Les néonicotinoïdes réautorisés pour la culture de la betterave
Lionel BONAVENTURE / AFPLes activistes anti-OGM et les apiculteurs tiennent une pancarte indiquant “La betterave: cheval de Troie de l’industrie”, lors d’une manifestation à l’entrée d’un site de l’entreprise Bayer le 26 octobre 2020 à Montbequi, dans le sud de la France. Afin de protester contre le projet de loi controversé permettant la réintroduction temporaire de néonicotinoïdes pour sauver l’industrie de la betterave. ENVIRONNEMENT – Ça s’en va et ça revient. Le Parlement a autorisé ce mercredi 4 novembre, via un ultime vote du Sénat, le retour temporaire des néonicotinoïdes, insecticides tueurs d’abeilles, pour “sauver” la filière betterave, un texte “difficile”, de l’aveu du gouvernement, dénoncé à gauche comme un “recul environnemental”. Le projet de loi autorise, à titre dérogatoire, les producteurs de betteraves à sucre à utiliser jusqu’en 2023 des semences traitées avec des pesticides de la famille des néonicotinoïdes, interdits depuis 2018. Une urgence pour les cultivateurs Pour la filière, qui représente près de 46.000 emplois, il y a urgence: les dérogations devraient en effet être effectives au plus tard en décembre, pour laisser le temps aux industriels de produire les semences nécessaires au semis de mars. En cause, un puceron vert qui transmet à la betterave la jaunisse, une maladie qui affaiblit la plante, conduisant à une perte importante de rendement. Les deux chambres du Parlement ont trouvé un accord sur un texte de compromis. Il a été soutenu vendredi dernier à l’Assemblée nationale par 103 voix contre 45, après encore d’âpres débats. Le Sénat dominé par l’opposition de droite l’a approuvé à son tour ce mercredi par 183 voix contre 130, vote qui vaut adoption définitive. Dans un communiqué, le président de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB), Franck Sander, a salué “un vote crucial”. Il a réclamé par ailleurs que l’adoption de ce…