Les mineurs non accompagnés, oubliés de la protection de l’enfance
ENFANCE – Le projet de loi visant à améliorer le sort des mineurs confiés à l’Aide sociale à l’enfance (ASE) arrive ce mardi 6 juillet devant l’Assemblée nationale. Parmi les sujets qui ont fait débat en commission, l’hébergement et le statut des mineurs non accompagnés (MNA), enfants étrangers et isolés sur le territoire français, souvent considérés comme les oubliés de la protection de l’enfance. “Nous allons inscrire dans la loi l’interdiction du placement des enfants dans les hôtels”, promettait en janvier dernier Adrien Taquet, secrétaire d’État en charge de l’enfance et des familles, sur France 3, lors d’un débat diffusé après une enquête de “Pièces à conviction” sur les défaillances de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Le reportage en question, intitulé “Enfants placés, les sacrifiés de la République”, dressait alors un constat accablant des dysfonctionnements de l’aide sociale à l’enfance. Parmi lesquels, le placement de mineurs seuls à l’hôtel, pendant des jours, des semaines, voire des mois. “Le placement d’enfants dans des hôtels de fortune est une pratique courante et ne date pas d’hier, déplore auprès du HuffPost Léo Mathey, du réseau associatif Repairs, qui regroupe d’anciens enfants placés. Les départements y ont recours faute de création de structures d’accueil adaptées et de familles d’accueil en nombre suffisant.” Mais la loi va-t-elle finalement changer la situation? Le doute est permis. Entre 7500 et 10.500 mineurs Selon un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) datant de janvier 2021, entre 7500 et 10.500 mineurs seraient concernés, 95 % étant des mineurs isolés étrangers, dits “mineurs non accompagnés” (MNA). Ce rapport a été initié par Adrien Taquet après le meurtre, en décembre 2019, d’un adolescent de 17 ans confié à l’ASE, par un jeune de 15 ans, tous deux placés dans un hôtel de Suresnes (Hauts-de-Seine). “On est sur un écart de 3000 enfants quand il s’agit de…