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Macron annonce une allocation pour les 16-25 ans les plus précaires en échange d’une formation

GONZALO FUENTES via REUTERSEmmanuel Macron à l’ouverture du Forum sur l’égalité hommes-femmes le 30 juin 2021. JEUNES – Emmanuel Macron a annoncé ce mardi 2 novembre le lancement au 1er mars 2022 d’un “Contrat Engagement Jeune”, proposant aux moins de 26 ans sans formation ni emploi depuis plusieurs mois une allocation allant jusqu’à 500 euros par mois en échange de 15 à 20 heures par semaine de formation ou d’accompagnement. S’inspirant de la Garantie jeunes, un parcours intensif d’accompagnement au succès reconnu, ce projet avait été annoncé le 12 juillet par Emmanuel Macron pour aider au retour à l’emploi de jeunes “sans ressources et sans perspectives” et “pour mettre fin à ce gâchis”, a précisé le chef de l’Etat sur Facebook. Cette allocation sera versée “sous condition de revenus, d’assiduité et d’acceptation des offres d’activité faites”, souligne-t-il.  Pour éviter toute confusion avec un RSA jeunes dont il ne veut pas, l’exécutif a choisi le terme de “contrat d’engagement” plutôt que celui de “revenu d’engagement” utilisé le 12 juillet. Cette mesure, en gestation depuis des mois, faisait l’objet d’une bataille entre d’une part le ministère du Travail, qui militait pour l’extension la plus large possible, et Bercy qui cherchait à en limiter le coût. Le dispositif devrait concerner environ 500.000 jeunes de 16 à 25 ans par an, depuis un certain temps ni en emploi, ni en formation, ni en étude, au lieu du million voire plus envisagé cet été, lorsqu’était évoquée la possibilité d’y inclure aussi des travailleurs précaires et la totalité des jeunes sans emploi ni formation. “Au plus haut de la pandémie, nous avons lancé la plateforme 1 jeune 1 solution et vous êtes 3 millions à avoir trouvé une formation, un stage ou un emploi”, écrit le chef de l’Etat en s’adressant directement aux jeunes, rappelant qu’un…

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Face à la crise, nos engagements pour la jeunesse de France

LUDOVIC MARIN via AFP via Getty ImagesLa Secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et de l’Engagement, Sarah El Hairy, sortant de l’Elysée après le conseil des ministres, le 29 juillet 2020 à Paris. (Photo by LUDOVIC MARIN/AFP via Getty Images) Nous sommes dans la dernière ligne droite. La journée internationale de la jeunesse nous rappelle notre responsabilité dans l’accompagnement de nos jeunes. Notre responsabilité envers l’avenir de notre pays.  C’est l’occasion de célébrer, ensemble, leur engagement et de veiller à l’accompagner sous toutes ses formes.  C’est le cap que nous avons maintenu tout au long de notre action. C’est le sens même de la clause d’impact jeunesse que nous faisons respecter. Dès la rentrée, elle sera renforcée et concrétisera toute l’attention particulière portée à la jeunesse dans la conception de nos textes et projets de lois. C’est ça, faire pour la jeunesse.    La crise de la Covid-19 a créé pour de nombreux jeunes des difficultés supplémentaires pour trouver leur place dans la société. Trouver leur place dans l’emploi, la formation, la démocratie, dans tous les suppléments de vie civile et sociale qui font que nous faisons Nation.  Aujourd’hui, nous devons nous tourner vers le futur. Anticiper les besoins de notre jeunesse pour qu’à son tour, elle puisse regarder l’avenir.    Nous serons toujours à leur côté pour qu’ils surmontent ces difficultés, pour qu’ils s’intègrent pleinement.  Cet accompagnement passe d’abord et en priorité par l’accès garanti et totale à la vaccination pour assurer le retour le plus rapide possible à une situation sanitaire stable. Les jeunes sont aujourd’hui notre priorité pour la vaccination.  Dès la rentrée le Président de la République dessinera les contours du revenu d’engagement afin que chaque jeune, qui en a besoin, puisse bénéficier d’un accompagnement individualisé vers l’emploi. Au travers d’un contrat d’engagement réciproque entre l’État…

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À l’ouverture de la vaccination à tous les adultes, ils racontent leurs dernières réticences

COVID-19 – On accélère la cadence. Depuis ce matin, tous les Français de plus de 18 ans ont officiellement le droit de se faire vacciner, quelle que soit leur situation de santé. Une généralisation de la campagne de vaccination qui débute 15 jours avant la date initialement annoncée. Dès l’annonce, de nombreux jeunes se sont rués sur les plateformes de réservation (Doctolib, Keldoc, Maiia) pour tenter de décrocher un créneau. Mais beaucoup demeurent frileux à l’idée de se faire vacciner. D’après une étude de Santé publique France en date du 26 avril, dévoilée par Europe 1, moins de 36% des moins de 24 ans souhaitent faire vacciner contre le Covid-19. Chez les moins de 35 ans, ce pourcentage n’est que légèrement supérieur et s’établit à 39%. “C’est trop tôt”, juge Maela, Bretonne de 24 ans, contactée par Le HuffPost. “Je suis jeune et en bonne santé. Pour l’instant, j’estime que nous n’avons pas assez de recul à long terme. Ce vaccin a été fabriqué en moins d’un an, or, habituellement, plusieurs années sont nécessaires pour en sortir un”, estime-t-elle. “Donc je décide de ne pas me précipiter.” Si cette critique est récurrente, les scientifiques aiment à rappeler que tous ces vaccins sont passés par des phases d’essais cliniques, qui ont commencé pour la plupart durant l’été 2020. Comme nous l’expliquons dans cet article, ces essais concernant plusieurs milliers de personnes peuvent passer à côté d’effets très, très rares. Crainte des effets secondaires Laurine, étudiante marseillaise, craint, quant à elle, les potentiels effets secondaires. “J’ai vu les réactions de la deuxième dose sur mes grands-parents et ma mère alors j’attends un peu et quand la majorité des plus de 18 ans sans pathologie se feront vacciner, je le ferai à ce moment-là, donc sûrement cet été”, décrit-elle pour Le HuffPost. Même…

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“TPMP”: pupille de la Nation comme Élisabeth Borne, cet étudiant lui tient tête sur le RSA

TPMP – Élisabeth Borne était présente sur le plateau de “Touche pas à mon poste” sur C8 ce vendredi 21 mai. Invitée à s’exprimer sur son passé par Cyril Hanouna, la ministre du Travail a révélé être pupille de la Nation après avoir perdu son père quand elle avait 11 ans. En France, le titre de pupille de la Nation est attribué par l’État aux enfants mineurs dont un des parents a été blessé ou tué lors d’une guerre, d’un attentat terroriste ou en rendant certains services publics. “Ça n’a pas été toujours simple. Moi j’ai perdu mon père quand j’étais très jeune, donc on s’est retrouvé avec ma mère, qui avait deux filles et qui n’avait pas vraiment de revenus. Donc moi, j’étais pupille de la Nation, j’ai pu faire mes études avec une bourse”, confie Élisabeth Borne. “Je voulais avoir mon autonomie financière, donc je me suis accrochée, j’ai pu rentrer dans une école d’ingénieurs où j’étais rémunérée par l’État et ça, ça a été un vraiment soulagement”, dit-elle encore. “J’ai été pupille de la nation” @Elisabeth_Borne revient sur sa vie et son parcours ce soir dans #1Jeune1Solution ! pic.twitter.com/ISZVaRMQ4W — TPMP (@TPMP) May 21, 2021 En plateau face à la ministre, plusieurs étudiants étaient présents pour témoigner de leurs difficultés à trouver du travail, renforcées avec le contexte actuel et la pandémie de Covid-19. Ange-William, qui annonce notamment avoir envoyé 800 CV pour une seule réponse, évoque son parcours de vie, qui comporte des similarités avec celui de la ministre. “On a à peu près la même histoire, (…) j’ai perdu mes deux parents, le dernier en 2018 qui était mon père. Il a fallu que je me redynamise pour ne pas sombrer dans la dépression et du coup continuer mes études”, confie le jeune homme. “J’ai envoyé 800…

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Pour les jeunes, taxons les profiteurs de crise!

NICOLAS TUCAT via AFPDes étudiants font la queue durant une distribution alimentaire assurée par les “Restos du Coeur” au stade Vélodrome de Marseille durant la pandémie de covid-19, le 26 mars 2021. (Photo Nicolas TUCAT / AFP) +40%. C’est la hausse de la fortune des milliardaires français, en un an. En un an de crise sanitaire, ils ont vu leur fortune grimper de 170 milliards d’euros. Alors que notre pays comptait un million de pauvres en plus, quelques très riches ont fait des profits sur la pandémie. L’heure est venue de partager. Même le FMI, plutôt chantre de l’austérité, demande de concert avec l’ONU qu’on taxe les plus riches pour aider les plus vulnérables. Et plusieurs pays ont déjà répondu à l’appel! L’Espagne, l’Argentine, la Russie, mais également le Royaume-Uni, et bientôt donc les Etats-Unis… Comment accepter que la France continue de s’y refuser? Alors que toute une génération est en passe d’être sacrifiée dans cette crise.  Nos jeunes à qui on impose une épreuve: se confiner, pour protéger leurs aînés. Ils y ont consenti, non pour eux, mais pour autrui. Et comment les récompense-t-on? En leur ajoutant une seconde peine: en plus du tourment moral, psychologique, affectif, on les punit par une sanction financière, par une sanction sociale, sur leur présent, sur leur avenir.  Car avec la crise, la précarité des jeunes atteint des niveaux inédits. Ils sont la catégorie d’âge dont le taux d’emploi a le plus reculé avec la crise. 4 fois plus que le reste de la population! Désormais, une personne pauvre sur deux en France a moins de 30 ans. “On les voit de plus en plus…” C’est Patrice Blanc, le président des Restos du Cœur jusqu’en janvier, qui témoigne ainsi: “Une image qui m’a bouleversé, c’est de les voir, ces jeunes, arriver chez nous avec…

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Droit de vote à 16 ans: une trentaine de députés veulent l’instaurer aux municipales

CLEMENT MAHOUDEAU AFPUn électeur glissant son bulletin dans l’urne lors des élections municipales de juin 2020 à Marseille (illustration) POLITIQUE – Une façon d’impliquer davantage les jeunes dans la vie de la cité? Quoi qu’il en soit, une centaine d’élus, parmi eux le chef de file des députés MoDem Patrick Mignola et l’ex-député LREM Cédric Villani, appellent ce dimanche 21 mars à accorder le droit de vote à 16 ans aux prochaines élections municipales, dans une tribune publiée dans le Journal du dimanche. “Ouvrir le vote à 16 ans aux élections municipales sous la forme d’une prémajorité, ce serait le premier moyen de faire évoluer nos villes”, écrivent les signataires, auxquels se sont joint “102  jeunes de la société civile”. ″À 16 ans, les jeunes Français acquièrent déjà un bon nombre de droits civiques. Ils peuvent travailler, consentir à l’impôt, souscrire à la Sécurité sociale, conduire accompagné d’un adulte, renoncer à leur nationalité, s’émanciper du foyer ou encore créer une association”, rappellent-ils. Donner le droit de vote dès 16 ans pour que les politiques décident en fonction du long terme. Pour que notre pays s’occupe mieux des jeunes et donc de son avenir. L’avenir n’attend pas ??⁦@avenirattendpas⁩ pic.twitter.com/N7M2etEWDH — Juliette Méadel (@juliettemeadel) March 21, 2021 “Plus important encore, à 16 ans en France, on devient responsable pénalement”, ajoutent-ils, un an après les dernières municipales qui avaient battu un record d’abstention. Parmi les autres signataires figurent également Hugo Biolley, élu le plus jeune maire de France à 18 ans l’an dernier à Vinzieux (Ardèche), Maxime Thory, maire de Montmorency (Val-d’Oise) ou encore l’ancienne secrétaire d’État (PS) à l’Aide aux victimes, Juliette Méadel.  À voir également sur Le HuffPost: Écarter les candidats auteurs de violences sexuelles? La base, pour ces manifestantes Source

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Marche blanche pour Aymane: Bondy entre tristesse et incompréhension

FAIT DIVERS – “Repose en paix Aymane.” À Bondy, un millier de personnes ont participé à une marche blanche en mémoire d’Aymane, jeune boxeur de 15 ans tué par balle vendredi 26 mars, dans l’après-midi, alors qu’il se trouvait à l’intérieur de la maison de quartier Nelson Mandela. Près de 2.000 personnes ont participé mercredi à Bondy (Seine-Saint-Denis) à un rassemblement en mémoire du jeune garçon. Sous les banderoles “Stop à la violence”, “Repose en paix Aymane”, de nombreux Bondynois se sont retrouvés devant la maison de quartier Nelson Mandela où a été assassiné Aymane Kaïd, jeune boxeur à l’avenir prometteur. “Il était serviable, il était aimable, souriant”, témoigne, émue, Zera, une ancienne voisine, au micro du HuffPost. Ça me fait très mal.” Comme vous pouvez le voir sans la vidéo ci-dessus, les grilles de la maison de quartier étaient totalement recouvertes de fleurs. Bougies, peluches et t-shirts blancs Le sol de l’établissement était tapissé de bougies, peluches ou encore de mots de condoléances déposés au fur et à mesure par les habitants vêtus pour la plupart de t-shirt blanc avec l’inscription “Pour Aymane”. Parmi les Bondynois présents, ce sont la tristesse et l’incompréhension qui priment. “En tant que mère de famille, grand-mère, ça fait peur, estime Marie-Chantal, habitante du quartier. D’habitude on est en sécurité. Ici on n’a jamais eu de problème.” “Comment ces jeunes arrivent à se procurer des armes? s’interroge une mère de famille. Aussi facilement? Je ne comprends pas.” L’adolescent est mort vendredi après-midi dans les bras de son père venu récupérer son fils après une altercation. Il a été touché mortellement d’une balle tirée de l’extérieur, à travers l’entrebâillement de la boîte aux lettres de la porte de la maison quartier. Deux frères de 17 et 27 ans ont été mis en examen et placés en détention provisoire lundi…

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À la génération Covid qui est aussi la génération climat, nous devons un “minimum jeunesse”

Anadolu Agency via Getty ImagesDes étudiants manifestent contre la précarité des conditions de vie qui leur sont imposées en raison de la crise du covid-19, à Paris, le 26 janvier 2021. (Photo Julien Mattia/Anadolu Agency via Getty Images) S’il est juste qu’une société se juge à la façon dont elle traite sa jeunesse, alors il est urgent d’agir. D’ordinaire plus touchée que toute autre génération par le chômage, la grande pauvreté et le mal-logement, la voici frappée plus encore par la crise économique et sociale que charrie la pandémie derrière elle.  La réalité nous alarme. Avec les difficultés financières, s’accroissent les difficultés à se nourrir, se loger, se soigner, poursuivre des études, accéder à stage ou un premier emploi… Le présent devient pesant et l’avenir incertain. La jeunesse s’enfonce dans la précarité et l’indifférence générale l’accompagne.  Être jeune est une épreuve, un rite initiatique parfois cruel. Quelle est donc cette étrange nation qui décide d’une majorité sur le plan pénal à 16 ans dans les faits, sur le plan civique à 18 ans et sur le plan social qu’à 25 ans? N’est-il pas temps de revenir de ce truisme si souvent partagé: la jeunesse doit en baver et ses devoirs passent avant ses droits?  Avec les difficultés financières, s’accroissent les difficultés à se nourrir, se loger, se soigner, poursuivre des études, accéder à stage ou un premier emploi… Au cœur de la crise, des voix s’élèvent pourtant. Elles invitent notre regard, et plus encore notre conscience, à se tourner vers cette jeunesse. Des voix qui s’additionnent les unes aux autres devant l’évidente et urgente nécessité mais que le Président de la République refuse obstinément d’entendre.  Les dernières annonces du gouvernement ne sont pas à la hauteur de la détresse qui ronge les jeunes aujourd’hui. La réponse ne peut se réduire…

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Le Covid me fait perdre une année sur mon espérance de vie de 44 ans – BLOG

COVID – J’étais tellement heureuse à l’idée d’avoir 21 ans. Je venais d’obtenir mon diplôme et j’avais prévu de prendre une année sabbatique pour voyager, prendre le temps de me recentrer et définir la carrière de mes rêves. Mais cet enthousiasme se doublait d’une forte pression. Dans mon cercle d’amis, on s’imaginait que nos 21 ans seraient plus extraordinaires que tous les précédents, riches en expériences et en aventures. Mon anniversaire était super, là n’est pas la question, mais les mois qui ont suivi n’ont pas été à la hauteur de mes attentes. J’ai passé la première moitié de ma 21 année clouée au lit par d’insupportables douleurs thoraciques, incapable de marcher seule jusqu’aux toilettes. J’ai fait plusieurs séjours de quelques semaines à l’hôpital, souvent en urgence. Tandis que j’étais sous perfusion, à me rétablir, je rêvais d’avoir à nouveau suffisamment de force pour trouver du travail et économiser assez d’argent pour voyager en Australie avec mon copain. Vous avez envie de raconter votre histoire? Un événement de votre vie vous a fait voir les choses différemment? Vous voulez briser un tabou? Vous pouvez envoyer votre témoignage à temoignage@huffingtonpost.fr et consulter tous les témoignages que nous avons publiés. Pour savoir comment proposer votre témoignage, suivez ce guide! Étant atteinte de la mucoviscidose, ou fibrose kystique, une maladie chronique qui provoque un encombrement des voies respiratoires et du système digestif par un épais mucus, je sais que mon état va empirer jusqu’à ce que l’un de mes organes soit irrémédiablement endommagé. Ma maladie a toujours été un fardeau, avec une routine médicale de quatre heures par jour, qui implique un mélange de respirateurs artificiels et d’inhalateurs, d’hospitalisations régulières et de rendez-vous avec des kinésithérapeutes, diététiciens et infirmiers chargés de vérifier chaque aspect de ma maladie. «J’entame la deuxième moitié de ma…

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Pour une jeunesse qui ne s’autocensure plus

BSIP via Getty ImagesUn producteur travaillant selon un modèle d’agriculture communautaire partagée en Haute-Savoie, d’après les principes de l’agriculture biologique et de la permaculture. (Photo by: BSIP/Universal Images Group via Getty Images) “Sur la ligne de partage entre l’Est de ma jeunesse et l’Ouest de mon avenir”, comme l’écrivait Jack Kerouac à mi-chemin de sa traversée de l’Amérique, il est difficile de s’exprimer au nom des plus jeunes. 35 ans est en effet un âge trop avancé pour prétendre partager leurs aspirations. Il ne donne toutefois pas assez d’expérience pour leur indiquer la voie à suivre.  Cela est d’autant plus difficile qu’il existe une différence fondamentale entre eux et un trentenaire: ils évoluent actuellement en temps d’incertitude. Il est certes compliqué pour tout le monde de se projeter en pleine crise sanitaire et à l’orée d’une crise économique et sociale qui s’ajoute au réchauffement climatique, au terrorisme et à la montée des populismes. Mais à un âge où l’on se construit par le rapport à l’autre et la transgression, cette période faite de contrôle, de solitude et de crainte pour l’avenir peut être ressentie plus durement.  Élu d’un territoire rural et enclavé, je connais tout de même ce sentiment d’une jeunesse qui n’a pas attendu le confinement pour se sentir isolée et dont le manque de confiance nourrit depuis longtemps l’autocensure. C’est ce que confirme un rapport remis à Jean-Michel Blanquer en mars 2020[1] et qui souligne que “les différences d’ambitions entre les élèves de milieux urbains, ceux de secteurs ruraux et ceux qui sont scolarisés au sein de l’éducation prioritaire conduisent à une réelle rupture d’égalité” engendrant des “mécanismes d’autocensure”. Conséquence d’un accès différencié à l’information[2] et d’une absence de “rôle-modèles”: 42% des jeunes interrogés dans les villes-centres estiment ainsi avoir cette source d’inspiration, contre 27% dans les villes isolées…