Le paradis du botox et des implants se trouve au Liban
Définitivement l’un des pays du monde arabe les plus influencés par l’Occident, le Liban est depuis quelques années le lieu phare d’un phénomène auquel on l’associe pas souvent : en dépit des graves crises politiques, sociales, économiques et sanitaires qui s’enchaînent, le pays du Cèdre serait devenu la Mecque de la chirurgie plastique. Bien calée entre l’Europe et le Moyen-Orient, on pourrait le qualifier de haut lieu du « tourisme esthétique ». À Dubaï par exemple, il existe une compagnie qui organise des séjours au Liban pour qui voudrait s’offrir une opération – un projet monté avec le ministère du Tourisme libanais. « L’idéal de beauté des femmes libanaises a beaucoup été influencé par les idéaux de beauté américains ; on en veut toujours plus et on cultive un style plus extravagant. », introduit Emilie Lærke Henriksen (25 ans). La photographe danoise a passé plusieurs semaines à Beyrouth, histoire de comprendre ce qui poussait autant de Libanaises à se refaire le nez ou les nénés. « Quand je suis arrivée à Beyrouth pour travailler sur les idéaux de beauté, j’ai été assez surprise de voir autant de jeunes femmes dans la rue avec des pansements sur le nez à cause des opérations, et sans s’en cacher, explique-t-elle. Du coup, pour mon projet photo, j’ai décidé de me concentrer sur cet aspect et sur comment la chirurgie esthétique est devenue une norme au niveau de l’idéal corporel féminin au Liban. » Premier truc qui frappe Emilie sur place, les affiches géantes dans la rue : « Les femmes sur les bannières publicitaires sont souvent occidentales, et leur apparence est naturellement différente. Par exemple, les nez du Moyen-Orient sont généralement plus grands et plus courbés que les nez occidentaux, qui sont plus étroits. Donc de nombreuses Libanaises ont recours à la chirurgie…