Ces vêtements en paille redonnent à l’agriculture toute sa place dans la mode
Emma BruschiLa paille, matériau principal de la collection d’Emma Bruschi. MODE – Le retour à la Terre. Prévue initialement au mois d’avril, la 35e édition du festival de mode, de photographie et d’accessoires de Hyères, connu pour être un dénicheur de jeunes talents, s’est ouvert en petit comité ce jeudi 15 octobre. Ce dimanche, l’un des finalistes se verra remettre la prestigieuse distinction du jury présidé par Jonathan Anderson. Dix couturiers de cinq nationalités (France, Pologne, Belgique, Italie, Autriche) ont été sélectionnés cette année. Parmi eux, une créatrice tire son épingle du jeu. Son nom? Emma Bruschi. La jeune femme de 24 ans, installée à Marseille, est venue présenter quelques pièces de sa collection “Almanach”, un terme donné en référence à l’imagerie populaire du calendrier des fêtes savoyard dont elle s’est inspirée. Les vêtements, eux, sont faits dans des matières singulières, et notamment de la paille. Oui, comme celle dont on se sert pour faire des paniers, des chapeaux, mais aussi les toits de chaume. Ici, elle est comme “tricotée” en guise de poche sur un veston en raphia doublé de lin. Ailleurs, c’est une robe, une longue chemise ou encore un crop-top sans manche. Un symbole de fertilité Les créations sont délicates, minutieuses et lumineuses. “Symboliquement, nous explique la jeune diplômée de la Haute école d’art et de design de Genève, elles font écho aux bouquets de moisson qu’on faisait après chaque récolte, à l’époque. Dans la maison ou à l’extérieur, c’était un symbole de fertilité.” Emma Bruschi Petite fille de paysans originaires de Haute-Savoie, Emma Bruschi est tombée d’amour pour la paille il y a quelques années, après avoir mis un pied au Musée de Wohlen, institution suisse qui retrace l’histoire du matériau. “Contrairement au coton, il y a peu d’étapes de la plante au vêtement, explique-t-elle au…