Je gagne ma vie en copiant des tableaux de grands maîtres
Si la plupart d’entre nous a du mal à faire le croquis d’un arbre sans qu’il y ait un doute sur ce que l’on a dessiné, c’est loin d’être le cas d’Andréa Dlouha, capable de reproduire du Picasso, du Van Gogh ou du Renoir en un coup de pinceau. Dans son atelier du 14ème arrondissement de Paris, quelques peintures sont exposées en vitrine et la devanture indique “Copies de tableaux”. Aux murs sont accrochées de nombreuses toiles de différents styles. « Je n’ai pas de période de prédilection, cela change selon l’air du temps et de mes commandes. Il y a des choses merveilleuses dans chaque époque ». Andréa semble tout droit sortie d’un autre temps. Sa radio branchée en permanence sur Radio Classique grésille un air de violon. Étonnée de voir que l’on s’intéresse à son travail, Andréa fait pourtant partie des derniers copistes français dont le travail est prisé et demandé dans le monde entier. Si une institution ou un particulier souhaite une reproduction parfaite de La Joconde, il lui faut passer par un copiste. Ce métier, qui était un passage obligatoire pour tous les grandes artistes avant le XIXe siècle, a aujourd’hui quasiment disparu. Car, il ne s’agit pas seulement d’avoir une peinture qui ressemble à s’y méprendre à l’originale mais aussi de la concevoir de la manière la plus fidèle possible qu’à l’époque. Sur une étagère, Andrea pointe du doigt avec fierté les pigments créés, comme à l’époque des anciens. Après une journée de peinture, ses mains sont tachetées de noir. Elle saisit une jarre contenant un liquide épais « Ça c’est une huile façon 16ème siècle qui cuit pendant deux heures au feu ». Auparavant, les peintres utilisaient seulement cinq couleurs qu’ils mélangeaient pour créer un nuancier. « C’est ça qui donnait des tableaux…