Vente de la maison sans son approbation

Marjorie avait dans un premier temps (début 2019) pris la décision de vendre la maison de son mari mais a renoncé quelques mois plus tard. La maison d’un étage, 90m² au sol, située au bord de l’Hérault, a été acquise en espèces par le défunt en mars 2017.

Elle a découvert qu’un compromis de vente de 240.000 euros avait été signé par une agence immobilière d’Agde, mais sans son approbation. Elle a stoppé la transaction à la dernière minute étant donné qu’elle détient un quart en pleine propriété. Le montant du compromis a suscité l’étonnement de son entourage en raison de l’emplacement, avec 800m² de terrain, dans un quartier résidentiel. Le bien est aujourd’hui estimé à plus de 320.000 euros.

Marjorie réside toujours dans la maison. Sous antidépresseurs, elle est actuellement suivie, étant affaiblie depuis la perte de son mari.

Cette habitante d’Agde avait déjà subi la perte de son premier époux en 2011. Elle doit être entendue début décembre par le juge d’instruction.

Au tribunal des abus policiers, « ce qui n'est pas enregistré n'apparait pas dans le dossier »

CULTURE

Au tribunal des abus policiers, « ce qui n’est pas enregistré n’apparait pas dans le dossier »

Tribunal de Bobigny (93), 7 novembre 2024 – « Je suis un citoyen français. J’ai des droits. J’ai cru que j’allais mourir. » La juge achève la lecture de la lettre à haute voix puis porte son regard sur la salle d’audience. En face d’elle, Aziz E. demeure silencieux. Ce qu’il avait à exposer, il l’a consigné dans un signalement adressé à l’inspection générale de la police nationale (IGPN) il y a plusieurs années. Il y relate les abus qu’il a subis de la part de deux agents de la BAC de Seine-Saint-Denis, le 26 avril 2020, au commissariat d’Aubervilliers. À ce moment-là, le confinement dû à la pandémie de covid-19 est en vigueur et Aziz enregistre un contrôle lorsque les policiers l’arrêtent pour l’obliger à effacer les images. Il est conduit au poste pour vérification d’identité, où il accuse le chauffeur de lui avoir « tasé les parties intimes » dans le véhicule, avant de le malmener dans un couloir du commissariat. « Mon téléphone se trouve au commissariat si vous souhaitez des preuves », a-t-il noté dans la lettre, soigneusement lue par la magistrate.

Cependant, parmi l’ensemble des violences rapportées, seuls trois gestes sont retenus dans l’enquête, capturés par les caméras de surveillance à l’intérieur du poste. Comme le rappelle le procureur lors de l’audience, concernant les violences policières :

« Ce qui n’est pas filmé n’apparaît pas dans le dossier. »

Et peu importe que, lors de son audition à l’IGPN, Aziz E., âgé de 25 ans au moment des faits, ait décrit une longue série de coups, d’injures et de références à sa foi de la part des agents, depuis son arrestation jusqu’à ce qu’il cède à déverrouiller son téléphone pour faire disparaître la vidéo. Les photographies de ses blessures, jointes à son signalement, montrent des marques de piqûres sur la jambe et aux parties génitales attribuées au taser, ainsi que de nombreuses rougeurs « compatibles avec des traces de coups », selon le procureur.

Un croche-pied « regrettable »

Le rapport d’analyse des vidéos n’impute à Thomas B. qu’un coup de genou alors qu’il tirait « avec vigueur » le jeune homme, qui ne « résiste pas », du véhicule vers l’entrée du commissariat. À la barre, cet homme de 31 ans, désormais muté à la police de secours, défend l’emploi de la force « strictement nécessaire » pour conduire l’interpellé et conteste avoir porté un coup. Le jeune aurait, selon lui, simplement « perdu l’équilibre ». Il confesse en revanche un croche-pied, également filmé, alors qu’Aziz E. s’apprête à sortir du commissariat, qualifiant cela de « geste regrettable ».

S’agissant de Vincent R., il est accusé d’avoir, peu avant, armé le poing en direction d’Aziz E., dos au mur et « déboussolé » dans l’entrée du commissariat, pendant que les autres agents inspectent son téléphone. L’homme, d’une stature athlétique, ne comprend « plus pourquoi il a agi ainsi ». Comme son collègue, il admet avoir commis « un geste regrettable durant une période gênante », sans y voir pour autant une forme de violence. Sa défense est hésitante :

« Je ne connais pas le code pénal sur le bout des doigts. »

À la barre, quatre ans après les événements, la victime, un peu frêle, semble désorientée. Aziz E. a du mal à suivre les questions du tribunal. Son avocate, Maître Déborah Zubillaga, décrit son client comme une victime « particulièrement traumatisée », s’étonnant qu’il n’ait pas fait examiner ses blessures par un médecin légiste par « méfiance à l’égard de tout service collaborant avec la police ».

Comme c’est souvent le cas dans les affaires de violences collectives, les avocats de la défense ainsi que ceux de la partie civile critiquent également la portée restrictive de l’enquête. « À aucun moment, il n’a été demandé d’identifier les policiers ayant pu interagir avec lui », dénonce l’avocat de Thomas B., Maître Martin Dier, soulignant qu’aucune photo n’a été présentée à la victime. L’avocate d’Aziz E. se désole surtout du « refus des agents de témoigner contre leurs collègues ». « C’est tout un service qui se protège les uns les autres », ajoute-t-elle. L’ensemble des violences avait d’ailleurs été nié par les deux agents face aux enquêteurs, jusqu’à ce que les images leur soient montrées.

Le procureur, de son côté, défend dans son réquisitoire le « bon travail » des enquêteurs sur « un dossier ancien », ainsi que la décision du parquet d’écarter des poursuites l’intégralité de la scène de l’interpellation et du véhicule de police. Car sans l’activation des caméras piéton, pour elle :

« C’est parole contre parole, nous ne saurons jamais ce qu’il s’est réellement produit. »

Une vidéo effacée

Les véritables motivations derrière le transport d’Aziz E. au commissariat soulèvent également des questions. Car, bien que tous les policiers affirment avoir cherché à effectuer une vérification d’identité – laquelle permet de retenir une personne pendant quatre heures – celle-ci n’a finalement jamais eu lieu. Pour les agents, c’est parce qu’Aziz E. leur aurait, juste devant la cellule, montré sa carte sur son téléphone.

Ce serait d’ailleurs pour consulter sa carte que les quatre policiers auraient manipulé le téléphone à l’accueil. Une version répétée par Vincent R., qui avait pourtant admis lors de son audition avoir supprimé la vidéo « de peur qu’elle ne circule sur les réseaux sociaux ou ne tombe entre de mauvaises mains ». Cela a agacé la juge : « Nous sommes des professionnels après tout. » « Nous n’avons pas besoin de quatre personnes pour contrôler une carte d’identité », renchérit plus tard le procureur, qui rappelle aux policiers que le fait d’être filmé peut être « très désagréable, mais c’est néanmoins légal ». Mais ces actes, eux aussi, ne sont pas poursuivis. Maître Déborah Zubillaga, l’avocate d’Aziz E., dénonce quant à elle un « prétexte fallacieux » et envisage d’initier une nouvelle procédure pour « détention arbitraire ».

Pour les trois gestes poursuivis, le procureur requiert six mois d’emprisonnement avec sursis contre Thomas B, accompagnés d’une interdiction de port d’arme pendant cinq ans. Concernant son collègue Vincent R, la magistrate demande trois mois avec sursis. Le jugement est attendu le 5 décembre.

Coup d'état ? Attal doit se justifier ! - France-Israël : faut-il prohiber la rencontre ?

MEDIA

Coup d’état ? Attal doit se justifier ! – France-Israël : faut-il prohiber la rencontre ?

Nous sommes le mardi 12 novembre 2024, voici le programme de “Toujours Debout”, animé par Nadiya Lazzouni : Au programme de cette édition, le retour sur l’actualité concocté ce soir par notre collègue Lydia Menez. Et comme chaque mardi, un débat est au rendez-vous. Pour cet épisode de “Ne Nous Engueulons pas”, notre expert politique, Paul Elek, se mesurera à Max-Erwann Gastineau, auteur de “L’Ère de l’affirmation – répondre au défi de la désoccidentalisation” et chroniqueur pour Le FigaroVox. Nous aborderons deux thèmes d’actualité : D’abord, les conséquences des violences survenues jeudi dernier à Amsterdam lors du match entre l’Ajax et le Maccabi Tel-Aviv, en lien avec une couverture médiatique partiale qui a largement diffusé la thèse d’une montée antisémite, tout en négligeant l’islamophobie des supporters israéliens. Nous discuterons également du récent incident diplomatique entre la France et Israël suite à l’arrestation de deux gendarmes français par les forces de sécurité israéliennes. Les préoccupations entourant le match France-Israël et le gala “Israel Forever” qui souhaite mettre en avant l’extrême droite israélienne seront aussi dans notre viseur. Dans la seconde partie de l’émission, nous aurons le plaisir d’accueillir la députée Léa Balage El Mariky, porte-parole du groupe Ecologiste à l’Assemblée Nationale. Elle a lancé, avec le député macroniste Stéphane Mazars, une mission flash destinée à examiner les actions du gouvernement démissionnaire, en particulier l’outrepasser des affaires courantes. C’est à l’occasion de cette mission qu’a eu lieu, cet après-midi, l’audition de Gabriel Attal, ancien premier ministre, et d’Emmanuel Moulin, inspecteur général des Finances, ancien directeur de cabinet d’Attal. Nous en reparlerons. En guise de dernière partie de soirée, nous recevons Jennifer Cambla, avocate pénaliste au barreau de Paris qui, pour sa première chronique, a décidé de se pencher sur les préjugés racistes des magistrats qui affichent une sévérité accrue envers les prévenus d’origine étrangère.

ACTUALITÉS

Un Français sur deux est gêné par le bruit au travail

VIE DE BUREAU – Qui n’a jamais été coupé dans sa tâche par un collègue qui rit ou bavarde, le son d’une machine à café ou des portes de l’open space qui claquent? Près de la moitié des travailleurs (49%) se disaient en septembre “gênés par le bruit” sur leur lieu de travail, selon une étude Ifop pour l’association Journée nationale de l’audition (JNA) publiée ce jeudi 7 octobre. C’est moins que l’an dernier (53%) et nettement moins qu’en septembre 2019 (59%). Mais parmi ces “actifs occupés” -salariés ou indépendants sans salariés-, un tiers sont dérangés “de temps en temps” (33%) par le bruit au travail, tandis que 16% le sont “souvent”, d’après cette étude réalisée pour la Semaine de la santé auditive au travail et menée en ligne, du 16 au 20 septembre, auprès de 1663 personnes constituant un échantillon représentatif de la population française active occupée âgée de 18 ans et plus. Retour sur le lieu de travail Au sein des télétravailleurs (soit 35% de l’échantillon), la moitié (47%) disent “subir plus de bruit en présentiel, sur leur site de travail”, qu’en télétravail. Et un tiers (30%) considèrent que leur sensibilité au bruit a augmenté “depuis le retour sur le site de travail, notamment après les différents confinements”. Hommes et femmes sont quasiment égaux face aux nuisances sonores sur leur lieu de travail: la moitié des hommes (50%) et près d’une femme sur deux (48%) y ont subi une “gêne causée par le bruit”. La moitié des salariés (51%) et un tiers des indépendants (33%) disent en souffrir. Les 25-34 ans sont les plus perturbés (54%), alors que les 50 ans et plus sont les moins touchés (46%). Les ouvriers sont la catégorie professionnelle la plus victime du bruit au travail. Plus de six ouvriers sur dix (62%)…