3000 magistrats alertent sur leurs conditions de travail dans une tribune au “Monde”
Philippe Wojazer / ReutersPour dénoncer leurs conditions de travail, des milliers de magistrats français signent une tribune aux airs de cri d’alerte (photo d’archive prise en 1999 à Paris). JUSTICE – Elles et ils sont juges correctionnels, des enfants, substituts… Et tous lancent un cri d’alerte inquiétant. 3.000 magistrats et une centaine de greffiers ont dénoncé mardi 23 novembre dans une tribune publiée par Le Monde la dégradation de leurs conditions de travail et le manque de temps pour traiter les dossiers. “Nous ne voulons plus d’une justice qui n’écoute pas, qui raisonne uniquement en chiffres, qui chronomètre et comptabilise tout”, écrivent-ils, tançant une “justice qui maltraite les justiciables, mais également ceux qui œuvrent à son fonctionnement”. Dégradation des conditions de travail : le cri du cœur des magistrats ! La justice est à bout de souffle et les professionnels comme les citoyens en sont les premières victimes pic.twitter.com/dgvJQwJJCN — USM Magistrats (@USM_magistrats) November 23, 2021 Le collectif, soutenu par un tiers des magistrats environ, a regretté une “vision gestionnaire de (leur) métier” et souligné le manque de temps pour traiter les dossiers. Un suicide qui a marqué la profession Les magistrats citent notamment des audiences surchargées, des arrêts maladie qui se multiplient parmi le personnel judiciaire, des audiences classées sans suite ou encore l’obligation de traiter des affaires de divorce “en quinze minutes” sans pouvoir donner la parole aux parties. Ils citent surtout le cas d’une de leurs anciennes collègues, Charlotte, 29 ans, dont ils regrettent le suicide fin août, après deux années ”éprouvantes” à être “envoyée de tribunaux en tribunaux pour compléter les effectifs des juridictions en souffrance du Nord et du Pas-de-Calais”. À l’époque, la mort de la jeune femme à son domicile avait été confirmée à l’AFP de source judiciaire, et une enquête sur les causes de la…