Ne plus suivre l’actualité pour sauver sa santé mentale
Comme chaque matin, à peine réveillée, j’attrape mon téléphone et allume la radio, à l’affut de ce qui s’est passé dans le monde pendant mon absence nocturne. Twitter, Facebook, Instagram, je n’ai plus besoin de chercher l’information, c’est elle qui vient à moi. Le Monde : « Le réchauffement climatique s’annonce pire que prévu », La Provence : « Meurtre de Lola : la principale suspecte aurait déclaré avoir bu du sang de l’adolescente après l’avoir tuée », BFM : « Un riche PDG mis en examen pour trois viols lors d’une même soirée ». L’Humanité : « Covid. La 8e vague poursuit sa croissance dans l’indifférence ». LCI : « Les 4 scénarios d’une attaque nucléaire russe ». Pendant ce temps sur France Inter on débat de l’inflation. Un matin, mon cerveau a dit stop. Harassée par le flot continu des nouvelles toujours plus mauvaises les unes que les autres, j’ai tout coupé et contemplé le vide. Je me suis alors rendue compte que toutes ces informations qui me parvenaient quotidiennement créaient une cacophonie, un brouillard mental qui m’épuisait. Et je suis loin d’être la seule. Plus d’un Français sur deux souffre de fatigue informationnelle. Un chiffre révélé par une enquête de la Fondation Jean Jaurès avec Arte et l’Observatoire société & consommation paru en septembre 2022. Aussi appelé infobésité, la surcharge informationnelle désigne l’excès d’informations que l’on reçoit et l’incapacité qu’a notre cerveau à les traiter. Un terme apparu avec le développement des chaînes d’information en continu. Ce trop-plein d’informations peut causer un large éventail de symptômes tels que l’agitation, l’addiction, l’anxiété, l’agoraphobie (la peur de sortir de chez soi), le manque de concentration, les pensées invasives ou encore l’insomnie. Pour essayer de mieux comprendre ce phénomène, je suis allée à la rencontre de personnes qui ont vrillé à cause des infos, à commencer par Victor. Il a 27 ans, travaille dans…