La communauté queer au Japon à travers les photos de Jonas Van der Haegen
Jonas nous parle du Japon, de la communauté queer et de la photo qui l’a le plus marqué. VICE : Salut Jonas. Le nom Love Fuck Pray, ça vient d’où ?Jonas : J’aime bien donner des noms courts et puissants à mes travaux. « Love », pour ces gens que j’ai rencontrés et photographiés ; « Fuck », pour l’atmosphère parfois chargée sexuellement ; et « Pray », de manière moins littérale, pour la notion de respect des Japonais·es. Au Japon, iels croient que tout contient une âme – votre nourriture, votre maison, etc. – et que vous devez respecter ça. Je pense aussi que ces trois mots résument bien nos vies. Ton travail se focalise sur la communauté queer au Japon et t’as fait un stage chez dista, un centre LGBTQ+. C’était quoi, le rôle de ce centre ? C’était pas vraiment un refuge, mais plutôt un endroit pour rassembler les gens et construire une communauté proche – au Japon, beaucoup de gens vivent isolés. On y a principalement organisé des événements pour rassembler cette communauté. Pendant mon stage, iels travaillaient sur une expo sur l’histoire des drag queens au Japon qui devait être présentée à Kyoto. Iels organisent aussi des pique-niques, des cours du soir d’anglais, des dîners et des conférences, notamment sur la prévention du VIH. C’est pas un centre très grand. C’était comment l’atmosphère là-bas ?C’est comparable aux communautés queer ici. Il y a beaucoup d’humour. Les gens au Japon sont souvent plus réservés que nous, mais ils n’ont rien contre une petite blague cochonne. C’est pas facile de faire un stage au Japon et d’y vivre. L’éthique et la hiérarchie y sont très marquées. Mais je n’ai pas ressenti ça dans le centre. L’atmosphère y était au contraire très amicale et tout le monde était au même…