L’épuisement émotionnel chez les jeunes TDS queer aux études
C’est sur ce constat que s’est développée l’association belge Alias, qui vise à l’accompagnement des TDS trans et HSH (hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes). L’association propose des permanences ainsi qu’un accès anonyme, gratuit et sans jugement au dépistage et aux consultations médicales. Alias a mené une étude sur les jeunes TDS, HSH et trans étudiant à Bruxelles afin de mieux cerner ce public et ses besoins. Selon Lucie, qui a dirigé l’étude, les écoles et universités ne semblent pas prêtes à reconnaître la présence d’étudiant·es TDS dans leurs établissements. « Pourtant il y en a, et iels ont besoin de soutien pour exercer leur pratique dans de bonnes conditions », affirme-t-elle. La double stigmatisation Pour beaucoup, le travail du sexe continue d’être contraire aux valeurs de notre société, probablement parce qu’il associe deux sujets tabous : le sexe et l’argent. Si certain·es tentent de faire reconnaître cette activité comme aussi légitime que n’importe quel autre service, le travail du sexe fait encore l’objet d’une forte stigmatisation. Pour la communauté LGBTQ+, elle s’ajoute à la stigmatisation liée à leur identité. Les jeunes travailleur·ses du sexe LGBTQ+ sont donc victimes d’une double peine quotidienne, de par ce qu’iels sont et ce qu’iels font. Les raisons qui poussent les jeunes étudiant·e LGBTQ+ à se lancer dans le travail du sexe sont multiples. Lucie explique qu’il n’est pas rare que des étudiant·es se fassent mettre à la porte après avoir fait leur coming out auprès de leurs familles. C’est ce dont témoigne Stéphane* (18 ans), homme bisexuel étudiant en école d’art : « Mon coming-out auprès de ma famille s’est hyper mal passé. On ne s’est pas parlé·es pendant trois mois, et on m’a foutu dehors. » Ne disposant plus de soutien humain ni financier, Stéphane* a opté pour le travail…