Pendant deux ans, j’ai enchainé les cures de désintoxication
Il y un an, Sofiya Loriashvili entrait dans un centre de désintoxication pour se soigner d’une addiction aux drogues dures. Elle en avait tiré une série de portraits publiée sur VICE. Un an après, elle raconte son expérience de rechute et son retour chez les « Narcotiques Anonymes » avec une nouvelle série de photos. T’es sobre, tu commences à aller mieux, tu n’as plus de douleurs physiques et plus le temps passe, plus il te fait oublier ce qui t’a fait ramper jusqu’en détox et demander de l’aide. On dit que les premiers mois sont les plus fragiles, mais pour moi plus t’es proche de la souffrance plus ton envie d’arrêter est forte, plus il est facile de se persuader que plus jamais, plus jamais de la vie je ne reproduirais cette erreur, plus jamais je n’oublierais cette douleur, plus jamais je ne mettrais la drogue sur un piédestal, et surtout plus jamais je ne consommerais Et puis le temps passe, tu dors mieux, tu manges mieux, tu désires, tu fais l’amour, tes émotions reviennent, tu ris, et surtout t’oublies. T’as l’impression d’être comme tout le monde ou peut-être d’avoir une capacité à se régénérer sans cesse. T’es immortel, ta psyché peut tout endurer. Et puis tu penses que t’as compris la leçon, cette fois-ci je perdrais pas le contrôle. Maintenant avec ces 6 mois de cure, 6 mois de leçons sur la psychologie de la dépendance, 6 mois de psychanalyse, psychothérapie, 6 mois de groupe, tu gères, je gère. Avec toutes ces informations sur le fonctionnement de notre putain de cerveau tu vas enfin pouvoir trouver la technique pour consommer et ne pas plonger dans l’obsession passionnelle. « C’est là que tu sors les schémas : la coke que le weekend, l’héro pour la descente. Le G que…