Explosion à Beyrouth: de l’usine AZF à Brest, des catastrophes aux envergures différentes
LIBAN – Des kilomètres? Des dizaines de kilomètres? L’ampleur des destructions après l’explosion d’un dépôt de nitrate d’ammonium dans le port de Beyrouth mardi 4 août est encore en train d’être estimée. Le gouverneur de la ville évoque la moitié de la capitale libanaise endommagée. La quantité de produit en cause, 2750 tonnes, permet aussi de donner une idée de l’ampleur de la catastrophe, comme vous pouvez le découvrir dans la vidéo en tête de cet article. En effet, les Français n’auront pas manqué de faire le rapprochement entre le drame libanais et l’horreur du 21 septembre 2001, lorsque l’usine AZF avait explosé dans les environs de Toulouse, faisant 31 morts, des centaines de blessés et d’innombrables dégâts matériels. La quantité de nitrate d’ammonium responsable de la terrible onde de choc n’était pourtant “que” de 300 tonnes. Aux vues des dégâts dont ont souffert les Toulousains, dont les vitres ont été soufflées à des dizaines de kilomètres à la ronde, les destructions subies à Beyrouth sont donc encore d’une autre échelle, à rapproche des plus grandes catastrophes liées au nitrate d’ammonium. Là encore, un accident survenu dans l’hexagone pourra servir de jauge: en 1947, dans la ville de Brest encore meurtrie par la Seconde Guerre mondiale, un bateau contenant 3133 tonnes du fertilisant s’est échoué dans la rade avant d’exploser. À des dizaines de kilomètres à la ronde, les bâtiments encore debout ont été soufflés. Par la suite, on retrouvera des morceaux du bateau jusqu’à 20 kilomètres de l’épicentre, donnant une idée plus précise de l’étendue du “blast”. Le rayon de destruction est donc proche, dans le cas du Liban, des pires catastrophes dues au nitrate d’ammonium ayant eu lieu. D’après les estimations du chercheur au du Massachusetts institue of Technology Sina Booeshaghi, le drame de Beyrouth équivaut à 3000…