Comprendre le soutien latino pour Donald Trump
Les démocrates ont souvent décrit les Latinos comme décisifs lorsqu’ils soutiennent des candidats libéraux et insignifiants lorsqu’ils ne le font pas.
Les démocrates ont souvent décrit les Latinos comme décisifs lorsqu’ils soutiennent des candidats libéraux et insignifiants lorsqu’ils ne le font pas.
Les images de guerre et de conflits domestiques de Peter van Agtmael sont saisissantes et presque cinématographiquement épurées, mais c’est l’arc narratif soigneusement construit de son nouveau livre, “Look at the U.S.A.”, qui approfondit l’expérience du spectateur.
La victoire de Donald Trump à la présidentielle suscite des inquiétudes aussi bien aux États-Unis que dans le reste du monde. En 2017, l’homme d’affaires avait accédé à la Maison-Blanche presque de façon inattendue. Mal préparé, il s’était entouré en partie de républicains traditionnels, respectueux des institutions, qui avaient joué le rôle de contre-pouvoirs internes et limité les excès de leur leader.
Donald Trump les a progressivement écartés et a commencé à constituer une équipe dont le critère principal est la loyauté. Son retour à la tête de la première puissance mondiale pourrait donc se révéler encore plus destructeur pour l’État de droit, la séparation des pouvoirs et l’application d’un programme ultraconservateur.
Blandine Chelini-Pont, professeure d’histoire contemporaine à l’université Aix-Marseille, analyse les dérives du premier mandat de Donald Trump et esquisse les tendances de ses quatre années à venir dans le bureau ovale.
Donald Trump a remporté l’élection présidentielle, les républicains dominent le Sénat, la Chambre est encore en suspens. Quels contre-pouvoirs pourraient freiner son action ?
Blandine Chelini-Pont : Les contre-pouvoirs existent, établis par la Constitution fédérale. C’est le système des « checks and balances » qui, en théorie, protège le champ d’action de chaque pouvoir (exécutif, législatif et judiciaire), avec un mécanisme de contrôle et de coopération assez flexible. C’est le fonctionnement idéal. Cependant, ce dernier a été sujet à de nombreuses dérives, notamment une présidentialisation de plus en plus marquée, qui s’est intensifiée pendant le premier mandat de Donald Trump.
Comment cette présidentialisation s’est-elle manifestée ?
B. C.-P. : Donald Trump a négligé les procédures institutionnelles et les règles stipulées dans la Constitution. Par exemple, il a souvent évité de passer par le Sénat pour valider les nominations de son cabinet et d’autres responsables de l’exécutif. Lors de son prochain mandat, il pourrait accentuer l’utilisation de son pouvoir de nomination au sein de l’administration.
Le think tank ultraconservateur Heritage Foundation soutient cette démarche : il espère que Trump va renvoyer toutes les personnes soupçonnées d’être des « gauchistes » au sein de l’administration fédérale et propose le remplacement immédiat de plusieurs dizaines de milliers de fonctionnaires fédéraux [en comparaison, environ 4 000 remplacements lors d’une alternance classique, NDLR.].
Les républicains accusent l’État fédéral de restreindre les libertés des Américains et des États fédérés. Ils se présentent comme les opposants du Deep State, « l’État profond ».
Néanmoins, paradoxalement, le remède qu’ils suggèrent consiste à octroyer au président des États-Unis un pouvoir maximal sur le contrôle de l’administration. Il est donc légitime de s’inquiéter de l’infiltration des réseaux trumpistes dans tous les services de l’État.
Les agences gouvernementales jouissant d’une certaine indépendance dans leur pouvoir de contrôle [comme la CIA ou l’agence de protection de l’environnement, NDLR.] sont particulièrement visées. Donald Trump pourrait tenter de les subvertir – c’est-à-dire de modifier leurs missions à son avantage – de couper leur financement, voire de les supprimer totalement.
Le parti républicain compte-t-il encore des opposants au trumpisme ? Si oui, ont-ils un quelconque pouvoir ?
B. C.-P. : Un certain nombre de républicains ont publiquement fait part de leur opposition à Donald Trump. Plus de 200 d’entre eux ont signé une tribune dans USA Today pour soutenir Kamala Harris contre leur candidat. La figure la plus emblématique de ces dissidents est Liz Cheney, ancienne numéro trois du Grand Old Party [jusqu’en 2021, NDLR.] et fille de Dick Cheney, vice-président sous George W. Bush. Elle s’est éloignée de Trump depuis l’assaut du Capitole en 2021.
Cependant, ces républicains n’occupent plus de mandat fédéral. Liz Cheney, par exemple, n’a pas été réélue en 2022. Depuis les élections de mi-mandat de 2022, les élus républicains au Congrès sont essentiellement des trumpistes radicaux ayant fait campagne sur le nom du milliardaire.
En plus de la victoire de Trump à la présidence, le Sénat dispose d’une large majorité républicaine, et il est probable que la Chambre des représentants reste également républicaine [les résultats ne sont pas encore connus, NDLR.]. Cela constituerait un coup maître, permettant à Donald Trump d’agir comme bon lui semble.
La justice pourrait-elle le limiter ? Quels événements ont eu lieu à ce sujet durant son premier mandat ?
B. C.-P. : Durant son premier mandat, il a tout mis en œuvre pour que le ministère de la Justice n’ouvre pas d’enquête sur les affaires le concernant, en critique publiquement le procureur général et en lui exerçant des pressions.
Ce fut notamment le cas à propos de l’ingérence russe dans la campagne électorale de 2016, qui a conduit à la condamnation de plusieurs membres de l’équipe de Trump. Ce dossier a contribué ultérieurement à la première procédure d’impeachment, c’est-à-dire de destitution, visant Donald Trump, en 2019-2020. Cependant, il s’agit d’une procédure politique et non judiciaire.
Malgré le déclenchement de deux procédures de destitution, Donald Trump n’a jamais été condamné, ni par le Congrès, ni par la Cour suprême, ni par la justice pour abus de pouvoir. Est-ce une illustration de la faiblesse de l’État de droit américain ?
B. C.-P. : Il a néanmoins été condamné au civil et au pénal dans plusieurs affaires, la plus récente en lien avec la fraude fiscale relative à l’affaire Stormy Daniels, dans l’État de New York. Cependant, il n’a jamais été condamné pour ses abus de pouvoir en tant que chef de l’exécutif.
A la suite de l’insurrection du 6 janvier 2021, le Congrès a rejeté la seconde procédure de destitution de Trump, les républicains ayant voté contre. Par la suite, la Cour suprême a protégé le milliardaire contre des poursuites pénales en arguant dans sa décision du 1er juillet 2024 que le Président bénéficie d’une « présomption d’immunité » concernant ses actes officiels.
En conséquence, il n’a été ni « puni » politiquement par le Congrès ni pénalement pour incitation à l’insurrection, et il n’a donc jamais été déclaré inéligible. Cela donne l’impression que le système judiciaire fédéral a été incapable d’agir, que ce soit de manière volontaire ou involontaire.
Les juges du système judiciaire fédéral n’ont pas eu le courage de déclarer que Trump représentait un danger pour la démocratie. De plus, la décision du 1er juillet de la Cour suprême élimine toute possibilité de contester d’éventuels abus de pouvoir si Trump revient à la Maison-Blanche.
On peut donc conclure que l’État de droit a été affaibli aux États-Unis, car le système américain repose largement sur l’intégrité et l’honnêteté de ses responsables politiques.
Les Pères fondateurs croyaient qu’un homme politique représentant la démocratie devait adopter un comportement décent et respectueux des institutions. Ainsi, il n’existe pas suffisamment de contraintes constitutionnelles pour limiter les excès de pouvoir de l’exécutif et son arbitraire. Or, Trump ne se préoccupe guère de la philosophie des institutions, il se considère comme le chef et décide selon sa propre volonté.
Les observateurs estiment que Donald Trump est aujourd’hui bien mieux préparé pour la fonction, à l’aube de son second mandat. Quel est le rôle de l’Heritage Foundation et de son « Project 2025 » dans cette préparation ?
B. C.-P. : Donald Trump a démenti l’influence du think tank Heritage Foundation durant sa campagne et a affirmé ne pas avoir lu le Project. Sur ce dernier point, cela pourrait être vrai : il ne lit pas. Cependant, toute son équipe l’a analysé en détail, et certains des auteurs du projet deviendront ses conseillers les plus proches à la Maison-Blanche.
Les documents du Project 2025 contiennent une liste de personnalités républicaines prêtes à s’engager. Trump dispose donc d’une armée potentielle de hauts fonctionnaires à sa disposition – ce qui est l’une des raisons pour lesquelles on estime qu’il est mieux préparé que lors de son premier mandat.
Je pense que le Project 2025, qui prône un virage ultraconservateur et une transformation radicale de l’État fédéral, sera appliqué par Donald Trump et son équipe. Plusieurs de ses proches, comme Steve Bannon, ont d’ailleurs multiplié les menaces contre les « conspirateurs » — dans les médias, au gouvernement, dans les administrations — qu’ils prévoient de traquer et de poursuivre pour trahison.
En dehors de l’Heritage Foundation, de nombreux autres réseaux d’influence ont établi des liens avec les équipes de Trump. Je pense par exemple à la Federalist Society, un regroupement de juristes conservateurs et religieux, qui a proposé de nombreux noms de juges fédéraux nommés par Trump lors de son premier mandat. Ces personnes ont des idées très arrêtées et sont extrêmement déterminées. L’une de leurs cibles était d’abroger l’arrêt Roe v. Wade, qui garantissait le droit à l’avortement au niveau fédéral, et ils ont réussi.
Peut-on donc s’attendre à un second mandat plus radical et plus efficace dans l’implémentation de son programme conservateur ?
B. C.-P. : Absolument, surtout en ce qui concerne l’immigration. Trump a promis de traquer les immigrés et de les renvoyer des États-Unis. Globalement, il tend à tenir ses promesses. Il n’éprouve aucune préoccupation pour les procédures ou le respect du droit. Il justifie son discours en affirmant que toute restriction à sa volonté est contraire à la volonté populaire, étant donné qu’il a été élu. Ce discours trouve écho auprès d’une grande partie de la population qui ne saisit pas les mécanismes de l’État de droit ou des institutions américaines.
Comment le refus prolongé du président de se retirer en tant que candidat démocrate a mis en péril ses réalisations politiques – et le pays.
L’auteur kényan, décédé en 2019, a sans pitié démoli les clichés de l’écriture sur le continent. Son œuvre est aussi pertinente que jamais.
Des études suggèrent de plus en plus qu’une nation en bonne santé dépend d’une démocratie en bonne santé.
Nate Cohn déploie les théories sur la façon dont les électorats noirs et hispaniques sont en train de changer.
ÉTATS-UNIS – Un lapsus révélateur? Lors d’un discours sur l’importance de la démocratie ce mercredi 18 mai à Dallas, au Texas, l’ancien président américain George W. Bush (2000-2008) voulait condamner l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Sauf qu’il s’est trompé de pays. Contrairement aux États-Unis, “en Russie, les élections sont truquées”, a-t-il débuté. “Les opposants politiques sont emprisonnés ou empêchés de participer au processus électoral. Le résultat est l’absence de checks and balances (freins et contrepoids, doctrine qui garantit la séparation des pouvoirs, NDLR) en Russie et la décision d’un homme de lancer une invasion injustifiée et brutale en Irak…”, a-t-il poursuivi. Avant de se reprendre: “Je veux dire, en Ukraine.” Speaking in Dallas this afternoon, former President George. W Bush made a significant verbal slip-up while discussing the war in Ukraine. He tried referencing what he described as the “wholly unjustified and brutal invasion” — but said Iraq, instead of Ukraine. pic.twitter.com/tw0VNJzKmE — Michael Williams (@michaeldamianw) May 19, 2022 Après sa boulette, le 43e président des États-Unis a continué sur le ton de la blague, dans un sourire. “L’Irak aussi”, a-t-il plaisanté avant d’évoquer son âge, 75 ans, pour justifier son erreur. Dans l’assistance, les rires éclatent. Pourtant, ce lapsus réveille bien des mauvais souvenirs. En 2003, deux ans après les attentats du 11-Septembre, George W. Bush avait décidé de mener une guerre en Irak sous prétexte que l’administration avait trouvé des preuves de la présence d’armes de destruction massive dans le pays. En réalité, aucune arme n’a été découverte. The laughing and joking at the end of this reveals everything you will ever need to know about George W. Bush. https://t.co/9HbndBOZ07 — Dan Caldwell 🇺🇸 (@dandcaldwell) May 19, 2022 Oof. If you were George W. Bush, you think you’d just steer clear of giving any speech about one man launching a wholly…
ÉTATS-UNIS – Il ne pouvait apparemment plus les encadrer. CNN rapporte ce vendredi 17 juillet que Donald Trump a fait retirer du hall d’entrée de la Maison Blanche les portraits officiels de Bill Clinton et George W. Bush et les a fait suspendre dans une pièce peu usitée de la résidence présidentielle. Selon la chaîne américaine, qui cite plusieurs témoins, les prédécesseurs de Trump ont été remplacés à leur place d’honneur, quelques mois avant la présidentielle, par deux présidents républicains ayant été élus voici plus d’un siècle, William McKinley, assassiné en 1901, et Theodore Roosevelt, qui lui a succédé. À la Maison Blanche, d’où Donald Trump mène sa campagne de réélection comme vous pouvez le voir dans notre vidéo ci-dessus, la tradition veut pourtant que les portraits des présidents américains les plus récents soient les plus en vue pour les invités des événements officiels. Le portrait d’Obama toujours dans les cartons C’était encore le cas le 8 juillet durant la visite du président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador. Depuis lors, les tableaux représentant Bill Clinton (démocrate, président de 1993 à 2001) et George W. Bush (républicain, président de 2001 à 2009) ont été déplacés dans une salle à manger rarement utilisée, qui n’est généralement jamais fréquentée par les visiteurs de marque. Jason Reed / ReutersBarack Obama, George W. Bush, Laura Bush et Michelle Obama le 31 mai 2012 pour la cérémonie de présentation des portraits officiels des Bush. CNN explique que le président Trump avait l’occasion de voir ses deux prédécesseurs plusieurs fois par jour, lorsqu’il descendait de sa résidence privée ou lorsqu’il accueillait ses hôtes dans le hall d’entrée. Le portrait de Barack Obama, auquel Donald Trump a succédé en 2017 et qu’il a accusé de tous les maux, y compris de “crimes”, ne devrait pas être dévoilé au public…
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