L’heure est venue d’aller voir des films de boule (inclusifs) au cinéma
Faire une balade un dimanche ensoleillé, manger une fricadelle sauce Brasil au bord du canal, aller voir la déroute d’Anderlecht en finale de Coupe de Belgique… Il y a des activités qu’on aime partager avec ses proches. Puis, il y a aussi des trucs qu’on préfère garder pour des moments en solo. Comme se branler devant un porno. Cantonné à cette vision d’un monde inavouable et glauque, le porno souffre depuis des décennies d’une sale image qui lui colle à la peau alors que, soyons honnêtes, tout le monde est passé par là (et certain·es bien plus que d’autres). Mais les mentalités évoluent et il n’est pas rare de voir ce milieu, à défaut de se populariser, jouir parfois d’une acceptation sociale qui tend vers de la normalisation. Et pour ça, l’industrie peut compter sur des outsiders du X, des personnes qui sont bien loin de toute logique capitaliste et qui font de leur passion du cul une force émancipatrice et dissidente. À Bruxelles, un collectif s’est mis au travail pour proposer à la ville son premier festival du film porno, le Brussels Porn Film Festival (BPFF). L’équipe sait où elle met les pieds, puisqu’elle est composée de membres actifs et engagés de la communauté porn. Marianne Chargois est travailleuse du sexe, actrice dominatrice BDSM et productrice engagée dans la représentation des minorités ; Miguel Soll fait partie du collectif pornographique artistique interdisciplinaire Rubis Collective, tout comme Thomas Lavergne, docteur en sociologie spécialisé dans le genre et les sexualités. S’ajoutent à la liste Baxter Halter, ou King Baxter (Votre Altesse, Maîtresse ou Madame lorsque vous êtes à genoux) ; Célia Pouzet, cinéphile experte dans le milieu des bizarreries cinématographiques ; et Lucie Bénichou, jeune réalisatrice diplômée de l’INSAS. Vu que tout ce beau monde s’est donné pour mission de nous…