Dans une chorale de Montpellier
Actuellement, 5% de la population en France est impliquée dans des chorales. Mais finalement, tout le monde peut-il vraiment chanter en chorale? Comment se déroule le chant à 50? Est-il possible d’apprendre à chanter juste même si l’on chante faux? Peut-on acquérir le sens du rythme?
5% de la population française participe au chant choral aujourd’hui. J’ai eu envie de découvrir qui sont ces passionnés de chant. Direction le cœur de Montpellier..
La directrice de la chorale
Chaque mercredi soir, une cinquantaine d’hommes et de femmes se retrouvent à 18h30 à la Maison pour Tous Joseph Ricôme. Ce soir, nous y serons également avec Thierry, le technicien du son. La chorale La vocale du Diable est sous la direction d’Odile Fargère, une petite brune avec des yeux bleus éclatants et une énergie débordante.
Avant l’arrivée des choristes, je discute avec elle d’une vaste étude sur le chant choral publiée en 2024, qui évoque l’essor de cette pratique. Elle partage ensuite son parcours en tant que chanteuse et musicienne ainsi que la création de sa chorale.
Les dames
L’Hérault n’échappe pas à la tendance du chant choral : chaque année, de plus en plus de personnes issues de toutes les couches sociales s’y mettent. Mais la parité est-elle respectée?
Le hall de la Maison pour Tous Joseph Ricôme est bondé.
C’est le cas à la chorale montpelliéraine pop-swing : La vocale du Diable. Quelques instants avant le début de la répétition, un groupe de femmes âgées de 45 à 60 ans discute et rit ensemble, visiblement ravies de se retrouver.
Les échauffements
À la Vocale du Diable, on ne perd pas une seconde pour la répétition ! C’est normal : les horaires à la Maison pour Tous Joseph Ricôme sont très stricts et à 20h précises, une autre chorale va prendre la suite !
Alors que les choristes déposent leurs affaires et s’installent, Odile Fargère, musicienne et cheffe de chœur, m’explique sa méthode de travail.
Les choristes se placent maintenant devant leur cheffe de chœur. Ils s’installent en arc-de-cercle et s’organisent par pupitre, des plus graves à gauche aux plus aigus à droite. Avant de vérifier si chacun a commencé à travailler chez lui sur le nouveau morceau du jour : “Champagne” de Jacques Higelin, on commence par un échauffement. Pour faire les notes, Odile utilise un mélodica, un instrument ressemblant à un piano portatif.
Quatre personnes entrent dans la salle et essaient de se faufiler discrètement parmi les choristes… En vain !
L’échauffement est maintenant terminé. Le playback commence. Et les choristes se lancent pour la première fois…
La cadence
Tout le monde peut-il intégrer une chorale? Sommes-nous tous faits pour chanter ? Pas forcément !!!
La chorale La vocale du Diable à Montpellier compte une cinquantaine de membres âgés de 45 à 65 ans. Ce jour-là, ils travaillent sur un nouveau morceau : Champagne de Jacques Higelin. Formés en arc-de-cercle devant la cheffe de chœur, ils terminent leur premier essai…
Alors que les choristes se détendent, je me rapproche de la cheffe de chœur : On dit que lorsqu’on chante faux, on peut le travailler, mais que pour le rythme c’est impossible. Si on ne l’a pas, on ne l’a pas, est-ce vrai ?
Et il y a ceux qui sont plus, enfin qui sont moins, enfin qui sont derrière quoi !!
Chanter en chœur !
Chanter peut déjà représenter un défi pour certains, mais chanter à 50, comment y parvient-on ?
La répétition touche à sa fin à la Maison pour Tous Joseph Ricôme à Montpellier. Les 50 choristes ont répété une dizaine de fois la chanson d’Higelin, d’abord par pupitre, c’est-à-dire voix par voix, ensuite plusieurs voix ensemble puis tous ensemble…
Après presque 1h30 de chant, Odile Fargère, la cheffe de chœur, conserve une énergie intacte…
Il est 20h, La vocale du Diable doit rapidement libérer la salle pour accueillir une autre chorale. En sortant, je croise Hervé, un jeune retraité qui a récemment rejoint la chorale. Que peut-on tirer du chant en groupe?