La Grande Mobilisation Américaine des Microchips
Sous Donald Trump et Joe Biden, les États-Unis ont été déterminés à “rapatrier” la fabrication de puces. Maintenant, de l’argent et des infrastructures colossales affluent vers un vaste site d’Intel dans l’Ohio – juste au moment où l’entreprise pourrait être en train de s’effondrer.
À Valence, suite aux inondations, le défi de l’accompagnement psychologique
SedavíSedaví, Benetússer (Espagne).– Dix jours après la catastrophe, la cour d’école a été transformée en centre logistique. Au sein du collège Blasco-Ibáñez de Benetússer, situé à la limite de Valence, un flot constant de camionnettes de location achève de livrer des tonnes de nourriture et de produits d’hygiène. Une multitude de militaires, de bénévoles et de membres de la Croix-Rouge, vêtus de leur uniforme, sont en pleine action. Tous s’affairent comme si le drame venait tout juste de survenir. Bien que les inondations, ayant entraîné plus de 220 décès et laissant encore près de 80 disparus, se soient produites il y a plus d’une semaine, la région de Valence reste en état d’urgence.
Décrochage scolaire : des actions pour contrer la spirale
« Libérer les élèves » à travers la mise en place d’un projet associatif ou coopératif, tel est le but de l’Economie sociale partenaire de l’école de la République (Esper) depuis sa fondation en 2011, précise Sylvie Emsellem, sa déléguée nationale. Grâce au programme « Mon entreprise ESS à l’école », les élèves des établissements associés élaborent des projets tout en respectant des principes de gouvernance démocratique au cœur de l’économie sociale et solidaire (ESS).
À chaque occasion, l’objectif est donc de renforcer chez les élèves leurs aptitudes à l’auto-organisation en élaborant un projet écologique ou social. En 2024, à Aubervilliers, des élèves de 4e du collège Gabriel-Péri, avec le soutien du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, ont collecté des fonds pour des achats alimentaires destinés aux Restos du cœur. Une célébration interculturelle a été mise en place, avec une intervention contre les stéréotypes racistes d’un représentant du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap).
En 2023, des élèves d’un CAP agents de propreté et hygiène en Picardie se sont eux aussi constitués en association pour s’approvisionner en produits plus écologiques. Autre illustration : depuis 2016, au collège Frédéric-Dard à Saint-Chef, en Isère, une activité de réparation de vélos à partir de matériaux recyclés est réalisée…
30 % des élèves bénéficiant de l’action de l’Esper sont en lycée professionnel. Ils sont encadrés par les quatre salariés de l’association et l’un ou l’une des 40 bénévoles fournis par des organisations de l’ESS. Lucile Marsault, coordinatrice des programmes à l’Esper, souligne que la structure offre également des formations aux enseignants afin de leur faire découvrir l’ESS. Sylvie Emsellem rappelle pour sa part que « Mon entreprise ESS à l’école » a établi une centaine d’actions tout en regrettant le manque de moyens pour les mettre en œuvre.
Prévenir le décrochage
D’autres initiatives de l’ESS dans le domaine éducatif insistent sur la lutte contre les inégalités scolaires. Laurence Vaudet, cofondatrice de l’association Expli’Cité fondée en 2018 à Cergy, décrit cette structure comme une association de proximité qui aide des élèves en difficulté. Labellisée Cité éducative, la commune de Cergy bénéficie de financements supplémentaires de l’Etat pour favoriser le partenariat entre la ville, l’Education nationale et la préfecture du Val-d’Oise.
Le projet regroupe environ une quarantaine de partenaires, incluant trois collèges en éducation prioritaire, les écoles élémentaires avoisinantes, des lycées, des universités, la Caisse des dépôts et consignations Habitat ainsi que d’autres bailleurs.
Les quatre employés d’Expli’Cité ainsi qu’une centaine de bénévoles interviennent dans les établissements pour contrer les inégalités scolaires et prévenir le décrochage. Ils mettent en place des actions de soutien scolaire, des sessions de sensibilisation à l’utilisation du numérique et organisent des sorties culturelles.
Les jeunes bénéficient d’un accompagnement du primaire jusqu’à la terminale, le plus souvent par la même personne, sur un rythme d’au moins une fois par semaine. Cet accompagnement peut aller jusqu’à un soutien sur la rédaction de CV et lettres de motivation, notamment pour la recherche de stages.
En 2023-2024, 387 jeunes ont bénéficié d’un accompagnement, dont 92 % affirment avoir progressé sur le plan scolaire ou de leur comportement en classe et 82 % se sentent plus confiants à la fin de l’année.
Accès aux diplômes
Enfin, aborder les inégalités au sein du système éducatif nécessite parfois de combiner soutien social et scolaire, comme le fait le programme Emergence, qui aide des bacheliers issus de milieux modestes à poursuivre leurs études. Ce programme a été lancé il y a vingt-deux ans par Aréli, un bailleur social associatif des Hauts-de-France.
Dans le cadre de son parc de 2 000 logements en résidence temporaire ou pour seniors, des jeunes en situation précaire bénéficient de bourses allant de 1 000 à 6 500 euros durant leurs cinq années d’études supérieures, explique Carole Tonneau, responsable de la communication. Ils reçoivent également un accompagnement personnalisé pendant leur parcours scolaire, notamment grâce à un parrainage par un professionnel et au tutorat d’un étudiant plus âgé. De plus, ils sont assistés dans leurs recherches de stages et d’emplois.
Depuis 2002, plus de 630 jeunes ont obtenu leur diplôme, avec presque tous ayant ensuite trouvé un emploi. Actuellement, 250 poursuivent des études. En retour, il est demandé à ces jeunes de s’engager bénévolement dans des actions citoyennes, qu’il s’agisse d’aide aux devoirs ou d’assistance aux sans-abri.
Les financements proviennent d’entreprises, incluant des banques, des PME, et des collectivités des Hauts-de-France. Le programme bénéficie également du soutien de grandes écoles et d’universités. Tiphaine Duquesnes, en charge du programme Emergence, rappelle que ces partenaires participent au processus de sélection des jeunes, à la fois sur dossier et lors d’entretiens oraux.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Le débat « L’école au cœur de la question sociale » se tiendra le samedi 30 novembre à 9 h 45 lors des Journées de l’économie autrement, à Dijon. Consultez le programme complet de cet événement organisé par Alternatives Economiques.
Ces coopératives qui font face à l’ubérisation de l’emploi
En dépit de l’opposition de la France, une directive européenne qui prévoit une présomption de salariat pour les travailleurs des plateformes est en voie d’être adoptée. Reste à déterminer comment elle sera intégrée dans les législations nationales. En attendant, la résistance continue de s’organiser sur le terrain.
Dans le domaine de la livraison à vélo, de nombreuses coopératives de cyclistes ont vu le jour çà et là : en France, Sicklo à Grenoble, Fast and Curious au Havre, Les Coursiers de Metz dans la ville éponyme… Au total, on dénombre environ quarante coopératives de cyclistes livreurs et logisticiens dans le pays, toutes affiliées à la fédération CoopCycle.
Le principe : ces coopératives embauchent les livreurs et ont collaboré au développement d’une application de mise en relation. « Nous sommes à la fois livreurs, logisticiens, gestionnaires et mécaniciens (…) Nous ne désirons pas travailler dans une économie ubérisée, nous créons nos propres coopératives », souligne le site de CoopCycle.
En Seine-Saint-Denis, la démarche des chauffeurs VTC est différente. Plus de 500 d’entre eux se sont regroupés au sein d’une société coopérative d’intérêt collectif (Scic), Maze. L’objectif : offrir « une alternative à l’entrepreneuriat fictif des plateformes », précise Brahim Ben Ali, le fondateur et directeur général. Contrairement aux livreurs à vélo, les chauffeurs de Maze ne sont pas salariés de la Scic. Ils demeurent indépendants, étant chacun propriétaires de leur véhicule.
Quels sont alors les atouts de la coopérative ? « Elle négocie des protections sociales, les tarifs des assurances des véhicules et les véhicules eux-mêmes », énumère Brahim Ben Ali. Il s’agit donc d’assurances individuelles, mais négociées collectivement. L’idée est malgré tout de garantir une uniformité dans le service fourni : par exemple, un code vestimentaire sur lequel les chauffeurs se sont mis d’accord.
Des décisions prises collectivement
De manière générale, fini le lien de subordination : les décisions sont prises de manière collective. Maze est constitué de cinq collèges regroupant différentes catégories d’associés, qui participent aux votes : deux collèges « chauffeurs », selon qu’ils comptent plus ou moins de trois ans d’ancienneté, un collège d’utilisateurs bénéficiaires (la part sociale s’élève à 50 euros), un collège d’institutions publiques, incluant l’intercommunalité Plaine Commune et le département de Seine-Saint-Denis, et enfin, un collège « bénévoles ».
Comme pour les VTC des grandes plateformes, et en accord avec la loi Thévenoud de 2014, il est interdit pour les chauffeurs de Maze de proposer des courses « à la volée ». Les clients doivent s’inscrire via une plateforme de réservation, qui a coûté à la jeune entreprise un investissement de 300 000 euros.
Pour une nuit « normale » dans la métropole parisienne, il faut compter environ 3 000 chauffeurs. Avec ses quelque 500 « chauffeurs-sociétaires », Maze est encore loin du nombre requis. C’est pourquoi l’idée est de se lancer d’abord sur le marché professionnel, le B2B, à Lille et Paris. L’entreprise vise également les collectivités. « Il faut roder la bécane », résume Brahim Ben Ali.
Pour un trajet Lille centre-aéroport, un chauffeur Maze percevra 29 euros, auxquels s’ajoute une commission (15 % sur la gamme économique, 20 % sur les berlines et vans) qui va au pot commun et est redistribuée sous forme de bénéfices.
Sur le plan économique, l’incertitude demeure. L’argent reste un enjeu crucial. « Nous n’avons bénéficié d’aucune aide de l’Etat », déplore le PDG. Mi-octobre, Maze a lancé un financement participatif, espérant collecter entre 1,5 et 2 millions d’euros d’ici février prochain. Avis aux intéressés !
Une approche différente du nettoyage
Une autre ville, un autre secteur, un autre modèle. À Nantes, Véry’fiable offre depuis douze ans des services de nettoyage et de ménage pour les entreprises et les particuliers. Bien qu’il n’y ait pas de plateforme d’intermédiation dans ce domaine, la précarité y est omniprésente.
« À l’origine, il y a un groupe de cinq personnes travaillant pour une grande entreprise qui ont décidé de fonder leur propre société », résume Anne Chauchat, qui vient de devenir sociétaire après un parcours d’intégration de deux ans. La Scop compte 35 employés, dont seuls 9 ont été transformés en sociétaires après avoir suivi le célèbre parcours.
Véry’fiable emploie de nombreuses personnes initialement éloignées de l’emploi. « Nous collaborons avec des structures d’insertion et des organismes d’accompagnement pour les personnes étrangères », ajoute encore Anne Chauchat.
Le choix de la coopérative répond à plusieurs objectifs : valoriser des métiers souvent dévalorisés ; offrir des perspectives d’évolution professionnelle, avec l’apprentissage de compétences entrepreneuriales, puisque les sociétaires d’une Scop doivent superviser la gestion ; améliorer les conditions de travail ; et répondre à une demande de clients prêts à payer davantage pour des salariés traités avec plus de considération.
« Lors d’une première visite chez les clients, nous examinons le matériel proposé », explique Anne Chauchat. Nous recommandons d’utiliser uniquement du vinaigre blanc et du liquide vaisselle. Un client qui voudrait imposer de l’eau de javel par exemple, c’est non. »
Idem pour les aspirateurs muraux légers : « À l’usage, ils entraînent des tendinites. »
Les employés sont rémunérés au Smic ou au-dessus, en fonction de leur expérience. Le salaire est annualisé, avec un nombre d’heures fixes comptées dans le mois, afin d’assurer une sécurité tout en tenant compte des annulations de dernière minute. Sur le marché des particuliers, la prestation est facturée 33 euros de l’heure + 4 euros de frais de déplacement. « C’est la fourchette haute, mais nous l’assumons », souligne Anne Chauchat.
Sur le plan financier, la Scop se porte bien, même si elle ne génère pas « des marges énormes », précise encore la sociétaire. Elle investit beaucoup dans la formation aux métiers et les parcours d’intégration pour devenir associé. Tout cela sans bénéficier des aides d’une association ou celles d’une structure d’insertion par l’activité économique. Toutefois, elle est en partie soumise à la convention des services à la personne, ce qui permet à sa clientèle de particuliers de profiter d’un crédit d’impôt de 50 %.
Véry’fiable a reçu en 2021 le prix national de la Fondation du crédit coopératif et, en 2023, le prix régional Pays-de-la-Loire de l’économie sociale et solidaire.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Le débat « A-t-on renoncé à lutter contre la pauvreté ? », le samedi 30 novembre à 9 h 45 aux Journées de l’économie autrement, à Dijon. Consultez le programme complet de cet événement organisé par Alternatives Economiques.
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Au collège Gérard Philippe à Montpellier, un protocole de lutte contre le harcèlement scolaire est en place depuis trois ans. Le principal adjoint de l’école, également formateur sur cette thématique, est l’invité de France Bleu Hérault
Cela fait trois ans qu’un dispositif est actif pour combattre le harcèlement scolaire au collège Gérard Philippe à Montpellier. Des enseignants et des surveillants référents, des élèves ambassadeurs, et Jérémie Fruchart, le principal adjoint, considèrent que cela a favorisé l’expression des élèves. “Auparavant, ce sont souvent les parents qui nous sollicitaient, et de plus en plus d’élèves eux-mêmes viennent nous parler, souvent avec des élèves ambassadeurs ou des amis”.
Le but de ce dispositif est d’identifier rapidement les cas de harcèlement avant qu’ils ne s’intensifient et ne durent dans le temps. Jérémie Fruchart estime qu’environ cinquante incidents de harcèlement sont pris en charge chaque année par l’équipe pédagogique de Gérard Philippe.
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