Starmer rejette le faux choix entre les États-Unis de Trump et l'UE dans un discours clé

POLITIQUE

Starmer rejette le faux choix entre les États-Unis de Trump et l’UE dans un discours clé

Keir Starmer a « totalement rejeté » l’idée que le Royaume-Uni doit choisir entre les États-Unis et l’Europe lorsque Donald Trump accède au pouvoir, arguant qu’il est dans l’intérêt national de travailler avec les deux. Le premier ministre a déclaré que le Royaume-Uni « ne se détournerait jamais » de sa relation avec les États-Unis, malgré les difficultés que la nouvelle administration pourrait poser, car cela avait été le « pilier » de la sécurité et de la prospérité pendant plus d’un siècle. Pourtant, il continuerait également à « réinitialiser » la relation de la Grande-Bretagne avec l’Europe, le plus grand partenaire commercial du pays, a-t-il dit, après des années de négligence après le Brexit, alors que des liens bilatéraux solides sont essentiels pour la croissance et la sécurité. « Dans le contexte de ces temps dangereux, l’idée que nous devons choisir entre nos alliés, que…

Algérie : Interpellé de manière énigmatique il y a dix jours, l’auteur Boualem Sansal doit se présenter devant un procureur.

MEDIA

France-Algérie : Boualem Sansal, « héros » ou « marionnette » ?

Dans cette édition du “Fond de l’info” de Le Média, il est question de l’interpellation du écrivain Boualem Sansal en Algérie pour “atteinte à l’intégrité du territoire”. Considéré comme une figure emblématique en France, son soutien suscite des interrogations face à l’indifférence envers les prisonniers politiques algériens. L’Algérie cible Sansal et Kamel Daoud, créant une tension entre les deux nations. Trois intervenants, Nabil Touati, Adlène Mohammedi et Nedjib Sidi Moussa, analysent les médias algériens, les enjeux diplomatiques et la campagne de haine entourant Sansal, offrant un éclairage sur les complexités des relations franco-algériennes, la mémoire et la liberté d’expression.

Nicolas Barré, ancien responsable de la rédaction des Échos, fait son retour chez Politico.

ACTUALITÉS

Nicolas Barré, ancien responsable de la rédaction des Échos, fait son retour chez Politico.

L’ancien rédacteur en chef des Échos, Nicolas Barré, prendra en janvier les rênes de la rédaction française du média américain Politico, axé sur l’actualité politique et législative, a annoncé ce lundi 2 décembre 2024.

Il dirigera une équipe parisienne composée de 25 journalistes, chargée de produire quatre éditions quotidiennes en français, en plus du site en anglais.

Le journaliste apportera « une expertise unique et une vision stratégique pour accroître l’impact et la couverture de Politico en France et soutenir son développement sur les marchés européens », indique le média destiné aux décideurs politiques et économiques, dans un communiqué.

Une « éviction brutale »

Directeur de la rédaction des Échos pendant plus d’une décennie, Nicolas Barré avait été brusquement remercié de son poste en mars 2023. La société des journalistes des Échos avait alors qualifié son « éviction brutale par l’actionnaire » LVMH, le conglomérat de Bernard Arnault, en exprimant des inquiétudes concernant l’indépendance de la rédaction.

Ensuite, en septembre 2023, la rédaction s’était manifestée contre François Vidal, proposé par le conseil de surveillance pour assurer la direction et qui était en intérim depuis mars, se retrouvant sans directeur jusqu’à l’arrivée de Christophe Jakubyszyn en mai 2024.

Pour sa part, Nicolas Barré, qui a débuté sa carrière aux Échos en tant que correspondant à New York et Tokyo, occupait un rôle de directeur éditorial depuis lors.

De nouvelles ambitions

Chez Politico, le journaliste remplace Marion Solletty, qui « prend de nouvelles responsabilités » : elle « écrira sur les grandes problématiques françaises et européennes tout en menant des projets stratégiques en coopération avec toutes les équipes de Politico », comme des « partenariats clés » ou le développement d’une offre événementielle en France.

Ces mutations illustrent les ambitions du média international, qui est présent en France depuis le lancement de la newsletter Playbook Paris en 2021 et le développement d’une offre d’abonnement pour les professionnels.

Politico vise à « renforcer sa présence en France », « consolider sa position de leader dans l’analyse des politiques et affaires européennes » et étendre son empreinte « au-delà de ses bases actuelles », précise-t-il.

Notre dossier « Médias »

Fondé en 2007 aux États-Unis, Politico a été acquis en 2021 par le géant allemand des médias Axel Springer, qui a lancé des éditions européennes. Politico revendique plus de 1 100 journalistes et professionnels des médias en Amérique du Nord et en Europe.

Pourquoi l'art moderne vietnamien rencontre-t-il un immense succès ?

CULTURE

Pourquoi l’art moderne vietnamien rencontre-t-il un immense succès ?

Apparu il y a cent ans, l’art moderne vietnamien est issu de la combinaison des techniques asiatiques et occidentales pendant la période de l’Indochine française. Auparavant réservé à une élite asiatique riche, principalement vietnamienne, les œuvres de ce courant artistique remportent un succès croissant auprès du public occidental ces dernières années. Trois artistes, reconnus comme les précurseurs de cet art, se distinguent particulièrement : Lê Phô (1907-2001), Mai-Thu (1906-1980) et Vu Cao Dam (1908-2000).

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Le 12 novembre 2024, le tableau Mère et enfants devant le fleuve (1975) de Mai-Thu a été vendu à 1 091 000 euros à Nantes, alors que son prix était estimé entre 200 000 et 300 000 euros. Un record en France pour une œuvre d’art moderne vietnamien, mais pas une première à l’international. Depuis environ dix ans, les œuvres de ce courant artistique éveillent de plus en plus l’intérêt des amoureux de l’art. L’art moderne vietnamien prend forme dans un Vietnam sous statut de protectorat français. Paul Doumer, gouverneur général de l’Indochine de 1897 à 1902, lance d’importants projets économiques et d’infrastructures pour moderniser la colonie. Cependant, la Première Guerre mondiale éclate, entraînant un frein à ses ambitions. Les projets redémarrent en 1920, à un moment où le gouvernement colonial souhaite promouvoir l’éducation française dans ses colonies et renforcer les échanges culturels. C’est dans ce cadre que Victor Tardieu (1870-1937), artiste français et père de l’écrivain Jean Tardieu, propose la création de la première École des Beaux-Arts en Indochine. Le peintre français découvre le Vietnam en 1921 grâce au prix de l’Indochine, qui offre au lauréat un voyage aller-retour. Pendant six mois, il parcourt la colonie avant de s’établir à Hanoï. Dans la capitale indochinoise, il fait la connaissance de jeunes artistes vietnamiens, qui soutiennent la modernisation du pays par l’empire colonial. Parmi eux, Nguyen Nam Son (1890-1973), peintre autodidacte, devient son ami.

Lê Phô : « Femmes au jardin », Paris, 1969. Huile sur toile. Collection particulière. © Adagp, Paris, [2024]

Dans ce pays où le concept d’artiste n’existe pas, et où l’art est réduit à l’artisanat, les deux amis souhaitaient créer la première École des Beaux-Arts de l’Indochine (EBAI). Avec l’appui du gouvernement colonial, l’établissement ouvre ses portes en 1925. Cette école représente un tournant dans l’histoire artistique vietnamienne. « Il y a une transformation manifeste, car l’ensemble du système artisanal en place est redéfini. L’EBAI va introduire les techniques occidentales des beaux-arts qui deviendront plus tard la référence. Il y aura une occidentalisation de la société. Et le défi pour les pays concernés sera de préserver les traditions tout en forgeant une identité à travers cette occidentalisation », souligne Anne Fort, conservatrice des collections vietnamiennes au musée Cernuschi à Paris. Le renouveau de l’art vietnamien est en marche. Victor Tardieu nourrit de grandes ambitions pour l’EBAI. Sur le modèle de l’École des Beaux-Arts de Paris, il conçoit un programme d’excellence pour ses élèves futurs. La formation de cinq ans est sélective, avec un concours à l’entrée. Elle inclut les fondamentaux des techniques occidentales : le dessin académique, la perspective, le modelage, l’anatomie et la composition. À lire aussi NEWSLETTER RFI CULTURE : Restez informé des meilleurs reportages et réflexions de l’actualité culturelle internationale, sans oublier l’Afrique. Pour le directeur de l’école, cette base solide permet aux étudiants « de retrouver le goût authentique de la tradition vietnamienne, perdu par la longue domination chinoise puis occidentale – en s’inspirant du passé artistique […] pour servir de départ à des recherches novatrices – et de proposer aux élèves les outils nécessaires pour y parvenir. » Grâce à cette ligne de conduite, les élèves approfondissent leur connaissance de leur propre culture tout en intégrant l’art occidental. Ils sont formés à harmoniser la peinture sur soie et la laque, tradition asiatique, avec la peinture à l’huile, une pratique européenne. Ce mélange donne naissance à un style nouveau, spécifiquement « indochinois », plaçant l’art vietnamien dans la modernité.

L’excellence par la polyvalence. Soucieux de l’avenir de ses élèves, Victor Tardieu conçoit une formation variée pour maximiser leurs opportunités professionnelles. « À Paris, il existe deux écoles. L’une est axée sur les beaux-arts, l’autre sur les arts décoratifs. Le programme de l’EBAI combine les deux domaines, permettant ainsi aux étudiants d’être polyvalents à la fin de leur formation. Au Vietnam, le marché des beaux-arts est pratiquement inexistant ; par conséquent, en intégrant les arts décoratifs au programme, Victor Tardieu accroit leurs chances d’employabilité », explique Anne Fort. Victor Tardieu, directeur de l’école jusqu’en 1937, continue d’encourager ses élèves. « Il était proche d’eux, comme un père. Il les conseillait tant sur leur carrière que sur leur vie », décrit la conservatrice.

Mai-Thu : « Femme à sa coiffure », Nice, 1942. Couleurs sur soie. Collection particulière. © Comité Mai-Thu, ADAGP Paris, [2024]

L’aventure française des trois pionniers. Au fil des promotions, l’EBAI a permis l’émergence de nombreux talents, parmi lesquels Lê Phô (1907-2001), Mai-Thu (1906-1980) et Vu Cao Dam (1908-2000), considérés comme les grands maîtres de l’art moderne vietnamien. Au cours de la période entre 1931 et 1937, les trois amis partent pour la France après avoir obtenu leur diplôme. Leur travail est mis en avant en Europe grâce au soutien de Victor Tardieu. Ils participent, entre autres, à l’Exposition coloniale de 1931 et à l’Exposition universelle de 1937, qui se tiennent au Bois de Vincennes. Les critiques sont élogieuses. Leurs œuvres séduisent par la diversité des supports, techniques picturales et styles, alliant influence asiatique et occidentale. Mais la Seconde Guerre mondiale commence peu après leur arrivée en France. Lê Phô et Mai-Thu s’engagent dans l’armée française de 1939 à 1940. La période post-guerre est peu propice aux commandes. « Ils ont connu des moments très difficiles financièrement. Ils n’arrivaient plus à régler leurs factures », raconte Anne Fort. Le destin des trois amis est marqué par les guerres. D’abord celle de leur pays d’accueil, puis celle de leur terre natale. Le Vietnam traverse deux guerres consécutives pendant trente-six ans, anéantissant tout espoir d’y retourner pour s’y établir. En émigrant en France, les trois amis ignoraient qu’ils quittaient définitivement leur patrie. Tout au long de leur parcours, ces artistes explorent divers styles pour s’adapter aux tendances. Ils se distinguent sur la scène parisienne par leur travail de peinture sur soie, qui met en scène un Vietnam idéalisé. Vu Cao Dam, spécialisé dans la sculpture, réalise au début de sa carrière des bustes pour des personnalités de renom telles que Maurice Lehmann, Paul Reynaud et Hô Chi Minh. Mai-Thu et Lê Phô préfèrent la peinture sur soie en représentant principalement des femmes et des scènes familiales. À partir des années 1960, les carrières des trois artistes prennent un tournant durable. Lê Phô et Mai-Thu signent un contrat avec le galeriste américain Wally Findlay en 1963, leur permettant de bénéficier d’une certaine visibilité à l’international. Vu Cao Dam, de son côté, collabore exclusivement avec le galeriste Jean-François Apesteguy à partir de 1958.

18 Vu Cao Dam posant à côté de sa sculpture « Femme nue », Hanoï, 1930. © Archives Vu Cao Dam, Majorque

Une popularité liée à la croissance économique. Autrefois oublié, l’art moderne vietnamien connaît un regain d’intérêt depuis les années 1990. « À la fin du XXe siècle, les œuvres d’art vietnamiennes ont commencé à apparaître dans les ventes aux enchères internationales à Paris, Singapour et New York. Depuis 2008, lorsque les ventes d’art d’Asie du Sud-Est ont été déplacées à Hong Kong, le public acheteur d’art vietnamien s’est élargi, passant de l’Asie du Sud-Est à Taïwan, Hong Kong et la Chine continentale, favorisant ainsi l’internationalisation de l’art vietnamien », explique Liting Hung, experte en peinture asiatique chez Sotheby’s. Cette expansion coïncide avec le développement économique du Vietnam, qui « a vu l’émergence d’une nouvelle génération de collectionneurs. Ceux-ci manifestent un fort intérêt pour les œuvres qui reflètent l’identité culturelle vietnamienne, contribuant à alimenter l’essor de l’art moderne vietnamien sur la scène internationale », ajoute l’experte. Actuellement, les œuvres des trois grands maîtres atteignent des prix dépassant les attentes. Après leur émigration en France, les trois artistes n’ont pas retourné vivre au Vietnam, « ce qui rend leurs œuvres extrêmement rares dans les collections locales, augmentant ainsi leur valeur sur le marché ». Ainsi, en 2017, Lê Phô devient le premier artiste vietnamien à atteindre le million de dollars pour une œuvre. Lors d’une vente chez Sotheby’s Hong Kong, son œuvre Family Life (1937-1939) fut adjugée à 1,2 million de dollars. Au-delà des salles de vente aux enchères, l’art moderne vietnamien se développe progressivement au-delà du cercle restreint des amateurs d’art pour capter un public plus large, notamment dans les musées. Ainsi, en 2021, le musée des Ursulines de Mâcon a proposé une rétrospective dédiée à Mai-Thu, tandis que le musée Cernuschi à Paris présente actuellement une exposition spéciale consacrée à Lê Phô, Mai-Thu et Vu Cao Dam, jusqu’au 9 mars 2025.

Invité culture - Dorothée Munyaneza : «Placer les femmes afro-descendantes au cœur de la scène»

CULTURE

Invité culture – Dorothée Munyaneza : «Placer les femmes afro-descendantes au cœur de la scène»

Dorothée Munyaneza, une artiste britannique d’origine rwandaise, a été honorée ex æquo avec le chorégraphe mozambicain Idio Chichava du prix européen Salavisa de la danse, décerné par la Fondation Calouste Gulbenkian. En plus de ses réalisations dans la danse, Munyaneza a récemment présenté sa première pièce théâtrale, intitulée Inconditionnelles, au théâtre des Bouffes du Nord dans le cadre du Festival d’Automne à Paris. Cette pièce, adaptée d’une œuvre de Kae Tempest, explore le thème de la vie dans une prison pour femmes et inclut une tournée en France et en Belgique.

MEDIA

Rachat controversé de l’ESJ de Paris

La récente acquisition de l’École Supérieure de Journalisme (ESJ) de Paris par un groupe de milliardaires d’extrême-droite et proches d’Emmanuel Macron soulève des paradoxes, étant donné l’histoire de cette institution fondée en 1899 par Dick May, militante progressiste d’origine juive. Dans un épisode d’OSAP, l’historienne Sarah Al-Matary discute de son livre sur May et Jeanne Weil, mère de Marcel Proust, mettant en lumière leur contribution souvent oubliée à l’intellect parisien de la Belle Époque. Dick May, co-fondatrice d’institutions dédiées aux sciences sociales, a été confrontée à l’hostilité de l’extrême-droite pour ses convictions laïques et républicaines.

CULTURE

80 ans du massacre de Thiaroye : mémoire et poésie

Le 1er décembre 2024 marque le 80e anniversaire du massacre des tirailleurs sénégalais par l’armée coloniale française, un événement tragique mémorialisé dans le poème « Tyaroye » de Léopold Sédar Senghor, écrit en 1944. Ce poème, publié en 1948 dans le recueil Hosties noires, rend hommage aux soldats africains morts lors des deux guerres mondiales, en dénonçant leur oubli en France. Senghor, ayant vécu la guerre en tant que tirailleur, interroge la place de ces soldats dans la société française. Il souligne leur dignité et leur statut, tout en appelant à une redéfinition des relations entre la France et ses colonies, portant l’espoir d’un avenir meilleur et d’une reconnaissance de leurs sacrifices.

MEDIA

Humiliation pour Macron ? Le Sénégal et le Tchad « expulsent » l’armée française

Dans le dernier épisode de “Décrypter l’Afrique”, animé par Théophile Kouamouo, des journalistes discutent d’un tournant crucial pour l’Afrique francophone. Le 28 novembre 2024, le Sénégal et le Tchad annoncent leur intention de mettre fin à la présence militaire française, remettant en question le modèle de coopération postcoloniale. Cette décision fait écho à des événements similaires au Mali, Burkina Faso et Niger, suscitant des préoccupations sur la stratégie diplomatique régionale. Les déclarations des président et ministre des Affaires étrangères soulignent un échec de la politique africaine de la France, alors que des repositionnements stratégiques vers de nouvelles alliances, notamment avec Moscou, sont envisagés.

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