Pourquoi Josh Brolin aime James Joyce
À l’occasion de ses nouvelles mémoires, l’acteur de “Dune” réfléchit à certaines de ses expériences de lecture formatrices.
Fitbit teste une IA générative qui examine vos nuits afin d’améliorer votre sommeil.
Fitbit, la prestigieuse société spécialisée dans les dispositifs connectés, introduit un programme d’expérimentation prometteur. Nommé « Sleep Labs », son but est clair : vous aider à mieux appréhender et optimiser votre sommeil.
Sleep Labs propose une évaluation détaillée de vos cycles de repos. Cette fonctionnalité, actuellement à l’essai, n’est pas encore ouverte à tous. Fitbit a intégré un outil d’analyse baptisé « Sleep Insights and Tips », qui est facultatif pour les utilisateurs. En visitant l’onglet « Vous », les utilisateurs peuvent examiner les diverses options disponibles dans les Fitbit Labs. Une autre fonctionnalité, dénommée « Insights Explorer », devient également plus accessible.
Les Sleep Labs incluent un journal du sommeil quotidien. Ce journal nécessite de répondre à un questionnaire de deux minutes. Vous y trouverez des questions à choix multiples ainsi qu’une question ouverte. Cela permet de consigner tout élément susceptible d’affecter votre sommeil, tel que le stress, la dépression ou les habitudes alimentaires.
Des résumés quotidiens
Après avoir complété l’enquête, une IA générative examine vos réponses. Elle utilise un modèle de langage sophistiqué pour générer un « résumé quotidien ». Ce dernier est consultable sur l’écran dédié aux statistiques du jour. Il révèle des tendances clés pour améliorer vos habitudes de sommeil. L’IA vous signale également les comportements à éviter pour garantir un sommeil de qualité.
Si vous tenez quatre journaux quotidiens, Fitbit vous fournira un récapitulatif hebdomadaire. Ce résumé met en évidence les tendances de votre sommeil sur une période de sept jours. Vous recevrez également des recommandations personnalisées pour perfectionner votre repos. En outre, Fitbit propose des missions spécifiques à réaliser. Ces conseils sont basés sur les données de votre journal, afin de favoriser de meilleures pratiques nocturnes.
Une option en phase de test
Pour le moment, Sleep Labs demeure une fonctionnalité expérimentale. Fitbit n’a pas encore communiqué sur sa disponibilité à grande échelle. Toutefois, l’idée d’un suivi du sommeil assisté par l’IA suscite déjà un vif intérêt. Les montres intelligentes fournissent des informations précieuses, et l’analyse générée enrichit l’expérience utilisateur.
Des fonctionnalités de ce type soulignent l’importance cruciale du sommeil. Un sommeil de qualité affecte directement votre productivité et votre bien-être. Être en mesure d’identifier les facteurs qui altèrent le sommeil grâce à l’IA constitue une avancée significative.
- Partager l’article :
-
Facebook
-
Twitter
-
LinkedIn
ChatGPT est maintenant disponible sur votre PC : tout ce qu’il faut connaître sur l’application Windows !
Il y a cinq mois, au début de la troisième semaine de mai de cette année, OpenAI a présenté l’application de bureau ChatGPT pour macOS et iOS. De nombreuses caractéristiques avancées sont effectivement présentes dans cette nouvelle version du chatbot. On trouve notamment la commande vocale, la possibilité de télécharger des fichiers, ainsi qu’un accès rapide par le biais de raccourcis clavier. À ce jour, ChatGPT est également accessible sur Windows, mais uniquement pour les abonnés payants.
Cela signifie que ceux qui possèdent un compte gratuit ne pourront pas, du moins pour l’instant, accéder à l’application de bureau ChatGPT sur Windows.
Cependant, OpenAI envisage d’étendre l’accès à tous les utilisateurs, même à ceux qui n’ont pas souscrit à ChatGPT Plus, Team, Edu ou Enterprise.
Nous attendons donc que Sam Altman fasse l’annonce avant la fin de l’année. En attendant, si vous êtes un utilisateur de Windows éligible à ChatGPT, voici comment télécharger et installer l’application sur votre ordinateur de bureau.
Pourquoi installer l’application Windows de ChatGPT alors que j’y ai accès en version web ?
Je me suis également posé cette question. Quel est l’intérêt d’installer l’application de bureau de ChatGPT sur Windows ?
Étant donné qu’il s’agit d’une version réservée aux abonnés payants, ils bénéficieront du dernier modèle proposé par OpenAI.
Cela implique que l’application de bureau de ChatGPT est plus performante et offre une meilleure capacité de raisonnement.
En effet, en le téléchargeant et en l’installant, vous accédez non seulement à GPT-4o, mais également aux modèles o1-mini et o1-preview.
En matière de fonctionnalités, vous aurez accès à la création d’images via DALL-E, qui est également intégrée dans la version Windows de ChatGPT.
Vous pourrez aussi recevoir immédiatement des réponses à vos questions, à vos sollicitations, directement depuis l’interface utilisateur.
Ainsi, il est tout à fait possible de télécharger des fichiers ou des images pour en extraire des informations. Vous pouvez également demander au chatbot de résumer, de synthétiser ou d’analyser vos documents.
Configuration minimale requise
Avant de procéder au téléchargement et à l’installation de la version de bureau de ChatGPT pour Windows, assurez-vous que votre PC satisfait à la configuration minimale requise.
C’est-à-dire un espace de stockage d’au moins 5 Go, une RAM de 16 Go, un processeur Intel Core i7 ou supérieur, et bien sûr une carte graphique avec au moins 8 Go de VRAM.
En ce qui concerne les exigences logicielles, vous aurez besoin de Windows 10 ou 11 64 bits installés sur votre PC.
Vous nécessiterez aussi la version 3.7 de Python et Git pour cloner les dépôts. Un environnement virtuel est également recommandé, bien qu’il soit optionnel.
Si vous respectez ces indications, vous pourrez tirer pleinement parti de ChatGPT sur votre Windows.
L’application de bureau ChatGPT pour Windows est accessible sur le Microsoft Store. C’est d’ailleurs ce que je recommande pour obtenir une version authentifiée.
Sinon, vous pouvez aussi télécharger depuis le site officiel d’OpenAI via ce lien proposant les versions pour macOS, Windows, iOS et Android.
Il vous suffit alors de cliquer sur la version de votre choix pour télécharger celle que vous souhaitez installer.
Si vous optez pour le téléchargement sur le Microsoft Store, il vous suffit de taper ChatGPT dans la barre de recherche.
Une fois les résultats affichés, cliquez simplement sur « Obtenir » et le téléchargement commencera.
L’application est totalement gratuite et son poids est d’environ 300 Mo. Toutefois, elle ne supporte que l’anglais.
Après le téléchargement via le Microsoft Store, l’application s’installera automatiquement. Toutefois, pour l’utiliser, vous devez cliquer sur « Lancer » et « Se connecter » dans la fenêtre qui va s’ouvrir.
Cette fenêtre vous redirigera vers votre navigateur où vous devrez entrer votre identifiant, c’est-à-dire celui associé à votre compte OpenAI.
La synchronisation de vos données se fera ensuite automatiquement, et vous pourrez consulter votre historique de conversation depuis l’application de bureau de ChatGPT.
Ce que vous pouvez faire avec ChatGPT une fois la version pour Windows installée
ChatGPT, désormais disponible sur Windows, bien qu’il soit concurrenté de près par Claude AI, s’affirme généralement comme un allié précieux contre le syndrome de la page blanche.
Il représente en effet une solution efficace pour produire rapidement tout type de document, qu’il soit à destination personnelle ou professionnelle.
Son expertise couvre d’ailleurs de nombreux domaines. En matière de création de contenu, par exemple, il excelle dans la rédaction de courriels, l’élaboration de lettres de motivation, la réalisation de rapports professionnels ou même la rédaction d’articles de blog.
Sa capacité à fournir des réponses documentées sur une variété de sujets, nécessitant des vérifications, fait également de lui un outil de recherche et d’information polyvalent.
Sur le plan linguistique, ChatGPT peut effectivement offrir un soutien complet. Il est capable de traduire des textes, d’affiner leur style et d’améliorer leur structure grammaticale.
Quant aux développeurs, ils apprécieront tout particulièrement son aide en programmation, puisque ChatGPT peut générer du code autant que résoudre des problèmes techniques ou illustrer l’utilisation correcte de différentes syntaxes.
Quelques idées de requêtes que vous pouvez utiliser sur ChatGPT
Pour les particuliers comme pour les professionnels, ChatGPT est un outil riche qui répond à une grande diversité de besoins.
Voici toutefois quelques suggestions de demandes que vous pourriez lui adresser pour vos besoins spécifiques :
- Rédaction d’un mail de réclamation : détailler un problème d’alimentation électrique rencontré avec un ordinateur acheté en ligne et solliciter un remboursement ou un changement.
- Élaboration d’un programme de fitness pour débutants : inclure divers exercices visant à développer la force, l’endurance et la flexibilité, organisés sur une semaine.
- Création d’un post LinkedIn captivant : annoncer le lancement d’un nouveau logiciel de gestion de projet, en mettant en lumière ses principales fonctionnalités (gestion des tâches en temps réel, collaboration facilitée, analyse des performances) et ses bénéfices pour les entreprises.
- Rédaction d’un mail professionnel : formuler une demande d’augmentation de salaire adressée à un supérieur, en mettant en avant vos accomplissements et votre contribution à l’entreprise.
Y a-t-il des tâches que ChatGPT ne peut pas faire ?
Oui, il est crucial de bien définir les limites des capacités de ChatGPT.
Contrairement à un moteur de recherche standard comme Google, le chatbot IA d’OpenAI n’a pas accès aux informations en temps réel.
Ses réponses doivent donc être perçues comme un point de départ pour la réflexion plutôt que comme une vérité absolue.
Et en ce qui concerne la véracité des informations, la vigilance est de mise. ChatGPT peut occasionnellement fournir des données incorrectes ou obsolètes, surtout en lien avec des événements récents.
Cette limitation est particulièrement essentielle dans des domaines où la précision est nécessaire, notamment en ce qui concerne les questions juridiques, médicales et éthiques majeures nécessitant l’intervention de professionnels compétents.
N’oubliez pas que les réponses générées peuvent être influencées par les biais présents dans ses données d’entraînement.
L’objectivité totale n’est donc pas assurée, et une approche critique est primordiale lors de l’interprétation des réponses fournies par le chatbot.
Concernant la question de la confidentialité, il est important de rappeler que les informations partagées avec ChatGPT sont susceptibles d’être intégrées dans son modèle de langage à des fins d’apprentissage.
Veillez donc à ne pas divulguer de données sensibles ou confidentielles lors de son utilisation.
ChatGPT ou Copilot : quel assistant IA choisir sur Windows ?
Pour vous, utilisateurs de Windows 11, le système d’exploitation intègre une version bêta de Copilot.
Or, ChatGPT, étant l’assistant conversationnel le plus populaire et le plus utilisé, pourrait interférer avec l’utilisation de celui de Microsoft.
Cependant, en s’intégrant directement avec Power Platform, Teams et Microsoft 365, Copilot propose une expérience personnalisée en exploitant les données de l’environnement Windows des utilisateurs. C’est un avantage que ChatGPT ne possède pas sur cette plateforme.
Copilot se distingue également par son Studio, permettant aux entreprises de délayer leurs solutions d’IA sur mesure et de les raccorder à différentes sources de données externes.
Malgré ces atouts stratégiques, sa base d’utilisateurs hebdomadaire de 250 millions reste inférieure à celle de ChatGPT.
En outre, bien que les deux assistants s’appuient sur la même technologie d’OpenAI, notamment GPT-4, ChatGPT conserve un avantage technologique grâce à des améliorations comme le LLM o1 et Canvas.
Son potentiel d’évolution sur Windows semble donc prometteur. Surtout avec une possibilité d’intégrer le mode Advanced Voice qui permet des interactions vocales plus naturelles et expressives avec l’assistant.
- Partager l’article :
-
Facebook
-
Twitter
-
LinkedIn
Que nous apprend le prix de la Banque de Suède en économie ?
La remise du prix de la Banque de Suède en économie 2024 incite à réfléchir sur la géographie de la recherche économique et à examiner l’évolution des décisions du comité suédois au cours des deux dernières décennies.
Après avoir abandonné la grande théorie qui motivait sa création en 1969, le prix témoigne depuis 2000 d’une volonté de distinguer des chercheurs qui s’attaquent aux enjeux contemporains plutôt qu’à ceux qui ne se concentrent que sur l’élaboration de nouveaux outils ou l’identification de mécanismes de coordination inédits.
Le choix de cette année, qui honore trois économistes démontrant l’importance du politique dans la création des institutions favorisant la prospérité et la croissance, laisse-t-il présager un regain d’intérêt pour une économie institutionnelle, historique et comparative ?
La newsletter d’Alternatives Économiques
Chaque dimanche à 17h, notre analyse de l’actualité de la semaine
Les universités américaines et le melting-pot des récipiendaires
Les lauréats de 2024, bien que d’origines nationales variées, sont tous professeurs dans des institutions universitaires parmi les plus renommées d’Amérique du Nord. Daron Acemoglu, d’ascendance turco-arménienne, est le protagoniste principal, ayant collaboré avec James Robinson, un Britannique, coauteur d’un ouvrage à succès Power and progress (2013), ainsi qu’avec Simon Johnson, un autre Britannique devenu Américain, pour le livre Why nations fail ? The origins of power, prosperity and poverty (2023).
Ce partage du prix est donc dicté par l’interconnexion de leurs travaux plutôt que par une simple convergence d’approches complémentaires comme cela a souvent été le cas auparavant.
Cette distinction n’est pas une surprise compte tenu des multiples contributions significatives de Daron Acemoglu, mais aussi parce qu’entre 2000 et 2024, les chercheurs affiliés aux universités américaines ont reçu le prix 38 fois, la France deux fois, l’Angleterre une fois et la Norvège une fois. Environ 83 % des prix ont été attribués à des établissements tels que le MIT, Chicago et Harvard, soulignant ainsi la tendance générale observée entre 1969 et 1999, où ce chiffre n’était que de 73 %. Deux interprétations opposées pourraient expliquer cette concentration extrême.
La première insiste sur le fait que les universités américaines disposent des ressources les plus généreuses, attirant ainsi les économistes les plus brillants du monde entier. Dans une profession compétitive, cette hiérarchie serait donc le résultat de critères objectifs.
Étant donné le faible nombre d’institutions concernées, on pourrait avancer qu’elles constituent un club très exclusif qui affiche sa puissance, y compris dans l’attribution des prix. Bien que le prix soit décerné par l’Académie royale de Suède, celle-ci valide la domination nord-américaine, car, depuis la Seconde Guerre mondiale, le cœur de la profession s’est déplacé de la Grande-Bretagne vers l’Amérique du Nord.
La vérité se trouve probablement entre ces deux extrêmes : il existe de remarquables économistes porteurs d’innovations significatives, mais il arrive aussi que l’affiliation à un cercle restreint, comme celui de l’université de Chicago, engendre la remise de ce prix à d’autres économistes dont l’apport est largement moins substantiel.
Longtemps ignorée, la place des institutions et du politique
Le comité souligne que les trois récipiendaires ont réussi à illustrer le rôle des institutions et, par conséquent, du politique, dans la divergence entre économies prospères et sociétés empêchées d’accéder au développement. Il s’agit d’une rupture majeure vis-à-vis du leitmotiv qui a précédé, souvent enclos dans une discipline économique s’auto-référentielle mettant l’accent sur la rationalité, le marché et l’équilibre.
Les trois chercheurs soutiennent en ce sens que les marchés ne constituent pas le seul mode de coordination, car des institutions fondamentales encadrent et régulent l’activité économique. Ainsi, le politique devient inextricable de toute analyse économique qui aspire à être pertinente, au point qu’elle doit se réinventer en une économie politique.
Ces institutions ne sont pas de simples obstacles à une économie de marché, mais elles sont intrinsèques à chaque ordre économique observable dans l’espace et le temps. Certaines configurations institutionnelles favorisent une prospérité et des innovations qui s’accumulent sur le long terme. À l’opposé, en l’absence d’intermédiaires politiques capables d’assurer la diffusion des avantages du progrès technique, certaines sociétés peinent à exploiter des moments cruciaux pour sortir de la pauvreté. Les auteurs mettent particulièrement en lumière le rôle des droits de propriété, rejoignant ainsi l’École de Chicago, mais leur contribution dépasse cette institution fondamentale.
L’économiste doit porter son attention non seulement sur la production et la création de valeur et de richesse, mais également sur leur distribution, conditionnant la durabilité d’un système de croissance. De cette manière, ils apportent un complément précieux aux travaux de Thomas Piketty : alors que celui-ci privilégie la redistribution à travers la fiscalité et les biens publics, Acemoglu et ses collègues s’intéressent à la distribution initiale des revenus, également façonnée par des processus politiques.
Ainsi se rouvre le débat sur une économie institutionnelle moderne. Ce thème avait déjà été reconnu par le comité lors de la distinction de Douglas North en 1993, puis celle d’Eleanor Östrom en 2009. On peut évaluer la rareté d’une telle reconnaissance au regard des quatre autres voies qui conduisent au prix de la Banque de Suède.
Construire des outils et de nouveaux instruments
En 1969, la création de ce prix s’inscrivait dans une vision ambitieuse qui souhaitait établir l’économie sur le même plan que la physique. Paul Samuelson (lauréat en 1970) en est la figure emblématique, ayant appliqué les outils mathématiques de la physique à l’économie. L’exploration de cette voie a abouti à une impasse, car la généralisation de la théorie de l’équilibre général se révèle impossible et produit autant de modèles que d’hypothèses. Il en ressort que l’espoir d’une fondation axiomatique de l’économie s’est évaporé !
De 2000 à 2024, seules trois tentatives de refondation théorique ont été récompensées. D’abord par un partenariat avec la psychologie (Kahneman, 2002), ensuite avec l’économie comportementale (Thaler, 2017), ou encore par l’analyse des liens entre innovation et croissance (Romer, 2018).
Ces deux dernières décennies ont également été témoins d’avancées significatives en matière de statistiques et d’économétrie. « Développons des méthodes rigoureuses d’analyse des données et les fondements d’une approche économique scientifique émergeront à travers une accumulation d’études empiriques » : tel est le projet de la majorité des économistes. Ils peuvent ainsi examiner les causalités, point faible des recherches économétriques classiques, ce qui explique la reconnaissance des travaux d’Heckman (2000) et de Sargent (2011).
De son côté, l’économétrie des séries temporelles ouvre la voie à une macroéconomie dynamique, essentielle pour évaluer, par exemple, les effets des politiques économiques à court et moyen termes (Engle, 2003). L’augmentation de la fréquence et le volume croissant des données financières permettent un développement sans précédent de la finance de marché : l’analyse des processus stochastiques (les marchés financiers sont-ils efficients ?) remplace les évaluations en termes d’équilibre général statique (Fama, 2013). De même, il est indéniable que les ajustements des marchés du travail présentent des caractéristiques spécifiques pouvant être mises en lumière par des techniques appropriées (Card, 2021).
Explorer les divers mécanismes économiques
Malheureusement, cette approche inductive n’a pas produit le modèle canonique que ce tournant empirique laissait espérer. Peu de régularités statistiques se retrouvent à travers les périodes, les pays ou les secteurs. En conséquence, le prix de la Banque de Suède a dû récompenser une série d’études mettant en lumière des mécanismes fondamentaux, dans l’espoir qu’elles permettent un jour d’établir une théorie à part entière !
Ce troisième axe de recherche a connu une activité accrue depuis 2000. Il commence par reconnaître avec Akerlof, Spence et Stiglitz (2001) que l’asymétrie d’information empêche les marchés d’atteindre l’efficacité et l’auto-équilibre attribués par la théorie économique classique. L’analyse des cycles économiques remplace ainsi la référence à un équilibre stationnaire (Kydland, 2004). Les théories des jeux réinventent les conceptions de l’équilibre (Aumann, 2005), tandis que la prise en compte du temps introduit des dilemmes complexes dans les décisions économiques (Phelps, 2006). L’aspect géographique n’est pas en reste avec la reconnaissance des travaux de Krugman (2010) et de son attribution de rendements croissants.
Il est remarquable que, de 2007 à 2020, de nombreuses recherches aient porté sur le fonctionnement des marchés, tant dans une perspective analytique (Hurwitz, 2007 ; Diamond, 2010 ; Roth, 2012) que normative : comment encourager la concurrence via la réglementation (Tirole, 2014) ou quelle est la meilleure manière d’organiser des enchères (Milgrom, 2020). Une autre question concerne la nature des contrats (Hart, 2016), qui sont une caractéristique essentielle des économies de marché.
Il ne fait aucun doute que les outils et les mécanismes de coordination des économistes se sont considérablement étoffés grâce à ces récompenses. Cependant, la compréhension des économies modernes a-t-elle suffisamment progressé pour fournir des recommandations scientifiquement valables aux décideurs et aux acteurs des politiques publiques ?
Étudier les problèmes contemporains
C’est effectivement le quatrième axe de recherche que l’Académie royale de Suède reconnait. En cela, elle se reconnecte à l’origine même de l’économie politique : observer les phénomènes récents et développer les concepts nécessaires pour les appréhender, afin d’éclairer notamment les décisions des responsables politiques.
Or, l’entrée au XXIe siècle a mis en lumière de nombreuses anomalies. Dans le domaine de la santé économique, pourquoi l’espérance de vie a-t-elle divergé entre différentes classes sociales (Deaton, 2015) ? Comment intégrer le changement climatique dans les modèles macroéconomiques (Nordhaus, 2018) ? Si la pauvreté ne peut être atténuée par des politiques macroéconomiques, pourquoi ne pas multiplier les expériences contrôlées pour en tirer des enseignements et établir des politiques ad hoc (Duflo & Banerjee, 2019) ?
Les crises financières, touchant principalement les pays en développement, notamment en Amérique Latine puis en Asie, ont commencé à affecter les économies les plus avancées – d’abord le Japon, puis les États-Unis (Bernanke, 2022). De façon implicite, l’économie était « genrée ».
Face aux revendications féministes, à l’essor du travail féminin et aux relations avec l’évolution des structures familiales, la reconnaissance de ce nouveau champ de recherche était nécessaire (Goldin, 2023). Ces spécialisations sont très utiles pour le progrès des connaissances et la gestion des politiques publiques, mais les grandes théories restent-elles envisageables ?
Une économie institutionnelle ouvre-t-elle de nouvelles voies ?
Porté par un certain optimisme, on pourrait penser que les lauréats de 2024 signalent un retour à l’âge d’or de l’économie politique nord-américaine, institutionnaliste et historique, marqué par des penseurs tels que Commons, Mitchell ou Veblen. Cependant, une certaine prudence est de mise.
En effet, bien que Douglas North soit célébré et reconnu, il n’a pas établi l’équivalent de l’école de pensée de Milton Friedman. La reconnaissance des travaux d’Eleanor Östrom (2009) est étonnante a priori, puisque celle-ci démontrait que les individus d’une communauté peuvent concevoir des formes d’organisation innovantes pour gérer efficacement et équitablement une ressource naturelle partagée, c’est-à-dire un bien commun. À noter également que l’axe de l’économie institutionnelle, tout comme celui des fondements théoriques, demeure plutôt limité !
La question de la collaboration entre diverses disciplines se pose, où l’économie standard n’est pas nécessairement dominante, nécessitant la coopération entre économistes, sociologues, politologues, gestionnaires, psychologues, juristes, historiens et philosophes. La Society for the Advancement of Socio Economics (SASE) a été fondée en 1989 dans ce but et jouit d’une reconnaissance internationale. On hésite à évoquer l’approche de la régulation ou la théorie des conventions qui depuis longtemps s’attachent à un renouvellement théorique de l’économie autour du rôle des institutions et des organisations.
Tous ces courants ont-ils une réelle chance de devenir les futurs lauréats du prix de la Banque de Suède en économie ? L’avenir nous le dira, mais la première partie de cet article suscite des doutes sur cette question !
La tendance ‘LOLCow’ des médias sociaux est une cruauté organisée
Une relique des débuts d’internet, les utilisateurs de TikTok ravivent l’expression ‘LOLCow’ pour décrire une nouvelle génération de créateurs viraux.
Une application d’intelligence artificielle qui évalue la calvitie et la hauteur ? Pookie Tools, réalisée par...
Haliey Welch, connue pour « Hawk Tuah », entre dans le domaine technologique avec une application de rencontres IA étonnante.
À seulement 22 ans, Haliey Welch ne se satisfait pas de son succès temporaire. Elle a acquis 5 millions de suiveurs sur les réseaux sociaux, lancé son propre podcast Talk Tuah et se dirige maintenant vers la technologie avec Pookie Tools, une application de conseils de rencontres alimentée par l’intelligence artificielle.
Pookie Tools a été lancée cette semaine sur l’App Store. Cette application propose aux célibataires de la génération Z une gamme de fonctionnalités à la fois pratiques et ludiques. Elle inclut un chatbot IA pour engager des discussions, des conseils vestimentaires pour les rendez-vous et même un outil de compatibilité basé sur les signes du zodiaque.
Welch espère que son application offrira des solutions aux problématiques des rencontres contemporaines, souvent marquées par le ghosting et des interactions peu authentiques.
Un moment parfait pour se lancer
Le lancement de l’application coïncide avec un moment clé. De nombreux jeunes dénoncent la culture actuelle des rencontres en ligne, accusée de manquer d’authenticité et de sécurité. Certains usagers s’orientent déjà vers des intelligences artificielles comme ChatGPT pour rédiger des messages séduisants. Par ailleurs, des entreprises comme Bumble et Tinder ont intégrés des outils d’IA pour rester dans la course. Bien que d’autres influenceurs aient développé des applis dans le passé, Welch se distingue en le faisant tôt dans sa carrière.
Pour créer Pookie Tools, Haliey Welch a collaboré avec Ben Ganz, le fondateur d’Ultimate AI Studio. Ensemble, ils ont élaboré une application qui fournit des conseils efficaces et adaptés aux problèmes des relations modernes. Par exemple, l’appli propose des suggestions de sorties en fonction de la localisation de l’utilisateur et de l’évolution de sa relation. En plus, elle propose des recommandations de vêtements spécifiques pour chaque type de rendez-vous, allant d’un simple café à un dîner romantique.
Des outils IA sujets à controverse
Pourtant, certaines fonctions de cette application ont suscité des réactions négatives. Bald Predictor évalue des photos pour détecter des indicateurs de calvitie. D’autre part, Height Detector estime la taille des personnes. Ces deux outils divisent les opinions. Ces fonctionnalités visent à répondre aux préoccupations des utilisateurs concernant les mensonges fréquents sur les profils de rencontres. Cependant, elles renforcent également des préjugés que certains trouvent offensants.
Welch affirme que ces outils ont été pensés pour apporter un aspect humoristique. Elle admet même que le détecteur de taille est sa fonction préférée, en tant que femme mesurant 1,73 m. Cependant, les résultats ne sont pas toujours fiables. Lors des tests, l’évaluation de taille pouvait varier de 5 cm par rapport à la taille réelle. Concernant le prédicteur de calvitie, il a montré des limites lors de l’analyse de certaines images.
Haliey Welch et Ganz n’ont pas l’intention de s’arrêter là. Ils prévoient d’introduire de nouvelles fonctionnalités en collaboration avec des invités de podcasts et d’autres créateurs. Des personnalités telles que Holly Madison et Whitney Cummings, déjà présentes dans Talk Tuah, pourraient ainsi renforcer l’attrait de l’application. Celle-ci fonctionne sur un modèle d’abonnement : 7 dollars par semaine ou 50 dollars par an, avec trois jours d’essai gratuit.
- Partager l’article :
-
Facebook
-
Twitter
-
LinkedIn
Pro-Harris TikTok se sentait en sécurité dans une bulle algorithmique — jusqu’au jour des élections
Image : Cath Virginia / The Verge ; Getty Images Au cours des semaines précédant l'élection présidentielle américaine, Kacey Smith se sentait pleine d'espoir. Smith, qui soutenait la campagne de la vice-présidente Kamala Harris, dit qu'elle savait que ce serait une course serrée entre la candidate démocrate et le républicain Donald Trump. Mais en faisant défiler TikTok, elle croyait que Harris serait victorieuse.Mais le jour de l'élection approchait, et elle commençait à sentir des drapeaux rouges dans cet optimisme. Elle se souvient que TikTok lui servait son enthousiasme pour le choix reproductif avec des vidéos encourageant "les droits des femmes contre le prix de l'essence" — impliquant, faussement, pensait-elle, que le choix était "l'un ou l'autre". La rhétorique s'intégrait bien dans son fil rempli d'inconnus, mais en tant que stratégie de campagne, cela lui semblait limitant et risqué. "Quand j'ai commencé à voir ce message se manifester", dit Smith, "j'ai commencé à me sentir un peu mal à l'aise." Ses craintes se sont révélées fondées : Harris a perdu le vote populaire et le Collège électoral et a concédé l'élection au président élu Trump.Les bulles de filtre comme l'algorithme de recommandation de TikTok sont un point de préoccupation commun parmi les critiques de la technologie. Les fils peuvent créer l'impression d'une réalité sur mesure, permettant aux utilisateurs d'éviter des choses qu'ils trouvent désagréables — comme les vraies personnes dans la vie de Smith qui soutenaient Trump. Mais bien qu'il y ait des plaintes fréquentes selon lesquelles les fils algorithmiques pourraient servir des informations trompeuses aux utilisateurs ou les apaiser dans l'apathie, ce n'est pas exactement ce qui s'est passé ici. Des électeurs comme Smith comprenaient les faits et les probabilités. Ils ont simplement sous-estimé à quel point quelque chose comme le fil de TikTok pouvait construire un monde qui n'existait...Comment ne pas mourir dans la Silicon Valley
Voici ce que font les magnats de la Silicon Valley pour vaincre la mort.
La valeur—et les limites—de la recherche du confort dans l’art
Dans les jours qui ont suivi la réélection de Donald Trump, l’art a offert une distraction à ceux qui sont sous le choc des nouvelles. Mais que signifie se détourner lorsque les circonstances exigent notre attention ?
Please active sidebar widget or disable it from theme option.