Les 32 meilleures émissions sur Apple TV+ en ce moment (novembre 2024)
Silo, Disclaimer et Slow Horses figurent parmi les meilleures émissions sur Apple TV+ ce mois-ci.
Silo, Disclaimer et Slow Horses figurent parmi les meilleures émissions sur Apple TV+ ce mois-ci.
La victoire de Donald Trump face à Kamala Harris lors des élections présidentielles américaines, ainsi que celle des républicains « MAGA » (« Make America Great Again ») plus extrêmes que jamais contre le parti démocrate au Congrès suscite de nombreuses interrogations : pourquoi les démocrates ont-ils été abandonnés par les « blue collars » d’Amérique alors que Joe Biden avait mis en place une politique censée répondre à leurs besoins économiques ? Quelles répercussions l’inflation a-t-elle eu sur la vie quotidienne des classes populaires ? Quels impacts a générés la propagande identitaire des républicains ?
Autant de points de réflexion pour la gauche française alors que l’échéance de la prochaine élection majeure approche dans moins de trois ans, à moins que d’autres élections ne se précipitent avant. Premières pistes de réponses avec Lucie Castets, que les dirigeants du Nouveau Front populaire souhaitaient voir devenir Première ministre, et qui se veut le « trait d’union » entre les différentes composantes.
Donald Trump a non seulement remporté l’élection présidentielle, mais a également gagné le vote populaire, le Sénat et potentiellement la Chambre des représentants. Quelles sont vos réactions face à cette défaite significative du parti démocrate et quelles leçons peut-on en tirer pour la gauche française, qui a également perdu une grande partie des voix des classes populaires ?
Lucie Castets : À mon avis, ce qui est le plus marquant dans la victoire de Donald Trump, c’est l’écart de voix avec Kamala Harris, qui dépasse les cinq millions à l’heure actuelle. Cela devrait nous interroger en France, non seulement à gauche mais également pour l’ensemble du camp démocrate, car aux États-Unis, ce parti va bien au-delà de la conception de la gauche que nous avons ici. De plus, le trumpisme semble peu résonner de ce côté-ci de l’Atlantique, et de nombreux électeurs de droite, y compris du Rassemblement national, exprimaient le souhait de voir Harris l’emporter sur Trump !
Une des clés de ce résultat réside dans les classes populaires, qui ont été désapprises à défendre leurs intérêts économiques en étant mobilisées sur des peurs morales largement construites. Cela a permis à Donald Trump de s’imposer dans la « rust belt », où les ouvriers, majoritairement des hommes blancs de la classe moyenne, ont opté pour le vote républicain.
Cependant, je ne pense pas qu’il faille renoncer aux mobilisations sur des questionnements sociétaux, car celles-ci sont nécessaires pour combattre ces peurs morales, mais il est essentiel de recentrer nos discussions sur les enjeux économiques, les intérêts de classe. Quels intérêts sont actuellement lésés par les politiques publiques en cours ? Qui a tout à gagner d’une politique fiscale plus redistributive ? Qui profiterait de politiques industrielles et écologiques plus audacieuses ?
Il est impératif de replacer ces enjeux économiques et sociaux au cœur de nos débats politiques, en mettant notamment en avant les intérêts des classes populaires.
Les démocrates auraient pu jouer un rôle prédominant sur ces thématiques économiques et sociales. Ils auraient donc dû orienter leur campagne dans cette direction.
Les Démocrates avaient pourtant un bilan économique solide, grâce à la relance initiée par Joe Biden pour répondre aux aspirations de la classe moyenne : réindustrialisation via d’importants investissements, protectionnisme, réduction du chômage…
L. C. : Bien que Joe Biden ait connu un succès économique réel, il a beaucoup souffert de l’inflation, contre laquelle il a pourtant lutté avec une certaine détermination. Cependant, pour les Américains défavorisés, cette inflation a duré trop longtemps et a été suffisamment violente pour qu’ils aient du mal à reconnaître qu’ils se trouvent dans une position meilleure aujourd’hui qu’il y a quatre ans, à la fin du dernier mandat de Trump.
En conséquence, le récit démocrate a été contrecarré par l’offensive identitaire des républicains, avec le discours très viril de leur candidat, qui demeure par ailleurs assez creux. À la fin de la campagne, il était toujours flou sur ses véritables intentions. Cela a fonctionné parce que le débat a été détourné des enjeux réels, comme celui de la répartition des richesses générées par l’économie.
Donald Trump a centré sa campagne sur la lutte contre l’immigration. En France, l’extrême droite ainsi que les droites en général investissent également ce thème. La question de l’immigration est évidemment instrumentalisée, mais elle trouve néanmoins un écho auprès des électeurs populaires. Comment, au cours des deux prochaines années, le NFP peut-il l’aborder ?
L. C. : En 2019 – ce n’est pas si loin –, lors du Grand Débat post-gilets jaunes, pratiquement aucune contribution manuscrite des cahiers de doléances n’évoquait l’immigration ou la sécurité, contre 16 % sur la transition écologique, et énormément de propositions relatives à la fiscalité, y compris le rétablissement de l’ISF. Vincent Tiberj, dans son récent ouvrage sur la prétendue « droitisation de la France », a démontré comment le gouvernement Macron-Borne avait construit une demande fictive venant de l’opinion populaire pour justifier sa loi immigration-intégration [promulguée en janvier 2024, NDLR]. La récente enquête du CESE montre que la préoccupation principale des Français demeure la santé, loin devant les questions migratoires.
Effectivement, l’immigration est bien instrumentalisée, comme en témoigne déjà la préparation de la prochaine loi Retailleau, qui ne proposera pas de véritables solutions. Son principal objectif semble être d’augmenter les taux de retour des migrants sous obligation de quitter le territoire français (OQTF), alors même qu’on sait qu’il y a peu de marge de progression à ce niveau, la France se situant déjà en tête du nombre de reconduites…
Pourtant, je pense que la gauche n’aborde pas suffisamment la question de l’immigration, ne met pas assez en avant ce qu’elle apporte à l’économie française, même en prenant appui sur l’exemple paradoxal de Giorgia Meloni, qui, après avoir été élue avec la promesse d’expulser les migrants au-delà de la Méditerranée, a changé de discours sous l’influence du patronat italien qui a révélé que certains secteurs de l’économie ne pourraient fonctionner sans travailleurs immigrés. Les patrons français de la restauration ou du bâtiment affirment d’ailleurs la même chose.
Nous devons avoir un discours de vérité et établir une politique migratoire claire. Une politique concertée doit se construire en tenant compte de la réalité actuelle, car même avec un taux de chômage de 7 %, certains secteurs – restauration, bâtiment, services à la personne – dépendent des immigrés ; et il est essentiel de considérer l’avenir, car nous savons que notre démographie évolue et que nos besoins en main-d’œuvre vont croître.
Mais la politique migratoire actuelle est insatisfaisante et son résultat le plus évident est la présence de migrants sans-abri qui attendent que l’administration prenne en compte leur situation…
L. C. : C’est un enjeu qu’il est crucial d’aborder, en commençant par rétablir une politique d’accueil digne de ce nom. Nous observons actuellement des personnes qui, en attendant un rendez-vous en préfecture pour renouveler leurs documents, se retrouvent en situation irrégulière. C’est une mécanique qui produit des sans-papiers ! En empêchant ces personnes de s’intégrer, l’État va à l’encontre des principes qu’il prétend défendre. Et au-delà de la justification de la régularisation des sans-papiers par le travail, les considérations humanitaires et de solidarité doivent être prises en compte.
Mais l’économie – sur laquelle la gauche, pas seulement aux États-Unis, peut légitimement revendiquer une réflexion et un savoir-faire accru – peut-elle tout résoudre ? Éradiquer ce que l’on nomme les paniques morales ? Par exemple, satisfaire le désir de sécurité en s’attaquant à un véritable défi que représente le narcotrafic dont la violence se propage jusque dans les villes moyennes ?
L. C. : Sans aller jusqu’à affirmer que tout se résout par une question budgétaire, il est clair qu’ignorer l’aspect économique peut conduire à des illusions et à l’échec. C’est le cas de la lutte contre le narcotrafic, qui a souffert d’un sous-investissement politique structurel visible dans le financement de la lutte contre la criminalité financière au sens large.
Nous avons ainsi constaté que les effectifs de police et de gendarmerie ont été augmentés pour lutter contre le trafic de stupéfiants, tandis qu’aucune réflexion n’a été engendrée sur sa contrepartie financière, entraînant une réduction des effectifs dédiés aux enquêtes complexes sur le blanchiment d’argent, qui nécessitent des personnels très qualifiés. L’État a sous-investi. Résultat : l’accent est mis sur les maillons faibles du trafic – les consommateurs et les petites mains, aux dépens de ceux qui orchestrent le trafic. La cohérence de l’action publique est altérée, ce qui impacte son efficacité.
Nous avons appris début septembre que le déficit de l’État serait beaucoup plus important que prévu, s’établissant à 6,4 % au lieu des 4,4 % initialement anticipés. Cette annonce a-t-elle pris au dépourvu l’ancienne membre de la direction du Trésor ?
L. C. : Oui. Je me mets à la place de mes anciens collègues de bureau, attachés à la défense des intérêts de l’État, et je me dis que ce moment doit être assez inconfortable pour eux… Avec des auditions prévues au Sénat et à l’Assemblée nationale, il sera intéressant de découvrir les avertissements contenus dans les notes que l’administration a envoyées antérieurement aux politiques.
Ce qui m’interpelle, c’est l’irresponsabilité de la politique qui a été menée. Rappelons-nous qu’il a fallu annuler 10 milliards de crédits quelques semaines seulement après l’adoption de la loi de finances 2024. Qui fait ça, sinon des personnes peu expérimentées ? Si la gauche avait commis un dixième de cette erreur, elle aurait été accusée d’incompétence.
Bruno Le Maire aurait-il dû démissionner lorsque Emmanuel Macron et Gabriel Attal lui ont refusé une loi de finances rectificative au printemps 2024 ?
L. C. : La question était effectivement légitime.
La situation des finances publiques étant, hélas, ce qu’elle est, Michel Barnier n’avait-il pas d’autre choix que d’adopter un budget d’austérité ?
L. C. : Oui, il existait bien d’autres alternatives, et cela demeure le cas. Je pense que les différents gouvernements se sont enfermés dans une stratégie dogmatique de rejet du levier fiscal. Au cours de la dernière décennie, on a abandonné entre 50 et 60 milliards d’euros de recettes annuelles. À tel point qu’ils en ont oublié qu’il était possible de mobiliser la fiscalité pour réduire le déficit public, en se concentrant uniquement sur les dépenses. En résumé, le gouvernement s’appuie énormément sur le volet dépenses, redirigeant les maigres recettes supplémentaires vers le désendettement.
La proposition du gouvernement Barnier de toucher marginairement à l’outil fiscal est cependant un tournant idéologique de la part d’un exécutif à tendance LR qui n’a pas été suffisamment souligné. Cette dynamique entraîne d’ailleurs une débâcle par la macronie, accroquée par son refus des impôts, donc sur sa droite ! C’est un aspect intéressant sur le plan idéologique. La droite est en train de perdre toute crédibilité en matière économique, car selon l’OFCE, la contraction budgétaire planifiée par Michel Barnier coûtera 0,8 point de PIB en 2025.
En revanche, le NFP a présenté en ouverture du débat sur la loi de finances 2025 dix mesures susceptibles de générer 50 milliards d’euros. C’est une approche plus responsable car d’une part, elle ne nuira pas à l’activité alors que la croissance est faible [lire ici l’analyse d’Anne-Laure Delatte, NDLR]. Nous pensons que notre plan soutiendrait l’économie et – j’insiste là-dessus – tout en réduisant progressivement l’endettement.
Nous arrivons à la fin de la discussion sur les recettes. Alors que les échanges sont peu clairs à l’Assemblée nationale, quel bilan tirez-vous du plan que vous avez présenté avec les parlementaires du NFP ?
L. C. : Tout le monde considérait le NFP comme mort. Cependant, nous avons su travailler en commun pour proposer des éléments cohérents visant à rendre le budget plus juste et efficace. La plupart de nos amendements ont été adoptés en commission des finances, et certains dans l’Hémicycle. Ainsi, nous avons pu constater qu’il existe à l’Assemblée une demande pour une justice fiscale et un rétablissement de l’équité fiscale.
La cacophonie ne provient pas de la gauche, qui a même restreint le nombre de ses amendements, mais de la compétition au sein du bloc central et du gouvernement qui semble vouloir s’en servir pour faire passer son projet en recourant à l’article 49.3 de la Constitution. Il a d’ailleurs déjà ignoré les votes des députés concernant le projet de loi de financement de la sécurité sociale en soumettant sa propre version au Sénat.
Une dissolution sera à nouveau envisageable à partir de juin 2025. Le NFP ne doit-il pas utiliser cette période pour réajuster son programme, dont on sait qu’il a été élaboré dans la hâte d’une part, et s’adapter à la dégradation de la situation économique et géopolitique ?
L. C. : Pour moi, la dissolution n’est pas la perspective la plus probable, même si le gouvernement Barnier pourrait falloir. Pour approfondir les positions du NFP, nous avons déjà travaillé durant tout l’été sur des sujets significatifs : l’éducation, la santé, les services publics, le pouvoir d’achat, l’augmentation du point d’indice des fonctionnaires, du Smic, et le dialogue avec les partenaires sociaux.
La conjoncture économique peut nécessiter des ajustements, mais je réaffirme l’importance d’une logique cohérente : restaurer la justice fiscale et abolir les aberrations fiscales anti-économiques, les niches fiscales inutiles, ainsi que les dépenses fiscales mal ciblées qui entraînent des effets d’aubaine pour des entreprises qui n’en ont pas besoin. Il est donc nécessaire de mettre en place une réforme fiscale précise qui vise à récupérer de l’argent là où il se trouve sans impact excessif sur l’activité économique et sans conséquences sur les catégories populaires, afin d’aider à réduire le déficit et à financer les services publics, etc. Je ne crois pas qu’il soit nécessaire de revoir totalement le programme du NFP.
Vous souhaitiez être candidate du NFP lors de l’élection législative partielle en Isère, mais les luttes internes ont rendu cela impossible. Le fait qu’une coalition politique ne laisse pas de place à la personnalité qu’elle avait envisagée comme sa future Première ministre ne remet-il pas en question sa solidité ?
L. C. : Quand on s’intéresse à la chose publique, il est normal de vouloir obtenir la légitimité des suffrages de ses concitoyens. En Isère, la France Insoumise n’était pas prête à céder une député qui siégerait dans son groupe. J’ai tenu à conserver ma liberté. Cela a été fait de manière cordiale.
Si une autre circonscription se libérait, j’y réfléchirais à nouveau. À condition que je puisse demeurer un trait d’union entre les partis du NFP, ce qui m’interdit de siéger dans l’un ou l’autre de ses deux pôles, et, bien sûr, que j’obtienne l’accord des militants locaux.
Et, si ce n’est pas le cas, comment pouvez-vous en obtenir ?
Dans un entrepôt de Londres résonnant de musique dance et de bandes sonores de films, Jadé Fadojutimi peint des toiles exubérantes toute la nuit.
Citadel : Diana, The Boys et Fallout ne sont que quelques-unes des émissions que vous devriez regarder sur Amazon Prime Video cette semaine.
Chaque samedi, Alternatives Economiques vous propose une sélection de livres dignes d’intérêt. Cette semaine, nous vous recommandons : Les normes à l’assaut de la démocratie, par Jean-Denis Combrexelle ; Le dialogue social sous contrôle, dirigé par Baptiste Giraud et Jérôme Pelisse, ainsi que La crise de l’école et les moyens d’en sortir, par Jean-Pierre Terrail.
Nous entendons sans cesse les représentants d’entreprises, certains économistes et une partie du monde politique déclarer qu’il y a un excès de normes publiques dans notre pays, et que cela freine l’économie. Jean-Denis Combrexelle, ancien haut fonctionnaire ayant occupé plusieurs postes importants dans le secteur public, soutient dans son livre qu’il est nécessaire de mettre un terme à cette inflation normative.
Cependant, il met en garde contre une mauvaise évaluation de la situation. Si l’Etat est effectivement le principal créateur de normes, celles-ci résultent en grande partie de la demande émanant de ces mêmes élites qui les critiquent !
Conséquences de l’offre
Le livre débute en présentant les diverses motivations étatiques à l’accroissement des normes. Il y a d’abord cette volonté de recenser dans les textes toutes les situations possibles, renforcée par la peur du risque d’optimisation, de fraude et des abus que pourraient engendrer les normes, ce qui a pour effet d’élargir et de complexifier la législation.
Les fonctionnaires ont également tendance à instaurer des réglementations très détaillées tout en multipliant les exceptions ! La norme est alors jugée satisfaisante dès son adoption, indépendamment des certitudes quant à son efficacité pour atteindre les résultats visés. Pourtant, des études d’impact sont censées anticiper les conséquences de ces mesures. Malheureusement, elles « sont rédigées par les services qui élaborent le texte et cherchent, en réalité, à le justifier ». C’est évident !
Les responsables politiques qui se plaignent du cadre actuel sont souvent les premiers à penser que tout changement doit passer par une nouvelle norme, surtout s’il y a moyen d’y associer leur nom ! Le manque de culture axée sur les résultats et l’évaluation des politiques publiques renforce cette dérive.
Demande et surrégulation
Il est important de noter que l’inflation normative ne découle pas seulement de l’offre, elle est également alimentée par la demande. Entre le besoin de sécurité juridique maximale et le souhait de faire reconnaître les spécificités de leur activité, « les entreprises ne sont pas le seul moteur de la simplification normative ». Au contraire, elles apparaissent comme « un puissant contributeur à l’inflation des normes ».
Au moment de la controverse sur les salaires excessifs des dirigeants des grandes entreprises, ceux qui critiquaient la norme publique exigeaient que l’Etat prenne ses responsabilités et impose des normes contraignantes !
La suite du livre illustre bien comment l’Europe contribue à la surenchère réglementaire, comment la jurisprudence des juges aggrave la situation, ainsi que les dynamiques des autorités de régulation indépendantes.
Que faire alors ? Fonder un « comité de la hache » pour se débarrasser des superflus ? Cela ne ferait que dénoncer la bureaucratie tout en minimisant la forte demande de réglementation. On pourrait proposer de créer un objectif national de limitation de la norme publique, mais sans aucune garantie de son adoption.
Il est indéniable que nos sociétés et économies de plus en plus complexes exigent des normes, et qu’avec une évolution vers le corporatisme et l’individualisme, cette demande ne fera qu’augmenter. Les solutions ne sont pas simples. Au moins, nous pouvons commencer à réfléchir sur ce thème à partir de ce livre clair et éclairant.
Christian Chavagneux
Les normes à l’assaut de la démocratie, par Jean-Denis Combrexelle, Odile Jacob, 2024, 199 p., 22,90 €.
« Dialogue social », « partenaires sociaux », ces termes fréquemment utilisés se sont en réalité imposés assez récemment dans le débat public. Cependant, ils véhiculent une idée problématique des relations entre employés et employeurs, comme le révèlent les diverses contributions de ce petit ouvrage instructif.
Malgré des apparences conciliatrices, la promotion du dialogue social a tendance à masquer les intérêts divergents et le renforcement du contrôle des employeurs permis par les récentes réformes institutionnelles, telles que la fusion des instances représentatives du personnel dans le comité social et économique sous le prétexte de simplification, ou la mise en avant de la négociation au niveau de l’entreprise plutôt qu’au niveau de la branche.
De plus, les dispositifs d’expression direct des salariés, parfois mis en place, ne parviennent pas réellement à libérer la parole. Au contraire, cela semble souvent renforcer les contraintes. Une lecture enrichissante.
Igor Martinache
Le dialogue social sous contrôle, Baptiste Giraud et Jérôme Pelisse (dir.), La Vie des idées-PUF, 2024, 112 p., 11 €.
Il y a peu, ceux qui annonçaient une chute générale du niveau scolaire pouvaient être contredits par des statistiques. Mais aujourd’hui, ces chiffres semblent leur donner raison. Pire encore, les inégalités issues de l’origine sociale continuent de se creuser.
Ayant posé ce constat, le sociologue Jean-Pierre Terrail démontre pourquoi, selon lui, les solutions élitistes, « concurrentielles-conservatrices », comme il désigne les réformes entreprises sous la présidence Macron, ainsi que les approches « compassionnelles » testées sous le mandat Hollande, sont vouées à l’échec.
Il plaide pour une école de l’exigence pour tous, avec un tronc commun obligatoire jusqu’à 18 ans, s’inspirant du célèbre plan Langevin-Wallon. Une façon de redonner du sens à l’ambition, souvent galvaudée en matière de politiques éducatives.
I. M.
La crise de l’école et les moyens d’en sortir, par Jean-Pierre Terrail, Coll. L’enjeu scolaire, La Dispute, 2024, 106 p., 12 €.
Découvrez comment OpenAI intégrera l’IA dans notre vie quotidienne à travers la révolution robotique. Qu’est-ce que cela a à nous offrir pour l’avenir ? La réponse se trouve ci-après !
Après avoir repoussé les limites du langage avec ChatGPT, OpenAI se penche maintenant sur un secteur qui suscite à la fois excitation et interrogations : la robotique. Et avec l’arrivée d’une ancienne dirigeante de Meta à la tête de la branche robotique d’OpenAI, cette évolution se réalisera plus rapidement que prévu.
Leur but ? Extirper l’intelligence artificielle des écrans pour l’intégrer dans notre réalité physique. Ce développement pourrait changer en profondeur de nombreux aspects de notre vie quotidienne, des tâches ménagères à la gestion industrielle, en passant par les soins de santé.
Depuis sa fondation, OpenAI a concentré ses ressources sur les IA logicielles. Cela inclut notamment ChatGPT, conçu pour fonctionner dans des environnements virtuels ou de traitement de données. Cependant, l’entreprise a indiqué son projet d’explorer la robotique physique. Elle prévoit d’associer des algorithmes d’apprentissage machine à des appareils capables d’interagir directement avec le monde tangible.
En d’autres termes, OpenAI va incorporer l’IA dans la révolution robotique ! L’enjeu ne se limite pas à créer des robots intelligents, mais à leur fournir une compréhension contextuelle suffisante pour réaliser une variété de tâches adaptées aux besoins concrets.
En intégrant des systèmes d’IA dans la robotique, OpenAI cherche à développer des robots capables d’apprendre rapidement et de manière autonome. Cette compétence améliorera leur rendement au fur et à mesure de leurs expériences. Les possibilités d’application seront considérables, surtout dans les entrepôts, où des robots pourraient trier et classer des produits. De même, dans le domaine de la santé, où l’assistance aux équipes soignantes pourrait être automatisée pour les tâches répétitives ou épuisantes.
Dans le secteur de l’automatisation domestique, des robots IA capables de comprendre et d’exécuter des ordres verbaux pourraient transformer notre approche des tâches quotidiennes : nettoyer, faire des courses ou surveiller des appareils. Grâce aux technologies d’apprentissage par renforcement, ces robots seront en mesure de s’adapter à de nouveaux environnements et d’exécuter diverses instructions.
La possibilité de robots IA interagissant dans nos espaces physiques soulève des préoccupations concernant la sécurité et l’éthique. OpenAI a de son côté déclaré son intention de mettre en place des protocoles de sécurité rigoureux. Ceux-ci auront pour objectif de gérer le comportement de ces robots en cas d’interactions imprévues avec des humains ou des animaux.
De plus, des comités d’éthique ont été créés pour analyser les conséquences des applications de l’IA robotique dans la vie quotidienne. Leur rôle sera de s’assurer que ces technologies soient employées de manière éthique tout en respectant les lois. Toutefois, cette promesse sera-t-elle suffisante pour prévenir les dérives de ces robots IA ?
Je soutiens que, grâce à ce nouveau tournant vers la robotique, OpenAI ne se contente plus de simuler le langage et la pensée humaine. Ils cherchent à établir une interaction directe et dynamique entre l’IA et notre environnement physique. Une avancée qui nous projette vers un avenir semblable à la science-fiction. Les robots de demain seront des alliés incontournables de notre quotidien. Êtes-vous d’accord avec cette vision, ou pensez-vous que l’intégration des robots dans notre vie quotidienne est une perspective dystopique ?
Lorsque l’on aborde le sujet des chatbots IA, ou de l’intelligence artificielle en général, deux noms reviennent fréquemment : ChatGPT et Claude AI. Cependant, ces deux assistants ne sont que le résultat de deux entreprises majeures de l’intelligence artificielle : OpenAI et Anthropic, qui sont aujourd’hui des leaders dans le développement de modèles de langage et de chatbots de plus en plus avancés.
Mais quelles sont les distinctions entre ces deux entreprises ? Qui détient l’avantage en matière de performance, de sécurité et de perspective d’avenir ?
Alors que nous avons déjà mis en parallèle ChatGPT avec Gemini de Google et Copilot de Microsoft, nous allons aujourd’hui examiner un duel entre OpenAI et Anthropic.
OpenAI a été établi en 2015 et depuis, la startup est rapidement devenue l’une des sociétés les plus influentes dans le secteur de l’intelligence artificielle.
Son modèle de langage phare, GPT (Generative Pre-trained Transformer), est reconnu pour sa capacité à produire un texte pertinent et engageant en réponse à diverses requêtes.
En 2020, OpenAI a introduit GPT-3, suivi récemment de GPT-4, ayant des capacités impressionnantes pour répondre aux besoins des utilisateurs en matière de compréhension, de rédaction et d’interaction conversationnelle.
Anthropic, pour sa part, a été fou ddée par d’anciens membres d’OpenAI et a donc été créée avec l’intention d’explorer des pratiques de développement de l’IA sécuritaires et éthiques.
Claude, son modèle phare, nommé d’après le mathématicien Claude Shannon, se caractérise par sa focalisation sur la sécurité, la transparence et la réduction des biais.
Actuellement, Anthropic a mis au point Claude 3.5 Sonnet et plus récemment Haiku, dans l’optique d’une IA qui est à la fois efficace et consciente des impacts potentiels de ses interactions.
La lutte entre OpenAI et Anthropic est loin de s’arrêter. L’entreprise dirigée par Sam Altman est à présent en train de lancer des agents IA autonomes.
Quant à Anthropic, elle semble se concentrer davantage sur la pertinence des réponses de son chatbot IA.
En parlant de chatbot, examinons les caractéristiques spécifiques à chaque assistant conversationnel d’OpenAI et d’Anthropic.
ChatGPT est un outil polyvalent et adaptable développé par OpenAI et lancé il y a près de deux ans.
Le chatbot s’appuie aujourd’hui sur l’architecture GPT-4o pour fournir une expérience conversationnelle améliorée.
Ses principaux atouts se manifestent sous plusieurs formes :
Pour sa part, Claude AI met l’accent sur l’éthique et la fiabilité en privilégiant une approche responsable de l’intelligence artificielle.
Son développement se base donc sur des principes essentiels :
À ce stade, il apparaît clairement qu’OpenAI et Anthropic ont chacune opté pour des stratégies distinctes afin de se démarquer.
Cependant, à ce jour, ChatGPT semble mener la danse grâce à sa notoriété. Ce qui nous amène à un autre aspect crucial de cette comparaison entre OpenAI et Anthropic : la confrontation entre les performances de ChatGPT et de Claude AI.
Même sans avoir de connaissances en machine learning, il est évident que les assistants conversationnels d’OpenAI et d’Anthropic se distinguent par des approches uniques en matière de génération de contenu.
ChatGPT demeure proéminent par sa tendance à fournir des réponses détaillées et substantielles, ce qui en fait un chatbot AI particulièrement prisé dans des contextes nécessitant des explications complexes ou des idées créatives, surtout avec l’intégration de ChatGPT Search que vous pouvez activer en suivant ce guide.
À l’inverse, Claude AI choisit une approche plus ciblée. Elle privilégie réellement la concision et la prudence dans ses réponses, ce qui le rend bien adapté à des contextes délicats.
La gestion de conversations plus longues met également en lumière d’importantes différences entre les deux assistants.
Grâce à ses récentes améliorations et ses outils d’extension, dont ceux pour Google Chrome, ChatGPT excelle dans le maintien du contexte au cours de dialogues prolongés.
De son côté, Claude AI, tout en maintenant un suivi contextuel efficace, tend à présenter des réponses plus succinctes, conformément, comme toujours, à sa philosophie de sécurité.
En ce qui concerne l’intégration technique, les deux plateformes offrent des solutions API solides pour leur intégration dans des applications tierces.
L’API de ChatGPT, largement utilisée, propose une flexibilité supérieure, permettant aux entreprises de déployer facilement des solutions d’IA à une échelle conséquente.
L’API de Claude, pour sa part, attire spécifiquement les organisations soucieuses de la protection des données, étant plus axée sur la sécurité.
Concernant la compréhension des intentions utilisateurs, chaque assistant met en avant ses forces spécifiques.
ChatGPT excelle dans l’interprétation de directives complexes et s’adapte efficacement aux situations nécessitant une approche créative.
De son côté, Claude AI est souvent préféré dans les contextes professionnels où la précision et l’objectivité sont cruciales, avec une attention particulière pour éviter les biais et les contenus sensibles.
Based on their revenue streams, @AnthropicAI emerges as an infrastructure player, while @OpenAI operates more like a consumer-facing company.
Going to be interesting to see where each company is a few years from now. pic.twitter.com/EPzqgCqZlg
— Kenneth Auchenberg 🛠 (@auchenberg) October 21, 2024
OpenAI et Anthropic, via ChatGPT et Claude d’Anthropic, proposent chacun des formules qui répondent aux besoins de leurs clients respectifs, qu’ils soient particuliers ou professionnels.
OpenAI met à disposition plusieurs versions de son modèle GPT, comme GPT-3.5 et GPT-4. Toutefois, ces modèles sont accessibles à travers des abonnements mensuels.
Par exemple, pour ChatGPT, le tarif est de 20 $/mois pour le modèle GPT-4 dans la version Plus. Sinon, il est possible de choisir une facturation à l’utilisation via l’API.
À noter que le coût de l’API OpenAI pour GPT-4 Turbo est de 0,03 $ pour mille tokens en entrée et 0,06 $ pour mille tokens en sortie, ce qui, à mon sens, fait de ce tarif une option pour des utilisations intensives.
De son côté, Anthropic propose plusieurs options pour Claude, telles que Claude Instant, la plus abordable, ainsi que Claude 3.5 Sonnet, la plus avancée.
Notez que chaque version est proposée à des coûts variés selon ses capacités et ses usages.
Par exemple, Claude Instant est moins onéreux, à 1,63 $ par million de tokens, mais il est principalement destiné aux tâches simples.
À l’inverse, Claude 3.5, qui s’avère efficace pour des tâches plus complexes comme la génération de code et l’analyse de données, peut coûter jusqu’à 11 $ par million de tokens, selon les versions et options sélectionnées.
Pour les entreprises ayant besoin de traiter d’importants volumes de données, Claude pourrait s’avérer plus intéressant grâce à sa capacité à gérer davantage de contexte (jusqu’à 200K tokens), dépassant ainsi ChatGPT, qui atteint un maximum de 128K tokens avec GPT-4 Turbo.
La rivalité entre OpenAI et Anthropic illustre deux visions distinctes de l’intelligence artificielle conversationnelle.
D’un côté, OpenAI, avec ChatGPT, se concentre sur la polyvalence, la créativité et une large adoption grâce à des fonctionnalités diversifiées.
De l’autre, Anthropic, avec Claude AI favorise l’éthique, la sécurité et la justesse de ses réactions.
Bien que ChatGPT domine actuellement en termes de popularité, Claude se distingue néanmoins par sa capacité de traitement et son approche éthique de l’IA.
En ce qui concerne la tarification, les deux entreprises mettent en avant différents modèles : ChatGPT opte pour un abonnement mensuel fixe, tandis qu’Anthropic privilégie une facturation variable basée sur l’utilisation, allant de 1,63 à 11 $ par million de tokens selon les options disponibles.
Pour conclure, le choix entre OpenAI et Anthropic dépend généralement de vos priorités personnelles. Ainsi, réfléchissez à cette question : préférez-vous la polyvalence innovante de ChatGPT ou l’approche éthique et sécurisée de Claude ?
N’hésitez pas à expérimenter les deux plateformes gratuitement dès aujourd’hui pour découvrir laquelle répond le mieux à vos attentes.
La comédie dramatique de Tyler Thomas Taormina sur une famille de Long Island se targue de certaines des caractérisations les plus aiguisées de l’année et d’une forme narrative remarquablement originale.
Les électeurs modifient leurs constitutions d’État pour protéger la liberté reproductive—et découvrent les limites de ces mesures à l’ère post-Dobbs.
Please active sidebar widget or disable it from theme option.
{{ excerpt | truncatewords: 55 }}
{% endif %}