La Fantaisie de la Technologie Confortable
De la tendance du “gaming confortable” à une nouvelle génération de compagnons IA, nos appareils essaient de nous envelopper dans un cocon numérique et physique.
De la tendance du “gaming confortable” à une nouvelle génération de compagnons IA, nos appareils essaient de nous envelopper dans un cocon numérique et physique.
Dans sa quête incessante d’économies, le gouvernement Barnier – suivant les traces de son prédécesseur – s’attaque aux arrêts maladie. En d’autres termes, à « l’absentéisme » au sein des entreprises et des administrations, pour reprendre le jargon des ministres.
Les sommes reversées par l’Etat au titre des indemnités journalières (IJ) perçues par les personnes absentes pour des motifs de santé ont atteint 15,8 milliards d’euros en 2023. Ce qui représente une hausse de 5,4 milliards d’euros par rapport à 2015.
C’est bien trop pour le gouvernement, qui refuse d’admettre les facteurs structurels derrière l’augmentation des arrêts maladie et le coût associé pour les finances publiques. La liste est cependant longue : le vieillissement de la population, la dégradation des conditions de travail et l’allongement de la durée de travail entraînent des arrêts, mais l’augmentation du Smic, qui sert de base au calcul des indemnités journalières, ainsi que l’intégration des travailleurs indépendants et des professions libérales au régime général contribuent également à alourdir la note.
Une étude de la Dares met d’ailleurs en avant l’un de ces éléments. Elle souligne le lien entre une exposition accrue aux risques physiques et psychosociaux (RPS) et les absences pour maladie. Entre 2013 et 2016, le nombre de jours d’arrêt maladie pour une personne soumise à toujours plus de RPS a par exemple triplé.
Mais pour l’exécutif, l’augmentation des arrêts maladie est forcément due à des abus. Du moins en grande partie.
C’est pourquoi pour mettre un terme à cette « dérive », exprimée par Guillaume Kasbarian, le ministre de la Fonction publique, plusieurs options sont envisagées dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), débattu cette semaine au Parlement. Et il n’est pas question de faire de jaloux, les propositions de l’exécutif concernent aussi bien les agents du secteur public que les employés du privé.
La première mesure défendue par le gouvernement consiste à étendre le délai de carence en cas d’arrêt maladie des fonctionnaires à trois jours, contre un seul jour actuellement. Comme nous l’évoquions déjà dans cet article, cet allongement repose sur une comparaison entre le public et le privé qui ne prend pas en compte les spécificités des fonctionnaires, qui comptent plus de femmes et de seniors et qui sont davantage exposés aux métiers difficiles. A caractéristiques équivalentes, cet écart entre le taux d’absentéisme du privé et celui du public se réduit quasiment à néant.
Malheureusement pour le gouvernement, le rapport sur la fonction publique, publié la semaine dernière, révèle que le nombre d’absences pour raison de santé en 2023 chez les agents… est en baisse (12 jours en moyenne en 2023, contre 14,5 en 2022).
Cependant, ces résultats ne ralentissent pas l’exécutif, qui souhaite mener son projet à terme. Même si cette mesure pourrait se révéler contre-productive et coûter plus cher à la Sécurité sociale. Les recherches menées par divers experts (comme nous l’expliquions ici) montrent que l’ajout de jours de carence peut certes réduire le nombre d’arrêts de courte durée, mais accroître ceux de longue durée. Ces derniers étant les plus coûteux pour l’assurance maladie.
« De plus, une telle mesure pourrait encourager le présentéisme, soit le fait de travailler tout en étant malade, met en garde Thomas Coutrot, économiste du travail. Cela aurait des effets négatifs sur la santé à long terme. »
Du côté du secteur public, le gouvernement ne prévoit pas de s’arrêter là. Guillaume Kasbarian a également annoncé son intention de diminuer la rémunération versée aux agents en cas d’arrêt de travail : « Aujourd’hui, dans le public, cela est pris en charge à 100 %. Cela passera à 90 %. »
Comme pour le délai de carence, établi à trois jours dans le secteur privé, le ministre justifie son assertion en comparant les règles du secteur public à celles du secteur privé, plaidant pour un alignement. Toutefois, il omet certains détails : près de 70 % des salariés du privé ont accès à un accord de branche ou d’entreprise qui maintient leur salaire à 100 % dès le premier jour d’arrêt maladie.
Ces deux mesures entraîneraient également une perte de pouvoir d’achat significative pour les agents publics. En tenant compte de l’augmentation du nombre de jours de carence et de la réduction à 90 % du taux de remplacement, le think tank Sens public a calculé qu’un arrêt maladie de 5 jours, par exemple pour une grippe, engendrerait une perte de 215 euros (pour un agent de catégorie C) et de 320 euros (pour un agent de catégorie A).
Ces deux changements affecteraient en particulier les femmes, qui représentent 63 % des effectifs de la fonction publique, ainsi que les seniors, 36 % étant âgés de plus de 50 ans. De plus, cela réduirait l’attractivité de la fonction publique, déjà compromise ces dernières années.
Pourtant, le gouvernement espère économiser 1,2 milliard d’euros (289 millions d’euros pour les jours de carence et 900 millions pour la diminution de la prise en charge). Cette décision est inacceptable pour les syndicats (CGT, CFDT, Unsa, FSU, Solidaires, CFE-CGC, FA-FP), qui ont appelé à une grève le 5 décembre.
Les employés du privé peuvent se « rassurer », le gouvernement Barnier ne les oublie pas. Dans sa lutte contre les arrêts maladie, l’exécutif a annoncé vouloir réduire le plafond des indemnités journalières. Ce dernier devrait passer de 1,8 Smic (3 180 euros bruts mensuels) à 1,4 Smic (2 473 euros bruts mensuels) en 2025.
Pour rappel, actuellement, la Sécu couvre 50 % de la rémunération d’un individu arrêté pour des raisons de santé, dans la limite de 1,8 fois le Smic mensuel. Son employeur complète alors pour un maintien de salaire d’au moins 90 %. Souvent, la prise en charge est même plus élevée, grâce à des accords internes ou des conventions collectives.
Cependant, réduire le plafond des IJ versées par la Sécu pénalisera ceux qui ne bénéficient pas de cette couverture.
« Cette mesure pourrait donc exacerber les inégalités, reprend Thomas Coutrot. Les personnes avec une santé plus fragile et celles travaillant dans des conditions plus difficiles seraient les plus affectées. »
Ce point est également dénoncé par la CGT, qui détaille dans un communiqué :
« Une telle réforme affectera de manière significative les salarié·es des TPE-PME qui ne sont que très rarement protégés par des accords, de même que les salarié·es de particuliers employeurs tels que les aides à domicile et les assistantes maternelles, certains intérimaires, les intermittents ou encore les demandeurs d’emploi. »
Cependant, cette proposition ferait principalement économiser 600 millions d’euros à la branche maladie. Mais ce qui est le plus choquant, selon Thomas Coutrot :
« C’est que toutes ces initiatives sont une façon de refuser d’aborder les conditions de travail et de s’attaquer aux véritables causes des arrêts maladie. On impose aux individus ce qui relève de la responsabilité des dirigeants tout en restant à la surface des choses. C’est un peu comme administrer de l’aspirine à un patient atteint d’un cancer. »
Les lobbyistes religieux coordonnent secrètement et financent des organismes qui prétendent être dirigés par des personnes handicapées et des travailleurs de la santéDes campagnes contre l’aide à mourir qui prétendent être dirigées par des travailleurs de la santé et des personnes handicapées sont secrètement coordonnées et financées par des groupes de pression chrétiens conservateurs, a révélé une enquête de l’ Observer.Les campagnes “de base” ont été centrales dans le débat sur la légalisation de l’aide à mourir en Angleterre et au Pays de Galles avant un vote historique des députés ce mois-ci. Continuer à lire…
Mieux connu comme l’une des moitiés de D’Unbelievables, Kenny a également joué dans Father Ted et The Banshees of InisherinLe premier ministre irlandais a rendu hommage au comédien et acteur Jon Kenny, qui est décédé à l’âge de 66 ans.Kenny est décédé vendredi soir à la Galway Clinic, a déclaré sa femme, Margie, au Limerick Leader samedi. Continue reading…
L’évaluation représente un aspect fondamental de l’enseignement. C’est un moyen pour les éducateurs d’ajuster et de réguler leur pratique, et c’est un feed-back essentiel tant pour eux que pour leurs élèves.
Cependant, une forme spéciale d’évaluation a pris une ampleur considérable ces dernières années : les évaluations nationales. Initiées en CE2 en 1989 et élargies à partir de la rentrée 2018, elles ont continué à se développer et impliquent désormais les niveaux de CP, CE1, CE2, CM1, CM2, 6e, 4e, 2nde et la première année de CAP.
Ainsi, 2024 sera une année record pour l’Education nationale en matière d’évaluations ! Plus de 6 millions d’élèves ont effectué des tests standardisés au début de l’année scolaire. Quel est l’objectif de cette évaluation inutile ? Quels sont les rôles de ces tests et quels sont les effets indésirables que critiquent les syndicats d’enseignants qui s’y opposent ? Que révèle cette évaluation incessante sur l’évolution de l’école et de la profession enseignante ?
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Considérons le cas du CP. Selon les informations fournies sur le site du ministère, en septembre, les élèves ont passé trois tests de dix minutes en français, et deux de onze minutes en mathématiques. Ensuite, à la fin janvier, en français, il y aura deux sessions d’évaluation de dix minutes et deux épreuves individuelles d’une minute chacune (si vous avez 25 élèves, il faudra s’organiser pour occuper les autres en attendant !). Enfin, en mathématiques, un test de huit minutes et un autre de treize minutes.
Il faut envisager les élèves de CP, qui n’ont eu en septembre qu’une seule semaine de cours depuis la rentrée : ils ont changé d’établissement, de rythme, sont assis plus longtemps qu’en maternelle, ont leur cartable et leurs affaires à gérer… et ils se retrouvent déjà en situation d’évaluation.
Ce que la présentation officielle omet de mentionner, c’est le temps d’explication nécessaire pour des élèves un peu stressés et désorientés, les soucis d’organisation matérielle, le simulacre du chronométrage… Après la passation, il y a également la saisie des résultats par l’enseignant (il serait intéressant de discuter des applications et logiciels utilisés dans l’Education nationale et de l’obsolescence du matériel…), sans oublier leur traitement ultérieur.
Ce mélange entraîne le stress des examens, la surcharge de travail des enseignants et la perte de temps qui nuit aux apprentissages. En effet, ces tests sont principalement effectués au début de l’année, période où les élèves commencent à établir quelques repères et habitudes de travail… qu’ils perdent en raison de ces évaluations gourmandes en temps et déstabilisantes.
Nombreux sont les enseignants qui déplorent la perte du plaisir d’apprendre et de la motivation sous la pression de la performance et des risques d’échec. Il est important de noter que ces évaluations sont critiquées depuis leur introduction par les enseignants, car elles ne reflètent pas ce qui se passe en classe.
Souvent, des connaissances non encore abordées sont évaluées. Ces examens imposent des standards aux niveaux de classe, alors que l’éducation est organisée par cycles, qui englobent plusieurs niveaux (CP/CE1/CE2 pour le cycle 2, CM1/CM2/6e pour le cycle 3), permettant normalement des apprentissages prolongés.
« Peser un cochon ne l’a jamais fait grossir », selon un proverbe rural. Le temps consacré à ces tests, qui ne sont pas en lien avec le travail des enseignants, ne contribue que très peu à la remédiation et encore moins aux apprentissages. Ces activités envahissent le temps sans réelle efficacité pédagogique.
Rappelons que l’évaluation en soi n’est pas problématique. Tous les enseignants testent leurs élèves et proposent des évaluations diagnostiques (avant les apprentissages), formatives (pendant) et sommatives (après). Tous cherchent à déterminer le niveau des enfants qui leur sont confiés. Mais pas de cette manière !
Alors, quelles sont réellement les fonctions de ces évaluations nationales ? Pour répondre à cette question, il est essentiel de remonter à leur origine. Historiquement, il y a toujours eu des dispositifs pour évaluer la performance du système éducatif. Toutefois, pour cela, il n’est pas nécessaire de faire passer des tests à tous les élèves, un échantillon pourrait suffire (comme pour Pisa).
Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education de 2017 à 2021, a eu une influence significative dans l’adoption généralisée des évaluations. Elles se sont intensifiées avec l’expérimentation des dédoublements dans les classes de CP et CE1 dans les réseaux d’éducation prioritaire (REP).
Le ministre considérait qu’il était nécessaire que ces dispositifs soient mesurables. « Il doit y avoir une hausse des évaluations, non pas pour le plaisir d’évaluer, mais parce que c’est un levier indiscutable d’amélioration », affirmait-il en 2018.
Cependant, bien qu’elles soient présentées comme un outil d’évaluation des politiques publiques, elles fonctionnent avant tout comme un outil de pilotage. Au final, elles servent également et surtout à évaluer et contrôler les enseignants.
Comme nous l’avons constaté, cela entraîne effectivement une certaine standardisation des pratiques des enseignants. C’est l’évaluation (l’aval) qui conditionne l’approche pédagogique (l’amont). C’est ce qu’on appelle le « teaching to test ». Si l’on se concentre uniquement sur les « fondamentaux », on risque de n’enseigner que ces éléments.
Ce pilotage et cette normalisation se manifestent tant au primaire qu’au secondaire. Et, au collège, ils se combinent avec une dynamique de sélection, illustrée par les fameux « groupes de niveaux ».
D’une certaine manière, nous assistons à une dépossession du métier d’enseignant qui remet en question la liberté pédagogique. L’école ne doit ni devenir ni être une institution avec des pratiques uniformisées, éloignées des besoins des élèves.
Au-delà des évaluations nationales, l’Education nationale souffre d’un mal qui touche de nombreux autres organismes et services publics : la quantophrénie. Ce terme spécifique, introduit par le sociologue américain Pitrim Sorokin, désigne « la maladie qui vous pousse à tout mesurer et à tout quantifier ».
Le sociologue Vincent de Gaulejac l’évoque pour parler de « l’idéologie managériale » dans son ouvrage La Société malade de la gestion. Cela rejoint l’affirmation du célèbre auteur de management Peter Drucker, qui disait que « vous ne pouvez pas gérer ce que vous ne pouvez pas mesurer » : là où le qualitatif serait nécessairement subjectif, le quantitatif offrirait l’objectivité.
Les directeurs d’école et les personnels de direction des établissements secondaires peuvent en témoigner. Une partie de leur travail consiste à compléter des tableaux Excel pour le niveau supérieur.
Les évaluations nationales ne sont qu’une extension de la mesure aux enseignants et aux élèves, illustrant une idéologie managériale appliquée aux services publics. Mais peut-on réduire l’acte éducatif à des tests standardisés et des statistiques ? Bien qu’il soit essentiel d’évaluer, laissons aux enseignants le soin de le faire à leur rythme et selon leur méthode ! C’est leur profession et leur expertise.
Une femme sur deux (contre 46 % des hommes) – et particulièrement 63 % des ouvrières, 56 % des salariées du secteur privé et 57 % des familles monoparentales – citent le pouvoir d’achat parmi les trois préoccupations majeures (cela représente même la priorité n°1 pour un quart des femmes). Ce constat provient d’une étude menée par Amandine Clavaud de la Fondation Jean Jaurès et Laurence Rossignol de l’Assemblée des femmes, analysant les perceptions et attentes en matière de politique et de féminisme, basée sur une enquête réalisée par Ipsos auprès de 11 000 personnes, dévoilée le 11 octobre 2024.
Ce constat s’explique évidemment par les conséquences de l’inflation, mais aussi par les réalités socio-économiques des femmes « révélatrices des inégalités professionnelles et salariales » auxquelles elles font face. Il est bon de rappeler que la dernière étude de l’Insee indique un écart de revenus de 23,5 % entre les femmes et les hommes, et que 59,3 % des personnes au SMIC sont des femmes.
L’étude révèle que les attentes envers le gouvernement concernant l’égalité professionnelle sont particulièrement fortes chez les femmes peu diplômées. Tandis que les femmes cadres semblent exprimer davantage de satisfaction vis-à-vis des mesures adoptées dans ce domaine – la sociologue Sophie Pochic évoque « une égalité élitiste » – cela ne s’applique pas aux salariées à faibles revenus qui sont souvent dans une précarité sévère. Les mères isolées sont ici particulièrement touchées, souffrant d’une exposition accrue à la pauvreté, comme je l’ai déjà signalé dans une précédente chronique.
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Contrairement aux hommes qui placent la question de l’insécurité en deuxième position, la santé représente la priorité n°2 des femmes (35 % des femmes la considèrent comme une préoccupation majeure, contre 29 % des hommes), ce qui reflète en partie les résultats du rapport annuel du Conseil économique, social et environnemental (Cése). L’inquiétude liée à la santé tend à grandir pour celles vivant en milieu rural (39 %).
Les autrices de l’étude soulignent que « les femmes sont les premières à faire face aux insuffisances de notre système de santé ». Au-delà du manque de praticiens dans certains territoires, l’enquête évoque les nombreuses fermetures de maternités, notamment localement, et les difficultés d’accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans certains départements, en particulier en zone rurale.
L’accès à la santé touche aussi davantage les femmes âgées (c’est une priorité pour 38 % des femmes de plus de 60 ans). Le vieillissement, ainsi que les questions de dépendance, de maladie et d’isolement, touchent particulièrement les femmes, qui se retrouvent également plus souvent en situation de pauvreté, avec des pensions de retraite bien inférieures à celles des hommes.
Parmi toutes les femmes, 86 % (contre 84 % des hommes) soutiennent l’amélioration du système de santé dans les petites villes, « même si cela peut engendrer une augmentation des impôts ».
<pNeuf personnes sur dix se prononcent en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes. Bien que seulement six sur dix se déclarent féministes, une progression de dix points est observée par rapport à une enquête similaire menée il y a dix ans. L'impact du mouvement #Metoo a conduit à une prise de conscience générale des enjeux féministes.
Il est évident que les femmes sont toujours plus nombreuses à se montrer favorables à l’égalité et à vouloir aller plus loin (91 % d’entre elles et 85 % des hommes). Cependant, elles sont moins nombreuses à se qualifier de féministes (64 % contre 58 % des hommes).
Ce terme ne suscite pas encore un consensus. Les résistances, voire l’hostilité, sont particulièrement plus présentes chez les hommes : 15 % d’entre eux refusent de progresser davantage vers l’égalité et 42 % rejettent le féminisme…
Les femmes qui se déclarent féministes sont généralement plus jeunes (75 % des 18-24 ans) et plus diplômées (73 % des bac+5). Elles votent aussi plus fréquemment à gauche (81 % des femmes de gauche se définissent comme féministes contre 56 % de celles de droite).
On observe un « modern gender gap » (c’est-à-dire que les jeunes femmes sont plus progressistes que les jeunes hommes) se manifestant dans la forte propension des jeunes femmes à voter à gauche et à se revendiquer féministes, contrairement aux jeunes hommes qui voient des thèses masculinistes prendre de l’ampleur : ces derniers affichent le plus grand désengagement envers l’égalité (moins que les hommes de 60 ans et plus). Parmi eux, une polarisation se dessine entre ceux qui soutiennent pleinement la cause féministe (15 %) et ceux qui s’y opposent catégoriquement (15 % également).
Ces résultats corroborent les données issues du baromètre annuel sur le sexisme du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes : 22 % des jeunes hommes entre 15 et 24 ans et 25 % de ceux entre 25 et 34 ans estiment « qu’il est parfois nécessaire d’employer la violence pour obtenir le respect dans la société » ou encore que pour 39 % d’entre eux, « le féminisme menace le statut des hommes dans la société ».
Ce « modern gender gap » au sein des jeunes générations est également perceptible aux États-Unis, où le clivage – entre jeunes hommes votant pour Donald Trump et jeunes femmes pour Kamala Harris – semble se confirmer.
Parmi les actions attendues du gouvernement se distinguent nettement les préoccupations liées aux violences : la lutte contre le harcèlement scolaire (93 % des femmes), le harcèlement de rue (91 % des femmes) et les violences sexistes et sexuelles (89 % d’entre elles, soit 5 points de plus que les hommes). Ensuite, apparaît la lutte contre les inégalités professionnelles, notamment salariales, ainsi que la situation des familles monoparentales et dans une moindre mesure, l’accès des femmes aux postes à responsabilité.
Il est vrai que la lutte contre toutes les violences sexistes et sexuelles est une priorité reconnue quel que soit le genre, et indépendamment de l’affiliation politique, mais la question des inégalités professionnelles est davantage défendue par les femmes et les partis de gauche.
On sait que les femmes votent de plus en plus pour l’extrême droite qu’auparavant. Lors des dernières élections législatives, deux blocs distincts se sont formés parmi les électrices : 31,5 % d’entre elles ont voté pour les partis de gauche et 31,5 % ont choisi de voter pour les partis d’extrême droite (36,5 % des hommes ont agi de même).
Cette étude indique que les électeurs et électrices votant pour l’extrême droite affichent le plus grand rejet de l’égalité et du féminisme : parmi les 39 % de personnes se déclarant non féministes, 57 % ont voté pour Les Républicains, 51,4 % pour Reconquête ! et 48,5 % pour le Rassemblement national (RN). En revanche, 76 % des électeurs de gauche se disent féministes (soit 14 points de plus que la moyenne).
La religion joue aussi un rôle : si 61 % de l’ensemble se dit féministe, c’est le cas de 65 % des personnes sans religion mais seulement de 55 % chez les protestants, 54 % chez les catholiques, 47 % chez les juifs et 46 % chez les musulmans.
Cependant, lorsqu’on questionne sur les partis politiques les plus investis dans la défense des droits des femmes, 45 % des femmes et 35 % des hommes estiment qu’aucun parti n’est véritablement engagé sur cette cause… Certes, 30 % (28 % des femmes et 32 % des hommes) jugent que les partis de gauche sont ceux en qui ils ont le plus confiance, mais 15 % ont tout de même désigné le RN… Le travail de décrédibilisation de ce parti fonctionne, y compris dans le domaine des droits des femmes, en dépit des nombreuses critiques qui ont été formulées, ici même…
Ce jeudi 14 novembre, la police judiciaire a effectué des perquisitions au sein de l’hôtel de ville de Montpellier, une information rapportée par nos collègues de Midi Libre et confirmée par France Bleu Hérault. Ces opérations s’inscrivent dans le sillage d’un rapport de la Chambre régionale des comptes datant du 6 juin 2023, qui a analysé la situation de 2015 à 2021, c’est-à-dire sous la présidence de Philippe Saurel, maire sans étiquette, et au début du mandat du maire socialiste Michaël Delafosse.
Ce rapport mettait en lumière un taux d’absentéisme anormal parmi les employés municipaux et des agents qui perçoivent des salaires sans attribution de postes. “À la fin de l’année 2021, la collectivité a recensé, parmi ses effectifs mutualisés, 297 agents sans affectation. Ces travailleurs représentent 8 % des effectifs en équivalent temps plein. Le coût annuel de ces agents non affectés pour la collectivité est estimé, à minima, à 10.813.176 euros”.
En tout, 297 postes vacants sur 3.710 agents dans la ville de Montpellier. Ce même rapport a également indiqué que le taux d’absence des agents s’élève à 44 jours par an, comparativement à 33 jours en moyenne dans d’autres grandes villes françaises.
Du côté de la mairie, on se déclare “calme et clair” : les documents relatifs aux ressources humaines ont été remis aux enquêteurs. L’équipe municipale actuelle, sous la direction de Michaël Delafosse, souligne que la problématique de l’absentéisme a été abordée dès l’élection municipale de 2020, avec l’instauration d’un plan de prévention et de lutte contre l’absentéisme, qui est entré en application le 1er janvier 2023. Ce plan vise à renforcer la politique d’indemnisation en cas de congés maladie.
Suite aux annonces de réductions budgétaires faites par le Premier ministre, Michel Barnier, le maire de Montpellier, Michaël Delafosse, a critiqué les efforts demandés à la Ville : “Je n’ai rien contre l’idée de réaliser des économies. En fait, depuis mon arrivée au poste de maire, le temps de travail à la mairie est passé de 1.507 heures à 1.607 heures, j’ai appliqué la législation, et j’ai lancé un plan contre l’absentéisme. En permanence, nous cherchons à améliorer la qualité du service public“.
L’élue de l’opposition, Alenka Doulain, a réagi en appelant le maire de Montpellier à fournir des explications : “Depuis le début de son mandat, j’attire l’attention sur les méthodes de gestion du personnel à la mairie de Montpellier. J’ai à plusieurs reprises demandé, lors des séances du conseil municipal, des précisions sur le salaire et la composition des membres de son cabinet, sans obtenir de réponses. La ville et ses habitants méritent une administration transparente qui assure une gouvernance municipale responsable et équitable”.
Voici ce que font les magnats de la Silicon Valley pour vaincre la mort.
La Composite AI représente une méthodologie conçue pour maximiser les bénéfices tirés de l’intelligence artificielle. Ce n’est pas une invention technologique récente, mais plutôt une idée qui combine des techniques préexistantes afin d’atteindre des résultats supérieurs.
À l’heure actuelle, une grande partie des entreprises intègre l’intelligence artificielle de diverses manières pour accroître leur efficacité ou demeurer compétitives. Il existe un éventail de techniques destinées à répondre à divers enjeux. Le principe de Composite AI désigne leur intégration dans le but de maximiser les résultats.
La Composite AI a été incluse dans les innovations du Hype Cycle for Emerging Technologies de Gartner en 2020. En termes simples, cela se définit comme une « assemblage de différentes techniques d’IA » visant à offrir le meilleur résultat.
Cependant, commençons doucement par le terme « intelligence artificielle » qui peut prêter à confusion. Souvent, le public évoque l’IA lorsqu’il parle de machine learning ou de réseaux de neurones artificiels, qui ne sont que des sous-ensembles de l’IA englobant un concept beaucoup plus vaste.
Les entreprises modernes déploient des solutions d’intelligence artificielle pour transformer leur structure organisationnelle. La question centrale reste de déterminer quelle technique est la mieux placée pour résoudre chaque problème spécifique. La Composite AI consiste à fusionner plusieurs approches pour aborder les défis les plus complexes.
Pour mieux appréhender le concept de Composite AI, faisons d’abord un rappel des diverses techniques d’intelligence artificielle susceptibles de contribuer à cette approche.
Cette première catégorie d’IA se concentre sur le développement de logiciels capables d’exploiter des ensembles de données afin d’apprendre de manière autonome. Le but du machine learning est de permettre aux ordinateurs d’apprendre sans intervention humaine et d’adapter leurs actions d’eux-mêmes. En fait, on l’appelle aussi apprentissage automatique. Contrairement aux analystes humains, le machine learning a la capacité d’analyser d’énormes volumes de données plus rapidement et de produire des résultats plus précis.
Il s’agit d’une spécificité du machine learning. Cette méthode se penche davantage sur le principe fondamental de l’IA, qui est d’imiter le fonctionnement du cerveau humain. Le deep learning est utilisé pour analyser des données et élaborer des modèles qui améliorent les décisions. Les algorithmes de deep learning peuvent également apprendre sans supervision en exploitant des données organisées ou non, afin de résoudre des problèmes complexes.
Un graphe de connaissance est une collection de représentations d’entités interconnectées. Cela peut inclure des objets, des événements ou des idées. En d’autres termes, il s’agit d’une base de connaissance sous forme de graphe de données. Les graphes de connaissances contextualisent l’information par le biais de métadonnées sémantiques et de relations. Ils offrent un socle pour l’intégration, l’analyse, le partage et l’unification des données.
Ce volet de l’intelligence artificielle fait référence à l’aptitude des machines à comprendre le langage humain, qu’il soit oral ou écrit. Le processus lié au NLP comprend le prétraitement des données et l’élaboration d’algorithmes. Pour simplifier, le traitement du langage naturel prépare les données en les traduisant en codes exploitables par les machines grâce aux algorithmes de machine learning.
Une intelligence artificielle conversationnelle établit un lien de communication naturel entre les humains et les ordinateurs. Cela peut inclure, entre autres, des systèmes de messagerie automatique (comme des chatbots alimentés par l’IA) et des applications vocales (assistants vocaux). Une IA conversationnelle peut donc interpréter des textes ou des commandes vocales et répondre dans la même langue.
Pour concevoir un système de Composite AI, il est nécessaire de disposer d’une « architecture composite », qui est un cadre adapté à l’entreprise fonctionnant sur un tissu de données flexible permettant aux utilisateurs de s’ajuster aux systèmes et aux exigences changeants.
Le premier pas consiste à identifier le défi à relever. Ensuite, les scientifiques des données et les experts en IA doivent déterminer quels ensembles de données sont nécessaires pour appuyer la résolution de ce défi. Ils pourront ainsi choisir et appliquer une combinaison des techniques d’IA les plus adéquates en fonction des types de données.
Pour un commerce de détail, le problème à résoudre peut être l’optimisation des stratégies de tarification et de promotion. Les données pertinentes pour apporter une solution incluent les transactions, les prix en place et ceux des concurrents, le niveau des stocks ainsi que les caractéristiques des clients. Ici, l’utilisation simultanée de plusieurs techniques de machine learning peut aider à évaluer l’impact des modifications de prix. En outre, cela permettrait de tester et d’ajuster selon les réactions clients.
Dans le domaine de la médecine, des technologies telles que la computer vision, la visualisation de données et le machine learning peuvent se révéler déterminantes. Elles sont capables d’évaluer l’efficacité des traitements médicaux pour des maladies telles que le cancer. Cette synthèse offre aux médecins l’aptitude de visualiser la réponse à un traitement face à l’évolution d’une maladie qui peut être difficile à percevoir visuellement dans certains cas.
La Composite AI peut également soutenir le secteur financier dans la réalisation des contrôles de conformité, en utilisant le NLP pour extraire des informations des documents commerciaux.
Après avoir choisi les meilleures techniques d’IA, on peut exploiter des pipelines de machine learning pour élaborer des modèles. Les principes d’une entreprise qualifiée de composable incluent l’amélioration continue, l’efficacité, la modularité et l’adoption d’innovations.
Au final, l’essence de la Composite AI réside dans une approche interdisciplinaire de l’intelligence artificielle. Plutôt que de se concentrer sur une seule méthode, cette stratégie s’adapte aux problèmes à résoudre. En d’autres termes, cette approche permet de répondre à une vaste gamme de problèmes complexes.
L’IA composite propose aux entreprises une vision complète pour aborder des problématiques complexes. Cette synergie favorise une analyse approfondie des données, menant à des décisions plus éclairées et à une personnalisation accrue des services. Par exemple, dans le secteur santé, l’IA composite peut améliorer le diagnostic en intégrant des images médicales avec des dossiers patients, offrant ainsi une perception plus intégrale de la santé des individus.
En outre, cette méthodologie encourage l’innovation en permettant aux entreprises d’élaborer des solutions sur mesure pour des défis spécifiques, renforçant ainsi leur position compétitive sur le marché. En résumé, l’IA composite constitue un levier stratégique pour les entreprises cherchant à tirer pleinement parti des capacités de l’intelligence artificielle.
Le déploiement de l’IA composite implique divers défis pour les entreprises. La complexité technique est évidente, nécessitant une intégration fluide de plusieurs technologies d’IA, ce qui peut requérir des compétences spécialisées et des ressources considérables.
La qualité et la diversité des données sont d’une importance capitale ; des données incomplètes ou biaisées peuvent affecter l’efficacité des modèles. De plus, des enjeux éthiques et réglementaires émergent, notamment concernant la confidentialité et la transparence des algorithmes.
Ainsi, les entreprises doivent établir des cadres de gouvernance solides pour garantir une utilisation responsable de l’IA composite. Enfin, la résistance au changement au sein des organisations peut entraver leur adoption, soulignant la nécessité de former et de sensibiliser les équipes aux avantages et aux implications de cette technologie.
Récemment, l’intelligence artificielle a fait preuve de son efficacité en matière de dépistage du cancer du sein chez une patiente. Alors que les examens réalisés par des radiologues humains n’avaient pas réussi à déceler la maladie, l’IA, en revanche, s’est avérée être d’une aide inestimable. Sheila Tooth, une infirmière à la retraite provenant du Sussex en Angleterre, avait passé une mammographie de routine, dont le rapport établi par deux radiologues expérimentés semblait normal. Toutefois, les hôpitaux universitaires où elle avait été suivie participaient à une étude visant à évaluer l’intérêt potentiel de l’IA pour optimiser la détection précoce du cancer du sein.
Grâce à cette technologie, des cellules cancéreuses qui étaient indétectables à l’œil nu ont pu être mises en évidence.
Cette avancée a permis à Sheila, qui avait déjà été soignée pour un cancer du sein il y a 15 ans, de recevoir rapidement un traitement minimal.
« C’est incroyable, je suis émerveillée », a déclaré cette infirmière de 68 ans. « Je me doutais que ce qui avait été observé sur mon scanner devait être d’une extrême discrétion. D’autant plus que cela a échappé à la détection lors de la première analyse », a-t-elle poursuivi.
Suite au diagnostic, les résultats ont révélé un cancer du sein précoce et non invasif. Grâce à cette détection anticipée, Sheila a pu ne subir qu’une tumorectomie, évitant ainsi d’autres traitements.
Actuellement, Sheila est en convalescence après l’opération. Elle exprime une profonde gratitude envers l‘IA qui a réussi à déceler ce que l’œil humain avait omis.
Ce système d’IA a été conçu par Kheiron Medical Technologies et s’intitule « Mammography Intelligent Assessment ».
Ce projet a reçu des financements du NIHR (National Institute for Health Research) et du NHS England.
Durant cette étude de deux mois, plus de 12 000 mammographies qui avaient initialement été jugées normales par des radiologues ont été examinées par ce système d’IA.
Cela a conduit à la conclusion qu’environ 10 % de ces examens devaient être réévalués par un comité clinique afin de détecter d’éventuels cancers non identifiés lors du premier dépistage.
À l’issue de cette évaluation, 11 femmes ont été rappelées pour des tests supplémentaires. Parmi elles, 5 ont finalement reçu un diagnostic de cancer du sein.
Bien que ces résultats soient préliminaires, ils montrent le potentiel de l’intelligence artificielle pour optimiser la détection précoce du cancer du sein dans les programmes de dépistage.
La détection rapide et précise des cancers est essentielle pour améliorer les chances de succès pour les patients.
Des systèmes d’IA comme le Mammography Intelligent Assessment permettent ainsi aux services de dépistage du cancer du sein d’offrir des résultats fiables, précis et rapides.
Néanmoins, il est primordial que cette technologie opère en partenariat avec l’expertise des radiologues. Cela afin de garantir un haut standard de soins.
D’après Steve Dixon, responsable du projet, l’intégration de l’IA à l’expertise clinique devrait renforcer l’efficacité et la qualité des soins.
Fort de ces résultats prometteurs, les hôpitaux universitaires du Sussex envisagent de participer à un essai national contrôlé randomisé.
Selon eux, c’est une étape cruciale pour une introduction à plus grande échelle du programme Mammography Intelligent Assessment, particulièrement dans les initiatives de dépistage du cancer du sein.
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