Le prix que le Liban paie pour la guerre Hezbollah-Israël
Les partisans du groupe restent fermes face au déplacement généralisé et aux milliers de décès.
Les partisans du groupe restent fermes face au déplacement généralisé et aux milliers de décès.
En 1979, un groupe d’hommes neurodivergents se lança dans une traversée épique, désormais immortalisée à l’écran dans The Flight of BryanBryan Allen n’est pas du genre à se vanter. Des collègues qui ne le connaissaient que comme ingénieur logiciel au Jet Propulsion Laboratory en Californie, où il travaillait sur les rovers d’exploration de Mars, tombaient parfois par hasard sur des nouvelles de ses aventures passées. « Ils disaient : “Je te connais depuis cinq ans et je viens seulement de découvrir que c’était toi avec le Gossamer et la Manche” », raconte l’homme de 72 ans depuis son domicile à Los Osos.Ce à quoi il fait référence, c’est le rôle qu’il a joué en remportant deux prix Kremer pour le vol à propulsion humaine, les deux premiers de l’histoire du prix, dans des avions légers conçus par l’ingénieur aéronautique Paul MacCready. En 1977, Allen, un pilote de deltaplane expérimenté, a piloté le Gossamer Condor de 31,75 kg (70 lb) sur un parcours en forme de huit d’un mile à Shafter, en Californie. Deux ans plus tard, c’est la puissance de ses pédales qui a permis au Gossamer Albatross, qui pesait une livre de plus, de traverser la Manche. Allen est passé à d’autres projets, établissant d’autres records en cours de route, mais l’histoire des Gossamers s’est avérée durable. Ou plutôt, volante. Continue reading…
Maripasoula, Parc amazonien de Guyane (973) – À travers les hublots du petit avion à hélices reliant le littoral à la ville de Maripasoula, située au sud de la Guyane, un océan de nuances de vert se déploie à perte de vue. Après une heure de vol, les premières maisons de cette commune, intégrée au vaste Parc amazonien, deviennent visibles, nichées au creux d’un méandre du fleuve Maroni. Ce cours d’eau constitue la frontière avec le Suriname et sert de chemin vers l’océan Atlantique – à plus de 300 kilomètres en aval. « D’habitude, on voit toujours des pirogues arriver avec des marchandises », indique Jonathan Abienso, à la tête d’une entreprise de fret fluvial dans cette enclave urbaine entourée par l’Amazonie.
En parcourant le « dégrad » de Maripasoula – le terme utilisé ici pour désigner un embarcadère – l’entrepreneur évoque qu’après 18 mois de sécheresse, alors que l’année 2024 s’annonce comme l’une des plus chaudes jamais mesurées par Météo France, cette voie essentielle n’est plus que l’ombre d’elle-même. Le niveau de l’eau est si bas que de nombreux rochers obstruent désormais le passage des personnes et des biens. À certains endroits, il serait presque faisable de traverser à pied les 500 mètres séparant les deux pays. Il ajoute :
« Cela fait deux semaines que personne n’ose remonter le fleuve, devenu trop dangereux. »
La gravité de cette sécheresse est attribuée à la double influence d’El Niño, un phénomène océanique répétitif qui se manifeste par un réchauffement des eaux du Pacifique, ainsi qu’au changement climatique, dont l’une des manifestations en Guyane est la diminution des précipitations.
Les habitants de Maripasoula réclament une « route du fleuve » pour se connecter au littoral. /
Crédits : Enzo Dubesset
À Maripasoula, l’aérodrome et sa seule piste en latérite – cette roche rougeâtre et aride – sont les derniers liens entre les 10.000 résidents et le reste du monde.
« La vie a toujours été difficile et coûteuse, mais la situation actuelle est bien pire », remarque Charles Aloïke. À la conduite de sa filong, ces motos importées d’Asie via le Suriname, principal moyen de transport sur les routes poussiéreuses de Maripasoula, il affirme que les habitants ressentent le poids de l’isolement depuis longtemps, bien avant le dérèglement climatique.
La commune, qui s’étend sur une superficie équivalente à celle de la Nouvelle-Calédonie, a connu un développement significatif suite à la découverte de nouveaux gisements d’or dans les années 1990, attirant de nombreux chercheurs d’or, exploitant les filons de manière plus ou moins légale. Cependant, les infrastructures n’ont pas suivi ce boom démographique. En 2023, la fermeture de la compagnie aérienne pendant cette sécheresse – déjà – avait isolé la ville durant plusieurs mois, entraînant une flambée des prix des denrées, qui n’ont depuis cessé d’augmenter. Charles Aloïke, le motard, exprime son inquiétude :
« Le prix de l’essence a atteint quatre euros le litre. Ça grimpe chaque jour, je ne sais pas comment nous allons nous en sortir. »
Charles Aloïke, sur sa filong. /
Crédits : Enzo Dubesset
L’année précédente, c’étaient les interruptions fréquentes de l’électricité dues à la faible capacité et à l’isolement du réseau qui suscitaient de vives critiques de la part de la population.
Comme la plupart des résidents, Rosiane Agésilas, une infirmière, se rend régulièrement chez les « Chinois » d’Albina 2. Ces commerces, établis sur la côte surinamaise, constituent la base de l’économie informelle de la région tout en proposant des marchandises détaxées à bas prix. Ces supermarchés sur pilotis, où l’on peut payer en euros ou au gramme d’or, sont bien plus fréquentés que les épiceries françaises. Toutefois, eux aussi doivent se procurer leurs produits par avion, augmentant ainsi leurs tarifs :
« Il n’y a plus une différence claire dans les prix. Même en allant de l’autre côté, mon chariot de courses a augmenté de 80 à 150 euros par semaine. C’est intenable. »
La soignante est engagée dans le collectif Apachi qui, depuis 2023, dénonce les effets dévastateurs de l’enclavement. « Nous faisons des sacrifices et nous ne pouvons plus nous nourrir correctement. Cela va poser des soucis de santé publique. » Elle alerte que les bouteilles d’eau, ainsi que les œufs, le riz ou le gaz commencent à faire défaut.
Les commerces surinamais sont au cœur de l’économie informelle de la région. /
Crédits : Enzo Dubesset
L’augmentation des prix a un impact d’autant plus fort sur les migrants venus du Guyana, d’Haïti ou du Brésil, attirés par l’espoir d’un emploi sur le sol français. « Je gagne 200 euros par mois pour un emploi à temps partiel et j’ai trois enfants », explique Maria (1). La citoyenne guyanaise est vendeuse dans l’une des boutiques du centre :
« Comme je ne possède pas les papiers nécessaires, je ne peux bénéficier d’aucune aide. Si mon mari ne m’assistait pas, je ne pourrais plus me nourrir. »
L’économie générale, déjà peu développée, en est complètement affectée. Les entreprises subissent désormais le coût élevé de la vie et des transports, amplifié par la pénurie de denrées. C’est le cas de la seule boulangerie de la commune. « Je n’arrive plus à trouver de farine. J’ai dû réduire ma production de pain, mais je crains de devoir fermer bientôt », témoigne Dewane Roger, le propriétaire.
À Maripasoula, le prix de l’essence a explosé. /
Crédits : Enzo Dubesset
Les effets de la sécheresse sont encore plus évidents dans les nombreux « kampus », des hameaux accessibles après plusieurs heures de pirogue depuis Maripasoula. L’accès aux services, déjà instable à cause des distances, est rendu encore plus compliqué.
Plusieurs écoles primaires ont dû fermer : le transport scolaire en pirogue étant impossible, de nombreux élèves sont désormais forcés de suivre les cours du collège à distance, lorsque la connexion internet le permet. Dans le kampu d’Antecume Pata, le dispensaire fonctionne comme une pharmacie et un cabinet médical, capable de fournir les premiers soins urgents. Ce centre, qui donne accès gratuitement aux soins pour près d’un millier de personnes, a dû réduire la fréquence de ses permanences. D’une visite hebdomadaire, le médecin n’intervient maintenant que quelques heures toutes les deux semaines, par le biais d’un hélicoptère affrété depuis Cayenne.
Dans plusieurs de ces hameaux, l’eau potable est extraite de nappes dont le niveau fluctue selon celui du Maroni. De nombreux forages sont complètement à sec. D’autres sources ne permettent d’accéder à l’eau que quelques heures par jour, souvent trouble et impropre à la consommation. Dans toute la Guyane, plusieurs milliers de personnes sont touchées et, bien que des solutions d’urgence aient été mises en place comme l’envoi de fontaines atmosphériques – des générateurs qui produisent de l’eau à partir de l’humidité ambiante – les habitants concernés estiment que c’est très insuffisant.
En réponse à la crise, la préfecture a activé un plan Orsec Eau le 29 octobre dernier. Cette mesure d’urgence inclut notamment la création d’un pont aérien par l’armée pour fournir en eau potable, nourriture, essence ou médicaments Maripasoula et d’autres communes isolées de Guyane – au total, près de 40.000 personnes. La collectivité territoriale de Guyane (CTG), de son côté, a annoncé qu’elle allait doubler les capacités de fret aérien de la compagnie privée, en charge des vols vers l’intérieur du territoire, pour augmenter également les capacités de ravitaillement.
Le niveau d’eau étant si bas, des amas rocheux bloquent maintenant le passage. /
Crédits : Enzo Dubesset
Bien que le coût de ce fret aérien subventionné ait été fixé en dessous des prix moyens du transport fluvial, les tarifs demeurent pour l’instant relativement similaires. La majorité des Maripasouliens continuent de s’approvisionner au Suriname. « Ni la mairie, ni la collectivité, ni l’État ne nous ont intégrés aux discussions », déplore Patrick Valiès, président de l’association des commerçants de Maripasoula. Certains avouent d’ailleurs ne pas être informés du fonctionnement des dispositifs étatiques ni de la manière de bénéficier de ces aides :
« Cela fait des mois que nous demandons la constitution de stocks. Nous avons déjà connu la sécheresse l’année passée. Tout cela aurait pu être mieux préparé collectivement. »
La préfecture, quant à elle, souligne avoir organisé, en collaboration avec la CTG, des réunions pour discuter des besoins des commerces. L’administration assure travailler à l’instauration d’un dispositif de régulation des prix, englobant des contrôles préventifs visant à empêcher les commerçants locaux de profiter de cette aide exceptionnelle sans justifier une baisse de leurs prix.
Plutôt que de perpétuelles mesures d’urgence, les Maripasouliens demandent – souvent sans grand espoir – la construction d’une « route du fleuve » pour les relier au littoral. Ce projet colossal, au cœur des discussions politiques locales depuis 20 ans, a été amorcé. Mais il reste encore 150 kilomètres de forêt dense à ouvrir, pour l’instant sans financements.
La sécheresse est perceptible partout à Maripasoula. /
Crédits : Enzo Dubesset
En 2022, Emmanuel Macron en avait fait une promesse, mais a finalement annoncé un remodelage de la route en « piste améliorée » – sans donner plus de détails – lors de sa visite en Guyane, en mars.
À la suite de ce changement de cap, l’armée a reçu la mission de réaliser une étude sur la faisabilité d’une telle piste. Le rapport, finalisé depuis des mois, a été remis à la CTG et au gouvernement, mais n’a pas encore été rendu public. « La route est la seule solution viable pour sortir de l’isolement », affirme Rosiane Agésilas :
« Ce serait le début d’une nouvelle ère et un engagement pour le développement de Maripasoula. »
Cela pourrait également représenter l’une des solutions pour prévenir les sécheresses à venir : selon les prévisions du rapport scientifique GuyaClimat, publié en 2022, le territoire devrait connaître un réchauffement d’environ 2,5 à 4,5 degrés et une diminution des précipitations de 15 % à 25 % d’ici 2100.
Avec “Nightbitch”—dans lequel Amy Adams se transforme en chien—le réalisateur dépeint la parentalité comme une transformation viscérale.
Le navire de renseignement Yantar a été vu en train d’utiliser des drones dans une zone contenant des infrastructures énergétiques et internet sous-marines.Un navire espion russe a été escorté hors de la mer d’Irlande après être entré dans les eaux contrôlées par l’Irlande et avoir patrouillé dans une zone contenant des pipelines et des câbles sous-marins critiques pour l’énergie et internet.Il a été repéré jeudi à l’est de Dublin et au sud-ouest de l’île de Man, mais les marines et services de défense aérienne norvégiens, américains, français et britanniques l’ont initialement observé escortant un navire de guerre russe, l’Amiral Golovko, à travers la Manche le week-end dernier. Continue reading…
Silo, Disclaimer et Slow Horses figurent parmi les meilleures émissions sur Apple TV+ ce mois-ci.
L’événement des premières offres du Black Friday de Walmart en 2024 a débuté le lundi 11 novembre. Les meilleures offres de la vente incluent 50 $ de réduction sur la nouvelle Apple Watch Series 10 et une télévision 4K Hisense de 55 pouces à moins de 150 $.
La campagne Harris a ressenti le besoin de rappeler aux femmes électrices qu’elles peuvent voter pour qui elles veulent. Les femmes ont compris cela. La campagne a échoué à le faire.
Il n’est même pas le plus grand. Un changement monumental viendra plutôt de la technologie — de l’IA.
Les débris d’un Breguet XIV, qui s’est crashé le 6 novembre 1924 au nord de Béziers, ont été découverts cet été dans une zone très accidentée et difficile d’accès sur les hauteurs de Cabrerolles, près de Roquebrun, dans l’Hérault. Abandonné et oublié par le temps depuis son accident, l’appareil a néanmoins attiré l’attention d’un groupe de passionnés d’aviation.
Après plusieurs mois d’investigation, les bénévoles de l’association toulousaine Aéro Recherche ont pu, grâce aux récits de certains habitants, déterminer l’endroit où le pilote Georges Payan a trouvé la mort, après avoir frappé les pentes rocheuses. Il était le seul occupant de l’appareil.
Ce pilote expérimenté avait pris son envol depuis Perpignan en direction de Marseille. Âgé de 31 ans et longeant la côte méditerranéenne, il s’est écarté d’une trentaine de kilomètres à cause du brouillard et des intempéries avant de s’écraser. À l’époque, les moyens de navigation étaient bien éloignés de ceux d’aujourd’hui.
Les autorités s’étaient rendues sur le site à l’époque pour constater le décès après que des habitants aient donné l’alerte. Le courrier a été récupéré et la victime, sans descendance, a été enterrée dans son caveau familial à Nîmes, mais l’appareil a été laissé à l’abandon au cœur de la végétation.
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Georges Payan pilotait un Breguet XIV. Ce modèle, développé en France, a d’abord été utilisé comme avion de reconnaissance ou bombardier à partir de 1917. Après la Première Guerre mondiale, il a été réorienté pour le transport de courrier.
Ancien fantassin devenu pilote, Payan a été recruté par les lignes Latécoère. Il sera ensuite un des pionniers de ce qui deviendra la Compagnie générale d’entreprises aéronautiques, laquelle sera renommée Aéropostale. En 1922, près de 1,5 million de lettres sont acheminées. La compagnie est alors le leader mondial avec 3 000 kilomètres de réseau (75 avions, 22 pilotes et 120 mécaniciens).
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Deux ans plus tard, la CGEA se décide à tester le segment de ligne Perpignan Marseille. C’était la mission de Georges Payan.
L’accident a eu lieu dans une zone difficile d’accès et escarpée, au sein d’une garrigue devenue assez dense où de nos jours seuls des sangliers circulent. Cependant, en 1924, certains villageois se sont aventurés pour récupérer des morceaux de l’appareil, qui pouvaient être sans aucun doute utiles, tels que les tôles, les roues…
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Un siècle plus tard, au printemps 2024, l’association toulousaine Aéro-recherche s’est donc lancée à la recherche de cet appareil afin de commémorer ce drame et d’honorer le pilote. Un énorme travail de recherches débute alors dans les archives, suivi de la collecte de témoignages sur le terrain à Cabrerolles. Certains chasseurs et anciens du village étaient informés de cette histoire. L’expression “chercher une aiguille dans une botte de foin” n’a jamais été aussi représentative.
“Nous avons rencontré dans le village une personne âgée de 94 ans, qui nous a déclaré qu’il y avait encore quelques pièces sur place” indique Gilles Collaveri, président fondateur de l’association Aéro-Recherche.
Georges Payan – Breguet 14 Aéropostale
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Le moteur et le yoke de l’appareil ont été retrouvés sur le site. Ces découvertes sont particulièrement stupéfiantes, surtout autant de temps après le crash, souligne Gilles Collaveri. “Vous ne pouvez pas imaginer notre joie lorsque nous avons retrouvé sur place un si grand nombre de pièces”. Celles-ci seront reconnues grâce à la documentation technique.
Des effets personnels de Georges Payan ont également été mis au jour, comprenant une bretelle, une ceinture, des boutons et une pièce de monnaie espagnole.
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Actuellement, il ne subsiste que deux exemplaires de Breguet XIV dans le monde. L’un se trouve au musée de l’air et de l’espace au Bourget et l’autre en Finlande. Toutefois, une réplique a été fabriquée en 1992 par un passionné à Moissac (Tarn-et-Garonne).
Cet avion devrait survoler la région de Béziers, notamment Cabrerolles, le 9 novembre prochain en mémoire de Georges Payan. Ses deux neveux seront présents le jour de cet hommage.
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Tout au long du week-end des 9 et 10 novembre, un programme spécial sera mis en place pour rendre hommage à Georges Payan, mais également pour célébrer et préserver la mémoire de l’épopée remarquable des Lignes Latécoère et découvrir des vestiges uniques.
Les organisateurs, des associations à but non lucratif, ont lancé une campagne de financement en lignepour collecter des fonds afin d’organiser cet événement.
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