Arrêter l’alcool et les drogues quand la teuf fait partie de votre identité
Presque personne ne s’est rendu compte à quel point j’allais mal parce que j’arrivais bien à le cacher. Mais même si mes proches m’en avaient parlé, cela n’aurait probablement rien changé. Peu importe le nombre de fois où l’on vous dit de faire attention à propos de votre consommation de drogue, toucher le fond est généralement la seule façon de s’en rendre compte par soi-même. Je n’étais pas hyper convaincue à propos de la désintox. Comme je fonctionnais encore bien sur le plan social et professionnel, j’avais peur que mon cas ne soit pas « assez grave » et qu’ils lèvent les sourcils en me voyant débarquer. D’un autre côté, j’avais aussi peur d’être admise sur-le-champ et de m’entendre dire que je n’aurais plus jamais le droit de consommer de la drogue. Mais ces pensées se sont révélées être des idées reçues. Il n’était pas nécessaire d’arrêter immédiatement et les sessions à Jellinek étaient en fait très chill. Chaque semaine, j’avais une conversation en tête-à-tête avec un praticien. On a examiné les raisons sous-jacentes de ma consommation de drogues et on a déterminé qu’il s’agissait d’un mécanisme d’adaptation. Les drogues calmaient mon esprit hyperactif et m’avaient permis de me sentir moins seule pendant un certain temps. On m’a diagnostiqué un TDAH et une grande sensibilité, une combinaison qui peut rendre plus vulnérable à la dépendance. Après avoir identifié les raisons de ma consommation, on a discuté de nouvelles stratégies d’adaptation saines et décidé d’une date d’arrêt : le 30 octobre 2022. Dans les semaines précédant cette date, j’ai pris plus de drogues que jamais, sachant que j’allais devoir arrêter juste après. Le dernier soir, j’ai fêté mon 26e anniversaire avec tou·tes mes ami·es et j’ai mélangé six types de drogues différentes. Quand la teuf s’est terminée, vers 5 heures du matin, j’ai…