Pourquoi Josh Brolin aime James Joyce
À l’occasion de ses nouvelles mémoires, l’acteur de “Dune” réfléchit à certaines de ses expériences de lecture formatrices.
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Est-il vrai qu’environ 1 925 écoles primaires pourraient être prochainement supprimées en France ? Ce tableau est en tout cas clairement établi dans un rapport élaboré au printemps dernier par deux inspections ministérielles. Dans le cadre d’une « révision des dépenses », elles suggéraient alors « une méthode pour rationnaliser la distribution des ressources » face à une diminution du nombre d’élèves.
Ces « révisions des dépenses » représentent un exemple typique de la manière dont les autorités appréhendent les services publics. Ceux-ci, souvent perçus comme onéreux, sont régulièrement poussés à se réorganiser et, autant que possible, à fusionner pour réaliser des économies. « Cette approche s’inspire du “nouveau management public” des Etats-Unis, par lequel des pratiques de gestion issues du secteur privé sont appliquées au secteur public, telles que l’optimisation des coûts via des tableurs Excel », souligne le géographe François Taulelle, qui a récemment coordonné, avec Thibault Courcelle et Ygal Figalkov, un ouvrage saisissant sur ce sujet.
Cette transition, qui a marqué les politiques publiques depuis les années 1990, a connu une accélération durant la présidence de Nicolas Sarkozy, notamment grâce à sa révision générale des politiques publiques (RGPP). « À ce moment-là, les autorités adoptent une perspective très sectorielle (écoles, hôpitaux, défense…) sans se rendre compte de l’effet d’accumulation : certaines villes perdent alors plusieurs services essentiels simultanément », ajoute le chercheur.
Les données parlent d’elles-mêmes. Dans un article de l’ouvrage cité plus haut, quatre chercheurs ont analysé l’évolution de la présence des services publics et privés en France sur les quarante-cinq dernières années. Ils notent que « la tendance observée pour les services publics traditionnellement associés à l’Etat témoigne d’une nette régression ». Entre 1980 et 2015, le nombre de communes avec une école primaire a par exemple chuté de 23 %. Un phénomène similaire se retrouve pour les maternités (- 47 %) et les gendarmeries (- 12 %). Pendant ce temps, la population en France métropolitaine a… augmenté de 20 %.
Contrairement à une idée reçue, ce déclin ne touche pas seulement les zones rurales. Les auteurs signalent un retrait « quasi généralisé, affectant toutes les régions françaises ». Cependant, il « fragilise surtout les petites communes rurales et les petites agglomérations ». Le département très rural du Cantal, par exemple, a enregistré une perte de 82 % de ses écoles maternelles entre 1980 et 2015, suivie d’une diminution de 22 % entre 2015 et 2020 !
Plus préoccupant encore que l’école, le secteur de la santé génère le plus d’inquiétudes. Cela dit, entre 1980 et 2015, le nombre de communes avec un professionnel de santé a augmenté pour les médecins généralistes (+ 17 %), les infirmiers (+ 25 %), les pharmaciens (+ 19 %) ou les laboratoires d’analyses médicales (+ 28 %).
Cependant, cette augmentation n’a pas satisfait tous les besoins, car la population a crû tout en vieillissant. De plus, une inadéquation entre l’offre et les besoins émerge, car de nombreux professionnels choisissent leur lieu d’exercice. Le dernier atlas de la démographie médicale, diffusé par l’Ordre national des médecins, confirme que l’augmentation récente du nombre de médecins n’empêche pas « l’aggravation des inégalités territoriales ».
Il est donc indéniable que les services publics traditionnels sont en déclin. Néanmoins, les chiffres, surtout quand ils concernent des communes spécifiques, doivent être nuancés. En effet, certains services publics n’ont pas complètement disparu mais ont été regroupés dans des centres (maisons France services, maisons médicales pluridisciplinaires…).
D’autres ont été transformés, comme certains services postaux, qui sont désormais pris en charge par des commerces privés. Ainsi, bien que le nombre de communes détenant un bureau de poste ait chuté de 34 % entre 1980 et 2015, seulement 4 % d’entre elles ont perdu toute présence postale. Cela pose un problème, note François Taulelle, « ce nouveau réseau concerne surtout les services administratifs de l’Etat, mais très peu l’école et la santé, secteurs qui suscitent le plus d’inquiétudes chez les usagers ».
Cette logique de polarisation engendre également des problèmes pour les publics les plus vulnérables. Grâce à une enquête menée dans des intercommunalités isolées de cinq départements ruraux, Ygal Fijalkow et Madlyne Samak, sociologues à l’université d’Albi, ont constaté que plus de la moitié des répondants ignoraient l’existence du bureau France services sur leur territoire. Parmi ceux-ci, on trouve en majorité des catégories sociales populaires et des personnes âgées.
Ces usagers sont pourtant ceux qui pâtissent le plus de la transition massive vers le numérique des services publics : la recherche scientifique confirme ce qui était prévisible. Il existe de fortes disparités entre ceux qui maîtrisent les outils numériques – pour qui cela représente un progrès – et les catégories plus fragiles.
En conséquence, en raison des difficultés de déplacement, de la méconnaissance des nouveaux services et des limitations numériques, de nombreux usagers précaires ne peuvent profiter ni de la polarisation ni de la numérisation. Cela pousse l’Etat à se rapprocher d’eux en instaurant des services itinérants, tel que le bus France services qui sillonne les petits villages. En somme, déconcentrer après avoir centralisé…
Le malaise ressentie par de nombreux habitants des zones peu denses n’est donc pas à prendre à la légère. Il devient encore plus explicite si l’on examine le secteur privé.
Dans la première étude référencée dans cet article, les quatre chercheurs révèlent qu’entre 1980 et 2015, le nombre de communes avec un magasin d’alimentation généralisé a chuté de 47 %. On observe une tendance semblable pour les boulangeries (- 13 %), les agences bancaires (- 67 %) ou encore les magasins de vêtements (- 5 %), au profit en particulier des supermarchés et des hypermarchés (+ 116 %). Cette évolution a un visage tristement connu : celui des centres-villes avec des volets fermés.
Cette situation fait dire à l’économiste Laurent Davezies, spécialiste des dynamiques territoriales, que « ce n’est pas l’Etat qui abandonne les territoires [en crise]. Au contraire, ce sont les entreprises et les populations ». Il est évident que les difficultés démographiques et économiques d’une grande partie du territoire sont étroitement liées à la sphère privée, entre un solde migratoire négatif (plus de départs que d’arrivées) et des problèmes économiques (notamment dans les anciens territoires industriels).
Naturellement, le déclin des services publics ne facilite pas la situation. « Il est difficile de déterminer si c’est le privé ou le public qui a initié la spirale du déclin », admet François Taulelle. « En revanche, une chose est certaine, sans un socle minimal d’équipements publics, aucun redémarrage n’est envisageable pour un territoire fragile. »
Dans cette optique, les mandats de Hollande et Macron ont envoyé des messages ambivalents. Entre la crise des gilets jaunes et la pandémie, le gouvernement a bien saisi que la gestion brutale et quantitative des services publics avait ses limites. Il a également mis en place plusieurs programmes de soutien très ciblés, comme le programme « Action cœur de ville » destiné aux villes moyennes les plus fragiles. Sans pour autant renverser les grandes initiatives de la RGPP comme les réformes hospitalières ou scolaires.
Les territoires fragiles sont-ils donc complètement négligés ? Pas nécessairement. Car certaines évolutions plus positives viennent compenser les tendances négatives expliquées précédemment. Celles-ci proviennent notamment de la Sécurité sociale et des collectivités locales (régions, départements, communautés de communes et communes).
Commençons par les collectivités. Depuis les années 1980, l’Etat leur a transféré de nombreuses compétences (mobilités, logement, social…), permettant à leur influence sur leurs territoires de croître. Par exemple, entre 2002, date où les régions ont obtenu la gestion des Trains express régionaux (TER), et 2023, l’offre a augmenté de 37 %. De même, le nombre de crèches collectives, majoritairement gérées par des communes ou des intercommunalités, a crû de 58 % en France entre 1995 et 2022.
Plus généralement, face au retrait de l’Etat, « les collectivités locales ont rivalisé d’ingéniosité pour préserver certains services publics, notamment en les mutualisant et en élaborant des structures administratives et financières associant public et privé », remarque François Taulelle.
Moins perceptible mais d’une importance cruciale, la protection sociale représente un puissant mécanisme de redistribution en France. D’une part, elle prélève des richesses, principalement dans les pôles économiques les plus florissants. D’autre part, elle redistribue ces richesses, de manière plus significative dans les territoires où résident des populations plus vulnérables. L’économiste Eric Dor a ainsi évalué, dans une étude de 2021, que l’Ile-de-France supportait, en 2017, un prélèvement net (prestations sociales – prélèvements sociaux) de 77 milliards d’euros. Une somme dont les habitants des régions plus rurales et moins riches bénéficiaient.
D’autres économistes, dans une étude de 2020, avaient montré que les inégalités de revenu entre départements avaient « atteint en 2015 leur plus faible niveau depuis cent ans » et soulignaient « le rôle des transferts publics dans l’atténuation des disparités de niveau de vie ». Mais il est clair que, sur le long terme de la vie humaine, ces effets ne sont pas immédiatement visibles.
À la lumière de tous ces éléments entremêlés, est-il possible de dresser un tableau objectif de la situation ? Ce n’est pas aisé.
« Il est difficile d’y voir clair car nous avons tendance à homogénéiser les habitants des territoires peu densément peuplés », indique Ygal Fijalkow. En réalité, une différence significative de perception existe entre ceux qui ont eu la possibilité de choisir leur lieu de vie et ceux qui se retrouvent plutôt contraints. Les premiers (CSP+, diplômés…) savent où trouver les services disponibles. Les autres (ouvriers, employés, retraités…) se sentent plus souvent isolés, abandonnés ou entravés dans leurs démarches. » Un défi qui ne peut être résolu à partir d’un simple tableur Excel.
Retrouvez ici notre dossier « Manuel de défense des services publics »
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En Inde, l’un des pays les plus polyglottes du monde, le gouvernement souhaite que plus d’un milliard de personnes adoptent l’hindi. Un chercheur pense que ce serait une perte.
Quels sont les bénéfices et les désavantages de ces établissements? Comment organiser une classe avec cinq niveaux distincts? Qui sont ces élèves dont les parents résident à la campagne? Sont-ils satisfaits de prendre le bus matin et soir? RDV à l’école de Saint-Maurice-Navacelles..
La ruralité
Dans l’Hérault, on dénombre 114 écoles à niveaux multiples, surtout en milieu rural. La destination est le village de Saint-Maurice-Navacelles, qui compte 157 habitants et est situé au centre d’un triangle formé par Le Caylar, Ganges et Gignac. Ici, deux classes sont disponibles : une pour les 3 sections de maternelle et le CP, et une autre pour les 4 années de primaire, CE1-CM2.
Accompagné de Nicolas, le technicien du son, nous arrivons légèrement en retard. Les conditions météorologiques, à savoir la distance depuis Montpellier, des averses, un épais brouillard et des routes étroites nous ont considérablement ralentis.
À 8h, nous nous garons sous une forte pluie dans la rue principale du village. Christelle, l’ATSEM, et Jocelyn, l’enseignant des maternelles et directeur de l’établissement, nous accueillent chaleureusement.
Les parents
LCT : Votre reportage en immersion de 7h25.. Dans l’Hérault, parmi les 600 écoles de premier degré, 114 sont multiniveaux. Elles se trouvent principalement en milieu rural. Ce matin, Virginie interroge les parents sur ce choix..
À Saint-Maurice-Navacelles, il est 8h40. La ville la plus proche est Lodève. Le bus scolaire récupère donc les enfants dans les villages environnants.
Amandine dépose exceptionnellement son fils Pablo, 8 ans, devant l’entrée de l’école. Elle avait déjà inscrit son aîné dans l’école multiniveau de Saint-Maurice. Lorsqu’elle me parle de l’impact de cet environnement spécifique sur les enfants, elle évoque des arguments surprenants..
Amandine repart travailler. Voici Aube, une maman trentenaire d’un petit garçon de 3 ans. Avec son partenaire, ils viennent de déménager dans le village…Je me tourne vers le directeur de l’école..
Caroline, mère d’un élève de CE2..
Les maternelles
L’établissement de Saint-Maurice de Navacelles regroupe 10 élèves en maternelle et 11 en primaire. Mais comment gérer autant de niveaux différents dans une classe?
Le bus scolaire a déposé tous les enfants, les manteaux sont accrochés, la classe peut commencer. Les élèves du primaire se dirigent vers leur classe. Avec Nicolas, je reste avec les maternelles. Ils ont entre 3 et 5 ans et sont assis sur quatre bancs arrangés en U face au tableau.
Maître Jocelyn, le directeur, enfile à nouveau sa casquette d’instituteur pour les quatre heures suivantes.
Après cet échange matinal avec les plus petits, le maître emmène les plus grands pour apprendre les lettres. Christelle, l’ATSEM qui accompagne l’instituteur, fait alors un atelier peinture avec les moyens..
Un peu plus tard, je retrouve Christelle et Jocelyn dans un coin de la classe. Christelle est une femme d’une cinquantaine d’années, chaleureuse et plus à l’aise avec les petits qu’avec un micro. Elle est ATSEM à l’école multiniveau de Saint-Maurice depuis 32 ans!
Les primaires
La salle de classe est spacieuse et très agréable. Sur les murs sont accrochées des affiches, des frises et des tableaux présentant des consignes variées, adaptées à chaque niveau. Anne, la maîtresse, a organisé les 11 élèves en îlots de 4 tables selon leur niveau. L’institutrice est en mouvement constant, allant et revenant entre les îlots, donnant des tâches, expliquant à certains et corrigeant d’autres.
Au bout de trente minutes, elle réunit tous les élèves, les plus grands se retrouvant à côté des plus jeunes, et distribue à chacun des fiches. C’est un exercice de calcul sur les doubles et les moitiés.
Cet exercice met en lumière un aspect positif de l’école à niveaux multiples : la solidarité des plus grands envers les plus petits. Chaque fois qu’un CE1 est perdu, un élève plus âgé l’encourage avec un coup de coude ou lui murmure à l’oreille « à toi ».
Je demande à Anne si ce modèle éducatif est bénéfique ou néfaste… Lorsque j’interroge les élèves sur leur école si exceptionnelle, ils semblent répondre naturellement, comme leur maîtresse, car ils n’ont connu que cela.
Une école menacée de fermeture ?
C’est l’heure du bilan avec les trois collègues : Christelle, l’ATSEM, Anne l’institutrice des primaires et Jocelyn, l’instit des maternelles et directeur..
Il est évident, après cette matinée avec vous, que ces élèves sont extrêmement privilégiés… Nous sommes d’accord?
Christelle est l’ATSEM de cette école depuis 32 ans!
Pour les élèves, les craintes se manifestent à l’idée d’entrer au collège, où le cadre est très différent, mais même entourés d’autres élèves, ils demeurent ensemble.
Les astronomes se sont précipités pour collecter autant de données que possible sur le mini-lune temporaire de la Terre avant qu’elle ne parte. Ils ont découvert qu’elle pourrait avoir une origine lunaire.
“No Other Land” et “Union” sont des films que Hollywood et l’Amérique corporative ne veulent pas que vous voyiez.
Microsoft essaie d’étendre Xbox à plusieurs appareils depuis plus de cinq ans maintenant, et lance maintenant une campagne de marketing pour faire très clairement savoir qu’elle pense que chaque écran est désormais un Xbox. Une nouvelle campagne “Ceci est un Xbox” est lancée aujourd’hui pour positionner la marque Xbox comme un moyen de jouer à des jeux sur plusieurs appareils, plutôt que comme juste une console Xbox. “Ceci est un Xbox invite les gens à jouer avec Xbox sur plusieurs appareils et écrans”, explique Craig McNary, directeur senior du marketing Xbox. “Cela met en avant l’évolution de Xbox en tant que plateforme s’étendant sur des appareils, avec des visuels audacieux, iconiques et amusants, et un ton léger.” a:hover]:text-gray-63 [&>a:hover]:shadow-underline-black dark:[&>a:hover]:text-gray-bd dark:[&>a:hover]:shadow-underline-gray [&>a]:shadow-underline-gray-63 dark:[&>a]:text-gray-bd dark:[&>a]:shadow-underline-gray”>Image : Microsoft Microsoft a créé une série d’annonces qui apparaîtront en ligne, sur des panneaux d’affichage numériques, et même sur les côtés des bus, conçues pour faire comprendre que les ordinateurs portables, les téléviseurs, les PC de jeu portables et même les casques VR peuvent désormais être considérés comme un Xbox. C’est la dernière étape de la stratégie de jeu continue de Microsoft pour atteindre les joueurs au-delà de la console Xbox — quelque chose qui a commencé avec l’introduction de Xbox Cloud Gaming il y a plus de six ans. Ces derniers mois, Microsoft a fait référence à cela en interne comme “Xbox Partout”, alors qu’elle envisage de plus en plus de porter plus de jeux Xbox sur PlayStation, Switch et d’autres plateformes et appareils. Microsoft a également utilisé des messages “aucune console requise” pour son application Xbox TV pour les téléviseurs Samsung et les clés Fire TV d’Amazon plus tôt cette année.
What’s really behind these return-to-office mandates?
Comment le refus prolongé du président de se retirer en tant que candidat démocrate a mis en péril ses réalisations politiques – et le pays.
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