Néonicotinoïdes: Les inquiétudes de ces députés face au projet de loi pour la betterave
AFPUne manifestation contre les pesticides, à Bordeaux, le 14 mars 2020 POLITIQUE – “Ils essayent toujours en pensant qu’on ne va pas le voir”. Erwan Balanant, député du MoDem, n’est pas ravi de la présentation du projet de loi pour accorder des dérogations à la filière de la betterave dans l’usage des néonicotinoïdes, pesticides dont elle était censée s’être débarrassée cette année. Le texte intitulé “projet de loi relatif aux conditions de mise sur le marché de certains produits phytopharmaceutiques en cas de danger sanitaire” sera présenté en conseil des ministre le 3 septembre. Il doit permettre à la filière de la betterave de bénéficier d’un report de l’interdiction de trois ans pour s’adapter. Problème: il ne mentionne pas le terme de “betterave”, à part sans doute dans l’exposé des motifs qui n’a pas encore été publié. Comme son collègue Matthieu Orphelin, co-président du groupe EDS à l’Assemblée nationale, le député dénonce un texte qui est “trop flou” et qui laisse la porte ouverte à d’autres dérogations en la matière, en plus de celle accordée à la filière de la betterave qui avait déjà suscité un tollé quand elle avait été annoncée en août par Barbara Pompili, ministre de la Transition énergétique. Le texte de 2016 portée par la même ministre mais à l’époque de François Hollande quand elle était chargée de la Biodiversité prévoyaient des conditions très strictes pour d’éventuelle dérogations comme par exemple un bilan sanitaire réalisé par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) pour vérifier qu’aucune alternative n’est possible. “Ce bilan a disparu”, constate Erwan Balanant qui estime que le texte “n’est pas satisfaisant du tout” et assume de ne “pas le voter en l’état”. Il précise au HuffPost que cette position est “personnelle” et n’engage pas l’ensemble de son…