Pollution de l’air: au moins 40.000 morts par an entre 2016 et 2019
POLLUTION – Malgré l’amélioration de la qualité de l’air, 40.000 décès par an sont encore attribuables à l’exposition aux particules fines, selon Santé Publique France qui appelle à ne pas se satisfaire d’un léger mieux dans le bilan des victimes de cette pollution. Il faut au contraire “poursuivre, voire renforcer les efforts visant à réduire ce fardeau”, plaide Sébastien Denys, un responsable de l’agence, qui souligne l’impact significatif sur la santé d’une baisse de la pollution, même à court terme. Preuve en est l’impact du premier confinement du printemps 2020 qui a permis d’éviter plus de 2000 décès liés à la pollution de l’air, selon les chiffres publiés ce mercredi 14 avril. En 2016, Santé Publique France, se basant sur la période 2007-2008, avait estimé à 48.000 le nombre de décès prématurés par an liés aux concentrations de particules fines PM2,5 (inférieures à 2,5 microns), matières microscopiques en suspension dans l’air qui pénètrent dans les ramifications des voies respiratoires et dans le sang. La nouvelle estimation suggère “une tendance à la baisse”: près de 40.000 décès par an attribuables aux PM2,5 entre 2016 et 2019, soit 7% de la mortalité totale sur cette période, contre 9% en 2007-2008. L’exposition à ces particules, qui peuvent provoquer cancer, asthme, allergies ou maladies cardio-vasculaires, réduit aussi de huit mois l’espérance de vie d’un adulte à partir de 30 ans. “On peut se satisfaire de la légère diminution. Mais d’un point de vue de santé publique, ce qui nous inquiète, c’est une estimation de 40.000 décès évitables. Et j’insiste sur ce terme évitable: des actions sont possibles pour réduire cet impact”, souligne Sébastien Denys. Le nombre de décès annuels attribués au dioxyde d’azote (NO2), calculé pour la première fois, est de 7000. Mais on ne peut pas additionner intégralement ces morts à celles liées…