The Economic Philosophy of Donald Harris
La campagne de Trump a dépeint le père du Vice-Président comme un marxiste. Il insiste sur le fait qu’il a été caricaturé.
La campagne de Trump a dépeint le père du Vice-Président comme un marxiste. Il insiste sur le fait qu’il a été caricaturé.
Les yeux fuyants, Inès s’installe sur le canapé en face de moi. C’est la première fois qu’elle raconte son histoire à une journaliste et il faut dire qu’elle n’a pas très envie de ressasser le passé. La main sur son ventre, elle caresse des doigts son futur enfant. « C’est un garçon », me dit-elle lorsque je l’interroge sur le sujet. Un franc sourire se dessine sur son visage à la simple idée de rencontrer, dans quelques mois, son bébé. Si Inès est aujourd’hui libre de ses mouvements, cela n’a pas toujours été le cas. En 2016, cette dernière était une esclave domestique en France. La pratique semble archaïque et pourtant de nombreuses personnes se retrouvent chaque année victimes de travail forcé. Selon l’Organisation internationale du travail, ils sont environ 129 000 à être dans cette situation en France. Les formes d’esclavages modernes peuvent être variées, tel qu’un travailleur dans un magasin, un champ, une usine mais aussi sexuellement ou encore utilisée comme domestique. Les victimes viennent généralement du Maghreb, de l’Afrique de l’Ouest et de l’Asie du Sud-Est. Dès leur arrivée chez l’exploitant, leurs papiers sont immédiatement confisqués pour exercer une pression. Il leur est généralement interdit de sortir hormis lorsqu’ils doivent “travailler” pour la famille et ils restent généralement sous surveillance. Leurs conditions de vie sont souvent indignes, la plupart sans chambre ou lit pour dormir et avec un accès limité à la douche et la nourriture. Pour les cas d’esclavage domestique, il est difficile de repérer les trafics d’êtres humains. Cachés dans les foyers, les “employés de maison”, comme Inès, se retrouvent coincés en quatre murs. Originaire d’un pays de l’Afrique francophone, que nous tairons pour éviter les représailles, la jeune femme a 23 ans lorsque sa patronne lui propose de partir en France et d’être logée gracieusement…
Alexandra Parinaud / EyeEm / Getty ImagesLa ville de la Rochelle a installé, ce lundi 10 mai, des plaques explicatives accolées à certains noms de rues, de manière à appréhender de manière didactique et contextualisée le passé négrier de la ville. MÉMOIRE – Sept rues de La Rochelle, en Charente-Maritime, une des villes fondatrices de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, sont dotées à partir de ce lundi 10 mai de plaques explicatives de leurs dénominations, en référence à son passé négrier. “Ce n’est pas de la repentance, c’est de la connaissance”, a expliqué à l’AFP le maire DVG Jean-François Fountaine (DVG), qui a donc fait le choix de l’explication et de la contextualisation plutôt que d’effacer cette part de l’Histoire de la ville. Assumer son passé Depuis 1982 et l’ouverture de son musée du Nouveau monde, La Rochelle, “un des plus anciens ports négriers français” selon Mickaël Augeron, historien et enseignant à l’université de la ville, a choisi d’assumer son ancienne participation au commerce d’esclaves. Ces plaques sont néanmoins une première. En arpentant la rue de l’Armide, entre le Vieux-Port et le Bassin des Chalutiers, les passants pourront ainsi découvrir, de manière permanente, qu’“en 1749, le navire l’Armide est armé à la traite négrière par Pierre Gabriel Admyrauld. Armide est une magicienne musulmane, personnage de la Jérusalem délivrée du poète italien Le Tasse”. Plus loin dans la ville, une nouvelle plaque rappelle que “Daniel Gareschè (1739-1811), armateur du Comte de Forcalquier, le plus gros navire négrier rochelais, est élu maire en 1791. Ruiné par les révoltes de Saint-Domingue, en Haïti, il est contraint de se démettre de ses fonctions en 1792”. À l’inverse, certaines plaques rétablissent la vérité. Le naturaliste et philanthrope Louis-Benjamin Fleuriau n’a jamais participé à la traite des Noirs, contrairement à la croyance locale, ce sont…
PHILIPPE WOJAZER via AFPCe qui a changé, 20 ans après la loi Taubira et la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité (photo d’illustration d’Emmanuel Macron prise dans les jardins du Luxembourg en mai 2019) POLITIQUE – Deux décennies après la loi reconnaissant la traite et l’esclavage comme crimes contre l’humanité, la réparation “politique et mémorielle” a gagné du terrain en France, prenant le pas sur le volet financier qui reste, lui, dans les limbes. L’adoption le 10 mai 2001 de la loi Taubira avait suscité l’espoir de voir se tourner la page de 150 ans de déni et de silence sur ces faits, responsables de la mort prématurée de milliers d’hommes et de femmes dans les colonies françaises d’outre-mer. Vingt ans jour pour jour après ce vote historique, Emmanuel Macron préside ce lundi une cérémonie organisée au Jardin du Luxembourg. Il sera accompagné notamment des ministres Gérald Darmanin, Éric Dupond-Moretti, Jean-Michel Blanquer, Roselyne Bachelot et Élisabeth Moreno. Le texte avait notamment instauré l’obligation d’accorder “la place conséquente” que la traite négrière et l’esclavage méritent dans les programmes scolaires et programmes de recherche. Depuis, les programmes ont effectivement été enrichis, la Fondation pour la mémoire de l’esclavage et le Mémorial ACTe (Centre caribéen d’expressions et de mémoire de la traite et de l’esclavage) ont vu le jour à Paris et à Pointe-à-Pitre et le 10 mai a été érigé journée nationale de commémoration des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leur abolition. ″Ça va prendre un siècle, à ce rythme!” “Toutes ces choses participent de la réparation morale et symbolique”, souligne Myriam Cottias, directrice de recherche au CNRS et coordinatrice du projet “Repairs” consacré à la question des réparations et des indemnités au titre de l’esclavage. “C’est un point fondamental, ça a permis d’offrir un cadre de légitimité…
Photo by THOMAS SAMSON/AFP via Getty ImagesUn enseignant du collège La Grange Aux Belles à Paris, au moment de la rentrée des classes et de l’hommage à Samuel Paty, le 2 novembre 2020. (Photo by THOMAS SAMSON/AFP via Getty Images) HISTOIRE – Attention, matière sensible! Déboulonnage de statues, guerre d’Algérie, esclavage… Les débats qui animent la société, les tensions qui la fracturent et les mémoires blessées remettent régulièrement en cause l’enseignement de l’histoire à l’école, tour à tour accusé de repentance ou de ne pas représenter une partie des citoyens français. Une question dont s’empare régulièrement la classe politique: en 2017, le candidat à la présidentielle François Fillon regrettait qu’on apprenne aux enfants à “avoir honte” de la France au lieu de “réécrire les programmes d’histoire avec l’idée de les concevoir comme un récit national”. Le candidat Emmanuel Macron avait, lui, qualifié la colonisation de “crime contre l’humanité” en pleine campagne présidentielle de 2017. En 2005, sous Jacques Chirac, l’idée d’enseigner les aspects “positifs” de la colonisation avait été inscrite dans la loi, avant d’être supprimée sous le coup des critiques. Accorder, dans les programmes scolaires, plus de place à l’histoire de la France en AlgérieRapport Stora, 2021 Le Président de la République tente aujourd’hui de réconcilier les mémoires entre la France et l’Algérie à l’aide du rapport de Benjamin Stora qui préconise d’“accorder, dans les programmes scolaires, plus de place à l’histoire de la France en Algérie” et de “généraliser cet enseignement à l’ensemble des élèves, y compris dans les lycées professionnels”. Prochainement, une liste de 300 personnalités issues de l’immigrationet des outre-mer sera dévoilée par l’Élysée pour inspirer de nouveaux noms de rue ou de nouvelles statues et apporter à l’espace public plus de diversité. Et à l’école?Les programmes d’histoire sont ceux qui changent le plus souvent et les…
JOEL SAGET / AFPLa statue de Jean-Baptiste Colbert, devant l’Assemblée nationale, Paris, 2020. MÉMOIRE – Voilà un sujet délicat. Qui touche à la fois à l’intime de chacun et à sa place au sein du collectif. La mémoire ou les mémoires? La mémoire nationale ou collective, avons-nous tranché en ces temps d’inquiétantes divisions. Mais nous l’avons perçue “en mouvement”, cette mémoire, pour montrer que par définition, elle n’est pas figée. Que chacun et chacune peut y participer à son niveau et qu’elle nécessite en tout cas débats, puis consensus. C’est l’ambition que s’est donnée Le HuffPost en vous proposant un dossier spécial sur le sujet, dicté par l’urgence de l’actualité et par la volonté de donner des clés de réflexions à nos lecteurs et lectrices. “La France, elle ne déboulonne pas de statues”. C’est cette phrase, prononcée par Emmanuel Macron le 4 septembre 2020, déjà affirmée le 14 juin 2020 par ce futur inamovible “La France, elle ne déboulonnera pas de statues”, en plein mouvement “Black Lives Matter”, qui nous a d’abord interpellés. Comment peut-on affirmer que la France ne déboulonne pas de statues, quand elle l’a déjà fait au cours de son histoire, tout comme ses rues maintes fois débaptisées ou ses monuments transformés au fil des périodes historiques? Comment ne pas regarder en face des mouvements, divers, aux revendications parfois extrêmes, mais existantes qui déboulonnent ou taguent des statues de notre patrimoine, au même moment, en métropole, en outre-mer, mais aussi dans le mondeentier? Le HuffPost a suivi ces actions coup de poing visant tour à tour, en 2020, les représentations de Colbert, de Gaulle, Gambetta ou Victor Schœlcher. Autant de mouvements de va-et-vient qui viennent percuter nos certitudes et nous faire réfléchir, collectivement, à ce qui nous rassemble. Il nous semblait opportun de réunir ces moments historiques…
Si comme moi, vous avez une certaine affinité avec la culture clubbing et la techno, vous vous êtes peut-être intéressé·e à son histoire. Et comme moi, vous avez sans doute remarqué que si ses racines sont imprégnées de luttes afro-américaines, elle est aujourd’hui clairement dominée par les Blanc·hes – qu’il s’agisse des artistes, des promoters, des labels, mais aussi des clubbers. Dès le début des années 1990, la techno de Detroit et la house de Chicago ont été emballées et présentées comme la musique smiley de Berlin, Manchester et de la Belgique – le son de l’Ecstasy. Déjà à l’époque, la force militante de la techno était en train d’être whitewashed. J’ai appelé DeForrest Brown Jr., journaliste, curateur, producteur et rythmanalyste new-yorkais pour parler de l’histoire de la techno et du mouvement Make Techno Black Again, dont il est le porte-parole. VICE : Salut DeForrest. À la base, le mouvement Make Techno Black Again est né d’un message sur une casquette, c’est ça ?DeForrest : Oui. Ma partenaire Ting Ding et sa pote Luz Angélica Fernández ont une ligne de fringues durable et non-genrée, HECHA / 做. Elles avaient toutes les deux passé pas mal de temps à Berlin dans les années 2000 avant qu’on ne se rencontre, et ont créé une casquette sur laquelle était écrit Make Techno Black Again pour rendre hommage à l’histoire de la techno. On s’est rencontré·es lors de talks sur le sujet et j’ai fini par devenir une sorte de porte-parole du mouvement. De par mon intérêt pour la techno et mon engagement pour les luttes raciales. Et aussi probablement à cause de mes « faux pas », je pense. En fait, j’ai commencé à écrire pour des médias musicaux à l’université, vers 2010, et j’ai un parcours assez tumultueux dans le milieu. Autant…
« Sir, don’t do this to me! » ; une femme est jetée de force sur le lit, se débat et tente de repousser son agresseur. Sauf que Sir est en fait une femme avec une moustache grossièrement dessinée pour rendre la scène plus réaliste lors d’un exercice de mise en situation. Une prof enchaîne avec un cours sur les différentes manières de se défendre quand on se trouve seule avec son employeur. Pousser, tordre des pieds ou même se laisser faire ; parmi les propositions, la technique ultime du coup dans les testicules provoque l’hilarité générale. Avisée, la prof balance : « Vous riez, mais face à cette situation vous ne rirez plus. » Ce jeu de rôle fait partie du programme que le centre de formation au travail domestique propose aux travailleuses philippines candidates pour aller bosser à l’étranger. Chaque année, elles sont près de 200 000 à quitter le pays avec l’aide d’un système institué par le gouvernement. À Dubaï, Hong Kong ou ailleurs, elles seront nounous ou aides ménagères. Toutes seront vulnérables et victimes de leur condition ; certaines reviendront dans un cercueil. La semaine dernière, The Guardian publiait la série du photographe Thomas Morel-Fort, faisant lumière sur les conditions de travail de celles qui travaillent à Paris, et sur leur existence tout court. En Belgique, il y a deux ans et demi, elles avaient pris la rue pour « montrer qu’elles existent ». Dans son documentaire « Overseas », la cinéaste bruxelloise Sung-A Yoon a filmé quelques-unes de ces femmes et capté des moments délicats. VICE : Salut Sung-A. Comment t’en es arrivée à t’intéresser à ce sujet ?Sung-A : La sociologue philippine Asuncion Fresnoza-Flot, chercheuse à l’ULB, a écrit un livre qui s’appelle « Mères migrantes sans frontières ». C’est une étude sur le cas des travailleuses…
Chip Somodevilla via Getty ImagesLe président des Etats-Unis, Donald Trump, Et son ministre de la Justice, Bill Barr, le 22 mai 2019 dans les couloirs de la Maison Blanche à Washington. ÉTATS-UNIS – Le ministre américain de la Justice a été vivement critiqué ce jeudi 17 septembre pour avoir qualifié les mesures de confinement prises par certains élus au “pire empiétement sur les libertés” individuelles de toute l’histoire des États-Unis à l’exception “de l’esclavage”. Bill Barr, un des plus solides défenseurs du président Donald Trump, a reproché mercredi soir aux gouverneurs de certains États, majoritairement démocrates, d’avoir adopté des mesures de confinement pour tenter de contenir la pandémie de nouveau coronavirus. “Décréter un confinement national, prendre des mesures de quarantaine, c’est comme une assignation à résidence”, a-t-il lancé lors d’une intervention dans une université conservatrice. “À part l’esclavage qui était une autre sorte de contrainte, c’est le pire empiétement sur les libertés civiques de l’Histoire américaine”, a-t-il ajouté lors d’échanges avec la salle, filmés et publiés sur internet. “L’esclavage ne sauvait pas des vies” Un élu noir de la Chambre des représentants, James Clyburn, a jugé sur CNN que ces propos étaient les “plus ridicules et les plus déconnectés de la réalité” qu’il ait jamais entendus. “C’est incroyable que le garant du respect du Droit dans ce pays fasse un lien entre l’asservissement d’humains et les conseils d’experts pour sauver des vies”, a-t-il encore taclé. “L’esclavage ne sauvait pas des vies, il les dévaluait.” Les États-Unis sont le pays le plus touché par la pandémie et s’apprêtent à franchir le seuil dramatique de 200.000 morts, avec une surreprésentation des Afro-Américains parmi les victimes. Le président Trump, qui espère décrocher un second mandat le 3 novembre, a longtemps minimisé l’ampleur de la crise et manifesté son scepticisme envers des mesures de confinement…
KENZO TRIBOUILLARD via Getty ImagesDanièle Obono RACISME – “De la merde raciste dans un torchon”. L’hebdomadaire Valeurs Actuelles a publié dans son édition de cette semaine une illustration de la députée France Insoumise Danièle Obono, sur laquelle elle est représentée en esclave avec une chaîne attachée au cou. L’illustration est associée à une saga-fiction estivale de Valeurs Actuelles,dans laquelle des personnalités voyagent dans le temps. Dans le récit de sept pages publié cette semaine, la députée de Paris, à la peau noire, “expérimente la responsabilité des Africains dans les horreurs de l’esclavage” au XVIIIe siècle, selon la présentation qu’en fait le magazine. Réagissant ce vendredi 28 août, l’élue a dénoncé “de la merde raciste” publiée dans un “torchon”, sans toutefois dire si elle entend porter l’affaire en justice. Il paraît ‘Qu’on-Peut-Pu-Rien-Dire’ #BienPensance. Heureusement on peut encore écrire de la merde raciste dans un torchon illustrée par les images d’une députée française noire africaine repeinte en esclave… L’extrême-droite, odieuse, bête et cruelle. Bref, égale à elle-même. pic.twitter.com/EupKSXZ207 — Députée Obono (@Deputee_Obono) August 28, 2020 Ses propos lui ont valu une réponse de Valeurs Actuelles. ”‘Merde raciste’? Il s’agit d’une fiction mettant en scène les horreurs de l’esclavage organisé par des Africains au XVIIIème siècle… Terrible vérité que les indigénistes ne veulent pas voir”, a notamment répondu l’hebdomadaire sur Twitter. Valeurs Actuelles a ensuite publié un communiqué pour “contester fermement” les accusations de racisme et présenter ses excuses à Danièle Obono. Notre réponse suite à la polémique autour du roman de l’été consacré à Danièle Obono, cette semaine dans Valeurs actuelles. pic.twitter.com/GHVzHBSdvQ — Valeurs actuelles ن (@Valeurs) August 29, 2020 Sur BFMTV, Tugdual Denis, directeur adjoint de la rédaction de Valeurs Actuelles, a fait amende honorable: “On comprend, avec la charge symbolique extrêmement violente de cette image, que Danielle Obono soit choquée. On…
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