Les mines de bitcoins chinoises mettent en péril les objectifs climatiques du pays
Une mine de bitcoin en Chine. Photo VICE. Dans un temps ancien – à l’échelle des crypto-monnaies – il était possible, depuis chez vous avec votre petit PC, de vous lancer dans la grande aventure bitcoin en devenant « mineur ». À l’orée de la décennie 2010, le mystérieux Satoshi Nakamoto (créateur du bitcoin) et quelques adeptes pouvaient depuis chez eux, sur leur lap top, « miner » du bitcoin. Comprendre, prêter les capacités de calcul de leur ordinateur à la blockchain et recevoir en échange des jetons – ici des bitcoins. Publicité « Miner, c’est comme participer à une grande loterie, » image Yves Benaïm, spécialiste suisse des crypto-monnaies. « C’est comme si vous aviez un chiffre à trouver, et que vous réalisez plein d’essais pour tomber dessus. Quand votre ordinateur trouve le bon chiffre, et bien vous recevez en récompense de nouveaux bitcoins mis en circulation, ainsi que des frais de minage, » décrypte Benaïm. Mais à mesure que le bitcoin s’est fait connaître, et que son cours a augmenté, la difficulté de gagner à cette « loterie » singulière a aussi progressé. « On est donc rentré dans une course à la puissance de calcul », explique le spécialiste. Et c’est ainsi qu’ont émergé les « fermes de minage », dans lesquelles des centaines ou des milliers de microprocesseurs puissants, moulinent nuit et jour pour dénicher de précieux deniers numériques. Et à ce petit jeu-là, ce sont des fermes chinoises qui s’en sortent le mieux. Profitant de composants et d’une électricité bon marché (pour alimenter leurs machines et faire tourner les systèmes de refroidissement), les fermes de Chine tournent à plein régime. D’après diverses estimations, les mines chinoises alimentent près de 80 pour cent du commerce mondial de crypto-monnaies. Loin devant l’Europe ou l’Amérique du Nord. Plus de 5% des émissions chinoises liées à l’électricité sont dues au minage de bitcoins,…