CULTURE

Rachat controversé de l’ESJ de Paris

La récente acquisition de l’École Supérieure de Journalisme (ESJ) de Paris par un groupe de milliardaires d’extrême-droite et proches d’Emmanuel Macron soulève des paradoxes, étant donné l’histoire de cette institution fondée en 1899 par Dick May, militante progressiste d’origine juive. Dans un épisode d’OSAP, l’historienne Sarah Al-Matary discute de son livre sur May et Jeanne Weil, mère de Marcel Proust, mettant en lumière leur contribution souvent oubliée à l’intellect parisien de la Belle Époque. Dick May, co-fondatrice d’institutions dédiées aux sciences sociales, a été confrontée à l’hostilité de l’extrême-droite pour ses convictions laïques et républicaines.

CULTURE

80 ans du massacre de Thiaroye : mémoire et poésie

Le 1er décembre 2024 marque le 80e anniversaire du massacre des tirailleurs sénégalais par l’armée coloniale française, un événement tragique mémorialisé dans le poème « Tyaroye » de Léopold Sédar Senghor, écrit en 1944. Ce poème, publié en 1948 dans le recueil Hosties noires, rend hommage aux soldats africains morts lors des deux guerres mondiales, en dénonçant leur oubli en France. Senghor, ayant vécu la guerre en tant que tirailleur, interroge la place de ces soldats dans la société française. Il souligne leur dignité et leur statut, tout en appelant à une redéfinition des relations entre la France et ses colonies, portant l’espoir d’un avenir meilleur et d’une reconnaissance de leurs sacrifices.

«L’esprit critique» cinéma: silhouettes chinoises et courses de taureaux camarguaises

INVESTIGATIONS

«L’esprit critique» cinéma: silhouettes chinoises et courses de taureaux camarguaises

À travers trois films qui affirment la capacité du cinéma à révéler l’invisible, que ce soit en réanimant le pouvoir d’illusion propre à la jeunesse du 7e art ou en explorant les potentialités du cinéma fantastique, « L’esprit critique » examine aujourd’hui des mondes oubliés, refoulés ou mal connus, afin de faire renaître les paysages, les disparus ou les craintes qu’ils véhiculent. On aborde successivement Grand Tour, le nouveau périple du réalisateur-conteur portugais Miguel Gomes, ainsi que les œuvres de deux réalisatrices franco-algériennes, Animale d’Emma Benestan, qui nous plonge dans l’univers à la fois documentaire et surnaturel des courses camarguaises, et Les Tempêtes, le premier long métrage de Dania Reymond-Boughenou, où des tempêtes de sable jaune ramènent les morts et enfouissent les vivants. « Grand Tour  » Le cinéaste portugais Miguel Gomes, dont chaque œuvre est attendue avec impatience par les amateurs de cinéma depuis son film Tabou sorti au début des années 2010, propose aujourd’hui une nouvelle odyssée cinématographique, historique et poétique, intitulée Grand Tour. Grand Tour débute en 1918, dans la Birmanie coloniale, lorsque Edward, un fonctionnaire de la couronne anglaise, s’échappe de la ville où il devait épouser sa fiancée Molly. Convaincue qu’il est son âme sœur, elle part à sa recherche, traversant différents pays d’Asie tout en suivant le « Grand Tour » réalisé par de nombreux voyageurs britanniques reliant l’Inde à la Chine et au Japon, en passant par la Birmanie ou Singapour. Cependant, le « Grand Tour » proposé par Miguel Gomes ne se limite pas à la géographie, c’est aussi une exploration intérieure du cinéma lui-même, des images animées des théâtres forains existant avant l’invention des frères Lumière aux genres du mélodrame et de la screwball comedy ou « comédie loufoque » hollywoodienne, avec lesquels le film entretient un dialogue continu. Le film a remporté le prix de la mise en scène lors du dernier Festival de Cannes et est en salles depuis mercredi 27 novembre. « Animale » Le premier long métrage de l’actrice, monteuse et réalisatrice Emma Benestan, Fragile, se déroulait à Sète. Animale se déplace à quelques kilomètres, dans les paysages de la Camargue, au sein du monde des « gardians », les éleveurs de taureaux, et des « razeteurs », qui, sans protection, tentent de décrocher la cocarde accrochée sur les cornes du taureau. Dans ce milieu très masculin, Nejma, jouée par Oulaya Amamra, s’efforce de remporter la prochaine course camarguaise, malgré les inquiétudes de sa mère, qui craint qu’un coup de corne mal placé ne lui prive d’enfants, et face aussi aux manifestations surnaturelles qui s’emparent de son corps, tandis que d’autres corps mutilés, attribués à un taureau enragé, sont découverts dans la région… Le film a été présenté en clôture de la Semaine de la critique lors du dernier Festival de Cannes et est en salles depuis mercredi 27 novembre.  « Les Tempêtes » Les Tempêtes est le titre du premier long métrage de la Franco-Algérienne Dania Reymond-Boughenou, née à Alger en 1982 et arrivée en France en 1994 pendant la décennie noire, marquée par le terrorisme islamiste et la répression militaire, qui a frappé son pays d’origine avec des dizaines de milliers de victimes. Bien que l’Algérie ne soit jamais mentionnée dans ce film tourné au Maroc, en raison d’un manque d’accord avec les autorités algériennes, c’est bien cette décennie noire qui hante un film qui choisit de passer par le fantastique pour illustrer comment les morts refoulés peuvent revenir, de manière très littérale, dans le monde des vivants, comme s’ils s’étaient simplement absents pour un long voyage. Ce retour des morts, représenté par Camélia Jordana qui joue l’épouse du personnage principal, un journaliste d’investigation, bénéficie d’une étrange poussière jaune. Celle-ci recouvre les champs et envahit les villes, au point de les engloutir, conférant à la fois le ton, la couleur et la texture granuleuse d’un film à la fois post-traumatique et pré-apocalyptique. Le film est en salles depuis le 20 novembre dernier. Avec :Alice Leroy, qui écrit pour les Cahiers du cinéma et Panthère Première ;Salima Tenfiche, maîtresse de conférences à l’université Sorbonne Nouvelle ;Raphaël Nieuwjaer, qui écrit à la fois pour les Cahiers du cinéma et la revue Études. « L’esprit critique » est un podcast réalisé par Karen Beun.

David Szalay sur l'Inarticulé de l'Expérience

CULTURE

David Szalay sur l’Inarticulé de l’Expérience

La récit « Plâtre » du prochain roman « Chair » suit István, un Hongrois libéré de l’armée après son déploiement en Irak. L’histoire explore son parcours de vie de ses quinze à ses soixante ans, intégrant des événements historiques tels que la participation de la Hongrie à la guerre d’Irak. István rejoint l’armée en raison d’une dépression économique, mais ses expériences le marquent profondément. Le roman aborde des thèmes comme l’attente, l’engourdissement et les réactions face au traumatisme. La rencontre avec un ancien camarade de classe l’incite à ressentir de l’ambition, le poussant vers une nouvelle vie à Londres, illustrant la relation entre l’individu et des forces extérieures.

"Il est nécessaire de réaliser un dépistage annuel même après 50 ans", d'après le directeur Occitanie de Sida Info Service

HERAULT NEWS

“Il est nécessaire de réaliser un dépistage annuel même après 50 ans”, d’après le directeur...

La journée mondiale de la lutte contre le virus du sida se tient ce 1er décembre. Des associations organisent différentes animations de sensibilisation à Montpellier. “Tout le monde peut être touché, quel que soit l’âge”, indique Franck Marcé, le responsable Occitanie de Sida Info Service. “Dès lors qu’on a une activité sexuelle, en particulier des rapports avec plusieurs partenaires, on est exposé à un risque de transmission à tout âge”. France Bleu Hérault : À plus de 50 ans, est-on plus à l’abri des infections sexuellement transmissibles ?Franck Marcé : Les jeunes sont effectivement concernés, mais chacun peut l’être, quelle que soit sa tranche d’âge. S’imaginer que “j’ai plus de 50 ans donc cela ne me concerne pas ou moins” est erroné. On observe clairement aujourd’hui des diagnostics d’infections sexuellement transmissibles chez les plus de 50 ans, sachant que l’on reste sexuellement actif de plus en plus longtemps. C’est ce que révèle récemment l’étude sur la sexualité des Français. C’est plutôt une bonne nouvelle, mais cela implique aussi de se protéger contre les risques. Il y a des personnes de 50 ans qui ont vécu en couple, 15 ou 20 ans, qui se séparent, mais n’arrivent pas à retrouver les réflexes de protection et de dépistage qu’elles avaient peut-être à 20 ans.Une enquête sur la sexualité réalisée en 2006 indique que 90 % des femmes de plus de 50 ans en couple affirment avoir une vie sexuelle. Elles n’étaient que 50 % en 1970.Dans le domaine de la santé publique, on évoque la santé sexuelle. Celle-ci fait partie d’un équilibre de vie, d’un bien-être psychologique et relationnel. Par conséquent, maintenir une santé sexuelle en vieillissant est un indicateur de bonne santé et est souvent associé à une épanouissement et du plaisir, ainsi qu’à des relations enrichissantes. De nouvelles données publiées cette année montrent qu’en réalité, la sexualité en France, c’est moins, mais mieux. Les individus déclarent peut-être moins d’activité sexuelle qu’auparavant, mais, globalement, la proportion d’hommes et de femmes se disant très satisfaits de leur sexualité a considérablement augmenté par rapport aux résultats de l’enquête précédente.Toutefois, un sondage IFOP de 2022 indique que moins d’un quart des 50-79 ans affirment avoir utilisé un préservatif au cours des douze derniers mois, contre 63 % chez les jeunes. Les plus âgés sont-ils des élèves indisciplinés ?Ils n’ont pas les mêmes réflexes. On suppose que le dépistage concerne principalement les plus jeunes, qui sont souvent perçus comme “à risque”. C’est une erreur, une fois qu’on a une activité sexuelle, en particulier avec plusieurs partenaires, on court un risque de transmission à tout âge. Ainsi, le conseil que l’on peut donner à toutes les tranches d’âge est de se rappeler qu’il existe des préservatifs, des moyens de dépistage et des traitements.En ce qui concerne le dépistage du VIH pour la tranche d’âge des plus de 50 ans, où en sommes-nous ?Concrètement, le VIH affecte aussi et surtout les personnes de plus de 50 ans. Actuellement, la moitié des individus séropositifs en France ont plus de 50 ans. Dans moins d’une décennie, la moitié d’entre eux auront plus de 60 ans, ce qui est plutôt positif. Cela signifie que nous vivons plus vieux, même avec le VIH. Nous survivons, et nous ne mourons pas, ou beaucoup moins qu’auparavant. En revanche, il existe une prévalence des infections sexuellement transmissibles et du VIH chez les plus de 50 ans : soit parce que l’on contracte le virus après 50 ans, ce qui est possible, soit parce qu’on a négligé de passer des tests ou qu’on a arrêté d’en faire. Il arrive parfois que certains découvrent tard qu’ils sont porteurs du virus, ce qui est préoccupant. Plus on est informé tôt après la contamination, plus la prise en charge de l’infection est efficace.Est-il vrai qu’il y a une certaine honte à en parler après 50 ans ?Discuter de sa sexualité peut être délicat, on a souvent l’impression d’être jugé. L’idée que toute sexualité active pourrait être perçue comme déviante ou qu’à un certain âge, on devrait être “rangé des voitures” est courante. Cependant, il est tout à fait normal d’avoir une vie sexuelle quel que soit son âge. De plus, il existe des professionnels de santé totalement capables d’aborder ces sujets. La sexualité après 50 ans peut se compliquer car le corps fonctionne différemment. Je pense qu’il n’y a vraiment aucune honte à avoir.Il est donc crucial de toujours se protéger ?Protégez-vous, faites-vous vacciner et dépistez-vous régulièrement. Le téléphone est un outil précieux à cet égard. Les gens peuvent d’abord appeler un numéro vert gratuit et parler avec un professionnel. Pas de face-à-face, l’anonymat est respecté. Cela offre un cadre plus confortable pour aborder des questions liées à la sexualité avant d’en discuter dans un centre de dépistage ou avec son médecin.

CULTURE

En sol majeur – Jean-Samuel Mentor, un Haïtien engagé dans le domaine du journalisme et de l’exil

Toujours présent sur le terrain en Ukraine, au Soudan ou au Proche-Orient, RFI ne peut que remarquer la dégradation de la situation des réfugiés à travers le monde ainsi que celle de centaines de journalistes obligés de fuir leur pays pour préserver leur vie. Toutefois, leur mission de transmettre une information fiable est cruciale, c’est pourquoi Canal France International, la Maison des Journalistes et Reporters sans frontières lancent Voix en exil, un projet visant à les soutenir dans leur parcours tant personnel que professionnel.
ESM est ravi d’accueillir l’un des journalistes de la première promotion de Voix en exil, Jean-Samuel Mentor, âgé de 28 ans, reporter-rédacteur pour plusieurs médias en ligne dans son pays bien-aimé, et récipiendaire du 2è Prix Jeune journaliste en Haïti décerné par l’OIF. Bonjour et bienvenue sur RFI, c’est-à-dire sur 89.3FM si vous nous écoutez à Port-au-Prince.

ACTUALITÉS

Fianna Fáil et Fine Gael en pole position pour former un nouveau gouvernement irlandais

Les élections en Irlande ont vu une dynamique différente de celle observée en Europe, avec les partis de la coalition gouvernementale en tête des résultats. Sinn Féin, bien qu’en tête des voix, ne pourra pas former un gouvernement en raison du refus des autres partis de coopérer avec eux. Les principaux enjeux pour les électeurs étaient le logement et le coût de la vie, tandis que des questions telles que l’immigration n’ont pas suscité d’intérêt majeur. La situation électorale reste incertaine, avec de possibles discussions de coalition qui pourraient durer jusqu’en janvier, laissant le paysage politique en attente de clarification.

Le cinéma du Média #9. Un avenir vers le retour

CULTURE

Here : un chef-d’œuvre de Robert Zemeckis

Le film “Here” de Robert Zemeckis, qui sort récemment, suscite des éloges pour son originalité et son traitement technologique. Ce récit traverse les âges, révélant des saisons de la vie d’une famille à travers un unique cadre, démontrant l’évolution des événements historiques au sein de la vie quotidienne. Bien que le film explore des thèmes universels tels que la mémoire et la perte, il soulève des questions sur la représentation de l’Histoire, offrant parfois une vision homogène au détriment des discontinuités historiques. Finalement, il laisse le spectateur perplexe, tout en promettant une expérience cinématographique émotive et innovante.