Une histoire orale des « Sims », le jeu le plus increvable du monde
« Tout ce qu’ils font, c’est manger et chier ! Combien de fois est-ce que je vais devoir défoncer ce jeu avant qu’on passe à autre chose ?! » Voilà ce qu’un cadre supérieur d’EA Games aurait lancé à la fin des années 1990 après une énième démonstration peu fructueuse des Sims. Ces propos, rapportés par le directeur artistique Charles London, font sourire aujourd’hui car peu de jeux vidéo ont la longévité de la franchise. Ce n’est pas tous les jours que l’on tombe sur une idée totalement novatrice et plusieurs facteurs expliquent cette durée de vie : c’est un des premiers jeux vraiment chill et accessible à tous. Tout le monde a une histoire de Sims. D’autres étaient pourtant tout aussi dubitatifs. Les idées innovantes rencontrent souvent une certaine forme de résistance et Les Sims n’a pas fait exception. Si SimCity, le jeu vidéo permettant de construire des villes, avait connu un énorme succès dans les années 1990, de nombreux traditionalistes du jeu vidéo n’ont tout simplement pas compris l’intérêt de son successeur dont le focus était sur les personnages. Pourquoi quelqu’un voudrait-il construire une fausse maison, créer de fausses personnes et ensuite juste les regarder vivre et mourir ? Au cours d’un processus de développement long et laborieux, le jeu a rencontré de nombreux sceptiques, mais la petite équipe excentrique et dévouée de Maxis, dirigée par le fondateur et concepteur principal Will Wright, a bien compris le potentiel unique et évolutif de sa dernière création. C’était étrange, oui, mais les gens aiment ce qui est étrange, et ils adorent s’inventer des fausses vies. Cela dit, même les plus grands défenseurs du jeu n’auraient jamais pu imaginer le succès extraordinaire qu’allait connaître Les Sims. Croulant sous les récompenses et les éloges, le jeu est devenu l’un des plus vendus…