Le cinéma du Média #6. Ruffin en action
Gilles Perret et François Ruffin prennent Sarah Saldmann en tournée. La juriste et éditocrate bling-bling a accepté l’invitation de Ruffin pour partager une journée de travail avec ceux qu’elle dénigre continuellement dans ses émissions, notamment sur RMC, les qualifiant d’assistés, de glandus et de feignasses. Cela lui permettra de se rendre compte de l’exagération de ses propos. Ce qu’il en ressortira in fine, reste un mystère. Mais peut-être qu’elle pensera désormais à deux fois avant de s’exprimer… (Cela dit, il est peu probable qu’elle change. Saldmann a utilisé la même méthode d’ignorance et de diffamation sur un autre sujet – le génocide à Gaza. Une rééducation ne semble cependant pas être à l’ordre du jour cette fois-ci). Telle est la thématique d’Au boulot !, dans un double sens à la fois promotionnel et narratif. Une thématique difficile à éviter cette semaine, à l’instar de la réélection de Donald Trump. Dans les premiers instants, alors qu’il attend sa cobaye dans un salon du Plazza Athénée, Ruffin le présente à son co-réalisateur, bien qu’il y ait toutes les raisons de croire qu’il en soit déjà au courant. Ce même point sera rappelé par Ruffin à intervalles réguliers. Environ toutes les cinq minutes. Parfois pour éclairer le public qui pourrait être lent à saisir, parfois pour s’assurer que Saldmann comprenne à quel jeu elle est mêlée, qu’elle en perçoive le sens, et idéalement, qu’elle ait déjà digéré la leçon. Une riche effectue une brève immersion dans le monde du peuple. Ce n’est pas seulement un résumé du film. C’est le film en lui-même qui, à peu de choses près, se résume à cela : à cette formule qui agit comme un effet d’annonce, un slogan et un message. Au boulot ! est le quatrième long-métrage de Ruffin, le troisième réalisé en collaboration avec Perret. Les…