Dupond-Moretti mis en examen: la gauche réclame sa démission, la droite plus discrète
LUDOVIC MARIN via AFPÉric Dupond-Moretti, le 7 juillet 2021 POLITIQUE – Ministre et mis en examen ce vendredi 16 juillet – une première pour un Garde des Sceaux en exercice – Éric Dupond-Moretti a reçu le soutien du chef du gouvernement. Mais dans les rangs des responsables politiques, son maintien en poste divise. À l’issue de près de six heures d’interrogatoire par la commission d’instruction de la Cour de justice de la République – seule juridiction habilitée à poursuivre et juger des ministres pour des infractions commises dans l’exercice de leurs fonctions – Éric Dupond-Moretti a été mis en examen pour prise illégale d’intérêts, sans contrôle judiciaire. Cette mise en examen signifie que les magistrats ont estimé avoir réuni des indices graves ou concordants rendant vraisemblable la participation du ministre à l’infraction de prise illégale d’intérêts. Un renvoi ou non en procès ne sera décidé qu’à la fin des investigations. En attendant, le ministre a été confirmé dans ses fonctions par Jean Castex, qui “lui demande de poursuivre l’action de réforme et de confortement des moyens accordés au service public de la Justice”. “Un ministre mis en examen doit quitter le gouvernement” Le soutien affiché de l’exécutif à son Garde des Sceaux a provoqué une vague d’indignation et une série d’appels à démissionner parmi les responsables de gauche, de EELV à LFI en passant par le PS. D’autant plus que certains, comme l’eurodéputée Insoumise Manon Aubry n’ont pas manqué de rappeler que pendant la campagne présidentielle de 2017, Emmanuel Macron assurait pourtant “qu’un ministre mis en examen doit quitter le gouvernement.” La mise en examen du Garde des Sceaux “ne peut rester sans conséquences. Le président de la République doit prendre ses responsabilités et s’interroger sur le maintien du Garde des Sceaux dans ses fonctions”, estime pour sa part le groupe…