Le RER B est la preuve que tout le monde se fout des banlieusards
À chaque arrêt, tout le monde retient sa respiration, espère voir quelques passagers descendre pour faire plus de place mais au contraire le wagon se remplit de minutes en minutes. En silence, nous avons un point en commun, notre destination, Paris. Alors que personne ne peut bouger, je lève la tête du mieux pour ne pas me faire écraser et me rappelle ces vidéos si populaires de Japonais qui se massent dans les wagons de métro jusqu’à l’asphyxie pour arriver à l’heure au travail. On en est pas loin, on est même plus efficaces qu’au Japon (pour une fois) pas besoin d’agents de la RATP pour nous faire rentrer. Publicité Prendre le RER B au début c’est assez sympa, on ne se pose pas de questions, tout nous paraît normal. Après tout, c’est le seul train qu’on connaît, il nous emmène dans la capitale, que demande le peuple ? Parfois, lors de sorties parisiennes exceptionnelles, on reste coincé une heure dedans sans qu’il ne bouge d’un iota, on est serré contre des aisselles inconnues mais généralement on sort juste entre potes alors on en rit. Mais bon, quand même, on entend nos parents s’en plaindre presque tous les jours en rentrant du travail. Il ne doit pas être si chouette que ça ce train. Et puis, on grandit, on commence à le prendre de plus en plus. Vient le jour où, comme eux, il faut le prendre quotidiennement et l’aventure d’aller dans la capitale se transforme en véritable cauchemar. J’ai commencé à détester le B en allant à la fac. Pour arriver à l’heure, je prévoyais 1H30 de train aller. Le réveil hurlait tous les matins à 5H45 alors que le soleil n’était même pas encore levé. Il n’y avait pas une semaine sans une panne, un retard, une grève…