Ce qui nous pousse à rejoindre des collectifs asioféministes
Depuis plus d’un an, Mélanie Cao présente des portraits d’artistes et activistes asiodescendant·es sur Asiofeminism Now !, une plateforme sur laquelle elle poste aussi une flopée de sources complémentaires concernant des sujets qui la touchent, en plus de relayer des contenus relatifs à d’autres luttes sociales. Le dernier projet de Mélanie, créé « dans le doute et la joie militante », se construit spécifiquement autour du manque de références et de termes pour nommer ce qui est relatif aux identités asiatiques. C’est dans le but de défaire le regard blanc, incarner les luttes, décoloniser l’intime, nourrir les diasporas, penser les masculinités subalternes et esquisser des futurs désirables (ce sont les mots de la présentation officielle) que la création sonore Je vous parle ici de ce qui n’existe pas a vu le jour. « Comment représenter l’invisible ; les voix dans notre tête et celles qui nous ont manqué ? » En restant axé sur l’asioféminisme et le racisme anti-asiatique, ce podcast en plusieurs épisodes – diffusé pour la première fois dans le cadre du festival Voix de Femmes à Liège – répond à un besoin, que Mélanie décrit comme une obsession : celui de créer des archives minoritaires, « pour qu’on ne puisse jamais dire que faute de mots, ça n’existe pas ». « Ni blanches ni noires, à la verticale de la race, les personnes asiatiques semblent demeurer muettes, présente Mélanie. Que pensent-elles, que vivent-elles, aux côtés de quoi et de qui se tiennent-elles ? Cette quête est l’histoire d’une solitude ; celle de se vivre dépossédée de récits et d’incarnations qui donneraient des contours à nos existences. On croit parfois être seul·e à vivre certaines choses, par manque de reflet à ces histoires, ces vécus, ces visages. Ça ne signifie pas pour autant qu’elles n’existent pas. » VICE publie…