Joséphine Baker au Panthéon: à qui ouvre-t-elle la porte?
via Associated PressPour l’Elysée, Joséphine Baker, ici en 1954, entre au Panthéon “parce que c’est une femme qui est née noire et américaine dans une société fermée d’assignation à résidence et qui est devenue tout au long de sa vie et jusqu’au bout de celle-ci, l’incarnation des valeurs des Lumières de la République française et de l’ouverture au monde que cela implique”. CULTURE – Deux cent trente ans après la création du Panthéon, Joséphine Baker ne sera que la sixième femme à y recevoir les honneurs. Sixième femme, première artiste de scène, résistante, militaire, noire, première Américaine de naissance. Autant de caractéristiques qui font planer un souffle de diversité et d’ouverture, avec l’espoir que d’autres suivent. Cela fait presque deux ans que la panthéonisation de Joséphine Baker est dans les tuyaux de l’Élysée – après avoir été proposée dès 2013 par Régis Debray. Faire entrer quelqu’un dans le très mal surnommé “temples des grands hommes” peut s’avérer délicat. Ceux qui militent pour Gisèle Halimi le savent bien. “Joséphine Baker entre au Panthéon parce que c’est une femme qui est née noire et américaine dans une société fermée d’assignation à résidence et qui est devenue tout au long de sa vie et jusqu’au bout de celle-ci, l’incarnation des valeurs des Lumières de la République française et de l’ouverture au monde que cela implique”, justifie l’Élysée, quelques jours avant la cérémonie. Ses origines, ses engagements, son univers artistique – elle est la première “artiste de scène” à être ainsi célébrée -… l’entrée de Freda Josephine McDonald au Panthéon illustre à nouveau le désir d’Emmanuel Macron de “réconcilier les mémoires”. À l’unanimité la classe politique a approuvé le geste. Mais l’entrée de la danseuse a aussi mis en lumière toutes les figures oubliées, soulignées par SOS Racisme dans leur “Panthéon des Oubliés”. Des…