Pour le réalisateur de Wicked, il n'y a pas d'endroit comme la Silicon Valley
Six ans après Crazy Rich Asians, Jon M. Chu s'apprête à sortir son adaptation de l'une des plus grandes comédies musicales de Broadway. Depuis une table du célèbre restaurant chinois de sa famille, il se confie sur son enfance parmi les titans de la technologie et explique pourquoi les cinéastes ne devraient pas avoir peur de l'IA.
Finalement, je veux quand même des enfants
Fauché·es, surdiplômé·es, traumatisé·es : les millennials constituent la première génération qui s’en sort moins bien que ses parents. Pas surprenant que tellement de jeunes adultes décident de renoncer à la parentalité, quand on pense à l’avenir qu’on s’apprête à léguer aux futures générations qui, après tout, n’ont pas demandé à être là. L’être humain détruit la Terre, peine à se détacher des logiques capitalistes, continue de voter extrême droite et se tape dessus pour déterminer qui pisse le plus loin. Quel genre d’adulte responsable se permettrait de donner la vie à un petit bébé tout mignon et innocent, tout ça pour plus tard l’obliger de livrer de la bouffe grasse le soir en plus de son temps plein payé 6 euros de l’heure dans l’espoir de pouvoir payer le loyer de 4 000 balles de sa chambre de bonne ? Pas moi. Enfin… on verra. La vérité, c’est que c’est un peu facile d’avoir des idées arrêtées, d’accepter la défaite avec cynisme et de se dédouaner de ses responsabilités. Autour de moi, quelques personnes ont fini par se remettre en question, voire changer d’avis : elles ont fait un ou plusieurs enfants, ou sont en plein effort de conception. Je leur ai demandé pourquoi. J’ai peur de me laisser convaincre, mais je suis prête à prendre le risque : faites péter les arguments. Alexandra (32 ans), mère d’un enfant VICE : Quelle a été la relation avec ton désir d’enfant au cours de ta vie ?Alexandra : Depuis toute petite, je rêvais d’avoir des enfants avant mes 30 ans. Puis en grandissant, j’ai pris connaissance de la réalité de ce que c’est d’avoir une famille, en plus de tout ce qui entoure la vie d’adulte et ses responsabilités. J’étais de plus en plus soucieuse de notre environnement, des enjeux liés…
J’ai besoin de couper les ponts avec ma mère. C’est égoïste ?
Cher VICE, Je ne peux pas vraiment dire que j’ai eu une enfance formidable. J’ai été élevée par ma mère – mon père n’a jamais été présent. Comme on était à deux, notre relation a toujours été très intense. Pour elle, toute personne extérieure à notre lien était automatiquement notre ennemie. Du jour au lendemain, elle pouvait être super gentille au point de m’étouffer, et me terroriser. Elle savait parfaitement quoi dire pour me blesser. Par exemple, je souffre de troubles alimentaires depuis que je suis petite. Un jour, alors que je me sentais mieux, j’ai mangé quelques chips. Elle s’est moquée de moi et m’a dit qu’ils formeraient une boule gras dans mon estomac. Elle m’a aussi dit que personne ne m’aimerait jamais et que les gens sont faits pour être utilisés. Elle a été jusqu’à créer des comptes Instagram anonymes pour insulter mes potes. Elle a dit à toutes les personnes de mon entourage qu’elles étaient nazes, et à moi aussi, souvent. Parfois, je m’endormais en pleurant, désespérée, et elle venait s’asseoir à côté de moi et me fixait l’air dégoûté. Quand j’avais 8 ans, elle m’a sorti que tout le monde voyait que je lui compliquais la vie. Je la bloquais émotionnellement, mais elle arrivait toujours à me récupérer en me serrant dans ses bras, en me faisant plein de cadeaux, et me disant que personne ne m’aimait autant qu’elle. Pendant longtemps, j’y ai cru. Ma mère a eu beaucoup de relations toxiques et malsaines, donc il y avait souvent des disputes à la maison, parfois même de la violence physique. J’ai fini par déménager à l’étranger après mes 18 ans, entre autres pour prendre mes distances. J’ai aussi commencé à voir un·e psy, qui m’a fait réaliser que mon enfance m’avait traumatisée. En thérapie, on m’a…
Coucou les gosses, comment vous imaginez 2050 ?
Réchauffement climatique, intelligence artificielle et inégalités croissantes, voilà ce qui me vient en tête quand je pense au futur. Rien de très lumineux. Par contre, c’est pas un réflexe propre à ma génération de penser comme ça. Tout bipède doué de la faculté de réfléchir est susceptible de vous sortir des trucs similaires. Alors si vous pensiez que 100% des enfants ne passent leur temps qu’à scroller sur le téléphone de leurs parents et rêver de devenir YouTuber, vous vous vautrez complet. Vous êtes peut-être même déjà un·e jeune boomer – à qui ces mêmes enfants vont d’ailleurs reprocher tout un tas de trucs dans quelques années, notamment le fait que vous achetiez des vêtements en lot sur Shein ou des livres sur Amazon, alors que vous savez très bien que ça contribue à notre perte. Non, effectivement, les enfants ne sont pas totalement déconnecté·es de la réalité ni du futur qui les attend, comme en témoignent les discussions que j’ai eues avec quinze mioches de 8 à 11 ans. Entre pollution, immobilier, boudin et Coca volant, voici leur vision de l’avenir (on donnera la parole aux mioches qui veulent devenir influencer un autre jour). Louis (11 ans) VICE : Tu penses que ce sera comment, le futur? Louis : Je pense qu’il y aura des voitures volantes et des robots. Là, on est dans un bois, tu penses que la nature sera toujours comme ça ? Non ! Elle sera en métal et tout. Les arbres seront métalliques ? Oui. Et les vêtements, ce sera aussi en métal ?Non, ce sera en bois. Elodie (8 ans) VICE : Tu penses que le monde sera comment quand t’auras 30 ans ?Elodie : Bah, les arbres seront un peu plus grands. Ah ouais, pourquoi ? Bah, parce que ça va un peu changer quoi. Et les…
Quand les parents n’ont plus les moyens de garder leurs enfants
Tous les ans, à la rentrée, des milliers de personnes se retrouvent dans une lutte sans merci pour confier leurs enfants à une crèche ou une garderie. Des centaines de coups de téléphone, des calculs infernaux pour trouver les options les moins coûteuses, cette grande galère des parents continue sans cesse de faire la une des journaux à ce moment de l’année. Nombre d’entre eux sont parfois même contraints de devoir abandonner leur emploi pour s’en occuper personnellement. Mais trouver une place est loin d’être la seule épreuve à laquelle ils doivent faire face. « Au début, tout est simple, estime Ana dans une conversation sur un groupe Facebook pour parents épuisés. La nourrice s’adapte à toi, à tes horaires, tu as de l’aide concernant le coût, tu es plus ou moins rassuré que tout roule. Mais quand vient l’âge de six ans, c’est une autre affaire. Soudainement, on n’a plus aucune aide. Ah bah oui voyons, à 6 ans on se garde seul, c’est bien connu. » En France, il existe deux principales aides financières pour aider les parents à garder leurs enfants. Une subvention versée directement par la CAF aux foyers les plus modestes (à partir de 16h de garde par mois), et une réduction d’impôt destinée à tous les employeurs d’une nounou. Des aides financières qui ne sont valables que pour les enfants de moins de six ans. Après, c’est aux adultes d’assumer complètement ces charges pouvant aller jusqu’à plusieurs centaines d’euros par mois. Sans ces aides, un certain nombre de pères et de mères ne peuvent pas se permettre de continuer à payer une nounou ou la garderie. Il n’est alors pas rare que de jeunes enfants se retrouvent seuls pour rentrer et rester chez eux. On les appelle les « orphelins de dix-huit heures »….
Pédocriminalité : le #MeToo des enfants placés
Le Média n’appartient ni à l’Etat, ni à des milliardaires. Il est financé uniquement par des citoyens comme vous. Il est en accès libre pour le plus grand nombre grâce à vous. Sans vous, Le Média n’existerait pas. Engagé en faveur des causes sociales et écologistes, Le Média, de part son libre accès, s’efforce de remplir la mission de service public d’information aujourd’hui en voie de disparition dans le paysage médiatique. Soutenez et rejoignez le projet en devenant Socio. Source
Grandir à Séez, une station de ski entre nature, sport-étude et grand luxe
Toutes les photos sont publiées avec l’aimable autorisation de Anna. Je m’appelle Anna. Je suis née à Bourg-Saint-Maurice, en Savoie. À trois kilomètres, il y a Séez, mon village, une commune au pied de la Rosière, à deux pas de l’Italie, c’est là où j’ai grandi. Chez moi, il faut être organisé et autonome. Vivre en hauteur l’impose. Un exemple bête : mieux vaut ne pas oublier la liste de course sur la table de la cuisine. Quand on rejoint Bourg-Saint-Maurice [7 200 âmes, un Super U et un Intermarché], on y va pour y faire le maximum de courses. On cale ses rendez-vous, on regarde si on a des fringues à acheter et on remplit le caddie. Les supérettes au pied des pistes, franchement, ça t’allume le porte-feuille. Publicité Vous devez vous dire que c’était vraiment le bout du monde chez moi. Je vous rassure, une mairie administre la station. Comme partout, aux élections, les bureaux de vote s’ouvrent au petit matin et la vie communale peut suivre son cours. Pour régler la question dès à présent, Séez a toujours été plutôt marquée à droite. A l’élection présidentielle, Emmanuel Macron a fait un gros score. Ça vote Rassemblement National, aussi. On n’a jamais eu de problèmes d’emplois, on n’a jamais vu un migrant, mais ça vote extrême… « On ne se posait pas la question des enlèvements ou des gamins écrasés au passage piéton » J’ai toujours été copine avec les enfants des propriétaires des cinq résidences de mon quartier. Toutes les familles se connaissent. Il y avait la famille des jumelles en face de chez moi qui élevait des poneys. L’été, dès qu’elle partait en randonnée au bord du lac, elle venait toquer à la porte. Mes parents sautaient sur l’occasion pour se débarrasser de moi. Ils me mettaient trois…
Placés, abusés, maltraités, ces enfants qu’on oublie encore pour ce 3e confinement – BLOG
ENFANTS — Qui pense aux enfants maltraités alors que débute le troisième confinement? Qui se préoccupe de donner aux travailleurs sociaux qui suivent les familles dysfonctionnelles et/ou défaillantes, les moyens de continuer à exercer leur mission? Qui va aider les familles d’accueil à poursuivre leurs missions? Qui va aller surveiller les conditions d’accueil dans les foyers, ou pire encore dans les sordides hôtels de transit ou sont parfois parqués ces jeunes adolescents? Alors que s’amorce le 3 confinement, rien ne change, rien ne bouge. Au premier confinement, tous les lieux accueillant des enfants ont fermé du jour au lendemain pendant 5 semaines! Confinés dans leur famille, les enfants en souffrance ont été abandonnés. Un huis clos insoutenable pour tous les enfants qui subissaient déjà en famille violences et négligences, un huis clos dangereux pour les enfants dont les parents, fragiles ou exaspérés font subir aux enfants leurs accès de rage ou de révolte. À ce premier confinement, le numéro vert le 119 explose, plus de 80% d’appels supplémentaires. Mais les travailleurs sociaux, les éducateurs sans soutien ni moyens (sans masque, sans gel hydroalcoolique, sans dérogation pour être présents,) ont dû supprimer 60% des visites à domicile. Tout se passe par mail ou par téléphone. Il n’y a plus de rencontre avec les enfants et les parents, plus de moyens de vérifier comment vont les enfants en danger. En outre, malgré une mobilisation indéniable, le personnel manque à l’appel, 30 à 40% du personnel est absent, ils ne peuvent pas bénéficier de la scolarisation de leurs enfants comme cela a été organisé pour les enfants du personnel soignant. Le bilan de cet immense cafouillage? On ne sait pas! Aucun chiffre n’a été relevé pour en tirer des leçons. De graves faits divers sont mentionnés dans les journaux: un enfant de 6…
Fatima Ouassak – “La question du racisme structurel fait partie de la question sociale”
Elle est militante, fondatrice du réseau Classe/Genre/Race et du Front de mères. Nous avons reçu Fatima Ouassak sur notre plateau pour parler de « La puissance des mères – Pour un nouveau sujet révolutionnaire », son premier ouvrage, paru le 27 août aux éditions La Découverte. Parce qu’elles sont trop souvent reléguées à leur rôle de « mamans », d’autant plus quand elles vivent dans des quartiers populaires et sont issues de l’immigration coloniale, Fatima Ouassak veut rétablir les mères comme sujet politique. Pas comme des mères nourricières, mais comme des militantes de premier plan à l’avant-garde des combats du siècle. Car les mères se battent, de leur grossesse à l’éducation de leurs enfants, contre les discriminations d’une société patriarcale et raciste, puis contre le système scolaire et l’assignation à résidence de leurs enfants. La militante de Bagnolet propose dans cet ouvrage des pistes de luttes inédites pour renverser l’ordre social. Nous publions à la suite de l’entretien deux extraits de l’ouvrage. 1 – Le Front de mères : stratégies, objectifs, moyens < p class=”text-left”>« Il est particulièrement difficile de poser la question des violences, des discriminations et des inégalités à l’école. Beaucoup de parents des quartiers populaires ressentent cette difficulté face à l’institution : on n’a pas de temps à leur accorder, pas d’espace dédié, les enseignants sont souvent sur la défensive… Il s’agit pourtant de l’endroit où leurs enfants passent l’essentiel de leurs journées. Il faut dire que de nombreux préjugés pèsent sur les relations avec l’institution scolaire : les mères non blanches sont considérées comme agressives, hystériques. Les mères militantes utilisent leurs enfants pour faire avancer leurs idées. Et les mères de classes populaires critiquent l’école alors qu’elles ne sont pas capables de bien s’occuper de leurs enfants à la maison, où la télévision est toujours allumée et où on ne mange que de la…
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