Près de 260 Afghans menacés évacués de Kaboul par la France
Benoit Tessier / Pool / ReutersEmmanuel Macron à Guise, dans l’Aisne, le 19 novembre 2021. ÉVACUATION – Le président français Emmanuel Macron s’est félicité ce samedi 4 décembre de l’aide du Qatar pour organiser l’évacuation de 258 Afghans, “menacés en raison de leurs engagements” ou “de leurs liens avec la France”, qui seront rapatriés vers l’Hexagone après être passés par Doha. “Je remercie le Qatar pour le rôle qu’il joue depuis le début de la crise et qui a permis d’organiser plusieurs évacuations”, a déclaré Emmanuel Macron, qui s’est entretenu vendredi soir avec l’émir cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani au second jour de sa tournée dans le Golfe. Un appareil affrété par Paris a évacué 258 Afghanes et Afghans “particulièrement menacés en raison de leurs engagements, notamment des journalistes, ou de leurs liens avec la France, y compris des anciens personnels civils de recrutement local de nos armées (PCRL)”, a annoncé vendredi le ministère français des Affaires étrangères. 11 Français et une soixantaine de Néerlandais et leur ayants droit ont également été évacués par ce même vol. Selon Paris, “depuis le 10 septembre, 110 Français et leurs ayants droit ainsi que 396 Afghanes et Afghans à mettre en protection ont été évacués sur 10 vols distincts organisés par le Qatar”, ajoute le ministère. “Nous allons continuer”, a précisé Emmanuel Macron. Une réflexion en cours Le président français a par ailleurs indiqué qu’une réflexion était en cours pour que plusieurs pays européens ouvrent en commun un site de représentation à Kaboul après le départ des ambassadeurs à la suite de la chute de la capitale en août aux mains des Talibans. Emmanuel Macron a également abordé avec l’émir Al-Thani les questions de la lutte contre le terrorisme et du financement du culte musulman en France, insistant sur “la nécessité de protéger…
À Kaboul, les toxicomanes sont envoyés dans une « cure de désintox »
Après avoir annoncé leur intention de sévir contre la vaste industrie de production d’opium en Afghanistan, les talibans portent à présent leur attention sur les nombreux toxicomanes appauvris du pays. La semaine dernière, armés de fouets et de fusils, les talibans sont descendus dans l’une des zones de consommation de drogue les plus connues de Kaboul, sous un pont du quartier de Guzargah, et ont rassemblé 150 personnes, dont beaucoup sont sans abri et dépendantes de l’héroïne et de la méthamphétamine produites localement. Des journalistes de l’Associated Press ont immortalisé l’action à travers une série de photographies et d’interviews étonnantes. « Ce sont nos compatriotes, notre famille, et il y a de bonnes personnes en eux, a déclaré un combattant taliban. Si Dieu le veut, les employés de l’hôpital seront bons avec eux et les soigneront. » Après avoir vu leurs affaires brûler dans un feu, les détenus ont été transportés dans le plus grand centre de désintoxication de la ville, l’hôpital médical Avicenna, où ils ont été déshabillés, lavés et complètement rasés. « Ce n’est que le début ; ensuite nous irons après les fermiers et nous les punirons conformément à la charia », a déclaré le chef de la patrouille, Qari Ghafoor. Selon les travailleurs des services aux toxicomanes sur le terrain, on estime qu’il y a entre 100 000 et 150 000 usagers d’héroïne par voie intraveineuse à Kaboul, dont beaucoup sont également accros à la méthamphétamine, une drogue qui est maintenant fabriquée localement à partir de l’éphédra, un petit arbuste des montagnes, et qui, comme l’héroïne, est exportée dans le monde entier. L’hôpital, une ancienne base militaire américaine appelée Camp Phoenix, a ouvert en 2016 et gère un programme de traitement de 45 jours pour un maximum de 1 000 patients. Mais les opioïdes médicaux utilisés pour sevrer les gens de…
En Afghanistan, le marché lucratif des armes américaines abandonnées
Les trafiquants revendent les armes de fabrication américaine dans les différentes provinces de l’Afghanistan et, dans certains cas, les font passer en contrebande de l’autre côté de la frontière, au Pakistan, où la demande est forte. Photo : Picture Alliance/Getty Images Dans l’Afghanistan contrôlé par les talibans, le prix d’un fusil d’assaut américain M4 avoisine les 4 000 dollars, surtout s’il est équipé d’un lance-grenades sous le canon ou d’un viseur laser. C’est ce qu’affirment les marchands d’armes de Kandahar, qui vendent ouvertement des caches d’armes, fusils, grenades, jumelles, lunettes de vision nocturne, radios et autres accessoires militaires de fabrication américaine, comme le rapporte le New York Times. Les différentes pièces ont été fournies aux militaires afghans pendant l’occupation ratée de 20 ans par les États-Unis, et laissées sur place après leur évacuation. Publicité Il fut un temps où les principaux clients des marchands d’armes étaient les talibans, des combattants engagés dans des combats ouverts avec les forces occidentales et qui n’étaient que trop disposés à payer le prix des armes et du matériel fournis par les Américains. Mais la guerre est terminée. Désormais, la plupart de leurs acheteurs sont des entrepreneurs et des citoyens afghans ordinaires. « Les armes de fabrication américaine sont très demandées, explique un marchand, car elles fonctionnent très bien et les gens savent comment les utiliser. » Au cours des deux années fiscales précédentes, qui se sont terminées en juin, les États-Unis ont dépensé plus de 2,6 milliards de dollars pour les militaires afghans, les équipant de pistolets, de fusils, de mitrailleuses, de roquettes, de Humvees et d’avions d’attaque légers, ainsi que d’énormes quantités de munitions, dont une grande partie est restée en Afghanistan lorsque l’Occident a achevé son retrait le 30 août. Les armes plus sophistiquées ont été expédiées hors du pays lors de l’évacuation des forces…
Les images surréalistes de l’Afghanistan après un mois sous le régime taliban
Un taliban soulève un poids de fortune laissé par d’anciens prisonniers dans une prison de Kaboul au début du mois. Photo : AP Photo/Felipe Dana Cela fait un mois que les talibans se sont emparés de Kaboul et que le président du pays s’est enfui. Depuis, le groupe islamiste a achevé sa prise de contrôle de l’Afghanistan en un temps record et la société afghane dans son ensemble a subi une transformation majeure. Des centaines de milliers de personnes ont quitté le pays, dont beaucoup lors de l’évacuation chaotique de l’aéroport international de Kaboul. Publicité Les talibans ont initialement affirmé, devant un public mondial sceptique, que le nouveau gouvernement serait plus ouvert que par le passé, que les droits des femmes seraient protégés par la charia (la loi islamique) et que les journalistes seraient autorisés à travailler. Ces trois promesses ont été immédiatement brisées. Les talibans viennent de rétablir leur ministère « de la Prévention du vice » qui, dans les années 1990, était redouté pour son fondamentalisme : des hommes étaient chargés de patrouiller dans les rues avec des fouets pour s’assurer que les femmes respectaient les lois draconiennes, tandis qu’un homme désigné comme terroriste par les États-Unis vient d’être nommé ministre de l’Intérieur du pays. Le mois dernier a non seulement marqué la reprise du pouvoir par les talibans, mais aussi le retrait définitif des troupes américaines du pays, mettant fin à une guerre de vingt ans que l’Occident a perdue. À l’occasion du vingtième anniversaire des attentats du 11 septembre, les talibans ont hissé leur drapeau sur le palais présidentiel de Kaboul, et des Afghanes ont manifesté en faveur d’une nouvelle politique interdisant aux femmes et aux hommes d’étudier ensemble à l’université. Les images surréalistes ci-dessous donnent un aperçu de la façon dont une nation, et la vie de millions de personnes,…
Kaboul: L’armée américaine reconnaît que sa dernière frappe était “une erreur tragique”
AFGHANISTAN – L’armée américaine a reconnu ce vendredi 17 septembre avoir tué dix civils afghans innocents dans une bavure “tragique”, lors des opérations de retrait chaotique des États-Unis fin août à Kaboul, en frappant par erreur un véhicule qu’elle croyait rempli d’explosifs. “Dix civils, dont jusqu’à sept enfants, ont été tragiquement tués dans cette frappe” par drone, a déclaré à la presse le général Kenneth McKenzie, chef du commandement central de l’armée américaine. “Il est improbable que le véhicule et ceux qui sont morts aient été liés à l’EI-K”, le groupe jihadiste État islamique-Khorasan, ou qu’ils aient représenté “une menace directe pour les forces américaines”. En d’autres mots, contrairement aux affirmations initiales de l’armée, les “explosifs” n’étaient vraisemblablement que d’inoffensifs bidons d’eau et le conducteur du véhicule, un paisible père de famille, n’avait rien d’un jihadiste. “Notre enquête conclut désormais que cette frappe était une erreur tragique”, a ajouté le général McKenzie, assurant assumer “l’entière responsabilité” de cette bavure, intervenue quelques jours après un attentat de l’EI-K qui avait tué 13 militaires américains et une centaine d’Afghans près de l’aéroport de Kaboul. Les États-Unis avaient détruit le 29 août, dans une frappe aérienne par drone, ce véhicule à Kaboul, affirmant qu’il était “chargé d’explosifs” et assurant avoir déjoué une tentative d’attentat de l’EI-K. Mais le lendemain, la famille du conducteur du véhicule, Ezmarai Ahmadi, avait affirmé qu’il était employé par une ONG et que dix personnes, dont une majorité d’enfants, avaient été tuées. “Mon frère et ses quatre enfants ont été tués. J’ai perdu ma petite fille, des neveux et des nièces”, avait raconté à l’AFP Aimal Ahmadi, le frère d’Ezmarai. Toyota blanche Le général McKenzie, qui dirigeait les forces américaines en Afghanistan avant leur retrait du pays, a expliqué comment dans le chaos des évacuations de milliers de civils afghans et étrangers…
Le “New York Times” conteste la version de l’armée américaine sur sa dernière frappe à Kaboul
KABOUL – Le New York Times a publié ce vendredi 10 septembre une enquête contestant la version de l’armée américaine à propos de sa dernière frappe en Afghanistan, indiquant qu’elle pourrait avoir tué non un jihadiste à la voiture chargée d’explosifs, mais un employé d’ONG transportant des bidons d’eau. Les États-Unis ont détruit le 29 août, dans une frappe aérienne par drone, un véhicule à Kaboul, affirmant qu’“il était chargé d’explosifs” et assurant avoir déjoué une tentative d’attentat de Daech. La famille du conducteur du véhicule, Ezmarai Ahmadi, avait indiqué à l’AFP, au lendemain de la frappe, que dix personnes, dont une majorité d’enfants, avaient été tuées. Selon le quotidien américain, qui se base sur des images de caméras de surveillance et sur des entretiens, les déplacements jugés suspects par l’armée américaine de Ezmarai Ahmadi le jour de la frappe correspondaient à une journée de travail ordinaire. “La frappe se basait sur de bons renseignements” Le NYT indique aussi, sur la base de vidéos de caméra de surveillance, que le coffre de la voiture était certainement rempli de bidons d’eau que l’homme rapportait chez lui. Le journal conteste aussi, sur la base d’entretiens avec des experts, la version de l’armée américaine selon laquelle la frappe aurait provoqué la détonation secondaire d’explosifs rangés dans le coffre du véhicule. Le porte-parole du Pentagone John Kirby, interrogé sur les révélations du NYT, a indiqué que l’enquête continuait et assuré que “aucune armée au monde ne s’attache autant (que celle des États-Unis) à éviter des victimes civiles.” “La frappe se basait sur de bons renseignements, et nous continuons à croire qu’elle a empêché une menace imminente contre l’aéroport”, a-t-il encore fait savoir dans une courte déclaration. L’attaque des États-Unis était intervenue quelques jours après qu’un kamikaze de Daech eut déclenché une explosion massive à…
Ce que l’on sait de Daech-K, le groupe derrière l’attentat terroriste de Kaboul
Une victime est emmenée à l’hôpital après le double attentat suicide perpétré à l’aéroport de Kaboul, Afghanistan, le jeudi 26 août. Photo : Marcus Yam/Los Angeles Times Le double attentat suicide qui a provoqué la mort d’au moins 180 civils afghans et 13 soldats américains aux abords de l’aéroport de Kaboul le jeudi 26 août visait autant les talibans que les forces étrangères. Le groupe djihadiste dissident qui a revendiqué l’attaque se fait appeler « l’État islamique au Khorassan » (ISKP). Le Khorassan est le nom utilisé dans le Coran pour désigner une région historique englobant des parties de l’Afghanistan, de l’Iran, du Pakistan et du Turkménistan. Le groupe est désigné au niveau international sous le nom de Daech-Khorassan ou Daech-K. Publicité Daech-K a été fondé par des talibans pakistanais insatisfaits, grâce à de l’argent envoyé par l’organisation État islamique (EI) après que celle-ci a pris le contrôle d’une grande partie de l’Irak et de la Syrie en 2015. En 2013, l’EI avait déclaré la guerre aux combattants d’Al-Qaïda en Irak et en Syrie. Les talibans ont maintenu une relation officielle avec Al-Qaïda et se sont mis à dos Daech-K. La semaine dernière, les talibans ont pris le contrôle de la principale prison gouvernementale de Kaboul. La première chose qu’ils ont faite a été de libérer leurs propres prisonniers et d’exécuter un haut dirigeant de Daech-K qui y était détenu pour souligner leur rivalité. Initialement, la nature de la relation entre Daech et Daech-K n’est pas claire. « Au début, on se demandait si un groupe n’avait pas tout simplement vu les nouvelles en provenance d’Irak et adopté le nom de Daech, peut-être comme un moyen de collecter des fonds ou d’attirer des recrues grâce au succès de la prise de Mossoul », explique un consultant occidental en sécurité qui se trouvait en Afghanistan lorsque Daech-K a…
Afghanistan: la France doit rapatrier “quelques dizaines” d’anciens employés afghans
AFGHANISTAN – La France doit encore mettre à l’abri “quelques dizaines” d’Afghans qui ont travaillé pour l’armée française entre 2001 et 2014, a déclaré ce mardi 31 août le porte-parole du ministère des Armées. “Il reste quelques dizaines d’anciens PCRL (personnels civils de recrutement local) afghans qui demandent la protection de la France”, a indiqué Hervé Grandjean lors d’un point de presse du ministère. “Le maximum sera fait pour leur permettre de bénéficier de la protection de la France dans les jours et les semaines qui viennent”, a-t-il ajouté, sans plus de précisions sur la façon dont ils pourraient quitter leur pays, relevant seulement que c’était “l’enjeu de discussions diplomatiques”, notamment à l’ONU. De “quelques dizaines” à 170 auxiliaires Une “trentaine” d’anciens employés (31 exactement plus leurs familles, soit 110 personnes au total) ont pu être sortis d’Afghanistan depuis la chute de Kaboul aux mains des talibans le 15 août, a-t-il encore précisé. Le journaliste Quentin Müller et la sénatrice Nathalie Goulet, qui demande la création d’une commission d’enquête sur le sujet, affirment pour leur part que 170 auxiliaires demandaient en vain d’être accueillis par la France avant même la chute du Kaboul. Une évaluation très éloignée de celle avancée par le ministère des Armées, qui s’en tient à “quelques dizaines”. 220 anciens employés afghans rapatriés entre 2012 et 2019 “La prise de Kaboul par les talibans aurait pu être l’occasion de rapatrier en priorité ces auxiliaires, or il n’en a rien été”, regrette la sénatrice dans sa proposition de résolution demandant la création d’une commission d’enquête, évoquant “un sentiment de honte devant une trahison organisée et assumée”. Selon Hervé Grandjean, parmi les candidats au départ pour la France ces dernières années, certains ont ensuite finalement “souhaité rester en Afghanistan et d’autres ont bénéficié de la protection d’un autre pays pour…
En Afghanistan, les talibans fêtent le départ des Américains
AFGHANISTAN – Seuls au pouvoir. Les États-Unis ont achevé leur retrait d’Afghanistan dans la nuit de lundi à mardi 31 août, mettant un terme à leur plus longue guerre, mais laissant surtout le pays aux mains des talibans, leurs ennemis de 20 ans. Accompagnant ce moment historique, douloureux pour le président Joe Biden, des coups de feu victorieux ont éclaté à Kaboul, les talibans célébrant leur prise de contrôle de l’aéroport de la capitale afghane. “Nous avons écrit l’Histoire”, s’est félicité Anas Haqqani, un responsable du mouvement fondamentaliste, après que le dernier avion militaire américain a quitté la capitale afghane. “Le dernier avion de transport militaire C-17 a décollé de l’aéroport de Kaboul le 30 août” à 19h29 heure française, juste avant minuit à Kaboul, a déclaré à Washington le général Kenneth McKenzie, qui dirige le commandement central américain dont dépend l’Afghanistan. Le retrait militaire américain s’est donc achevé 24 heures avant la fin de la journée du 31 août, date butoir fixée par le président Biden. Le président s’adressera mardi à ses concitoyens, nombreux à se demander à quoi auront finalement servi ces deux décennies d’engagement en Afghanistan. Le Pentagone a reconnu lundi n’avoir pas pu faire sortir d’Afghanistan autant de personnes que voulu. De vives critiques de l’opposition républicaine ont suivi l’annonce de cet échec. Les islamistes se sont efforcés depuis leur retour au pouvoir d’afficher une image d’ouverture et de modération qui laisse néanmoins sceptiques de nombreux pays et observateurs. À voir également sur Le HuffPost: La journaliste qui avait interviewé le porte-parole des Talibans fuit l’Afghanistan Source
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