Avec les bourges addicts aux influenceuses populaires
Rentrée de chez Action, Miss Flo déballe ses courses sous sa ring light. Elle sort de ses sacs un bol à l’effigie de l’abeille des Miel Pops, une gamelle pour chien qui ferait un super récipient pour des olives si on arrache la mousse en dessous. Sur ses réseaux, l’influenceuse d’Epernay, fraîchement débarquée dans la Drôme où elle vit dans un garage aménagé en studio avec son mari, dévoile son quotidien en périphérie. Bouffe, trends TikTok, vie de couple, voyages : avec 86 000 abonnés sur TikTok et près de 19 000 sur Instagram, Miss Flo est une influenceuse comme les autres, le glam et le fric en moins. Depuis que l’ère TikTok a enterré Facebook et creuse consciencieusement la tombe d’Instagram, le métier d’influenceur s’est diversifié pour faire une petite place à celles et ceux qui ne connaissent ni les soirées mondaines, ni les buildings clinquants de Dubaï. Leurs contenus, moins lisses, moins esthétiques et très souvent bancals, séduisent autant des fans au premier degré que des personnes au niveau de vie supérieur. Pourquoi la France d’en haut mange-t-elle ses croissants devant des filles qui décrivent un quotidien d’une normalité évidente ? Lassitude des influenceuses qui vendent un rêve inaccessible, mépris de classe ou réel intérêt pour les hauls Lidl, les chorés mal montées et les photos de plats moyens ? « C’est la cassosserie qui m’a fait kiffer, attaque Estelle, tout juste rentrée d’une semaine à taffer son bronzage sur un voilier en Sardaigne. Des copines m’avaient parlé de Miss Flo alors je me suis abonnée à son compte Instagram. Je ne sais pas si elle se rend compte que les gens se moquent de sa façon de parler ou de son comportement, mais c’est ça qui me fait rire ». La Marseillaise de 26 ans semble avoir…