Google inclut des régulateurs de maison intelligente dans Gemini

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

Google inclut des régulateurs de maison intelligente dans Gemini

Google intègre une nouvelle fonctionnalité Google Home à l’application Gemini, permettant de superviser votre maison connectée tout en interagissant avec l’assistant AI. Cette mise à jour, accessible aux utilisateurs Android dans le cadre du programme Public Preview de Google Home, vous permettra d’exécuter des commandes en langage naturel, telles que « Préparez la salle à manger pour un dîner romantique » pour ajuster l’éclairage, ou « Aidez-moi à faire le ménage dans la cuisine » pour activer l’aspirateur. Auparavant, pour contrôler votre maison intelligente, l’application Gemini ouvrait Google Assistant. Grâce à la nouvelle extension Google Home, il est désormais possible de gérer les lumières intelligentes, le chauffage, les rideaux, les téléviseurs, les enceintes et bien d’autres encore directement depuis l’application Gemini. Néanmoins, l’extension dans Gemini ne prend pas en charge tous les appareils connectés. Comme l’indique Google, pour les contrôles concernant les dispositifs de sécurité tels que les caméras, les verrous, les portails et les portes, vous serez redirigé vers l’application Google Home. De plus, il n’est pas possible d’exécuter des routines avec cette extension. Enfin, pour activer cette fonctionnalité, il vous faut vous connecter à l’application Gemini avec le même compte que celui utilisé pour Google Home. De là, vous pouvez demander à Gemini de réaliser une action précise, comme « allumer les lumières dans le salon ». Selon Google, il pourrait être nécessaire d’ajouter « @Google Home » à votre demande si Gemini ne lance pas automatiquement l’extension.

Le Costa Rica est le premier pays à intégrer l'IA dans sa politique publique.

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

Le Costa Rica est le premier pays à intégrer l’IA dans sa politique publique.

Le Costa Rica se positionne en tant que premier pays à intégrer l’intelligence artificielle dans l’élaboration d’une stratégie de marque nationale. Cette initiative révolutionnaire a pour but de renforcer sa position de leader en matière de développement durable et d’adaptation au changement climatique.

Une IA au service du positionnement international

Le projet Stratégie 2035 a mobilisé l’expertise de Bloom Consulting ainsi que celle des parties prenantes locales. Les données utilisées proviennent d’études antérieures, de plans stratégiques nationaux ainsi que de rapports mondiaux. L’IA a analysé ces données pour déceler des tendances et anticiper les attentes du public international.

Cette analyse permet au Costa Rica d’optimiser ses stratégies de communication et de projeter une image de leader en matière de développement durable. En explorant différents scénarios futurs, le pays adapte ses priorités et ses actions, garantissant un impact maximal sur les marchés internationaux.

Un focus sur le climat et l’innovation

La stratégie mise en place place la lutte contre le changement climatique au centre des initiatives nationales. Les campagnes médiatiques seront concentrées sur la protection de l’environnement, renforçant ainsi le rôle du Costa Rica en tant qu’acteur mondial en développement durable. Cette démarche implique également le secteur privé à travers une série d’ateliers dédiés à des pratiques commerciales écoresponsables.

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En outre, le programme de licences de la marque nationale est en harmonie avec cette nouvelle narrative. L’IA facilite l’identification d’opportunités d’amélioration pour maximiser la visibilité et l’image du Costa Rica sur la scène internationale. Le pays mise donc sur la technologie pour se positionner en tant que pionnier de l’innovation écologique.

Une collaboration entre IA et talents locaux

Le Costa Rica ne se limite pas à l’analyse des données : des sessions de formation sont mises en place pour sensibiliser les jeunes aux enjeux de durabilité. Ces actions visent à former une génération en phase avec la vision 2035, engagée dans la transition écologique du pays.

Le directeur de Bloom Consulting, José Felipe Torres, souligne que l’utilisation de l’IA illustre le leadership du Costa Rica dans le domaine du branding national. En anticipant les comportements médiatiques futurs, cette stratégie aide à renforcer la position du pays comme expert en développement durable.

Un modèle d’avenir pour les stratégies nationales

Le Costa Rica pave la voie en intégrant l’IA dans sa stratégie nationale. Cette démarche novatrice met en lumière l’importance de fusionner innovation et durabilité pour se démarquer sur la scène internationale. Avec un plan clair et ambitieux, le Costa Rica s’assure de conserver son rôle de leader mondial dans les années à venir.

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Le Costa Rica est le pionnier dans l'application de l'IA pour ses politiques publiques.

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Le Costa Rica est le pionnier dans l’application de l’IA pour ses politiques publiques.

Le Costa Rica prend les devants en étant le premier pays à adopter l’intelligence artificielle pour créer une stratégie de marque nationale. Cette démarche originale a pour but de consolider son rôle de leader en matière de durabilité et de lutte contre le changement climatique.

Une IA au service du positionnement international

Le projet Stratégie 2035 a réuni l’expertise de Bloom Consulting ainsi que celle des parties prenantes locales. Les informations employées proviennent d’études antérieures, de plans stratégiques nationaux et de rapports internationaux. L’intelligence artificielle a analysé ces données pour déceler des tendances et ainsi prévoir les attentes du public mondial.

Avec cette analyse, le Costa Rica est en mesure d’ajuster ses stratégies de communication et de projeter une image de leader en matière de développement durable. En effet, en se penchant sur divers scénarios futurs, le pays peut modifier ses priorités et ses actions. Cela assure un impact optimal sur les marchés mondiaux.

Un focus sur le climat et l’innovation

La stratégie élaborée met la lutte contre le changement climatique au centre des initiatives du pays. Les campagnes médiatiques seront centrées sur la protection de l’environnement. Cela renforce la position du Costa Rica en tant qu’acteur global du développement durable. Cette initiative inclut également le secteur privé à travers une série d’ateliers axés sur des pratiques commerciales respectueuses de l’environnement.

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En outre, le programme de licences de la marque nationale s’inscrit dans ce nouveau récit. L’intelligence artificielle aide à identifier les opportunités d’amélioration afin d’optimiser la visibilité et l’image du Costa Rica sur la scène internationale. Le pays fait ainsi appel à la technologie pour se positionner comme un pionnier en innovation écologique.

Une collaboration entre IA et talents locaux

Le Costa Rica ne se limite pas à l’analyse des données : des sessions de formation sont mises en place pour sensibiliser la jeunesse aux enjeux de la durabilité. Ces initiatives visent à façonner une génération engagée envers la vision 2035 et impliquée dans la transition écologique du pays.

José Felipe Torres, directeur de Bloom Consulting, met en exergue que l’utilisation de l’intelligence artificielle illustre l’avance du Costa Rica dans le domaine du branding national. En prévoyant les comportements médiatiques futurs, cette stratégie permet d’affermir la position du pays en tant qu’expert en développement durable.

Un modèle d’avenir pour les stratégies nationales

Le Costa Rica ouvre la voie en intégrant l’intelligence artificielle dans sa stratégie nationale. Cette initiative novatrice met en lumière l’importance d’allier innovation et durabilité pour se distinguer au niveau international. Avec un plan défini et ambitieux, le Costa Rica se prépare à conserver son rôle de leader mondial dans les années à venir.

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Les Français disposés à s'acquitter de davantage d'impôts et 3 autres infographies à ne pas manquer

ECONOMIE

Les Français disposés à s’acquitter de davantage d’impôts et 3 autres infographies à ne pas manquer

Chaque semaine, Alternatives Economiques sélectionne quatre graphiques qui offrent un éclairage distinct sur l’actualité.

Dans ce nouveau graphorama : les Français sont disposés à accepter des impôts plus élevés ; les voix comptent différemment à l’élection présidentielle américaine ; les banques françaises n’ont pas réduit leur taille depuis la crise financière ; en Norvège, l’augmentation de l’impôt sur la fortune n’a pas poussé les riches à quitter le pays.

1/ Les Français seraient ouverts à l’idée de payer plus d’impôts, même pour des raisons écologiques

Les Français sont-ils épuisés par la pression fiscale ? Refusent-ils absolument de contribuer davantage par le biais d’impôts pour leurs services publics et l’environnement ? Publiée juste avant le début du débat budgétaire, l’enquête annuelle de l’Ademe sur la fiscalité écologique révèle une opinion différente de celle relayée par certains médias et la droite parlementaire.

En janvier 2023, 53 % des Français excluaient l’idée de payer plus d’impôts pour n’importe quelle politique publique, mais ce refus a reculé à 44 % en janvier 2024, d’après l’étude. La santé reste leur préoccupation principale, suivie de l’éducation et des personnes âgées.

Bien qu’une majorité évalue négativement toute hausse de la fiscalité environnementale, cette enquête, comme les précédentes, démontre que tout dépend de la façon dont cela est mis en œuvre. Pour financer la transition climatique, seuls 35 % des Français seraient en faveur d’une augmentation progressive de l’impôt sur le revenu, mais 68 % soutiennent une hausse des impôts sur le patrimoine des 10 % de la population les plus riches.

Qu’en est-il de la taxe carbone ? « Près de la moitié des personnes initialement opposées à une fiscalité sur les carburants pourraient changer d’avis selon l’usage des recettes, principalement sous forme de redistribution monétaire, que ce soit en faveur des ménages modestes et moyens ou par une réduction d’autres impôts profitant à tous », indique Patrick Jolivet, directeur « Transition Juste » à l’Ademe. Au total, dans ces conditions, 57 % de la population pourrait envisager une hausse de la fiscalité sur les carburants pour lutter contre le changement climatique. » À bon entendeur…

Antoine de Ravignan

2/ Le déséquilibre de pouvoir des petits États lors de l’élection présidentielle américaine

« Une homme, une voix. » La mise en pratique de ce magnifique principe démocratique est particulièrement distinctive aux États-Unis. À quelques jours de l’élection présidentielle, l’accent est mis sur quelques États décisifs, où les résultats détermineront la victoire de Kamala Harris ou de Donald Trump. Dans le système américain, les électeurs n’élisent pas directement leur candidat à la présidentielle, comme c’est le cas en France, mais choisissent des grands électeurs qui sont ensuite responsables de voter pour le ticket présidentiel (composé d’un président et d’un vice-président).

Chaque État se voit attribuer un certain nombre de grands électeurs, qui sont tous donnés au candidat en tête (sauf pour le Maine et le Nebraska). Ce système de « winner takes all » (le gagnant rafle tout) concentre les efforts de campagne des candidats sur un petit nombre d’États où les résultats sont indécis. Ce sont les fameux « swing states », représentés en blanc sur le graphique.

Dans ce cadre, la distribution des grands électeurs désavantage les États les plus densément peuplés au profit des moins peuplés. Par exemple, le Texas détient 40 grands électeurs pour une population de 30,5 millions d’habitants, représentant donc plus de 760 000 personnes par voix pour le collège électoral. À l’inverse, le Wyoming, avec ses 580 000 habitants, dispose de trois grands électeurs (le nombre minimum), chaque électeur représentant seulement 195 000 personnes.

Un candidat peut donc l’emporter en étant élu par le collège électoral tout en perdant le vote populaire, comme cela s’est produit en 2016 avec l’élection de Donald Trump contre Hillary Clinton. Cette année, Kamala Harris mène dans les sondages nationaux, mais elle est en compétition serrée avec Donald Trump dans les projections de collège électoral.

Eva Moysan

3/ Les banques françaises n’ont pas diminué depuis la crise financière

À la fin de l’année 2023, le volume total des activités du système bancaire français était de 9 289 milliards d’euros, selon le rapport statistique annuel sur la banque et l’assurance 2023 publié par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). Cela reste équivalent à 3,3 fois le PIB français, contre 4,1 fois à son maximum en 2008, juste avant la crise financière.

Malgré une baisse, l’importance du secteur bancaire français demeure considérable. Cela se manifeste par le fait que la France est l’unique pays avec quatre banques considérées comme systémiques. Ces institutions sont dites systémiques parce que leurs défaillances pourraient déclencher une crise nationale, européenne ou mondiale. Sur tous les établissements surveillés étroitement par le Mécanisme de surveillance unique (le régulateur européen), 35,1 % sont basés en France, loin devant l’Allemagne (18,5 %) et l’Espagne (14,2 %).

Les banques françaises génèrent des bénéfices comme des commerçants. Elles achètent sur un marché de gros à court terme (les dépôts représentant 68 % de leurs ressources), qu’elles prêtent au détail sur le moyen ou le long terme (les prêts à l’économie représentant 57 % de leur activité). La différence entre les intérêts perçus et versés leur a rapporté l’an dernier 70 milliards d’euros de chiffre d’affaires (soit 43,5 % du total), auxquels s’ajoutent des commissions de 60 milliards pour l’ensemble de leurs opérations. Néanmoins, le secteur bancaire français reste peu profitable : le rendement des capitaux propres s’élevait à 5,9 % en 2023.

Christian Chavagneux

4/ En Norvège, l’augmentation de l’ISF n’a pas fait fuir les riches

Les contribuables les plus riches quittent-ils leur pays quand l’imposition de leurs richesses augmente ? Plusieurs exemples tirés des pays scandinaves montrent que non. La Norvège a, par exemple, relevé son taux d’imposition sur la fortune en 2022 : il est passé de 1 à 1,1 % pour les ménages possédant un patrimoine supérieur à 20 millions de couronnes norvégiennes (1,8 million de dollars).

Après cela, certains contribuables ont effectivement décidé de quitter la Norvège, mais cela a eu un impact limité : leur patrimoine total s’élevant à 4,3 milliards de dollars n’a pas empêché une hausse des recettes de l’impôt sur la fortune. Des économistes ont récemment conduit une étude similaire concernant la Suède, qui avait introduit un impôt sur la fortune en 1911 et l’a supprimé en 2007.

Une fois leur impôt réduit, les 2 % de Suédois les plus riches ont-ils moins souvent quitté leur pays comparativement à la période de 1999 à 2006 ? La réponse est clairement négative : la suppression de l’ISF a eu « des effets remarquablement limités » sur les flux migratoires des personnes soumises à cette taxe, remarquent les économistes. Cet argument, souvent avancé par les opposants à l’impôt sur la fortune, est affaibli.

Aude Martin

L'effet historique du changement climatique sur la santé en 4 graphiques

ECONOMIE

L’effet historique du changement climatique sur la santé en 4 graphiques

« La crise climatique entraîne une crise sanitaire. » C’est ainsi que s’exprime Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Chaque année, depuis huit ans, cette agence des Nations unies élabore, en collaboration avec de nombreuses institutions internationales et académiques, un rapport phare sur les conséquences sanitaires du réchauffement climatique : le Lancet Countdown, qui est publié dans le Lancet, la réputée revue scientifique britannique.

Le rapport de sa huitième édition, écrit par 122 experts sous l’égide de l’Institute for Global Health du University College de Londres et rendu public le 30 octobre, met en garde contre les « menaces sans précédent » que la montée des températures représente pour la santé humaine :

« Des 15 indicateurs qui mesurent les menaces, les expositions et les impacts liés à la santé dus aux changements climatiques, 10 ont atteint des niveaux alarmants au cours de la dernière année de collecte de données. »

Cette édition 2024 est d’autant plus significative – et préoccupante – que l’année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée. Avec des répercussions tragiques sur la santé des individus. Le rapport indique qu’en moyenne, les personnes ont expérimenté 50 jours avec des températures nuisibles pour la santé qu’elles n’auraient pas connues sans le réchauffement climatique.

La chaleur cause de plus en plus de décès

Les vagues de chaleur touchent en premier lieu les groupes les plus exposés, notamment les nourrissons et les personnes âgées.

« En 2023, les décès dus à la chaleur parmi les personnes de plus de 65 ans ont atteint des niveaux record (167 %) par rapport aux données des années 1990. C’est bien au-delà de l’augmentation de 65 % anticipée sans changement de température (en tenant uniquement compte de l’évolution démographique) », précise le rapport.

Le graphique ci-dessous illustre que la fréquence des vagues de chaleur touchant ces deux groupes augmente dans toutes les nations, indépendamment de leur développement – évalué ici à travers l’indicateur de développement humain (IDH), qui prend en compte les revenus, le niveau d’éducation et l’espérance de vie.

Également, même si ces vagues de chaleur affectent moins directement les populations moins vulnérables, elles entraînent des problèmes de santé. Elles privent notamment des centaines de millions de travailleurs de leur emploi. En 2023, 512 milliards d’heures de travail ont été perdues à l’échelle mondiale à cause du réchauffement climatique – un autre record – soit 49 % de plus que la moyenne annuelle de 1990 à 1999.

Ce phénomène touche particulièrement les pays à faible IDH (comme le Pakistan, le Nigeria et l’Éthiopie) ou à IDH moyen (comme le Bangladesh, l’Inde ou les Philippines). D’autant plus que la majorité de ces heures perdues proviennent du secteur agricole, prédominant dans les pays moins développés, bien que les secteurs de la construction et des services soient également de plus en plus affectés.

Ces heures de travail perdues engendrent des répercussions sur la santé, avec une perte de revenu global estimée à 835 milliards de dollars américains en 2023, générant ainsi une pression supplémentaire sur les dépenses de santé.

Pour les pays à faible revenu, ces pertes représentent en moyenne 7,6 % du PIB, tandis que pour les pays à revenus intermédiaires, ce chiffre est de 4,4 %, selon le rapport. Mais ce n’est pas tout.

« L’exposition à la chaleur influence également de plus en plus l’activité physique et la qualité du sommeil, ce qui a des conséquences sur la santé physique et mentale », rapporte le Lancet Countdown.

Les chercheurs ont ainsi constaté qu’en 2023, les individus pratiquant une activité physique en extérieur ont subi un stress thermique (modéré ou plus) pendant 27,7 % d’heures supplémentaires par rapport à la moyenne des années 1990. De plus, les températures élevées ont provoqué une réduction de 6 % des heures de sommeil comparé à la moyenne de 1986-2005. Un autre record.

Incendies, pluies, sécheresses : impact sanitaire grandissant

Au-delà des effets directs de la chaleur sur le corps humain, le réchauffement climatique engendre de nombreuses conséquences indirectes sur la santé, car il intensifie la fréquence et la gravité des phénomènes météorologiques extrêmes. Cela inclut les pluies, en France et ailleurs dans le monde.

« Durant la dernière décennie (2014-2023), 61 % des terres émergées ont connu une montée des événements de précipitations extrêmes par rapport à la moyenne de 1961 à 1990, augmentant le risque d’inondations, de maladies infectieuses et de contamination de l’eau », précise le rapport.

Il en va de même pour les incendies de forêt : dans la majorité des pays, indépendamment de leur IDH, le nombre de jours présentant un risque d’incendie augmente. Géographiquement, seules l’Asie du Sud-Est et l’Océanie constatent une stagnation ou une légère diminution de ce risque.

Concernant les sécheresses extrêmes, elles ont été relevées sur 48 % des terres en 2023 pendant au moins un mois, atteignant le deuxième niveau le plus élevé jamais enregistré, avec des répercussions sanitaires alarmantes.

Le Lancet Countdown souligne que « la hausse de la fréquence des vagues de chaleur et des sécheresses est associée aux 151 millions de personnes supplémentaires souffrant d’insécurité alimentaire modérée à sévère par rapport à la moyenne annuelle entre 1981 et 2010 ».

Un autre effet des sécheresses, moins connu, est reconnu sérieusement par les chercheurs : l’augmentation des températures et la multiplication des sécheresses provoquent des tempêtes de sable et de poussière nuisibles pour la santé. Cela a entraîné une augmentation de 31 % du nombre de personnes exposées à des niveaux dangereux de particules fines entre 2003-2007 et 2018-2022.

Une aubaine pour les pathologies

Le type d’effet final, mais non des moindres, du réchauffement climatique sur la santé, est qu’il favorise la propagation de maladies en stimulant certains pathogènes et leurs vecteurs, en particulier les moustiques. Prenons le cas de la dengue, qui peut, selon les années, hospitaliser des centaines de milliers de personnes et causer entre 10 000 et 20 000 décès (y compris en France).

Alors que le chiffre des cas n’a jamais été aussi élevé – 5 millions en 2023 –, le rapport estime que le risque de transmission de la dengue par certaines espèces de moustiques (Aedes albopictus) a augmenté de 46 % entre 1951-1960 et la dernière décennie.

Plus redoutable encore, le paludisme, qui cause des centaines de milliers de décès annuels, connaît aussi des conditions de diffusion plus favorables en raison du réchauffement climatique.

Le Lancet Countdown ne se limite pas à faire un inventaire des risques sanitaires liés au réchauffement. Ses auteurs avancent également des critiques à l’égard des « gouvernements et entreprises [qui] continuent d’attiser le feu en poursuivant les investissements dans les énergies fossiles ».

Ils rappellent que 36,6 % des investissements dans l’énergie en 2023 ont été alloués au charbon, au pétrole et au gaz, et que la majorité des pays analysés (72 sur 84) ont subventionné ces énergies fossiles, pour un montant total de 1 400 milliards de dollars en 2022. Dans 47 de ces pays, ces subventions dépassent 10 % des dépenses de santé, et dans 23 pays, elles excèdent 100 %.

Malgré quelques nouvelles encourageantes, telles que la diminution des décès causés par la pollution de l’air liée aux énergies fossiles ou la montée des investissements dans les énergies renouvelables, le constat demeure sombre. « Un avenir sain s’éloigne chaque jour un peu plus », résume Marina Romanello, la directrice du Lancet Countdown.

Investissements écologiques : les réussites de la stratégie pragmatique de Joe Biden

ECONOMIE

Investissements écologiques : les réussites de la stratégie pragmatique de Joe Biden

Il y a un peu plus de quatre ans, à l’arrivée au pouvoir du président, la situation était unique : son prédécesseur Donald Trump, ferme opposant à l’écologie, avait déployé une énergie importante pour réduire les réglementations environnementales et affaiblir les pouvoirs fédéraux dans ce domaine.

Après avoir retiré les Etats-Unis de l’accord de Paris, seulement six mois après le début de son mandat, l’administration républicaine avait méthodiquement abrogé et affaibli plus d’une centaine de normes environnementales, arguant qu’elles nuisaient à la compétitivité économique des États-Unis.

S’alignant sur une politique de la terre brûlée, l’administration Trump s’était non seulement désengagée des discussions multilatérales, mais avait également tenté d’affaiblir les compétences de l’exécutif en matière climatique et environnementale, en supprimant des postes essentiels ou en les laissant vacants intentionnellement.

Les espoirs placés dans le nouveau président démocrate étaient donc immenses avant même son accession au pouvoir. L’administration Biden devait redresser les inégalités du mandat précédent et replacer les Etats-Unis sur une voie d’émissions conforme à ses engagements internationaux. Cependant, son objectif réel était d’affirmer le leadership américain dans la transition énergétique.

Ainsi, dès janvier 2021, un souffle de renouveau s’est installé aux Etats-Unis, avec la formation d’une équipe gouvernementale compétente et déterminée, et une volonté claire de faire de la transition écologique une priorité tant politique que législative.

Dès son entrée au bureau ovale, Joe Biden a confirmé le retour des Etats-Unis dans l’accord de Paris sur le climat. Ensuite, contournant la vision républicaine, le président démocrate a choisi de faire de la transition énergétique un axe à la fois transversal et fondamental de sa politique économique, montrant que cela engendrerait croissance et emplois, tout en améliorant la compétitivité américaine face à la Chine et à l’Europe.

Du « Build Back Better » à l’Inflation Reduction Act

Son administration s’est ainsi engagée dans deux législations phares : une loi sur l’investissement dans les infrastructures et l’emploi adoptée en novembre 2021, suivie de la loi sur la réduction de l’inflation (IRA) qui a été finalisée en août 2022.

Cependant, l’euphorie verte des débuts a été de courte durée, et les partisans d’une action climatiquement forte ont rapidement déchanté face aux obstacles politiques, notamment au sein du camp démocrate, en raison d’un système politique défaillant.

Après avoir proposé un plan législatif – Build Back Better – pour reconstruire une Amérique durable post-Covid, avec plus de 1 700 milliards de dollars dédiés à des projets d’infrastructures durables et à la transition énergétique, l’administration Biden s’est trouvée bloquée par son sénateur le plus centriste, Joe Manchin, dont le soutien était indispensable pour tout progrès législatif.

Manchin, sénateur de Virginie-Occidentale, un État charbonnier et parmi les plus pauvres des Etats-Unis, est un ancien lobbyiste de l’industrie du charbon. À lui seul, il a engagé un bras de fer avec l’administration, la maintenant en échec jusqu’à réduire considérablement l’ampleur des propositions législatives.

Bien que la Chambre des représentants ait voté un ensemble de projets de loi pro-climat très ambitieux, il a finalement fallu plusieurs mois de négociations intenses pour rallier Joe Manchin et parvenir à un accord au sein des démocrates : ce sera l’IRA – Inflation Reduction Act – un ensemble d’incitations économiques et fiscales de près de 340 milliards de dollars pour accélérer la transition.

L’IRA avait deux objectifs principaux : d’abord, réduire le déficit (300 milliards de dollars), puis mettre en place des politiques climatiques et de sécurité énergétique (339 milliards de dollars) qui ont stimulé le secteur de la production d’énergie propre, et donc l’emploi associé.

Malgré des avancées inégalées sur le plan climatique et un budget sans précédent, une partie de la société civile américaine a perçu ce processus politique comme un pas en arrière, voire un échec. En réalité, les mesures ambitieuses adoptées par une Chambre des représentants dominée par les démocrates ont engendré des attentes démesurées au sein de la base démocrate.

Cependant, pour obtenir l’unanimité au sein de son camp au Sénat (condition essentielle pour faire passer chaque loi en l’absence de tout vote républicain), l’administration a dû faire de grandes concessions, en particulier en ce qui concerne les énergies fossiles, le gaz en particulier.

Ironiquement, c’est pendant le mandat de Biden que les Etats-Unis sont devenus le plus grand producteur d’hydrocarbures au monde, atteignant des niveaux de production et d’exportation sans précédent, bien que ces évolutions soient en grande partie le résultat d’investissements lancés sous l’administration Trump.

Une Amérique qui progresse en investissant dans le secteur vert

Pourtant, malgré ces obstacles, le bilan environnemental de Joe Biden est loin d’être négatif. Il a finalement réalisé plus pour l’environnement que n’importe quel autre président américain avant lui. En particulier, il a établi un cycle de financements massifs qui pourrait perdurer pendant de nombreuses années, même en cas de victoire républicaine en 2024, les États « rouges » étant les premiers à en bénéficier.

Ce succès repose sur la stratégie pragmatique adoptée par Joe Biden pour ancrer la question climatique au cœur des politiques publiques américaines : la présenter comme un atout en matière d’emploi, de compétitivité et de croissance économique.

Cette approche reflète parfaitement la vision bipartisane traditionnellement défendue par Joe Biden, mêlée à une conception classique de la croissance américaine. Contrairement à ses concurrents démocrates lors des primaires de 2020, Biden n’a pas formulé la nécessité de remodeler l’économie américaine de façon radicale pour répondre aux enjeux climatiques.

Il a rejeté une stratégie maximaliste pour un « Grand Soir vert » qui aurait exacerbé la polarisation électorale. Au contraire, il a favorisé un récit classique, consensuel et unificateur, celui d’une Amérique qui prospère en investissant dans les secteurs d’avenir pour ramener industries et emplois verts.

Cette approche étape par étape l’a valu des critiques au sein d’une partie de la société américaine, pour qui la transition écologique devrait impliquer une transformation systémique profonde. D’abord par la prise en compte des externalités négatives dues à l’utilisation des énergies fossiles, en intégrant ce coût dans leur prix via une taxe carbone ; ensuite sous l’angle de la justice environnementale, faisant de l’écologie un vecteur de justice sociale.

Approche protectionniste

L’approche protectionniste adoptée par le président Biden via l’IRA a ainsi permis de mobiliser des montants colossaux pour renforcer la transition énergétique américaine et la rendre irréversible. Cependant, en initiant une guerre commerciale avec l’UE et la Chine, cette stratégie a contribué à l’augmentation des coûts des technologies à faibles émissions de carbone, faisant grimper l’inflation et limitant l’accès à ces technologies, en particulier pour les ménages modestes.

Cependant, cette approche « middle of the road » a permis à Biden de naviguer dans un paysage politique tumultueux et de parvenir à intégrer la transition énergétique dans le tissu économique et industriel américain, notamment dans certains États républicains.

Quel en sera le résultat après les élections de la semaine prochaine ? Quelles attentes pour l’avenir ?

Les antécédents de Donald Trump sont bien connus : en plus des nombreuses réglementations environnementales abrogées et de l’assouplissement de plusieurs normes, reculant ainsi les protections contre la pollution de l’eau, il a permis la construction du célèbre Dakota Access Pipeline et a supprimé des financements, y compris les versements au Fonds vert pour le climat…

Un second mandat serait sans aucun doute dans la continuité, mais en accentuant les mesures, comme le signale le « Project 2025 » préparé par la très conservatrice Heritage Foundation, servant de feuille de route pour une future administration républicaine.

L’environnement et le climat absents de la campagne

Du côté démocrate, Kamala Harris affiche un bilan environnemental solide. En tant que procureure générale de Californie, elle s’était opposée à la fracturation hydraulique offshore et avait mené une enquête pour déterminer si les mensonges d’Exxon Mobil à ses actionnaires et au public concernant les risques liés au changement climatique relevaient de la fraude boursière.

Elle a également infligé des amendes à des géants des hydrocarbures tels que Chevron et BP pour non-respect des lois sur la pollution. En tant que sénatrice, Harris avait co-parrainé le Green New Deal et proposé une législation sur l’équité climatique qu’elle a coécrite avec Alexandria Ocasio-Cortez, une représentante très progressiste.

Lors de sa campagne de 2020, elle avait même appelé publiquement à interdire la fracturation hydraulique, une position qui contraste avec ses récentes déclarations sur le sujet, suscitant des préoccupations chez certains progressistes.

En fait, les sujets environnementaux et climatiques sont complètement absents des débats récents, jugés trop clivants, ce qui incite à abandonner cette vision progressiste dans une élection aussi disputée.

Cela ne fait cependant pas craindre la gauche américaine, paralysée par l’idée d’un second mandat de Trump et convaincue que Kamala Harris et son coéquipier Tim Walz continueront sur la lancée de Joe Biden et agiront pour le climat comme ils l’ont déjà prouvé.

Il est néanmoins envisageable que, même en cas de victoire du duo Harris-Walz, les républicains gardent leur majorité à la Chambre des représentants et prennent le contrôle du Sénat, obligeant la nouvelle présidente à collaborer avec ses opposants pour répondre aux attentes des Américains inquiets des conséquences du changement climatique.

Au cours des quatre dernières années, la position idéologique de Donald Trump et du parti républicain est restée constante, prônant un revirement total par rapport aux années Biden. Toutefois, rien ne garantit qu’une administration ou un congrès à majorité républicaine s’en prendra aux fondements établis par le président Biden.

Le choix de Joe Biden de faire de la transition énergétique un pilier de la croissance économique – sans polluer ce discours avec des signaux culturels ou idéologiques polarisants – pourrait finalement porter ses fruits. En positionnant les Etats-Unis comme leaders mondiaux des technologies vertes, le président Biden a élevé ce secteur au rang de fleuron incontestable et apolitique de l’économie américaine, tout comme l’agriculture ou l’industrie automobile l’ont été par le passé.

David Levaï est chercheur associé à l’IDDRI et à la Fondation des Nations unies

Canning Malkin est coordinatrice de la recherche à la Fondation Iswe