Affaire des assistants européens du RN : entre légalité et illégalité

INVESTIGATIONS

Affaire des assistants européens du RN : entre légalité et illégalité

L’affaire n’a pas encore été jugée que la justice se retrouve déjà sous le feu des critiques. En formulant, le mercredi 13 novembre, des réquisitions exigeant l’inéligibilité immédiate de Marine Le Pen dans le cadre des détournements de fonds du Parlement européen liés au Rassemblement national (RN), le parquet de Paris a suscité une forte réaction chez certains acteurs politiques, principalement de droite (comme l’ancien ministre de l’intérieur Gérald Darmanin) et d’extrême droite (tel que le leader du RN Jordan Bardella ou celui de Reconquête Éric Zemmour), qui semblent mal supporter l’idée que la loi puisse s’appliquer à leur propre cercle.

Pouvoir d'achat, bien-être, équité... les aspirations des femmes

ECONOMIE

Pouvoir d’achat, bien-être, équité… les aspirations des femmes

Une femme sur deux (contre 46 % des hommes) – et particulièrement 63 % des ouvrières, 56 % des salariées du secteur privé et 57 % des familles monoparentales – citent le pouvoir d’achat parmi les trois préoccupations majeures (cela représente même la priorité n°1 pour un quart des femmes). Ce constat provient d’une étude menée par Amandine Clavaud de la Fondation Jean Jaurès et Laurence Rossignol de l’Assemblée des femmes, analysant les perceptions et attentes en matière de politique et de féminisme, basée sur une enquête réalisée par Ipsos auprès de 11 000 personnes, dévoilée le 11 octobre 2024.

Ce constat s’explique évidemment par les conséquences de l’inflation, mais aussi par les réalités socio-économiques des femmes « révélatrices des inégalités professionnelles et salariales » auxquelles elles font face. Il est bon de rappeler que la dernière étude de l’Insee indique un écart de revenus de 23,5 % entre les femmes et les hommes, et que 59,3 % des personnes au SMIC sont des femmes.

L’étude révèle que les attentes envers le gouvernement concernant l’égalité professionnelle sont particulièrement fortes chez les femmes peu diplômées. Tandis que les femmes cadres semblent exprimer davantage de satisfaction vis-à-vis des mesures adoptées dans ce domaine – la sociologue Sophie Pochic évoque « une égalité élitiste » – cela ne s’applique pas aux salariées à faibles revenus qui sont souvent dans une précarité sévère. Les mères isolées sont ici particulièrement touchées, souffrant d’une exposition accrue à la pauvreté, comme je l’ai déjà signalé dans une précédente chronique.

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Contrairement aux hommes qui placent la question de l’insécurité en deuxième position, la santé représente la priorité n°2 des femmes (35 % des femmes la considèrent comme une préoccupation majeure, contre 29 % des hommes), ce qui reflète en partie les résultats du rapport annuel du Conseil économique, social et environnemental (Cése). L’inquiétude liée à la santé tend à grandir pour celles vivant en milieu rural (39 %).

Les autrices de l’étude soulignent que « les femmes sont les premières à faire face aux insuffisances de notre système de santé ». Au-delà du manque de praticiens dans certains territoires, l’enquête évoque les nombreuses fermetures de maternités, notamment localement, et les difficultés d’accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans certains départements, en particulier en zone rurale.

L’accès à la santé touche aussi davantage les femmes âgées (c’est une priorité pour 38 % des femmes de plus de 60 ans). Le vieillissement, ainsi que les questions de dépendance, de maladie et d’isolement, touchent particulièrement les femmes, qui se retrouvent également plus souvent en situation de pauvreté, avec des pensions de retraite bien inférieures à celles des hommes.

Parmi toutes les femmes, 86 % (contre 84 % des hommes) soutiennent l’amélioration du système de santé dans les petites villes, « même si cela peut engendrer une augmentation des impôts ».

Féministe, oui mais…

<pNeuf personnes sur dix se prononcent en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes. Bien que seulement six sur dix se déclarent féministes, une progression de dix points est observée par rapport à une enquête similaire menée il y a dix ans. L'impact du mouvement #Metoo a conduit à une prise de conscience générale des enjeux féministes.

Il est évident que les femmes sont toujours plus nombreuses à se montrer favorables à l’égalité et à vouloir aller plus loin (91 % d’entre elles et 85 % des hommes). Cependant, elles sont moins nombreuses à se qualifier de féministes (64 % contre 58 % des hommes).

Ce terme ne suscite pas encore un consensus. Les résistances, voire l’hostilité, sont particulièrement plus présentes chez les hommes : 15 % d’entre eux refusent de progresser davantage vers l’égalité et 42 % rejettent le féminisme…

Les femmes qui se déclarent féministes sont généralement plus jeunes (75 % des 18-24 ans) et plus diplômées (73 % des bac+5). Elles votent aussi plus fréquemment à gauche (81 % des femmes de gauche se définissent comme féministes contre 56 % de celles de droite).

On observe un « modern gender gap » (c’est-à-dire que les jeunes femmes sont plus progressistes que les jeunes hommes) se manifestant dans la forte propension des jeunes femmes à voter à gauche et à se revendiquer féministes, contrairement aux jeunes hommes qui voient des thèses masculinistes prendre de l’ampleur : ces derniers affichent le plus grand désengagement envers l’égalité (moins que les hommes de 60 ans et plus). Parmi eux, une polarisation se dessine entre ceux qui soutiennent pleinement la cause féministe (15 %) et ceux qui s’y opposent catégoriquement (15 % également).

Ces résultats corroborent les données issues du baromètre annuel sur le sexisme du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes : 22 % des jeunes hommes entre 15 et 24 ans et 25 % de ceux entre 25 et 34 ans estiment « qu’il est parfois nécessaire d’employer la violence pour obtenir le respect dans la société » ou encore que pour 39 % d’entre eux, « le féminisme menace le statut des hommes dans la société ».

Ce « modern gender gap » au sein des jeunes générations est également perceptible aux États-Unis, où le clivage – entre jeunes hommes votant pour Donald Trump et jeunes femmes pour Kamala Harris – semble se confirmer.

Priorité à la lutte contre les violences et à l’égalité professionnelle

Parmi les actions attendues du gouvernement se distinguent nettement les préoccupations liées aux violences : la lutte contre le harcèlement scolaire (93 % des femmes), le harcèlement de rue (91 % des femmes) et les violences sexistes et sexuelles (89 % d’entre elles, soit 5 points de plus que les hommes). Ensuite, apparaît la lutte contre les inégalités professionnelles, notamment salariales, ainsi que la situation des familles monoparentales et dans une moindre mesure, l’accès des femmes aux postes à responsabilité.

Il est vrai que la lutte contre toutes les violences sexistes et sexuelles est une priorité reconnue quel que soit le genre, et indépendamment de l’affiliation politique, mais la question des inégalités professionnelles est davantage défendue par les femmes et les partis de gauche.

On sait que les femmes votent de plus en plus pour l’extrême droite qu’auparavant. Lors des dernières élections législatives, deux blocs distincts se sont formés parmi les électrices : 31,5 % d’entre elles ont voté pour les partis de gauche et 31,5 % ont choisi de voter pour les partis d’extrême droite (36,5 % des hommes ont agi de même).

Cette étude indique que les électeurs et électrices votant pour l’extrême droite affichent le plus grand rejet de l’égalité et du féminisme : parmi les 39 % de personnes se déclarant non féministes, 57 % ont voté pour Les Républicains, 51,4 % pour Reconquête ! et 48,5 % pour le Rassemblement national (RN). En revanche, 76 % des électeurs de gauche se disent féministes (soit 14 points de plus que la moyenne).

La religion joue aussi un rôle : si 61 % de l’ensemble se dit féministe, c’est le cas de 65 % des personnes sans religion mais seulement de 55 % chez les protestants, 54 % chez les catholiques, 47 % chez les juifs et 46 % chez les musulmans.

Cependant, lorsqu’on questionne sur les partis politiques les plus investis dans la défense des droits des femmes, 45 % des femmes et 35 % des hommes estiment qu’aucun parti n’est véritablement engagé sur cette cause… Certes, 30 % (28 % des femmes et 32 % des hommes) jugent que les partis de gauche sont ceux en qui ils ont le plus confiance, mais 15 % ont tout de même désigné le RN… Le travail de décrédibilisation de ce parti fonctionne, y compris dans le domaine des droits des femmes, en dépit des nombreuses critiques qui ont été formulées, ici même…

ACTUALITÉS

Les classes populaires “analphabètes”? Zemmour lâché par une cadre de son parti

SOPA Images via Getty ImagesÉric Zemmour, le 12 juin 2022 après son élimination dès le premier tour des législatives dans la 4e circonscription du Var. POLITIQUE – Après ses échecs cuisants à la présidentielle et aux législatives, le parti d’extrême droite Reconquête fait face à des divisions internes après des propos polémiques d’Éric Zemmour. Le candidat battu dans le Var a déclaré, lors d’une réunion du comité politique du mouvement, mardi 21 juin, que “les classes populaires sont analphabètes”. Les propos, relayés par le magazine L’Express, ont déplu à une partie des membres de Reconquête, dont Jacline Mouraud, une ancienne figure des Gilets jaunes qui s’est engagée aux côtés d’Éric Zemmour. Confirmant que l’ex-polémiste a bien prononcé cette phrase après avoir été interpellé sur son incapacité à parler aux classes populaires, elle estime que “c’est une insulte au peuple de France que je défends de toutes mes forces”. Sollicitée pour savoir si l’expression « la France populaire est analphabète » a été prononcée par E Zemmour, comme beaucoup d’autres, je suis contrainte de dire la véracité de ce propos. C’est une insulte au peuple de France que je défends de toutes mes forces. — Jacline Mouraud (@JaclineMouraud) June 22, 2022 Une “association de soutien aux adhérents” en préparation Cette prise de distance avec l’ancien candidat à la présidentielle traduit les tensions présentes au sein du mouvement d’extrême droite, notamment sur son fonctionnement, alors qu’aucun candidat Reconquête n’a été élu à l’Assemblée nationale. Lors de la réunion de mardi, l’hebdomadaire note que “le ton est rapidement monté” au point qu’Éric Zemmour et le vice-président du mouvement Jérôme Rivière ont failli en venir aux mains. “Il n’y a aucune remise en question. Jamais, ont déploré auprès de L’Express des membres de Reconquête. Les mêmes recettes défaillantes ont été utilisées aux législatives que pour la présidentielle,…

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Éric Zemmour: “L’union de la gauche” sera “la principale force d’opposition”

NICOLAS TUCAT via Getty ImagesÉric Zemmour, ici lors d’un département dans le Var, au Luc, le 27 mai 2022. LÉGISLATIVES – “L’union de la gauche autour de Jean-Luc Mélenchon et de l’islamo-gauchisme va dépasser allègrement les 100 députés et sera évidemment la principale force d’opposition au macronisme”, a pronostiqué ce samedi 28 mai Éric Zemmour, en regrettant que son mouvement Reconquête! soit désormais “l’adversaire privilégié” du RN. En déplacement à Cheval-Blanc, près de Cavaillon (Vaucluse), pour soutenir la candidature de Stanislas Rigault, l’ancien journaliste a semblé acter par avance de mauvais résultats pour la droite aux législatives des 12 et 19 juin, en raison de la division du “bloc national”. “C’est évident, c’est sûr, c’est déjà réglé, et évidemment le choix fait par Marine Le Pen en particulier, et aussi les dirigeants de LR, est qu’ils arriveront eux-mêmes avec des petits groupes, mais apparemment ils s’en satisfont”, a accusé le président de Reconquête!, lors d’une conférence de presse improvisée, après avoir pris la parole devant quelque 400 personnes, dans le jardin d’un mas. Éric Zemmour était venu apporter son soutien à Stanislas Rigault, le président de Génération Z, le mouvement des jeunes de Reconquête!, qui se présente dans la deuxième circonscription du Vaucluse. Reconquête!, “l’adversaire privilégié” du RN “Moi j’ai voulu rassembler, comme l’a fait Jean-Luc Mélenchon à gauche, comme l’a très bien réussi Jean-Luc Mélenchon, mais manifestement ni Marine Le Pen ni les dirigeants de LR n’ont voulu ou su en faire autant”: “Donc voilà, nous partons divisés”, a regretté Éric Zemmour. “Et nous aurons en vérité deux gauches, la gauche d’Emmanuel Macron, qui est au pouvoir, et la gauche de Jean-Luc Mélenchon, qui sera la principale opposition, et le reste n’existera pas”, a-t-il conclu. Commentant la visite récente de Jordan Bardella, le président par intérim du Rassemblement national, dans le…

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Législatives 2022: Éric Zemmour candidat à Saint-Tropez, dans le Var

via Associated PressZemmour candidat aux législatives à St Tropez, dans le Var POLITIQUE – Le polémiste à Saint-Tropez. Eric Zemmour a finalement tranché, il sera bien candidat aux élections législatives du mois de juin prochain dans la 4e circonscription du Var, laquelle comprend les communes de Saint-Tropez, Besse-sur-Issole, Collobrières, Cogolin ou encore Grimaud. Une information dévoilée par plusieurs de ses proches, dont Stanislas Rigault, le président de “Génération Z”, lui même candidat dans le Vaucluse, puis confirmée par l’intéressé sur les réseaux sociaux. “Reconquête est de retour partout en France. Je mènerai notre beau et grand combat aux côtés de nos 550 candidats”, écrit ainsi Eric Zemmour, “Je me présente dans la 4ème circonscription du Var”. Selon les informations de Var-Matin, le candidat doit tenir un premier événement de campagne ce jeudi 11 mai dans la soirée avec des militants à Cogolin. Plus d’informations à venir… À voir également sur Le HuffPost: Zemmour appelle à la mobilisation contre les blocs “macroniste” et “islamo-gauchiste” Source

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Aux législatives 2022, Philippe Vardon plaide pour un accord entre le RN et Reconquête!

BORIS HORVAT via AFPPhilippe Vardon photographié en 2015 à Toulon (illustration) POLITIQUE – En rupture avec la ligne officielle du parti. Ce vendredi 29 avril, l’élu RN de Nice Philippe Vardon, ancien directeur de la communication du parti à la flamme durant les élections européennes et candidat pour les élections législatives, appelle sa formation politique à s’entendre avec Reconquête!. Ou, du moins, dans sa région.  “Vu d’ici, on regarde forcément les choses un peu différemment que depuis le Pas-de-Calais”, observe dans une interview au Figaro l’élu niçois, en référence aux très proches de Marine Le Pen, implantés électoralement dans les Hauts-de-France. “Dans ma région, Éric Zemmour a réalisé un score de 12% en moyenne, il a atteint 13% dans le Var, 14% dans les Alpes-Maritimes – le double de ce qu’il a réalisé au niveau national, donc”, détaille-t-il, expliquant que le polémiste a servi de “sas au premier tour pour le vote Le Pen”. Une analyse qui reprend mot pour mot celle de Marion Maréchal, aujourd’hui vice-présidente exécutive de Reconquête!. “Sans alliances, si on imagine que les candidats d’Éric Zemmour réalisent même à peine 5 % dans l’ensemble des circonscriptions de Paca, le RN sera privé au moins de la moitié des seconds tours et donc d’un nombre substantiel de députés”, insiste Philippe Vardon, pour qui “refuser l’union nationale aux législatives, c’est sacrifier le RN du Sud”.  Vers des accords “au cas par cas”?  Une lecture qui correspond à ce qu’expliquait récemment un ancien cadre du RN rallié au polémiste au HuffPost. Cette sortie de Philippe Vardon intervient dans un contexte où l’élu niçois est suspecté en interne de jouer dans les deux camps. En cause, son poste d’attaché parlementaire de Nicolas Bay, qui a quitté avec fracas le RN pour rejoindre Éric Zemmour en février. Durant la campagne, le Niçois était…