Le Détective de Naufrage
Nigel Pickford a passé sa vie à chercher des trésors engloutis—sans quitter la terre ferme.
Nigel Pickford a passé sa vie à chercher des trésors engloutis—sans quitter la terre ferme.
« La crise climatique entraîne une crise sanitaire. » C’est ainsi que s’exprime Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Chaque année, depuis huit ans, cette agence des Nations unies élabore, en collaboration avec de nombreuses institutions internationales et académiques, un rapport phare sur les conséquences sanitaires du réchauffement climatique : le Lancet Countdown, qui est publié dans le Lancet, la réputée revue scientifique britannique.
Le rapport de sa huitième édition, écrit par 122 experts sous l’égide de l’Institute for Global Health du University College de Londres et rendu public le 30 octobre, met en garde contre les « menaces sans précédent » que la montée des températures représente pour la santé humaine :
« Des 15 indicateurs qui mesurent les menaces, les expositions et les impacts liés à la santé dus aux changements climatiques, 10 ont atteint des niveaux alarmants au cours de la dernière année de collecte de données. »
Cette édition 2024 est d’autant plus significative – et préoccupante – que l’année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée. Avec des répercussions tragiques sur la santé des individus. Le rapport indique qu’en moyenne, les personnes ont expérimenté 50 jours avec des températures nuisibles pour la santé qu’elles n’auraient pas connues sans le réchauffement climatique.
Les vagues de chaleur touchent en premier lieu les groupes les plus exposés, notamment les nourrissons et les personnes âgées.
« En 2023, les décès dus à la chaleur parmi les personnes de plus de 65 ans ont atteint des niveaux record (167 %) par rapport aux données des années 1990. C’est bien au-delà de l’augmentation de 65 % anticipée sans changement de température (en tenant uniquement compte de l’évolution démographique) », précise le rapport.
Le graphique ci-dessous illustre que la fréquence des vagues de chaleur touchant ces deux groupes augmente dans toutes les nations, indépendamment de leur développement – évalué ici à travers l’indicateur de développement humain (IDH), qui prend en compte les revenus, le niveau d’éducation et l’espérance de vie.
Également, même si ces vagues de chaleur affectent moins directement les populations moins vulnérables, elles entraînent des problèmes de santé. Elles privent notamment des centaines de millions de travailleurs de leur emploi. En 2023, 512 milliards d’heures de travail ont été perdues à l’échelle mondiale à cause du réchauffement climatique – un autre record – soit 49 % de plus que la moyenne annuelle de 1990 à 1999.
Ce phénomène touche particulièrement les pays à faible IDH (comme le Pakistan, le Nigeria et l’Éthiopie) ou à IDH moyen (comme le Bangladesh, l’Inde ou les Philippines). D’autant plus que la majorité de ces heures perdues proviennent du secteur agricole, prédominant dans les pays moins développés, bien que les secteurs de la construction et des services soient également de plus en plus affectés.
Ces heures de travail perdues engendrent des répercussions sur la santé, avec une perte de revenu global estimée à 835 milliards de dollars américains en 2023, générant ainsi une pression supplémentaire sur les dépenses de santé.
Pour les pays à faible revenu, ces pertes représentent en moyenne 7,6 % du PIB, tandis que pour les pays à revenus intermédiaires, ce chiffre est de 4,4 %, selon le rapport. Mais ce n’est pas tout.
« L’exposition à la chaleur influence également de plus en plus l’activité physique et la qualité du sommeil, ce qui a des conséquences sur la santé physique et mentale », rapporte le Lancet Countdown.
Les chercheurs ont ainsi constaté qu’en 2023, les individus pratiquant une activité physique en extérieur ont subi un stress thermique (modéré ou plus) pendant 27,7 % d’heures supplémentaires par rapport à la moyenne des années 1990. De plus, les températures élevées ont provoqué une réduction de 6 % des heures de sommeil comparé à la moyenne de 1986-2005. Un autre record.
Au-delà des effets directs de la chaleur sur le corps humain, le réchauffement climatique engendre de nombreuses conséquences indirectes sur la santé, car il intensifie la fréquence et la gravité des phénomènes météorologiques extrêmes. Cela inclut les pluies, en France et ailleurs dans le monde.
« Durant la dernière décennie (2014-2023), 61 % des terres émergées ont connu une montée des événements de précipitations extrêmes par rapport à la moyenne de 1961 à 1990, augmentant le risque d’inondations, de maladies infectieuses et de contamination de l’eau », précise le rapport.
Il en va de même pour les incendies de forêt : dans la majorité des pays, indépendamment de leur IDH, le nombre de jours présentant un risque d’incendie augmente. Géographiquement, seules l’Asie du Sud-Est et l’Océanie constatent une stagnation ou une légère diminution de ce risque.
Concernant les sécheresses extrêmes, elles ont été relevées sur 48 % des terres en 2023 pendant au moins un mois, atteignant le deuxième niveau le plus élevé jamais enregistré, avec des répercussions sanitaires alarmantes.
Le Lancet Countdown souligne que « la hausse de la fréquence des vagues de chaleur et des sécheresses est associée aux 151 millions de personnes supplémentaires souffrant d’insécurité alimentaire modérée à sévère par rapport à la moyenne annuelle entre 1981 et 2010 ».
Un autre effet des sécheresses, moins connu, est reconnu sérieusement par les chercheurs : l’augmentation des températures et la multiplication des sécheresses provoquent des tempêtes de sable et de poussière nuisibles pour la santé. Cela a entraîné une augmentation de 31 % du nombre de personnes exposées à des niveaux dangereux de particules fines entre 2003-2007 et 2018-2022.
Le type d’effet final, mais non des moindres, du réchauffement climatique sur la santé, est qu’il favorise la propagation de maladies en stimulant certains pathogènes et leurs vecteurs, en particulier les moustiques. Prenons le cas de la dengue, qui peut, selon les années, hospitaliser des centaines de milliers de personnes et causer entre 10 000 et 20 000 décès (y compris en France).
Alors que le chiffre des cas n’a jamais été aussi élevé – 5 millions en 2023 –, le rapport estime que le risque de transmission de la dengue par certaines espèces de moustiques (Aedes albopictus) a augmenté de 46 % entre 1951-1960 et la dernière décennie.
Plus redoutable encore, le paludisme, qui cause des centaines de milliers de décès annuels, connaît aussi des conditions de diffusion plus favorables en raison du réchauffement climatique.
Le Lancet Countdown ne se limite pas à faire un inventaire des risques sanitaires liés au réchauffement. Ses auteurs avancent également des critiques à l’égard des « gouvernements et entreprises [qui] continuent d’attiser le feu en poursuivant les investissements dans les énergies fossiles ».
Ils rappellent que 36,6 % des investissements dans l’énergie en 2023 ont été alloués au charbon, au pétrole et au gaz, et que la majorité des pays analysés (72 sur 84) ont subventionné ces énergies fossiles, pour un montant total de 1 400 milliards de dollars en 2022. Dans 47 de ces pays, ces subventions dépassent 10 % des dépenses de santé, et dans 23 pays, elles excèdent 100 %.
Malgré quelques nouvelles encourageantes, telles que la diminution des décès causés par la pollution de l’air liée aux énergies fossiles ou la montée des investissements dans les énergies renouvelables, le constat demeure sombre. « Un avenir sain s’éloigne chaque jour un peu plus », résume Marina Romanello, la directrice du Lancet Countdown.
La population de varans du Bengale, ou varans indiens communs, voit son nombre diminuer principalement à cause du braconnage. Photo : Soumyabrata Roy/NurPhoto via Getty Images Des responsables forestiers indiens mènent actuellement une enquête sur quatre hommes qui ont violé, tué, cuisiné et mangé un varan dans l’une des réserves forestières les plus protégées du pays. Il s’agissait du seul varan du parc. L’incident a eu lieu le 29 mars dans la réserve de tigres de Sahyadri, située dans l’État du Maharashtra, dans l’ouest de l’Inde. Les caméra-pièges de la forêt, destinées à suivre les félins, ont permis de surprendre les accusés qui pénétraient dans le Parc national de Chandoli, en plein milieu de la réserve. Publicité Les hommes ont finalement été arrêtés par les gardes forestiers entre le 1er et le 5 avril. Sur leurs téléphones portables se trouvaient des photos et vidéos les montrant en train de violer collectivement un varan, puis de le tuer et de le manger. « Je n’ai jamais vu un crime pareil », a déclaré Vishal Mali, agent divisionnaire forestier, à VICE. « Les hommes sont âgés de 20 à 30 ans et semblent l’avoir uniquement fait pour le plaisir. Aucune intention religieuse ou un quelconque lien avec la magie noire ». Les hommes ont été identifiés comme étant Sandeep Pawar, Mangesh Kamtekar, Akshay Kamtekar et Ramesh Ghag, tous des locaux. Ils sont accusés en vertu de la loi indienne de 1972 sur la protection de la vie sauvage. La semaine dernière, une libération sous caution leur a été attribuée par un tribunal local. DES GARDES FORESTIERS DE LA RÉSERVE DE TIGRES DE SAHYADRI AU MAHARASTRA SE TIENNENT AUX CÔTÉS DES ACCUSÉS (EN JAUNE, ROUGE, BLEU ET À L’EXTRÊME DROITE), QUI ONT VISIBLEMENT EU DES RAPPORTS SEXUELS AVEC UN VARAN INDIEN. PHOTO : VISHAL MALI Les varans indiens sont…
Lorsque vous pensez au monde du crime organisé en Asie du Sud-Est, vous imaginez peut-être des laboratoires de méthamphétamine, des réseaux de trafic d’êtres humains ou le commerce des espèces menacées, qui représente des milliards de dollars. Mais dernièrement, les forces de l’ordre ont remarqué que des marchandises des plus étranges circulaient dans le monde clandestin : des déchets en plastique comme des bouteilles, des emballages de bonbons et des pots de yaourt. À la fin de l’année dernière, Interpol a constaté une recrudescence des activités du crime organisé visant à faire passer en contrebande du plastique recyclable des pays riches vers l’Asie du Sud-Est. L’organisation a indiqué que la disparition du plastique dans les décharges et les fours de la région constituait une activité en plein essor. Bien qu’il soit difficile d’estimer l’importance financière de ce commerce, s’il ressemble au marché illicite des déchets électroniques, il pourrait représenter des centaines de millions, voire des milliards de dollars. Ce n’est pas parce que les gangsters aiment l’environnement, bien sûr. En 2018, une interdiction du plastique par la Chine a jeté le désarroi sur le marché mondial du recyclage, envoyant des cargaisons massives de déchets indésirables, principalement en provenance des nations riches, vers les pays en développement. Les retombées sont arrivées en Asie du Sud-Est, et les opérations de répression menées ces deux dernières années suggèrent que le commerce illégal en est un élément clé. « Le trafic de déchets devient très complexe, explique Patricia Grollet, coordinatrice opérationnelle d’Interpol pour la criminalité liée à la pollution. C’est pour cela que le crime organisé est impliqué derrière. Parce qu’il y a un niveau de sophistication qui est vraiment celui d’une entreprise criminelle. » Et suite aux nouvelles restrictions sur le commerce mondial du plastique qui sont entrées en vigueur en janvier, Grollet s’attend à ce…
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