Réponses du mini mots croisés pour le 5 novembre
Réponses à chaque indice pour l’édition du 5 novembre 2024 du mini crossword quotidien Arkadium sur Mashable.com.
Réponses à chaque indice pour l’édition du 5 novembre 2024 du mini crossword quotidien Arkadium sur Mashable.com.
De plus en plus communs, de plus en plus intenses, de plus en plus onéreux. Les inondations tragiques dans la région de Valence, en Espagne, ayant causé au moins 217 morts, surviennent après les tempêtes Kirk et Boris en Europe du Nord et Centrale, et après les ouragans Hélène et Milton aux États-Unis (plus de 250 décès).
Les perturbations variées concernant les précipitations et les températures qui se succèdent confirment à quel point un monde s’apprêtant à atteindre 1,5 °C de réchauffement climatique moyen depuis le début de la révolution industrielle – un niveau enregistré en septembre 2024 – est déjà devenu, entre destructions matérielles et pertes agricoles, instable et menaçant.
C’est face à cette réalité que se tiendra, du 11 au 22 novembre à Bakou, en Azerbaïdjan, la 29e conférence annuelle des États parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), plus connue sous le nom de COP 29.
L’équation que les 197 États parties peinent à résoudre a été signalée dans le rapport publié, à la veille de chaque COP, par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Ce rapport évalue l’écart entre les émissions projetées de gaz à effet de serre et ce qui devrait être réalisé à court terme selon la communauté scientifique pour respecter l’objectif à long terme de l’Accord de Paris : rester « nettement » en dessous de 2 °C de réchauffement d’ici la fin du siècle, et idéalement, stabiliser le climat à + 1,5 °C.
D’après le dernier Emissions Gap Report, pour respecter l’objectif de 1,5 °C, il faudrait réduire les émissions mondiales de 57 gigatonnes (Gt) d’équivalent CO2 en 2023 à 33 Gt en 2030. Près d’une réduction de moitié en sept ans ! Ce n’est pas techniquement et économiquement impossible, souligne le rapport, mais cela nécessiterait une mobilisation énorme.
Cependant, si les États respectent leurs engagements nationaux « non conditionnels » en matière de réduction des émissions, pris depuis 2015 dans le cadre de l’Accord de Paris (appelés Nationally Determined Contributions, ou NDCs), les émissions mondiales seraient réduites à seulement 55 Gt. Et au mieux, à 51 Gt si les pays en développement et émergents mettent également en œuvre leurs engagements « conditionnels ».
La condition essentielle est, en grande partie, que les pays du Nord augmentent leurs transferts financiers vers les pays du Sud pour leur permettre d’améliorer leur ambition climatique.
<pAinsi, dans le scénario le plus optimiste aujourd'hui, la diminution des émissions par rapport au niveau actuel serait de 6 Gt, face à un effort requis de 24 Gt d'ici 2030 pour atteindre l'objectif de 1,5 °C (et encore 16 Gt pour un objectif de 2 °C).
En ce qui concerne les températures, le rapport du PNUE souligne que la tendance actuelle des émissions mondiales entraînerait un réchauffement de + 3,1 °C d’ici la fin du siècle. La mise en œuvre des NDCs inconditionnels et conditionnels mènerait à + 2,6 °C. Un scénario qui reste désastreux.
Il convient de noter, selon le PNUE, que 107 pays représentant 82 % des émissions mondiales ont déjà pris l’engagement d’atteindre le « zéro émission nette » d’ici le milieu du siècle, ce qui conduirait à un réchauffement global de + 1,9 °C. Toutefois, cette promesse à long terme n’a aucun poids sans un engagement crédible à court terme. C’est le maillon manquant des NDCs.
En ce qui concerne la limitation du réchauffement global « nettement » en dessous de 2 °C – ce que l’on appelle l’atténuation, et qui nécessitera également d’importants efforts d’adaptation – le défi des futures négociations climatiques est donc double. D’une part, il faut que les États renforcent leurs engagements à court terme, et d’autre part, qu’ils les mettent vraiment en œuvre, ce qui n’est pas garanti.
La conférence de Paris en 2015 avait déjà reconnu la faiblesse des NDCs en vigueur et inscrit le principe d’une révision quinquennale pour réduire l’écart entre les engagements à court et à long terme. L’an dernier, la COP 28 de Dubaï a précisé que les États parties doivent soumettre leur NDC révisée pour la période 2030-2035 avant le 10 février prochain. L’objectif est qu’à la COP 30 de Belém (Brésil), en novembre 2025, la somme des engagements nationaux soit « compatible avec moins de 2 °C ».
Une condition absolument nécessaire (et aussi insuffisante) pour relever l’ambition mondiale l’année prochaine est d’atteindre un accord entre pays développés et en développement concernant l’aide que les premiers doivent apporter aux seconds pour qu’ils mettent en œuvre des politiques climatiques adéquates. C’est l’enjeu central de la conférence qui débutera la semaine prochaine à Bakou.
Le « Sud global » représente de plus en plus les émissions mondiales (30 % pour la Chine et 8 % pour l’Inde en 2023 contre 11 % pour les États-Unis et 6 % pour l’UE, selon l’Emissions Gap Report), mais la responsabilité historique du Nord reste écrasante : la Chine et l’Inde correspondent respectivement à 12 % et 3 % des émissions de CO2 cumulées depuis 1850, comparativement à 20 % et 12 % pour les États-Unis et l’UE.
Pour les pays en développement, incluant la Chine et d’autres nations avancées, il n’est pas question d’accroître leurs efforts pour réduire leurs émissions tant que le Nord n’augmentera pas ses transferts financiers. C’est également une condition pour restaurer la confiance sérieusement compromise et retrouver une coopération internationale face à la menace climatique universelle.
La promesse faite en 2009 d’atteindre 100 milliards de dollars par an en transferts pour la période 2020-2025 a été tenue avec deux ans de retard. De plus, ce montant n’avait pas été initialement fixé en fonction d’une évaluation des besoins. Il s’agissait plutôt d’un chiffre symbolique pour convaincre les pays du Sud de participer à l’Accord de Paris et à l’établissement d’engagements climatiques par tous, indépendamment de leur niveau de richesse, selon un principe de responsabilité partagée mais différenciée.
C’est pourquoi la COP de 2015 avait stipulé que, « avant 2025 », les États parties devraient établir « un nouvel objectif chiffré collectif à partir d’un niveau de base de 100 milliards de dollars par an, tenant compte des besoins et des priorités des pays en développement ».
En dix ans, ce sujet n’a toujours pas trouvé de solution et Bakou est le dernier round avant le verdict. Comme l’indique Mark Tuddenham, responsable veille et information climat international au Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique (Citepa), l’instauration d’un nouvel objectif de financement climatique (NCQG selon l’acronyme anglais) est un « sujet de blocage probable ».
Les pays développés et en développement continuent en effet de s’opposer sur presque tous les aspects du dossier, en commençant par le « combien ? »
Selon le rapport de l’économiste britannique Nicholas Stern présenté en 2022, l’objectif de neutralité climatique exigera environ 1 000 milliards de dollars par an des pays développés vers les pays en développement et émergents, excluant la Chine. C’est cet ordre de grandeur que réclament les pays du Sud, soit dix fois plus que ce que les pays riches ont jusqu’à présent timidement accepté.
Les divergences entre le Nord et le Sud demeurent également totales sur les questions « qui paie ? » (inclure ou non les pays émergents dans le financement et considérer ou non les fonds privés), « qui reçoit ? » (limiter ou non le financement aux seuls pays en développement vulnérables), « pour quels objectifs ? » (financer exclusivement les actions d’atténuation et d’adaptation ? Inclure des compensations pour les pertes et dommages liés à des chocs climatiques ?), sans oublier les détails concernant la part de dons et de prêts parmi ces flux financiers ainsi que les règles de transparence.
En dehors des discussions interminables sur le financement entre le Nord et le Sud, Bakou est censé permettre des avancées sur d’autres thématiques, y compris celle des crédits carbone, qui est complètement bloquée. Cependant, le contexte général est très compliqué.
Mark Tuddenham souligne donc l’absence de progrès significatif dans les négociations préparatoires de la COP 29, qui se sont tenues à Bonn en juin dernier, ainsi que les tensions géopolitiques résultant des conflits en Ukraine et à Gaza, l’influence croissante de l’extrême droite, la polarisation du débat politique sur les questions migratoires et des sujets régaliens, sans oublier le retour à des politiques d’austérité budgétaire.
Sans oublier, bien sûr, la probabilité d’une éventuelle victoire de Donald Trump et les conséquences néfastes sur le climat lors de l’élection présidentielle américaine du 5 novembre.
Microsoft a testé un nouveau chatbot Xbox alimenté par l’IA, et maintenant les Xbox Insiders peuvent l’essayer pour la première fois. J’ai révélé en exclusivité l’existence de ce nouvel “Agent Virtuel de Support Xbox” plus tôt cette année, et Microsoft dit maintenant qu’il est conçu “pour aider les joueurs Xbox à résoudre plus efficacement leurs problèmes de support liés aux jeux.” Les Xbox Insiders aux États-Unis peuvent commencer à essayer ce nouveau chatbot Xbox IA sur support.xbox.com, et il répondra aux questions concernant les problèmes de support des consoles et des jeux Xbox. “Nous apprécions les retours des Xbox Insiders pour cette expérience de prévisualisation et tous les retours reçus seront utilisés pour améliorer l’Agent Virtuel de Support,” déclare Megha Dudani, responsable senior de la gestion des produits chez Xbox. a:hover]:text-gray-63 [&>a:hover]:shadow-underline-black dark:[&>a:hover]:text-gray-bd dark:[&>a:hover]:shadow-underline-gray [&>a]:shadow-underline-gray-63 dark:[&>a]:text-gray-bd dark:[&>a]:shadow-underline-gray”>Image : Microsoft Ce chatbot Xbox apparaîtra comme un personnage IA qui s’anime en répondant, ou comme une orbite Xbox colorée. Il fait partie d’un effort plus vaste au sein de Microsoft pour appliquer l’IA à sa plateforme et ses services Xbox, en vue de certaines fonctionnalités alimentées par l’IA à venir sur les consoles Xbox bientôt. Contrairement à d’autres parties de Microsoft, Xbox a été prudent dans son approche des fonctionnalités IA — malgré un mandat clair de la part du PDG Satya Nadella pour concentrer toutes les entreprises de Microsoft autour de l’IA. Microsoft s’est jusqu’à présent largement concentré sur le côté développeur des outils IA, mais cela change clairement avec l’introduction d’un chatbot de support. J’ai rapporté plus tôt cette année que Microsoft travaille également à l’introduction de fonctionnalités IA dans la création de contenu de jeu, les opérations de jeu et sa plateforme et ses appareils Xbox. Cela inclut des expérimentations avec de l’art et des ressources générés par IA…
Threads compte désormais 275 millions d’utilisateurs, émergeant comme une alternative potentielle à Twitter (X).
Tandis que notre classe politique s’interroge sur les mesures à prendre pour redresser nos finances publiques, un autre événement va avoir un impact considérable sur notre économie. Au moment où vous parcourez ces lignes, la nation la plus puissante économiquement, les Etats-Unis, est sur le point d’élire un nouveau leader. Enfin, peut-être.
En effet, d’après les récents sondages, le résultat semble prometteur d’incertitudes. Si l’écart est étroit entre les deux candidats, des recomptages prolongés sont à prévoir. Il se pourrait même que certaines circonscriptions ne communiquent pas les résultats pour engendrer le désordre. Il sera crucial de suivre de près qui remportera le Sénat et la Chambre des représentants.
D’autre part, si Donald Trump parvient à la victoire, il faudra composer avec un individu imprévisible. Les témoignages d’anciens conseillers dépeignent un homme souffrant de « troubles cognitifs » et admirateur des autocrates. Dans ce cas, un contre-pouvoir législatif incertain devra être espéré, reposant sur une alliance entre démocrates et républicains modérés.
Chaque dimanche à 17h, notre analyse de l’actualité de la semaine
Mais même si Trump est défait, la démocratie américaine ne peut pas prétendre disposer des moyens nécessaires pour garantir le respect du vote. Le climat de guerre froide civile qui y règne est le principal souci que font peser les Etats-Unis sur la scène mondiale.
Le second facteur d’incertitude concerne le commerce. Les tendances protectionnistes de Trump (application d’un tarif douanier de 10 voire 20 % sur toutes les importations, et de 60 % pour les produits chinois) inquiètent les libéraux. Toutefois, comme Paul Krugman, nombreux sont les économistes qui jugent que de telles mesures ont des effets économiques limités. Gilles Moëc, le chef économiste d’Axa, résumait récemment le consensus parmi les économistes en affirmant que chaque point de tarif douanier additionnel accroît l’inflation de 0,1 point et réduit la croissance de manière équivalente.
Si Trump fait passer les droits de douane de 3 % à 10 %, cela induirait une inflation supplémentaire de 0,7 point et une diminution de 0,7 point de la croissance. Si, comme cela pourrait être le cas, le Canada et le Mexique sont épargnés, on resterait dans une fourchette de 0,25 point. Selon Hadrien Camatte de Natixis CIB, une telle augmentation des droits de douane aurait des conséquences modestes du côté français, ce que confirment les évaluations des experts du Cepii.
Les 60 % sur les produits chinois suscitent des inquiétudes plus importantes, car ils inciteraient les entreprises de ce pays à intensifier leurs ventes en Europe. C’est ici que se situe le véritable enjeu pour les Européens, selon Gilles Moëc.
Trump fait peu preuve d’empathie, même envers ses alliés économiques. Néanmoins, ne nous illusionnons pas sur une éventuelle Kamala Harris bienveillante. Elle défendra le capitalisme américain avec le sourire, endeuillant les affrontements avec ses partenaires, tout en n’offrant aucun avantage.
Devons-nous donc nous préoccuper de ces tendances protectionnistes ? Si l’histoire peut nous éclairer, rappelons-nous que dans les années 1930, le ralentissement de la croissance et les crises financières ont provoqué une chute des échanges, et non l’inverse.
Les enjeux se révèlent en réalité davantage financiers que commerciaux. Quel que soit le nouveau président de la Maison Blanche, les calculs du Committee for a responsible federal budget, un think tank indépendant, indiquent qu’avec le programme de la démocrate Kamala Harris, la dette publique américaine devrait grimper de 4 000 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie. Pour Trump, ce total serait de 8 000 milliards.
Autant dire que les Etats-Unis continueront à exercer leur fonction de bouffée aspirante d’épargne mondiale ces prochaines années. À une époque où tous les grands pays devront accroître leurs dépenses pour faire face au vieillissement de la population, à l’innovation technologique et à la transition écologique, la compétition pour l’épargne mondiale ne pourra que s’intensifier et entraîner une hausse généralisée des taux d’intérêt.
Cette lutte financière est d’autant plus probable que si Trump est réélu, il plaidera en même temps pour une déréglementation financière (ainsi que dans d’autres secteurs tels que l’environnement), que les acteurs européens, notamment les banques, chercheront à exploiter pour revendiquer des normes moins strictes dans leurs pays d’origine.
En résumé, les Etats-Unis ne semblent pas envisager de jouer le rôle d’un leader financier aimable. Surtout avec un Donald Trump qui rendrait le monde plus conflictuel, plus instable, plus pollué et plus coûteux.
Sonia se souvient bien de ce 13 juin 2024. Comme chaque jour, cette mère de famille se rend à la maison d’enfants à caractère social (MECS) de Saint-Avold (57), où elle exerce depuis quelques mois en tant qu’éducatrice. Ouvert en 2022, le centre accueille des mineurs et jeunes adultes encadrés par l’aide sociale à l’enfance. Alors qu’elle est en service l’après-midi, Sonia voit arriver dans la soirée Marie (1), une jeune fille du foyer, en pleurs. « J’essaye de la consoler, mais rien ne fonctionne », confie Sonia. Marie lui confie avoir été enfermée durant plusieurs heures dans un véhicule par son éducateur, qui jouait au football avec d’autres adolescents, se remémore Sonia :
« Elle aurait réussi à sortir du véhicule et à marcher plusieurs kilomètres jusqu’au foyer. »
Quelques jours plus tard, Sonia relate les événements dans des emails adressés à la directrice de l’aide sociale à l’enfance (ASE) de Moselle ainsi qu’à la directrice générale de l’association Moissons Nouvelles, gestionnaire du lieu. Elle décrit une « scène de violence », où un éducateur serait revenu précipitamment au centre avant de « balayer » Marie. « Je n’ai pas pu dormir pendant des jours. J’en ai parlé à ma supérieure, mais elle n’a rien fait », se lamente Sonia. Dans une lettre écrite quelques jours après ces faits et signée par Marie, on dénonce à nouveau la conduite de cet éducateur. « Je ne me sens vraiment pas à l’aise lorsqu’il est en service », écrit-elle. Ces propos sont confirmés par une personne proche, contactée par StreetPress. Début 2024, une autre éducatrice s’interrogeait déjà auprès de sa direction sur les méthodes de travail pratiquées par le même éducateur.
Cette MECS, baptisée So Green, est spécialisée dans la protection et le secours des enfants et adolescents. L’association Moissons Nouvelles emploie plus de 1.000 personnes en France pour un budget de 68 millions d’euros. Sa structure comprend six pôles régionaux, le plus important situé dans le Grand-Est, avec un budget de 18 millions d’euros en 2023 et dix services. Plusieurs structures se trouvent dans l’Est de la Moselle : à Saint-Avold, Petite-Rosselle et Folschviller. Durant notre enquête, nous avons recueilli les témoignages de huit salariés, passés ou actuels, complétés par des échanges d’emails et de messages. Ces récits décrivent un foyer où les mineurs sont parfois mis en danger en raison d’un sous-effectif chronique ou de conflits entre encadrants.
Début 2024, Lysalia Schreiber assiste à la crise d’un adolescent face à laquelle deux responsables restent insensibles. « Cet adolescent avait déjà tenté de se défenestrer en novembre 2023 », relate cette ancienne éducatrice à la MECS de Saint-Avold. « J’ai demandé à intervenir pour le calmer, mais mon supérieur m’en a empêchée, affirmant qu’il devait se calmer tout seul. » Quelques instants après, elle entend des bruits de verre, se tourne vers l’extérieur et « voit des éclats au sol et un grand trou dans le vitrage de la chambre ». Lysalia poursuit :
« J’ai de nouveau interpellé mon supérieur, qui observait la scène et m’a ordonné de nettoyer les débris. Lorsque je suis entrée dans la chambre, j’ai trouvé l’adolescent avec un gros éclat de verre à la main, tentant de se blesser. »
Le supérieur, contacté, affirme être intervenu dans la chambre après Lysalia et avoir demandé au jeune de lâcher le morceau de verre. Ce dernier aurait obéi, non sans s’écorcher légèrement. Lui aussi critique alors directement la gestion de Moissons Nouvelles :
« J’ai signalé à maintes reprises à la direction que ce garçon, parfois violent, nécessitait un accompagnement thérapeutique. Je n’ai jamais été entendu. »
Lors de notre investigation, six anciens collaborateurs, principalement de So Green, ont rapporté des expériences comparables : des dysfonctionnements signalés à la direction, souvent sans suite. Presque tous ont depuis quitté leur poste, que ce soit par démission ou licenciement, comme Sonia, ou encore à travers le non-renouvellement de contrat, comme Lysalia. Après avoir tenté de sensibiliser une autre direction proche, cette dernière a vécu une fin de CDD « tendue ». Sonia regrette, quant à elle, de ne plus pouvoir travailler avec les adolescents « avec qui elle avait tissé de bons liens » et d’avoir dû abandonner un emploi « dans lequel elle se sentait utile ».
« Ce qu’il se passe depuis plusieurs mois est préoccupant », affirme Sophie Weber. Assistante de direction à la MECS So Green, elle a été licenciée début 2024 tandis qu’elle traversait des difficultés personnelles dues à son travail. De mai à septembre, elle avait signalé plusieurs situations – dont celle de Sonia – à la direction de la protection de l’enfance, mais aussi au président du département, Patrick Weiten. Dans divers échanges consultés par StreetPress, elle expose le quotidien d’une MECS fracturée, en sous-effectifs, où les rivalités entre employés impactent directement les mineurs. Un cadre où les moyens manquent :
« Depuis des années, les responsables de services se succèdent, les éducateurs partent en arrêts-maladie fréquents, et le recours aux intérimaires ne cesse d’augmenter », note un ancien employé sous anonymat. Une ex-collègue corrobore :
« On évolue dans un environnement chaotique : un éducateur se retrouve parfois seul face à une quinzaine d’adolescents, et les absences ne sont pas comblées à temps. Ce sont les enfants qui subissent ces violences institutionnelles. »
Un autre ancien de So Green, parti il y a plusieurs mois, estime la situation hautement alarmante et suggère que la MECS « devrait fermer » :
« Les enfants et les équipes éducatives sont constamment mis en danger à cause de l’inaction et du désintérêt de la direction. J’ai assisté à plusieurs incidents impliquant adolescents ou éducateurs, et j’ai moi-même été visé. »
Ce manque criant de ressources a des conséquences dramatiques. En décembre 2023, plusieurs jeunes réussissent à fuguer. Quelques mois plus tard, c’est un adolescent de Folschviller qui vole un véhicule de service, provoquant un accident à quelques kilomètres. Dans des correspondances, un chef de service dénonce le comportement de certaines éducatrices, qui manipuleraient des adolescents pour « exercer une pression sur eux, les forçant à se soumettre ».
Face à cette réalité qui touche tout le département, un collectif baptisé Protect 57 est créé début 2024. Composé majoritairement de travailleurs sociaux, il revendique davantage de moyens humains et financiers pour protéger l’enfance. « Dans le domaine social, le turn-over de 50 % et l’absentéisme avoisinant 15 % sont généralisés », déplore Éric Florindi, membre du collectif et syndicaliste Sud santé-sociaux Moselle. Il souligne :
« Les appels d’offres privilégient la rigueur budgétaire au détriment de l’accompagnement qualitatif des enfants. À la tête de ces structures, on retrouve des gestionnaires, non des personnes à valeurs humanistes. »
En décembre 2023, Éric Florindi relatait cette situation lors d’un entretien avec Patrick Weiten. Un document relatant les difficultés au sein de la MECS So Green lui avait été remis. Toutefois, les discussions promises n’ont pas eu lieu.
Les graves dysfonctionnements des foyers mosellans dirigés par Moissons Nouvelles, notamment So Green, sont également dans le collimateur de la justice. Un groupe d’ex-employés a engagé une procédure pour licenciements abusifs aux prud’hommes. Parallèlement, plusieurs plaintes ont été déposées début 2024 auprès des tribunaux de Metz et Sarreguemines pour divers motifs, dont non-assistance à mineurs vulnérables en danger.
L’une de ces plaintes, déposée par Lysalia Schreiber en mars 2024, relate son expérience durant la crise de l’adolescent face à l’inaction de sa hiérarchie. Le Parquet de Sarreguemines confirme qu’une enquête est actuellement menée par les forces de Freyming-Merlebach (57).
(1) Le prénom a été changé.
Le 8 novembre, le département de la Moselle a adressé ce droit de réponse à notre rédaction, publié ci-dessous :
« Le département affirme que l’article intitulé “Violences, non-assistance à personne en danger… En Moselle, le silence face aux dysfonctionnements d’un foyer de l’enfance” ne reflète pas la réalité de la protection de l’enfance. La Moselle place la protection des enfants au cœur de ses priorités, augmentant son budget de 28 % entre 2020 et 2024 (+32 M€). Aujourd’hui, 144,3 M€ y sont consacrés. Nous réfutons les accusations de “rigueur budgétaire” mentionnées. Chaque enfant est évalué après chaque incident, et des contrôles surprise ont été diligentés. Le Président Patrick Weiten s’est engagé pour sécuriser la prise en charge des jeunes. Des signalements judicaires ont été émis, mais face à une enquête en cours, nous ne commenterons pas davantage pour respecter le travail des autorités. Notre action quotidienne vise à offrir aux enfants un environnement sécurisé et bienveillant. »
Contactés, ni l’éducateur concerné ni les directrices responsables n’ont répondu.
Karine Legrand, directrice ASE Moselle, n’a pas donné suite à nos sollicitations.
Illustration : Léa Taillefert.
Vous ne trouverez pas de têtes d’animaux empaillées, comme celles du Harvard Club, de l’autre côté de la rue, mais il y a des centaines de serrures et de coffres très cool.
Bashar al-Assad a soutenu son régime en exploitant l’amour du Moyen-Orient pour une amphétamine appelée captagon.
La campagne présidentielle de l’intellectuel public pourrait faciliter le chemin de Donald Trump vers la Maison Blanche. Pourquoi ne veut-il pas se retire?
Louisa Compton supervise la couverture pour Channel 4, essayant d’expliquer un cycle électoral étrange à une Grande-Bretagne désorientée.
Please active sidebar widget or disable it from theme option.
{{ excerpt | truncatewords: 55 }}
{% endif %}