Drags, gros son et paillettes : sur un char à la Pride d’Anvers
Je dirais que j’ai une relation amour-haine avec la Pride. Les défilés auxquels on assiste aujourd’hui sont selon moi trop éloignés des manifs qu’il y avait à l’origine. La Pride c’est devenu un truc crucial à aborder en réunion marketing. C’est aussi une façon pour les partis conservateurs de masquer leurs politiques xénophobes derrière un rideau arc-en-ciel. Cet événement est (trop) peu représentatif de l’ensemble complexe des identités regroupées sous l’appellation LGBTQIA+. Et, bien sûr, les chars chargés de diesel et les paillettes non biodégradables c’est pas génial pour l’environnement. Et pourtant, je ne peux m’empêcher de l’aimer aussi, cette Pride, parce que c’est fait « pour nous », comme une fête pour notre famille choisie / de cœur. C’est pour ça que je n’ai pas hésité une seconde quand on m’a demandé de me produire sur le char de l’événement drag que Send in the Clowns et De Studio ont organisé pour l’Antwerp Pride. Avant même de réaliser ce qui m’arrivait o, j’étais déjà en train de jouer Rain On Me de Lady Gaga sous 34 degrés, avec pour seul vent de fraîcheur un ventilateur que les drag queens avaient réquisitionné avant que je n’aie à éponger mes premières perles de sueur. C’est lors de la première édition de Send in the Clowns que j’ai pondu mon nom de DJ, Rostgoed ; pour et grâce à mes ami·es Veronika Deneuve et Robbert Geens, qui co-organisent l’événement. En gros, c’est un événement où les artistes pros et les nouveaux talents peuvent se rencontrer pour repousser leurs limites et celles de la drag. J’y apprends à remettre en question mes propres préjugés sur le genre, la sexualité et tout ce qui se trouve entre et autour. Et pour mieux maîtriser les CDJs aussi. Pour l’occasion, j’ai mis au point un set…
Avec la jeunesse queer belge qui ne se reconnaît pas dans la Belgian Pride
« Tout le monde est le·a bienvenu·e à la Pride de base, et c’est très bien comme ça même si d’un autre côté, force est de constater qu’on est en fait entouré de personnes hétéro et que c’est pas normal qu’on soit une minorité à notre propre évènement », analyse Zoé, du haut de son mètre 75. La jeune femme à la chevelure flamboyante participait déjà à la Pride il y a trois ans et pour elle, c’est toujours la même chose : « La Pride, telle qu’elle est, n’est pas un évènement hyper revendicatif. » Si elle est consciente de cet aspect apolitique, c’est le sourire aux lèvres qu’elle affirme s’être amusée, même si l’évènement est loin d’une Pride des années 70 : « De mon côté, j’aime bien faire la fête et j’ai adoré qu’il y ait une scène sur laquelle des artistes issu·es de la communauté ont pu performer. » Quoi qu’il arrive, pour Zoé, la présence des personnes queers dans l’espace public est politique : « Peu importe la forme, se rassembler a de l’importance ». Cependant, elle estime aussi que « ce qui est frustrant, c’est que la Belgian Pride, qui est un évènement très médiatisé, ne soit pas utilisé comme levier pour faire bouger les choses. » Selon elle, il faudrait que deux évènements cohabitent, « une Pride pour la célébration et une manifestation pour les revendications ». Source
J’ai visité le premier musée LGBTQ virtuel au monde
La créatrice du musée LGBTQ+ en réalité virtuelle, Antonia Forster avec un casque VR et la sculpture de Patricia Cronin Memorial to a Marriage. Photo : avec l’aimable autorisation de Fraser. Je me tiens dans une zone liminale indéterminée avec une icône arc-en-ciel qui flotte devant mes yeux. Sous moi se trouve le Milky Way (la Voie Lactée), une vue astrale spectaculaire qui fait de notre galaxie une simple poussière dans un océan d’étoiles. Pour une fois, cette vision n’est pas le résultat d’une méchante dose d’acide prise en after le lendemain de la Pride, mais bien celle du hall d’entrée du premier musée en réalité virtuelle de l’histoire LGBTQ+. Publicité Conçu par Antonia Forster — militante, conférencière, codeuse autodidacte et autrefois déclarée l’une des personnes les plus influentes de Bristol — le LGBTQ+ VR Museum propose une exposition culturelle basée sur les contributions de la communauté queer, du sud-ouest de l’Angleterre, du Danemark et du Ghana. Chaque œuvre est constituée d’un scan 3D d’un objet, accompagné d’un message vocal de son propriétaire racontant son histoire et sa signification. C’est ici qu’une collection de vernis à ongles devient un acte de défiance, un micro de karaoké un avatar pour la communauté et un exemplaire de Giovanni’s Room, le roman de James Baldwin, une tentative subtile (et ratée) de coming-out. Comme tant d’autres moments qui marquent un tournant culturel, le musée d’Antonia Forster a pris vie lorsqu’elle-même n’en trouvait nulle part ailleurs. Depuis un café de Brislington, à Bristol, elle me raconte qu’elle était certaine que quelqu’un d’autre avait déjà pensé à faire un truc pareil. Mais ce n’était pas le cas. À l’époque au Royaume-Uni, il n’y avait pas de musée dédié aux LGBTQ+ (Queer Britain a depuis ouvert ses portes en tant que musée physique, où le projet d’Antonia fera une…
C’était l’OUTRAGEOUS à l’Ancienne Belgique
Ça fait des semaines que je dis à mon copain : « Cette année, on va vraiment se faire la Belgian Pride ». J’étais prêt à adhérer aux clichés de mon homosexualité, dans toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Malheureusement, j’ai encore raté l’occasion ; une fois de plus, j’ai fait le plein de poudre trop tôt. C’est le revers de la médaille d’une soirée d’ouverture trop intense. La soirée en question, OUTRAGEOUS, se passait à l’Ancienne Belgique. La line-up ressemblait un peu à une méga playlist de la Pride, et fort heureusement pas à un truc trop Eurovision. Avec Mykki Blanco, COBRAH, LOTIC, TYGAPAW, Authentically Plastic, TAAHLIAH, Promis3 et BRYN, l’AB a fait venir des grands noms pour cette première édition. À part ça, je me demande aussi pourquoi tou·tes ces artistes se sentent obligé·es d’écrire leur nom en majuscules. Publicité En gros, OUTRAGEOUS c’était un rassemblement camp and cosy dont je ne me souviens que par bribes : envoyer des bisous en direction de Drag Couenne et Judassime pour leur entrée, chanter ivre sur du Mykki Blanco pendant que son pantalon disco faisait se refléter toutes les lampes torches de l’AB et COBRAH, dont l’émetteur ne fonctionnait pas parce qu’elle était « trop mouillée ». J’ai aussi rencontré une Espagnole qui était là avec son meilleur ami gay : « Je fais semblant d’être sa petite amie pour que les brutes le laissent tranquille. » Elle a reçu une pinte de ma part rien que pour ça, mais sinon le reste est un peu flou. Heureusement, la photographe Maryan Sayd était là pour capturer la soirée de façon plus nette depuis le front et les coulisses. Il ne me reste plus qu’à trouver comment aller à la prochaine Pride sans gueule de bois. VICE Belgique est sur Instagram et Facebook.VICE France est…
En Floride, une camionnette percute une Pride, au moins un mort
ÉTATS – UNIS – Le conducteur d’une camionnette a heurté plusieurs personnes rassemblées pour une marche des fiertés LGBT+ (lesbiennes, gays, bisexuelles, trans), ce samedi 19 juin aux États-Unis, tuant au moins un homme, a rapporté un média américain. L’incident, dont on ne sait pas encore s’il s’agit d’une agression délibérée, est survenu au départ du défilé dans la ville de Wilton Manors (Floride, sud-est), près de Fort Lauderdale. Le conducteur de la camionnette a été arrêté puis placé en garde à vue. La police a indiqué qu’elle étudiait toutes les pistes. Le véhicule s’était aligné avec les chars participant à la parade, mais a accéléré et heurté plusieurs personnes, a rapporté le média Local 10 News. Au moins deux hommes ont été heurtés par le véhicule et l’un d’eux est décédé, a déclaré le maire de Fort Lauderdale, Dean Trantalis, présent au défilé, à Local 10 News. Selon lui, la camionnette a en fait visé la voiture d’une membre démocrate du Congrès, Debbie Wasserman Schultz, qui se trouvait dans une décapotable, mais l’a manquée de peu. Des éléments qui restent à déterminer “Il s’agit d’une attaque terroriste contre la communauté LGBT”, a déclaré Dean Trantalis. “C’est exactement ce que c’est. Pas vraiment un accident. C’était délibéré, c’était prémédité, et c’était ciblé contre une personne en particulier. Heureusement, ils ont raté cette personne mais malheureusement ils ont atteint deux autres personnes”. Mais gage que les circonstances exactes du drame ne sont pas encore tout à fait claires, lors de son arrestation le conducteur portait ainsi un t-shirt d’un groupe de chorale, Chorus, auquel participaient les deux victimes. Le président du groupe de chant a ainsi assuré dans un communiqué, comme le relaient Local 10 News et NBC: “Nos collègues membres de Chorus sont ceux qui ont été blessés et le chauffeur faisait également…
9 raisons pour lesquelles la Pride est toujours nécessaire
Ce samedi 22 mai, on aurait dû célébrer la Belgian Pride dans les rues de Bruxelles. Mais comme en 2020, elle a été annulée, ce qui nous donne l’occasion de nous pencher sur sa signification. Au fil des ans, la Pride est devenue de plus en plus commerciale, avec ses chars brandés et les partis politiques qui profitent de l’événement pour gagner en visibilité – coucou le pinkwashing. Chaque année aussi, se pose la question de savoir si elle est encore nécessaire en Belgique aujourd’hui. « Bah, vous avez tous les droits maintenant, non ? » VICE a énuméré 9 raisons qui expliquent la nécessité de la Pride et pourquoi elle ne doit pas perdre son côté protestataire. 1. Les contestations, c’est la base de la PrideRetour sur les racines. En juin 1969, des émeutes éclataient à New York. Pendant plusieurs jours, la communauté LGBTQ+ s’est mobilisée en masse contre les violences policières et cet événement, qui a été baptisé « les émeutes de Stonewall », a conduit à la création d’organisations LGBTQ+ telles que le « Gay Liberation Front » et « Lavender Menace ». La première Pride a eu lieu un an après. Beaucoup de gens considèrent les émeutes de Stonewall comme le point de départ de la libération LGBTQ+. Il est important de noter que les femmes trans noires et les femmes trans de couleur en général étaient à la tête de ce mouvement de libération. Près d’un demi-siècle plus tard, en 2020, au moins 350 personnes trans ont été assassinées dans le monde – chiffre qui n’englobe que les cas qui ont été un minimum médiatisés. 98% étaient des femmes trans, et aux États-Unis, 79% du temps, il s’agissait d’une femme trans de couleur. Pourtant, ces faits déclenchent généralement peu d’indignation. 2. C’est l’occasion de lutter contre…
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