Je souffre d’un trouble de l’alimentation méconnu – BLOG
Note de la rédaction: ce témoignage décrit explicitement un trouble du comportement alimentaire. SANTÉ MENTALE – À ce jour, le goût du sushi m’est encore inconnu. À la liste démesurément longue des aliments dont je ne connais pas le goût s’ajoutent notamment l’avocat, le pamplemousse, les ailes de poulet, les cornichons, le yaourt et, tenez-vous bien, le café. Convaincue de ne pas figurer parmi les personnes atteintes de troubles de l’alimentation, je n’avais jamais compris pourquoi la simple perspective d’ingérer certains aliments me faisait vomir. C’était avant que je découvre que je n’étais pas seule dans ce cas. Je sais aujourd’hui que je souffre d’un trouble de restriction ou d’évitement de l’ingestion d’aliments (ARFID —avoidant/restrictive food intake disorder), auparavant nommé trouble de l’alimentation sélective (SED — selective eating disorder). En d’autres termes, il s’agit d’une phobie alimentaire qui peut causer des haut-le-cœur, des vomissements et une sensation d’étouffement au moment d’ingérer certains aliments ou à la simple perspective de les ingérer. Vous avez envie de raconter votre histoire? Un événement de votre vie vous a fait voir les choses différemment? Vous voulez briser un tabou? Vous pouvez envoyer votre témoignage à temoignage@huffingtonpost.fr et consulter tous les témoignages que nous avons publiés. Dès l’enfance Mes problèmes alimentaires se sont fait sentir dès l’enfance. Lorsque nous nous rendions en famille dans des restaurants servant de la cuisine chinoise, je ne mangeais que du riz blanc. Plus tard, j’ai porté mon choix sur les nems, dont je ne consommais que la pâte. Je revois mon père en enlever la garniture au chou et les remettre, vides, dans mon assiette. J’ai un souvenir particulièrement traumatisant d’un désaccord avec mon père au sujet d’un foie poêlé. Je ne devais pas avoir plus de 6 ou 7 ans et je souffrais d’anémie. Ma mère, pour me…