CartoFaf : La carte dédiée à l’extrême droite radicale en France
environ vingt coups de couteau sur trois hommes. À Paris (75), des activistes qui voulaient « casser du PD » ont attaqué plusieurs personnes peu après l’annonce de la dissolution. Il y a moins d’un an, en réaction à l’assassinat de Thomas Perroto, un groupe de 80 néofascistes a mené une expédition raciste à Romans-sur-Isère (26), dans le quartier populaire de la Monnaie. StreetPress a aussi recensé des violences à Limoges (87), Mâcon (71), Saint-Brieuc (22), Montpellier (34) ou Rennes (35). C’est dans ce cadre que nous publions aujourd’hui une cartographie de l’extrême droite radicale.
Cliquez sur ce lien pour consulter la cartographie.
Nous avons identifié 320 groupes ou sections locales dans 130 villes françaises, avec des détails sur leurs antécédents, leurs actions ou leurs membres estimés. Ces organisations sont classées en cinq catégories, allant des identitaires aux catholiques intégristes, en passant par les monarchistes ou les nationalistes-révolutionnaires. Comme pour nos autres enquêtes, ce travail est accessible gratuitement. Il s’inscrit dans la logique d’autres cartographies sur l’extrême droite, comme celles réalisées par La Horde ou Libération. Toutes ont un même objectif : mieux les connaître pour mieux les contrer.
NOTRE CARTOGRAPHIE DE L’EXTRÊME DROITE RADICALE
StreetPress adaptera également cette enquête en quatre épisodes vidéo. Le premier sortira ce 7 novembre 2024.
Ce qu’on découvre
Pour décrire cet éventail de groupuscules, StreetPress s’est principalement appuyé sur ses lecteurs et soutiens. La cartographie a été financée grâce à leurs dons et s’est basée sur les données collectées dans le cadre de notre grande enquête participative sur l’extrême droite, lancée en octobre 2023. Nous avons ensuite listé chaque mouvement d’extrême droite connu par département, distinct des groupes actifs et des bandes inactives ou dormantes, et nous avons consulté de nombreuses sources à travers la France pour obtenir un maximum d’informations.
Ce travail souligne que l’extrême droite dispose d’un réseau local important. Parmi les centaines de groupes, une dizaine sont présents dans plus de quatre villes. Et, sans surprise, ceux qui sont implantés sur tout le territoire comptent souvent un nombre élevé de militants ou d’adhérents. On trouve par exemple les royalistes de l’Action française, les catholiques intégristes de la Fraternité Saint-Pie-X, le mouvement Égalité et Réconciliation dirigé par Alain Soral, ainsi que les Braves, le collectif du suprémaciste Daniel Conversano. Une précision importante : de nombreux groupes répertoriés peuvent partager des membres. Par exemple, un militant peut être affilié à l’Action française à Lille (59) et participer à des actions avec des identitaires locaux.
StreetPress a organisé ces groupes en familles idéologiques. Les monarchistes, favorables au retour de la royauté, s’allient souvent avec les catholiques intégristes, dont les discours mettant « les lois divines » au-dessus des lois humaines sont fréquemment antirépublicains. Les identitaires, eux, multiplient les actions et rassemblements pour influer sur les débats politiques liés aux étrangers. Ils sont parfois soutenus par les nationalistes-révolutionnaires, des bandes composées de néonazis ou de néofascistes. Ces derniers sont les plus nombreux : environ 70 à travers la France. Et les plus radicaux : bien qu’ils comptent localement plusieurs dizaines de militants, ils n’hésitent pas à s’unir pour mener des affrontements. On a ainsi pu les voir à Saint-Brévin (44), où ils ont formé un bloc d’une centaine de manifestants contre un centre d’accueil pour réfugiés et tenté de provoquer des échauffourées avec des contre-manifestants de gauche. Quant aux confusionnistes, ils adoptent des thèmes, voire des doctrines, issus d’autres courants politiques pour élargir leurs soutiens.
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