Le cinéma du Média #5. La splendeur d'Anora

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Le cinéma du Média #5. La splendeur d’Anora

Ne vous fiez pas aux critiques : Anora ne constitue pas une énième reprise, même sombre et dorée, de Pretty Woman. Ce huitième long métrage de l’Américain Sean Baker, qui a reçu des distinctions à Cannes, ne prend véritablement son envol qu’après environ trois quarts d’heure, moment où se dissout l’union enchantée de l’escort girl et du jeune milliardaire russe. Le film commence réellement à avancer lorsque, l’héritier quittant la scène la tête basse, le rythme effréné de la première partie – strip-teases, fêtes, et sexe à New York suivi d’une noce à Las Vegas – ralentit pour faire place à un autre, plus posé et instable à la fois. À cet instant, Anora révèle sa véritable force. Et cette dernière n’est pas négligeable.   Ivan – joué par le Timothée Chalamet russe, Mark Eydelshteyn – est trop riche pour Baker. Trop fortuné et trop puissant. Trop apathique : l’idée même de travailler lui semble absurde. Cependant, depuis toujours, Baker a un faible pour ceux qui s’activent. Les travailleurs et les travailleuses du sexe, dont Anora fait partie, tout comme l’héroïne de Starlet (2012) – enfin disponible en France la semaine dernière – et les personnages de Tangerine (2015), ainsi que le protagoniste de Red Rocket (2021), son film précédent. Mais également tous ceux qui peinent pour gagner leur vie et se battent pour conserver un emploi qu’ils viennent tout juste de décrocher. Depuis toujours, Baker a un faible pour ceux qui s’activent. Ne vous laissez pas tromper par les critiques : Anora n’est pas simplement un nouveau film sur le rêve américain et son revers cauchemardesque. À moins qu’on considère Anora comme tel uniquement in fine, lorsque le conte de fées de la première partie a disparu et qu’un autre, légèrement moins irréaliste, semble prêt à prendre la relève. Semble seulement, car quand…

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“Parlons poil”: Entre émancipation et injonctions, pourquoi le poil divise toujours les femmes

FÉMINISME – À en croire Instagram, la publicité, et les couvertures de magazines, les poils féminins longtemps restés tabous sont de plus en plus assumés et affichés fièrement. Pourtant, dans les faits, selon une enquête Ifop réalisé pour ELLE en 2019, plus de la moitié des femmes de moins de 25 ans s’épilent intégralement le maillot, contre 45 % en 2015. “Personne ne nous oblige à nous épiler, mais en attendant, si on se ramène avec des poils, on va nous dire que c’est dégueulasse”, résume Juliette Lenrouilly auteure du compte Instagram “Parlons poil”, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus. Alors, révolution du poil ou épilation intégrale? Depuis janvier 2019, les journalistes Léa Taieb et Juliette Lenrouilly et auteures du compte “Parlons poils” ont recueilli plusieurs milliers de témoignages d’hommes et de femmes pour interroger le rapport au poil féminin. “On a eu un témoignage assez marrant d’une femme qui se revendiquait féministe et qui s’épilait au laser. Elle nous confiait qu’elle ne saurait pas quoi faire de ses poils si elle en avait encore aujourd’hui ni si elle pourrait être en accord avec ses convictions”, rapporte Léa Taieb. Si toutes les deux sont d’accord sur le fait que l’épilation féminine est une charge mentale pour la femme, et une vraie injonction, le but de leur enquête, qui sortira au printemps 2021 aux éditions Massot n’est pas “d’inciter à s’épiler ou ne pas s’épiler, mais d’inciter à faire un choix”. À voir aussi sur Le HuffPost : En refusant l’épilation, comment les femmes se réapproprient leur corps Source