À l’ouverture de la vaccination à tous les adultes, ils racontent leurs dernières réticences
Dès l’annonce, de nombreux jeunes se sont rués sur les plateformes de réservation (Doctolib, Keldoc, Maiia) pour tenter de décrocher un créneau. Mais beaucoup demeurent frileux à l’idée de se faire vacciner.
D’après une étude de Santé publique France en date du 26 avril, dévoilée par Europe 1, moins de 36% des moins de 24 ans souhaitent faire vacciner contre le Covid-19. Chez les moins de 35 ans, ce pourcentage n’est que légèrement supérieur et s’établit à 39%.
“C’est trop tôt”, juge Maela, Bretonne de 24 ans, contactée par Le HuffPost. “Je suis jeune et en bonne santé. Pour l’instant, j’estime que nous n’avons pas assez de recul à long terme. Ce vaccin a été fabriqué en moins d’un an, or, habituellement, plusieurs années sont nécessaires pour en sortir un”, estime-t-elle. “Donc je décide de ne pas me précipiter.”
Si cette critique est récurrente, les scientifiques aiment à rappeler que tous ces vaccins sont passés par des phases d’essais cliniques, qui ont commencé pour la plupart durant l’été 2020. Comme nous l’expliquons dans cet article, ces essais concernant plusieurs milliers de personnes peuvent passer à côté d’effets très, très rares.
Crainte des effets secondaires
Même hésitation pour Mario, 23 ans. “Sachant que les effets secondaires sont aléatoires d’une personne à une autre, j’ai l’impression que c’est un peu la roulette russe”, confie le jeune journaliste au HuffPost. “J’ai toujours été à jour dans mes vaccins, mais là c’est la première fois que je suis aussi dubitatif.”
Pour les scientifiques, le seul risque d’effet secondaire grave partagé par tous les vaccins anti-Covid est le choc anaphylactique, une réaction allergique violente qui survient dans les 30 minutes suivant l’injection. De nombreuses études ont répertorié les cas de chocs anaphylactiques, qui n’ont jamais entraîné de décès, comme nous l’expliquons dans cet article.
Quant aux vaccins AstraZeneca et Janssen, ils ont évidemment faire parler d’eux pour leur risque d’effet indésirable supplémentaire: les formations de thromboses. Celles-ci peuvent être mortelles, mais restent extrêmement rares.
Le pass sanitaire décrié
Disponible en format papier et numérique, le pass sanitaire sera utilisé pour accéder à des rassemblements ou des événements à partir du 9 juin 2021, date de réouverture des différents établissements recevant du public. Le 1er juillet, il sera obligatoire pour voyager. “Il ne sera exigé que dans les situations où le brassage du public est plus à risque au plan sanitaire. À ce titre, il s’appliquera au-delà de 1000 personnes”, peut-on lire sur le site du gouvernement.
“Le pass sanitaire, c’est une notion complètement folle”, commente, pour Le HuffPost, Nicolas, étudiant en communication à Bordeaux. “L’idée qu’un individu puisse bénéficier de plus de libertés grâce au vaccin est totalement ‘démocracide’. Ce pass dégrade la protection des données médicales, ce n’est pas normal”, estime-t-il.
Mais pour Mario, la mise en place de ce pass n’aura aucun impact sur son choix. “Je n’ai pas l’habitude de me rendre dans des endroits de plus de 1000 personnes, donc cet argument ne m’aidera pas à me décider. Par contre si le pass sanitaire avait été nécessaire pour aller au restaurant ou au cinéma, je l’aurais fait directement.”
Jusqu’à présent, seuls les plus de 50 ans, les personnes souffrant de comorbidités ou occupant une profession à risque étaient éligibles à la vaccination. Théoriquement, en tout cas. Car depuis le 12 mai, les plus de 18 ans sans comorbidités ont accès aux doses non réservées la veille pour le lendemain. Le nombre de primovaccinés de moins de 50 ans n’a donc cessé d’augmenter.
Les 18-49 ans ont aujourd’hui la possibilité se faire vacciner avec les vaccins Pfizer-BioNTech ou Moderna. Mais cette nouvelle étape de vaccination ne va cependant pas permettre de répondre ”à toute la demande des patients”, a prévenu Doctolib dans un communiqué, en pointant “un nombre encore limité de doses de vaccins”.
“28 millions de personnes adultes sont éligibles à la vaccination et non vaccinées à date pour en moyenne 500.000 rendez-vous disponibles chaque jour”, décrit la principale plateforme de réservation, qui “s’attend à une forte affluence sur ses services”.
Une course contre la montre
Interrogé le 25 mai sur Europe 1, l’épidémiologiste et membre de l’Institut Pasteur, Arnaud Fontanet explique cet enjeu: “quand nous serons à 80 % de la population adulte vaccinée, on sera déjà quand même beaucoup mieux”, a-t-il constaté.
“30 millions d’adultes auront reçu une première injection à la mi-juin”, telle était l’annonce faite par le Président de la République le 30 avril 2021. Un objectif qui semble en bonne voie, à l’heure où près de 25 millions de Français ont déjà reçu la première dose.
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