu’ils ne le font pas.
Les citoyens américains résidant dans un parc de mobile homes en Californie, ou près d’une usine désaffectée dans le Michigan, et ayant voté pour Donald Trump, ont-ils manqué de compréhension ? C’est ce qu’ont insinué certains analystes pour commenter la défaite des démocrates, soulignant le paradoxe entre cet échec électoral et le bilan économique plutôt positif du président en fonction, Joe Biden.
Sa tactique, axée sur un investissement public massif, un protectionnisme réajusté pour favoriser le développement des industries écologiques, ainsi que des augmentations fiscales, semblait avoir porté ses fruits : depuis l’entrée en fonction de Biden, l’emploi a augmenté de 12 %, le salaire moyen de 19 % et le taux de chômage est tombé à 4,1 %, approchant son plus bas historique. Tout cela tout en freinant l’envolée des prix causée par la pandémie de Covid et la guerre en Ukraine.
Plus qu’un simple slogan électoral, les « Bidenomics », appellation de cette stratégie économique, ont marqué un véritable changement idéologique aux États-Unis, avec le retour de l’État au cœur des préoccupations.
Pourtant, seulement un quart des personnes interrogées par CNN au lendemain des élections présidentielles estimaient que leur situation économique s’était améliorée par rapport à il y a quatre ans, les autres y voyant au mieux une stagnation, et souvent une dégradation.
Parmi ceux qui ont une vision négative de la situation économique, 70 % ont voté Trump. Comme en 2016, le magnat a reçu le soutien de la classe moyenne, que les démocrates espéraient bien récupérer.
Comment expliquer ce paradoxe apparent, entre un bon bilan macroéconomique pour Joe Biden et une désapprobation des électeurs vis-à-vis des démocrates en matière économique ?
Les attentes étaient élevées lors de l’investiture de Biden : le pays sortait d’une récession post-pandémie de Covid-19, la reprise demeurait fragile et le chômage atteignait 14,7 %. En réponse aux crises majeures, le président a débloqué des milliards de dollars en crédits d’impôts et allocations pour préserver le pouvoir d’achat des ménages et soutenir l’activité économique.
Cette approche a porté ses fruits, mais a conduit à un creusement du déficit public. Actuellement, la dette fédérale s’élève à 35 500 milliards de dollars, soit une hausse de 29 % depuis l’arrivée de Biden à la Maison Blanche.
Une somme que les Américains appréhendent de devoir rembourser, alors que l’inflation les a contraints à épuiser leur épargne accumulée pendant la période de Covid pour maintenir leur consommation, une fois les aides exceptionnelles stoppées. 37 % des ménages affirment qu’ils seraient incapables de couvrir une dépense imprévue de 400 dollars sans recourir à un endettement.
<pPourquoi les aides publiques n’ont-elles pas suffi ? Très vraisemblablement parce que les salaires n’ont pas évolué parallèlement à l’inflation. Durant la campagne, les Démocrates ont souligné que l’augmentation des prix commençait enfin à ralentir. Cependant, les électeurs n’ont pas oublié le déroulement complet de la séquence inflationniste.
En effet, même si la hausse de l’inflation est désormais moins rapide, nous sommes encore loin d’une déflation (une baisse des prix), qui permettrait d’annuler les hausses précédentes. Certaines dépenses nécessaires ont connu une forte augmentation entre l’investiture et la défaite de Biden : + 23 % pour le logement et l’alimentation, + 13 % pour le transport, + 12 % pour l’éducation et + 8 % pour la santé.
Une augmentation des prix ne constitue pas nécessairement un problème… si les salaires progressent en conséquence. Ce qui n’a pas été le cas de manière suffisante. L’économiste Lucas Chancel a récemment rappelé qu’entre 2020 et 2023, le revenu disponible avant redistribution des 50 % des Américains les moins riches a crû moins rapidement que celui de l’ensemble de la population. En revanche, entre 2016 et 2020, la moitié la plus pauvre de la population avait vu sa situation se renforcer davantage que la moyenne.
« L’inflation a sapé le pouvoir d’achat. Les salariés n’oublient pas qu’ils ont été lésés pendant la période où l’inflation était supérieure à la hausse de leur salaire », confirme François Geerolf, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).
En tenant compte de l’inflation et de la distribution des emplois par secteur, le salaire horaire moyen a diminué de 1,54 dollar entre 2020 et 2024 aux États-Unis.
« Une grande partie du vote pour Trump est le reflet de la colère des électeurs face à cette situation : ils ont travaillé durement et ont l’impression de ne pas avoir été récompensés », indique Cécile Coquet-Mokoko, professeure en civilisation américaine à l’université de Versailles St-Quentin-en-Yvelines. À tel point que dans la « Rust Belt » (« ceinture de la rouille »), un ancien bastion industriel du Nord-Est, le bleu démocrate des élections de 2020 est désormais en train de virer au rouge républicain.
Pourquoi les bons chiffres de l’emploi n’ont-ils pas agi comme un rempart contre l’inflation ? Il existe d’abord des raisons conjoncturelles : les négociations salariales, pour s’ajuster à l’augmentation des prix, prennent toujours du temps. Cela peut sembler être un lointain souvenir maintenant, car les salaires progressent plus rapidement que l’inflation. Mais pendant ce temps, la fin de mois de nombre d’employés a été délicate.
Au-delà de cet aspect temporel, des changements plus fondamentaux affectent la structure de l’emploi. Les deux législations clés du mandat de Joe Biden – l’Inflation Reduction Act (IRA) et le CHIPS and Science Act – avaient vocation à créer des « good jobs ». Cela signifie : des emplois manufacturiers bien rémunérés avec des avantages sociaux. Cependant, ces 800 000 postes tant espérés « ne suffisent pas à compenser les millions d’emplois manufacturiers perdus depuis les années 2000 », remarque François Geerolf.
S’il manque ces « good jobs », c’est, selon l’économiste Dani Rodrik, parce que les mesures de soutien actuelles à l’investissement ciblent des secteurs où la productivité dépend davantage de l’automatisation et de nouvelles technologies que de la main-d’œuvre humaine. En d’autres termes, les nouvelles usines font appel à de nombreuses machines et peu d’ouvriers.
Par exemple, l’ouverture d’une usine de puces électroniques en Arizona cette année devrait « générer à peine 6 000 emplois manufacturiers, ce qui représente plus de 10 millions de dollars investis par emploi créé », explique-t-il.
Les services, notamment l’entretien et le soin aux personnes, ont déjà été le moteur des 16 millions de postes créés en quatre ans. Cependant, la classe moyenne cherche à éviter ces emplois moins bien rémunérés.
Dans un pays où « le succès s’acquiert par le travail », selon Cécile Coquet-Mokoko, la précarisation de l’emploi est perçue comme un obstacle à l’ascension sociale. Cet mécontentement est amplifié par le fait que les aides publiques sont perçues de manière variable de l’autre côté de l’Atlantique. De son expérience aux États-Unis, elle se souvient que « l’État providence est quelque chose de mal vu dans la société américaine ; les Américains ont une répulsion à dépendre d’un État protecteur ».
Ainsi, la chercheuse ajoute que « certains votent Trump car ils admirent la figure qu’il représente, un homme qui aurait atteint le sommet grâce à son intelligence et à son audace ».
Conscient de ces éléments, le camp démocrate a proposé d’instaurer un salaire minimum fédéral de 15 dollars de l’heure. Cela reste cependant insuffisant pour endiguer le mouvement des travailleurs vers le parti de Donald Trump.
Enfin, la politique monétaire a entraîné des conséquences néfastes pour les ménages à faibles revenus. En maintenant des taux bas de 2020 à 2022, la Fed (la banque centrale américaine) a certes soutenu l’activité économique, un bénéfice pour les plus défavorisés. Mais cela a également contribué à l’augmentation des prix des actifs financiers et immobiliers, enrichissant les « Américains détenteurs d’un patrimoine confortable, souvent des seniors, dont beaucoup vivent aujourd’hui de leurs rentes », décrit l’économiste Véronique Riches-Flores.
Pour les primo-accédants, acquérir un logement est devenu presque impossible.
« Ceux qui avaient un peu possèdent maintenant beaucoup, tandis que les autres, les défavorisés, accèdent à de moins en moins de choses », résume l’économiste.
Dans ce contexte social tendu, des formes de racisme sont faciles à attiser. « Les républicains ont appelé aux craintes et émotions de l’électorat », indique Cécile Coquet-Mokoko. En affirmant, par exemple, que les emplois créés allaient aux immigrés, Trump a rassemblé les jeunes électeurs et les Latinos. Pour cause : « les générations récemment intégrées, telles que les Latinos, ferment la porte derrière elles par crainte de perdre leurs acquis », complète François Geerolf.
Cependant, ces acquis ne seront pas mieux protégés par Donald Trump. Au contraire.
« Avec la réduction des aides sociales et un protectionnisme qui fera grimper le prix des biens, la classe moyenne risque de déchanter », avertit Véronique Riches-Flores.
Avec Trump, c’est effectivement le retour de la théorie du ruissellement, qui soutient que des baisses d’impôts pour les plus riches stimuleront la croissance au profit de tous.
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