Le distress d’une mère de famille, locataire d’un logement indécent à Montpellier
Séverine réside au troisième étage de l’immeuble Val de Croze 4, situé à Montpellier. Avec ses trois enfants, elle occupe un logement social depuis 10 ans, qui a tellement souffert des infiltrations qu’elle désire ardemment en partir. Dans toutes les pièces, on trouve de la moisissure au plafond et des dalles de sol qui se décollent. Dans le couloir, un tissu à motifs rouge, semblable à un rideau, dissimule un trou béant dans le mur. “Il est gorgé d’eau, ça goutte à chaque pluie ou lorsque les voisins utilisent leurs sanitaires. Tout s’effondre peu à peu, le mur se dégrade et il y en a partout”, déplore la mère de famille.
Humidité et moisissure partout dans l’appartement
Dans la salle de bain, le lavabo, obstrué, est hors d’usage depuis trop de temps et la famille est contraite de faire sa toilette dans la cuisine. “On m’a dit que c’était à moi de déboucher le lavabo, et je sais le faire, mais ils ont scellé le pied, donc je n’ai pas accès à la tuyauterie”, se défend-elle. En levant les yeux, on remarque que des plaques sont prêtes à céder, juste au-dessus de la baignoire, qui elle-même a fini par pencher à cause de l’humidité.
Réaménagement XXL dans le secteur pour la ligne 5 du tram
Cela fait six ans que Séverine désire quitter cet appartement, mais ses requêtes auprès d’ACM, son bailleur, n’ont reçu aucun retour. Elle assure qu’elle n’a pas de dettes même si parfois, elle est légèrement en retard pour payer le loyer. “Ils me contactent par SMS et par téléphone, me réclamant de payer sous peine de voir la CAF stopper les APL”. À chaque fois, Séverine profite de l’occasion pour s’enquérir de l’avancement de son relogement et se heurte à un “silence complet”.
On lui a maintes fois conseillé d’attendre, de patienter jusqu’à la fin des travaux du tramway qui s’accompagnent d’un vaste programme de réhabilitation des logements du quartier.
Trois certificats médicaux
Actuellement, la famille est à bout. “Ils pourraient couvrir cet appartement de diamants, nous voulons simplement partir !” affirme Séverine, qui se plaint d’avoir le moral à zéro, tout comme ses enfants. Sans oublier les problèmes de santé récurrents : asthme, allergies, irritation des yeux, au point que leur médecin généraliste a recommandé un déménagement d’urgence. C’était il y a plus de quatre ans…
Encore plus ancienne, une enquête de 2016 du service communal d’hygiène et de santé, notait déjà que “l’ensemble du logement présente un développement significatif de moisissures”. À l’époque, “seule la salle de bain échappait à ce problème”.
Une ou deux propositions de relogement à l’horizon
Contacté par France Bleu Hérault, le bailleur admet qu’il y a eu “un raté” dans le suivi de la demande de Séverine. “Il semble que la commande de travaux soit effectuée et que la réhabilitation des lieux soit prévue”, précise-t-il. Tout en rappelant que les mouvements dans le parc de logements sociaux sont peu fréquents, le président d’ACM assure “qu’une ou deux propositions” seront faites dans l’est de la métropole de Montpellier.